Affaire Fiona : Le procès en appel

il y a 14 minutes, January a dit :

Alors ils n'ont pas trouvé Fiona au parc Monjuzet, mais par contre ils ont trouvé une vieille dame, qui avait disparu depuis très longtemps et qui avait des francs dans ses poches 

 

C'est pas vraiment drôle mais si un peu quand même

A l'époque, C. Molmi travaillait à l'OCRVP (Office Central de la Répression des Violences aux Personnes). C'est lui qui a recueilli les aveux de BM.  C. Molmi est sûr que Fiona a été enterrée. 

L'enquêteur, très précis, reprend tous les éléments qui lui ont permis, au final, de ne plus avoir de doutes sur la piste familiale et d'obtenir, après, des aveux. Christophe Molmy raconte d'abord ce que CB a avoué. : Elle nous dit que Berkane a mis des coups à Fiona pour un motif futile. Qu'elle avait un hématome au visage. Et que le lendemain, ils l'avaient découverte morte... Avec Cécile Bourgeon, j'avais l'impression d'etre face à un mur. Elle était fermée. Il y avait de grosses incohérence dans son témoignage. Elle s'enferrait, elle ne démordait pas de sa version. 

Pour l'enquêteur: Il y a encore une grosse incertitude" sur la date de la mort de la fillette.

Le couple a toujours déclaré que la fillette est décédée dans la nuit de samedi à dimanche. L'enquêteur appuit ses doutes sur la visite du couple chez le médecin le vendredi précédent pour obtenir un certificat afin d'expliquer l'absence de Fiona à l'école pendant 21 jours.

Témoin : BM, c’était autre chose. On avait face à nous quelqu’un qui était rompu, qui alternait entre l’agressivité et l’apitoiement sur lui-même. C’est quelque chose qui me restera. C’est lorsque j'ai parlé de la pelle (à BM) C’est cet élément là qui l’a débloqué. Enfin, à moitié ! Il a dit une partie de ce qu’il voulait dire et il s’est fermé. Je me rappelle qu'il a signalé : "que Fiona soit enterrée dans une forêt ou un cimetière, c'est la même chose". Il a indiqué aussi que c'était "un peu de la faute de la petite" si elle était morte. Il disait qu'elle se forçait à vomir pour imiter sa mère enceinte et qu'elle en était morte.. 

Témoin : Il (BM) m'a vraiment laissé l'image d'un homme très manipulateur," indique l'enquêteur. BM cherchait parfois le contact physique avec ses interlocuteurs en GAV. Il a même réussi à subtiliser le portable d'un des enquêteurs.

JF Canis interroge le policier sur la présence médiatique de CB pendant le "mensonge".

Témoin : Très présente, bien plus que BM

L'enquêteur a l'intime conviction que CBn'a pas tout dit. Il se dit perturbé par le certificat de complaisance fourni par le docteur L. Pour lui, cela appuie l'hypothèse d'une mort de Fiona dans la nuit du 9 au 10 mai 2013. 

c'est vraiment elle la clé quoi.. pourquoi elle s'entête à ne pas parler bordel!

Pour l'enquêteur, il est "absolument surprenant" qu'une mère qui a enterré son enfant ne se souvienne pas de l'endroit où elle l'a enseveli.

(Ben ça nous surprend tous Monsieur, ne vous inquiétez pas ! )

Ah, en parallèle je cherchais dans la première instance et en appel ce foutu témoin là : Jérôme. 

BM a dit que "Jérôme et Cécile" étaient partis en voiture et elle est revenue les chaussures pleines de terre. J'ai bondi quand j'ai lu ça. Qui c'est ce Jérôme ??? Il est où qu'on le cuisine ??

Alors en fait : Y a pas de Jérôme. Apparemment BM l'a inventé cette scène, il a cité cette "version" une seule fois pour aller vers autre chose ensuite. 

MG au témoin : Comment CB a-t-elle vécu sa GAV ? 

Témoin : Elle s'est sentie délivrée

((non non n'y pensez même pas à la reine des neiges))

L'enquêteur raconte qu'il a vu BM changer brusquement de comportement lorsqu'a été évoquée la pelle cachée. Le mot "pelle" aurait pu être utilisé par les 2 accusés comme signe pour tout déballer, mais cela paraît "trop compliqué pour eux"...

(Oula oui il va chercher loin là quand même)

à l’instant, January a dit :

émoin : Elle s'est sentie délivrée

((non non n'y pensez même pas à la reine des neiges))

 

J'en étais sûre que t'y penserais, j'ai pensé à toi en écrivant ça !

***************

MG lit un courrier écrit par CB en détention, un courrier qui s'adresse aux enquêteurs. Le courrier commence par "Coucou !!"

C’est bête ce que je vais dire. Mais vous me manquez. J’aurais voulu rester parmi vous. Vous m’avez sauvé la vie, c’est sûr ! Car j’aurais mis fin à mes jours, c’est sûr ! Je suis pas méchante, juste naïve, influençable. J’espère, à ma sortie, qu’on pourra se revoir. C’est de la folie ce qui m’arrive. J’aurais jamais voulu arriver à de telles gravités ...Je parle beaucoup de toi (?). J’arrête pas dire que je vous aime beaucoup. Beaucoup. Si vous retrouvez pas Fiona, venez me chercher pour qu’on puisse retourner sur les lieux (…) Je m’en souviens pas plus. Mais on va y arriver .. Je t'embrasse bien fort, fais un bisou à tte l'équipe de ma part (...) j'espère qu'on pourra se revoir à ma sortie (...) tu es un papa que j'aurais aimé avoir"

Témoin : Il faut rester extrêmement prudent.. On a chez certaines personnes interrogées un espèce de syndrome de Stockholm. Il faut avoir du recul. Cela peut être un comportement issu d'une personne qui est dans un rôle. 

On revient sur la manipulation dont CB était capable. Lors de la "disparition", elle a donné aux enquêteurs qui cherchaient sa fille avec les chiens le doudou de E. la petite soeur de Fiona. Interrogé sur les circonstances de la mort de Fiona, le témoin s'énerve : Mais je ne sais pas ! On n'a pas retrouvé le corps ! Moi, j'ai vu des enfants dans des machines à laver, battus par les deux parents, massacrés. Là, je ne sais pas !

il y a 2 minutes, January a dit :

MG lit un courrier écrit par CB en détention, un courrier qui s'adresse aux enquêteurs. Le courrier commence par "Coucou !!"

C’est bête ce que je vais dire. Mais vous me manquez. J’aurais voulu rester parmi vous. Vous m’avez sauvé la vie, c’est sûr ! Car j’aurais mis fin à mes jours, c’est sûr ! Je suis pas méchante, juste naïve, influençable. J’espère, à ma sortie, qu’on pourra se revoir. C’est de la folie ce qui m’arrive. J’aurais jamais voulu arriver à de telles gravités ...Je parle beaucoup de toi (?). J’arrête pas dire que je vous aime beaucoup. Beaucoup. Si vous retrouvez pas Fiona, venez me chercher pour qu’on puisse retourner sur les lieux (…) Je m’en souviens pas plus. Mais on va y arriver .. Je t'embrasse bien fort, fais un bisou à tte l'équipe de ma part (...) j'espère qu'on pourra se revoir à ma sortie (...) tu es un papa que j'aurais aimé avoir"

 

elle a un pète au casque quand même :s 

il y a 5 minutes, Gaïa a dit :

elle a un pète au casque quand même :s 

Elle n'a pas la lumière à tous les étages, c'est certain !

Oh l'autre "Coucou !! (...)  Je t'embrasse bien fort, fais un bisou à toute l'équipe de ma part", t'as limite l'impression qu'elle a fait Koh Lanta et qu'elle en garde un souvenir impérissable et une folle ambiance !

Me Schott vient de se faire remettre en place par Christophe Molmi. Visiblement il ne sait pas à qui il a affaire Me Schott ^^  Il vient mettre en doute la probité de l'enquêteur.. Et après tranquille, il dit au témoin : Vous n'avez pas compris ma question. 

C. Molmi : Ah si. Si, j'ai bien compris ! Je ne vous permets pas de dire que l'on ait placé des mots dans la bouche de Mme Bourgeon.

Témoin, sur la lettre : On pourrait croire soit que c'est écrit par quelqu'un de très naïf, soit que c'est écrit par quelqu'un de manipulateur. Je ne pourrais pas dire si Mme Bourgeon est plus l'un que l'autre.

Me R. Portejoie évoque la relation nouée entre Cécile Bourgeon et l'enquêteur (Fred, dont il est question de façon plus personnelle dans la lettre).

Témoin : Ca peut exister oui ! Mais il faut rester prudent !

Témoin, sur question de Portejoie : Je suis très sceptique quant à l'utilité du certificat de complaisance fourni le 10 mai. C'est certain qu'il est lié aux événements. Je suis certain que CB ment sur la date. C'est mon intime conviction.

Renaud Portejoie pose des questions à l'enquêteur sur la piste accidentelle (ingestion de drogue).

Témoin : Faute de corps, on ne sait pas.

R. Portejoie : J'imagine que les jurés entendent ce que vous dites.

L'avocat parle maintenant de la pelle que l'enquêteur a cité pour obtenir les aveux.

Témoin : J'aurais pu citer autre chose, oui. Mais là ou je suis sûr, c'est à ce moment-là que BM a basculé dans l'audition...

Rien à faire, pour Christophe Molmy, Fiona à été enterrée quelque part.

Renaud Portejoie demande au témoin ce qu'il pense du verdict rendu en première instance. Les avocats des parties civiles s'insurgent.

Le témoin : C'est très simple. Écoutez, je vais vous faciliter les choses parce-que je suis passé à autre chose depuis. C'est un côté pratique. J'ai fait mon travail à l'époque, je laisse à la justice le sien. 

Suspension de 20 mn

Je veux pas dire mais il reste 6 témoins à auditionner sur la liste, avec tout ce foutoir et ce temps perdu, moi je crains qu'il n'y ait des témoignages très brefs (trop) qui faussent les débats 

Fin de l'audience d'hier 

Un adjudant-chef de la gendarmerie à la barre

Berkane Makhlouf n'a pas été coopératif lors de sa garde à vue à Perpignan, explique le gendarme. "Il avait un comportement quelque fois agressif, mais je ne pourrait pas dire que c'était par manque. En tout cas, il n'en faisait pas état. Il ne comprenait pas qu'il était suspecté. Il était victime et c'est la société qui en avait après lui. 

Le gendarme explique la géolocalisation des mobiles du couple. Moment technique.

Me Lebert demande si le tél de CB était coupé entre 11 et 17 heures le 12 mai.

Témoin : Il y a deux hypothèses. Soit le téléphone est éteint ou sans batterie, soit les appels ne peuvent pas aboutir à cause d'une zone blanche.

Me Grimaud revient sur la garde à vue des deux amants à Perpignan. L'accusé nie s'être mis d'accord avec sa compagne de l'époque concernant l'histoire à raconter aux enquêteurs.

MG à BM : Pourquoi tant tarder à dire la vérité ?  

BM : J'ai mis du temps. Parce que j'avais peur d'être séparé de Cécile, de mes enfants. On était dans un engrenage...

MG : Est-ce que la réalité n'est pas ailleurs M. Makhlouf ?

BM : Non, elle n'est pas ailleurs. Vous voulez quoi ? Vous voulez que je vous dise ce que vous avez envie d'entendre !

MG : Comment vous en êtes arrivé à mettre Fiona nue dans un sac, avec son médaillon? Comment vous en êtes rendu là ?

BM : On est nuls, je sais.

MG : Non, mais c'est pas être nul, ça..

MG : Lors d'un enterrement, on habille le mort, on fait une cérémonie, des prières...

BM : On a fait des prières, et puis on est partis après l'enterrement.

MG : Ce n'est pas un enterrement. N'employez pas ce mot-là. Vous avez laissé une enfant nue. Dans la terre.

BM très ému tente de redire qu'il a pleuré tous les jours après la mort de Fiona, alors que CB ne pleurait jamais, mais... 

Me Canis : Vous avez le choix entre une sépulture décente et une sépulture indécente, pour garder les "gamins", comme vous dites. Vous avez fait ce choix là.

BM : Oui.

R. Portejoie et Me Khanifar insiste sur le fait que c'est BM qui a tenté de ranimer Fiona, qui lui a donné un bain avant l'enterrement... C'est la consternation dans la salle à l'évocation de ces moments, comme aux deux premières audiences. 

Le témoin est remercié. Il est 20 heures, il reste 5 témoins, on fait le point et Me Grimaud indique qu'elle ne veut pas que ses deux nouveaux témoins déposent en l'absence de CB. La défense râle. Me Grimaud s'exclame : Elle veut les éviter, ces confrontations !  Ambiance... 

Un nouvel enquêteur à la barre

Il dépose en lisant ses notes (pas permis ça normalement...). Les jurés piquent du nez. 

Après un bref échange entre l'AG et l'enquêteur, l'AG, à BM : Dès le début de votre garde à vue, vous reconnaissez que vous donniez des fessées !

BM : Non mais j'ai jamais été violent sur la tête ou autre part sur le corps. Je voudrais dire.. Cécile au début, elle a dit un coup de poing. Puis l'enquêteur lui redemande, elle dit une gifle, une claque, elle dit n'importe quoi, ça a été filmé ! J'ai jamais tapé les enfants. 

L'AG détaille la journée puis la soirée, BM se rappelle : Vers 11 h du soir elle est revenue nous faire une bise !

L'AG revient sur des détails horribles de l'inhumation de Fiona. L'état du cadavre, nu, plié dans un sac, le trou à creuser, comment, combien de temps... Et BM tourne en boucle : On était nuls, on a paniqué, fallait pas qu'on nous prenne les enfants. L'AG monte en pression.

BM : Déjà, je suis tout seul à vous répondre alors..

AG : MAIS VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI MONSIEUR MAKHLOUF ?? Vous n'avez donc aucune estime pour Fiona !

BM : Non vous n'avez pas le droit de dire ça ! JE NE REPONDRAI PLUS A VOS QUESTIONS !

Me Khanifar intervient et BM se calme : Nan mais vous m'avez usé. Je suis tout seul dans le box, je suis fatigué. Je répondrai autant que je peux. Mais j'avais de l'estime pour Fiona, ne dites pas le contraire.

L'AG demande une nouvelle fois le recours à la force publique pour faire monter CB. Le prsdt secoue la tête, Me Sanesi écarte largement les bras et s'abaisse en demi-révérence : NOUS SOMMES A LA DISPOSITION DE MADAME BOURGEON.

La défense s'insurge. 

Me Grimaud : Votre cliente est Reine, c'est insupportable !

Le témoin est remercié, et tout le monde est au bout de sa vie parce que le président décide de poursuivre les débats.

Une surveillante pénitentiaire à la barre

Le témoin explique que CB lui a parlé spontanément de l'affaire lors d'une sortie. Elle se confie sur les coups portés par BM sur Fiona, que la mort était un accident, qu'elle est enterrée entre Aydat et un village commençant par "Cha".

Me Canis évoque Chanonat.

Témoin : C'est pas une détenue avec qui j'ai eu beaucoup de contacts. Comme sa collègue, Cécile Bourgeon se confie à elle sur les violences de BM spontanément. 

Me Canis l'interroge sur la présence d'émotion au moment de la confidence.

Témoin : Non, c'était comme une conversation normale.

Son témoignage n'est pas nouveau, on passe à une deuxième surveillante pénitentiaire (voilà, la brièveté que je craignais)

CB a également fait des confidences à ce témoin notamment sur le samedi qui a précédé la disparition. D'après les dires de CB, Bm avait frappé Fiona samedi soir.

L'AG questionne la surveillante. Sur la fin de son rapport. Sur la sépulture décente pour sa fille.

Témoin : A ce moment-là oui elle avait l'air triste !

Renaud Portejoie : Vous en avez fait beaucoup des rapports comme celui-là ?

Témoin : Non

R. Portejoie : Pourtant jamais quand un détenu se livre l'information ne sort pas du milieu carcéral !!

Fin de l'audience (les deux derniers témoins seront entendus demain). 

M'est avis que quand lecture sera faite à CB des minutes de cette journée, elle va remonter poser ses fesses dans le box ! Mais peut être pas ce matin, non, peut-être comme l'a dit MG, elle va se soustraire aux deux nouvelles confrontations...

Jetez de nouveau un coup d’oeil à cette vidéo...

C’est hallucinant quand même...

Une tox quoi... 

Tiens, je vous offre un extrait du dernier Russel Banks que j'ai lu (un membre permanent de la famille) : 

Comme Véronica ne sait pas ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, je n'ai moi non plus aucun moyen de la savoir. C'est à ça que ça aboutit avec les junkies. Ils vivent dans leur propre récit personnel même quand ils ne sont pas défoncés. Ils inventent la réalité et la déforment selon leur envie de drogue, et si tu marches dans leur récit ne serait-ce qu'un tout petit peu, c'est ta réalité à toi qui se trouve infectée jusqu'à ce que leur déformation devienne aussi la tienne ! et tout le temps, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, tu vas te creuser la tête pour savoir si cette fille plane ou pas, si elle tient le coup ou pas, si elle va t'arnaquer pour s'acheter de la came ou pas, si elle dit la vérité ou pas, et même si elle sait ce qui est vrai. C'est comme un virus. Leur maladie devient la tienne. La seule réponse valable, c'est de te mettre en quarantaine, loin d'eux, de ne pas écouter le premier mot de leurs explications compliquées sur ce qu'ils ont fait ou pas. Tu dois supposer que tout ça n'est que mensonge et simplement les virer de chez toi.

J'aime sa plume, et là je trouve qu'il résume bien les choses...

Montera, montera pas ?