Affaire Fiona : Le procès en appel

Dans la déposition de Ludovic, il est indiqué que BM était très sévère avec les enfants, qu'il les grondait pour rien. Fiona et E. avait peur de lui.

BM : C'est faux, avec Fiona on jouait, je la prenais sur mes épaules elle adorait ça, je préparais son p'tit déj !

La mère de CB laisse échapper un "oh", visiblement elle est furax.

BM reconnaît que plusieurs fois par mois (2 - 3) ils laissaient les enfants seules en soirée. 

Interrogé sur ses prises de drogues, BM reparle des coups portés par CB à Fiona et décrit : C'est elle qui a mis deux coups de pieds et deux claques à Fiona ! Je me souviens. Il était tard, j’étais dans le salon. Je lui ai dit qu’il fallait qu’elle s’occupe des enfants. Elle est partie en furie dans la chambre. J’ai entendu Fiona crier... Quand je suis arrivé, elle tenait Fiona par le bras [Il mime] et elle lui mettait des coups de pieds. Je me rappelle de deux coups de pieds et deux claques. Je lui ai dit " Arrête ! "  Pour moi, je pense pas qu’elle l’ait tuée. Après, je suis pas médecin légiste. Je ne sais pas dire si c’est des coups mortels..

Et là ça fait bien ch! qu'elle soit pas là pour piquer sa crise... 

BM : En prison, je me suis rendu compte qu’elle m’avait enfoncé devant le juge d’instruction. Mais moi, je n’ai jamais changé de version. Je ne suis jamais parti dans une surenchère de violence. Je n’ai pas envie de mentir. J’ai toujours été franc.

AG : Comment a-t-elle attrapé Fiona ? 

BM : Par le bras. C'était par le bras. Et elle a mis deux coups de pompes et deux claques.. On était défoncés. Cécile était défoncée ! Elle a de la violence, Cécile. Des fois, elle me sautait dessus. Elle me griffait. Elle m'a déjà tapé. Elle paraît calme et des fois elle pète les plombs. Elle était pas du genre à se laisser faire. Mais je pense pas que ces coups-là ont tué Fiona...

Pfff, qu'est ce que c'est compliqué de se faire un avis bon sang.

BM : Cécile elle a de la violence en elle. C'est pas parce qu'elle a un casier vierge qu'elle n'a rien fait !  Moi j'ai des principes, j'ai jamais rien fait aux enfants. J'ai jamais rien eu à propos d'enfants. Je faisais pratiquement tout. J'amenais les enfants à l'école, je payais le loyer. Je ne corrigeais pas les enfants, je ne me serais pas permis. 

En tout cas quelle perte de temps ce procès, tous les deux méritent la peine à perpétuité. C'est leur accorder trop d'importance ce jugement. Donner la parole a des monstres...

Le monstre, c'est surtout la mère!

Elle aurait dû prendre perpette!

BM répond toujours aux questions de Me Sanesi di Gentile. Il évoque maintenant une discussion qu'il avait eue avec Nicolas Chafoulais : Je me souviens qu'il m'a dit : 'Un conseil, ne reste pas avec cette fille-là !'

AG : Les coups (de CB) ça a pu faire gonfler l'hématome ?

BM : Oui, c'est possible. Après je sais pas... Mais oui, c'est possible.

Il raconte ce matin du 12 mai. Très ému. Il se rappelle de ce filet de vomi qui sortait de la bouche de Fiona. 

BM : Quand je suis parti dans la chambre, ça a été un cauchemar. Quand je l’ai trouvée… Trois secondes après, j’ai appelé Cécile. Fiona était toute blanche avec du vomi qui sortait de la bouche. (BM pleure). Je lui ai dit "Fiona, réveille toi ma princesse ! Réveille toi !" Elle se réveillait pas. Elle était en position de fœtus. Cécile était posée. Moi, j’étais paniqué ... On est partis dans la salle de bains. Je lui ai fait du bouche-à-bouche. J’ai senti qu’elle avait plus de pouls. C’était un cauchemar. J’ai dit à Cécile ‘Je crois qu’elle est morte’. Cécile a dit "Mais non, t’inquiète pas !"

BM semble vraiment sincère mais il s'est arrêté dans son récit au moment d'évoquer comment ils avaient décidé de partir enterrer la fillette. Comme s'il allait dire une bêtise...

Il répète qu'ils ont décidé "conjointement" d'enterrer Fiona. Et ensuite que CB a mis sur pieds le scénario de la disparition au parc de Montjuzet.

Me Fribourg : Vous pourriez nous décrire l'hématome que Fiona avait au front ? 

BM : C'était bleu, violet. 

Me Khanifar à Me Fribourg :  Vous essayez de le piéger. Je vous le répète, la vérité est déjà dans le dossier. A vouloir trop démontrer, trop forcer, on risque de s’éloigner de la vérité... »

BM : Elle (CB) a tellement raconté de mensonges et maintenant elle se défile. Que voulez-vous que je fasse ? Quand je vois comment elle ment, je me dis qu’elle est capable de tout. Peut-être qu’elle a fait quelque chose et qu’elle ne veut pas assumer. Quand j’entends ses anciennes copines, je commence à douter. Peut-être elle ne veut pas aider les enquêteurs à la retrouver.

Me Grimaud cite ce que BM a écrit en janvier 2014 : Trois jours après le décès de notre fille, Cécile est partie en voiture avec Jérôme. Elle est revenue avec les chaussures pleines de terre.

BM revient sur le fait que CB a proposé de repartir quelques jours après la mort pour "enterrer plus profondément la petite"...

Me Grimaud insiste : Elle ne pourrait pas être à Chanturgue Fiona ?

BM : Non

MG : C'est compliqué puisque vous ne savez pas où elle est mais vous savez où elle n'est pas.

Le frère de BM habitait "Chanturgues", un quartier de Clermont où il y a un terrain vague de 600 hectares.

MG : Vous êtes sûr que Fiona n'est pas là-bas ?

BM : Oui, elle est où Cécile a dit. Je sais pas où.

MG : Pas à Chanturgues ?

BM : A Chanturgues, il y a des HLM. J'aurais vu.

MG : On en reparlera ce soir. 

Fin de l'audience pour ce matin.

Vous savez pourquoi on attend pour reprendre l'audience ? J'vous l'donne en mille : les Portejoie sont en bas, auprès de leur cliente. Du coup tout le monde attend, sans eux on ne peut pas commencer le prochain témoignage en visio.

Me Sanesi est excédé, il demande le recours à la force publique pour la faire monter, articles 319 et 320 du CPP.

Me Sanesi : Une telle attitude d'évitement n'est pas admissible. 

Me Portejoie remonte : Je vous explique qu’elle n’est pas en l’état, que c’est délicat pour elle. On va dire les choses très clairement. Cécile Bourgeon ne souhaite plus venir car elle ne comprend pas ... C'est à cause de l'apéritif, pour elle, les jeux sont faits.

Punaise mais foutez lui un bon coup de pied au cul! c'est pas possible on s'en fout de son avis. En agissant comme ça de toute façon elle s'enfonce.

Suspension d'audience... 

L'audience reprend. 

Prsdt : Nous n'utiliserons pas la force publique.

Le président annonce qu'il a demandé des expertises sur le drap, l'alèse et la couette de la petite Fiona, retrouvés dans l'appartement. Il a reçu les résultats ce matin et communique le rapport aux avocats. 

Prsdt :  Sur la couette, il semble qu’il n’y ait pas grand-chose. Mais sur le drap, vous verrez... Seul problème, on ne peut pas dater. On parle de saignements...

Marie Grimaud a une requête. L'analyse de taches de sang, et comparaison d'ADN sur deux traces de sang retrouvées sur la moquette. Renaud Portejoie la critique. Ça s'échauffe un peu... Renaud Portejoie parle aussi de l'état fatigue de sa cliente : Vous voulez qu'on revive l'après-midi de jeudi où elle a fait un malaise ? Où elle n'était plus en état de se lever ?!

Le président distribue des plans de Clermont-Ferrand où une zone est encadrée. On doit entendre les enquêteurs cet après-midi. 

Un nouveau témoin dans ce procès arrive à la barre. Il s'agit du Directeur de la Sécurité Publique du Puy de Dôme, en poste au moment de la disparition de Fiona. 

L'enquêteur évoque des "doutes" rapidement après la "disparition" : Elle dit qu’elle s’était assoupie sur un banc. Mais elle ne retrouvait plus le banc. D’ailleurs, il n’y avait pas de banc à l’endroit désigné. Et puis, il n’y avait pas de jeux pour enfants ... Il n'y avait pas les éléments permettant de déclencher l'alerte enlèvement. On lance donc un appel à témoins.

L'enquêteur poursuit. Dans la nuit du 12 au 13 mai, les recherches se sont arrêtées à 2 heures et elles ont repris à 6 heures. Le couple a également été entendu très vite pour vérifier leurs emplois du temps.

Témoin : Quelque chose ne collait pas. Et elle n'avait pas de portable ni de batteries... Cela ne collait pas avec ce genre de personnes qui sont toujours vissées à leurs téléphone. On avait deux équipes. La première était prête à judiciariser sur les parents. J’avoue que j’étais assez partisan de cette thèse. Une seconde sur la piste de l’enlèvement. 

Témoin  : Il (BM) nous dit spontanément qu'il a sorti les poubelles. Cela crée le doute.. On a immédiatement fouillé les containers de la résidence (Goncourt). Le lundi soir, avec un petit temps de retard...Il y a également eu le témoignage d'un voisin : "Il a vu BM sortir avec un sac poubelle sur l'épaule. La petite pesait 24 kilos. Cela semble logique que l'on porte le sac sur le dos, plutôt qu'à la main...  Il y a eu un débat entre nous pour savoir si on les mettait en garde à vue. (...) Madame Bourgeon était enceinte. La pression médiatique était déjà importante. Il ne fallait pas se tromper. On a préféré attendre.

Témoin, sur "l'appel à témoin" : On a eu beaucoup de réponses de médiums et radiesthésistes... Le standard explosait. 

La cour diffuse maintenant les photos de l'appartement prises le soir, quelques heures après la disparition. C'est un peu le b!del.

Témoin : Pas un capharnaüm, non plus. 

Des photos de l'appartement du couple sont diffusées, et finalement c'est plutôt bien rangé. 

S'il s'avère qu'ils l'ont foutu à la poubelle () est ce que c'est possible de retrouver le corps maintenant? est ce qu'il n'aurait pas pu être découvert pendant le traitement des déchets après le ramassage? 

j'y connais rien, je ne sais pas exactement comment ça se passe une fois que les bennes ont collectés nos déchets.

Le prsdt demande à BM de faire la visite des lieux. Comme on est dans le local poubelles, BM affirme : Je peux vous dire qu'il n'y avait pas Fiona dans le sac poubelle...

On questionne l'accusé sur la situation du bac à ordures, sur l'heure de passage des éboueurs. Problème : le témoin qui a vu BM avec ce foutu sac a aujourd'hui disparu. 

Témoin : Objectivement, on n'a pas fouillé toutes les poubelles du quartier. On a fait que celles de la résidence..

MG à BM : Qu'y avait-il dans ce sac, Monsieur Makhlouf ? Des affaires de Fiona, dans le sac poubelle ? Mais pourquoi les jeter le jour de sa disparition ? Pourquoi ce jour-là vous changez les draps, enlever les serviettes ? 

BM : C'est possible... 

MG : Pour cacher quoi ? 

BM : Le vomi..

il y a 23 minutes, Gaïa a dit :

est ce que c'est possible de retrouver le corps maintenant? est ce qu'il n'aurait pas pu être découvert pendant le traitement des déchets après le ramassage? 

Impossible   Les sacs d'ordures ménagères sont mis à l'incinérateur. Si c'est ça, bon pour eux c'est pas le "crime parfait" puisqu'ils sont là, mais beaucoup de policiers et autres criminologues le disent : pas de meilleur moyen de faire disparaître un corps définitivement... 

il y a 3 minutes, January a dit :

Impossible   Les sacs d'ordures ménagères sont mis à l'incinérateur. Si c'est ça, bon pour eux c'est pas le "crime parfait" puisqu'ils sont là, mais beaucoup de policiers et autres criminologues le disent : pas de meilleur moyen de faire disparaître un corps définitivement...

P! !! du coup maintenant comme titenath, je me demande si c'est pas ce qu'ils ont fait ces salopards.. 

L'AG explique à BM les différences entre "meurtre, assassinat, coups volontaires, accident". Question : Pourquoi ne pas déclarer cet accident aux autorités ? 

BM : On n'a pas assuré ouais...

Me Canis : Je ne comprends pas. Vous jetez des affaires tachées de vomi. Il n'y avait pas du sang plutôt dessus ?

BM : Non.

BM :  Personnellement, j'ai rien à me reprocher..

Me Canis : Mais.. Jeter des éléments de preuves aux poubelles, ceci n'est pas vraiment un signe d'innocence...

il y a 4 minutes, Gaïa a dit :

P! !! du coup maintenant comme titenath, je me demande si c'est pas ce qu'ils ont fait ces salopards.. 

Cette idée ne m'a jamais quittée.

C'est horrible... 

En plus on sent la conviction de l'enquêteur qui est à la barre et qui explique qu'il y a eu d'immenses regrets de ne pas avoir conduit les fouilles des poubelles aussi vite et aussi loin que possible.

C'est Me Portejoie qui l'interroge et l'enquêteur dit aussi qu'il y a beaucoup de regrets de ne pas avoir placé le couple en GAV dès le dimanche ou le lundi. 

"On n'avait pas assez d'éléments..."

Les enquêteurs s'étaient déplacés au centre de tri pour voir si un cadavre s'y trouvait. Les employés leur explique alors que la masse de déchets stockés rendent l'endroit très toxique. Impossible d'accéder aux déchets, même avec une combinaison.

Témoin : Il était évident que la jeune fille vivait dans un milieu carencé, même si j'ai vu des cas bien pires. Objectivement, je dirais que la petite fille est décédée d'un mauvais traitement.

Le témoin rappelle qu'une pétition critiquant le fait que le procureur n'avait pas déclenché d'alerte enlèvement avait circulé à l'époque.

Témoin : Les conditions n'étaient pas réunies. Et puis, aujourd'hui, on sait qu'il n'y avait pas d'enlèvement. 

Au passage, le patron de la DDSP du Puy-de-Dôme explique aussi qu'en 35 ans de carrière, aucun médium ne lui a jamais permis de résoudre une affaire...

Alors ils n'ont pas trouvé Fiona au parc Monjuzet, mais par contre ils ont trouvé une vieille dame, qui avait disparu depuis très longtemps et qui avait des francs dans ses poches 

Le témoin assure que les gendarmes ont fouillé les Hauts de Clermont, où figure le secteur de Chanturgues dont on a parlé ce matin.

Interrogé par Me Schott sur le témoin disparu: il aurait peut-être été menacé. Un témoin dans le cadre d'une affaire criminelle qui disparaît dans la nature du jour au lendemain, c'est pas commun. L'intéressé serait un homme, dans le milieu des stupéfiants.

Evidemment Me Khanifar saute sur l'occasion, il dresse lui aussi le profil de ce témoin manquant qui aurait vu BM avec le sac poubelle : peu crédible... 

Fin de l'audition de M. Fernandez. 

On va entendre M. Molmi, patron de la BRI (aujourd'hui).