Le balancier de l'équité

@deja-utilise

Quand j'étais gosse, Schumacher avait remporté une course alors que la pluie s'était mise à tomber et qu'il était seul à ne pas avoir de pneus pluie, un désavantage conséquent en Formule 1. La jouissance de sa victoire lui a été à n'en pas douter bien plus grande que s'il avait eu comme les autres les bons pneus. Ces conditions inégales lui ont permis de réaliser une performance que l'égalité n'aurait pas permise.

La vie se charge bien de nous présenter ses obstacles sans qu'il ne soit nécessaire de les chercher. Mais quand un désavantage se présente, il y a deux types de réaction : soit l'on s'effondre et se lamente parce que la volonté est faible comme la flamme chétive qui s'étouffe en lui ajoutant une bûche ; soit l'on redouble de talent parce que la volonté est forte comme la flamme qui grandit en lui ajoutant du bois à consumer.

L'égalité politique entre la grenouille et le bœuf ne saurait permettre à la grenouille de se faire aussi grosse que ce dernier. En revanche, et on le constate aujourd'hui à cent occasions, l'égalité culpabilise le bœuf et le rabaisse autant que possible.

Le 24/07/2017 à 13:29, Hypérion a dit :

@deja-utilise

Quand j'étais gosse, Schumacher avait remporté une course alors que la pluie s'était mise à tomber et qu'il était seul à ne pas avoir de pneus pluie, un désavantage conséquent en Formule 1. La jouissance de sa victoire lui a été à n'en pas douter bien plus grande que s'il avait eu comme les autres les bons pneus. Ces conditions inégales lui ont permis de réaliser une performance que l'égalité n'aurait pas permise.

 

En toute logique, avec les bons pneus, ses performances auraient été encore bien meilleures, mais il n'aurait pas fini mieux que premier, il va sans dire.

Remis donc sur une base égalitaire, sa victoire aurait été sans doute inévitable, démontrant sa supériorité de pilote, sa motivation à vouloir gagner n'aurait pas été moins grande, mais je peux entendre que son ressenti ait été amplifié par l'impression d'avoir eu un handicap selon notre point de vue, quoique cela est le fruit d'un choix et donc d'une stratégie, ce qui signifie qu'il ne devait pas penser à ce moment que cela en était réellement un.

Le 24/07/2017 à 13:29, Hypérion a dit :

 

La vie se charge bien de nous présenter ses obstacles sans qu'il ne soit nécessaire de les chercher. Mais quand un désavantage se présente, il y a deux types de réaction : soit l'on s'effondre et se lamente parce que la volonté est faible comme la flamme chétive qui s'étouffe en lui ajoutant une bûche ; soit l'on redouble de talent parce que la volonté est forte comme la flamme qui grandit en lui ajoutant du bois à consumer.

Dans le cas d'un obstacle je pense que c'est à peu près ainsi, mais dans le cas d'un désavantage, la plupart des gens ne le prennent pas bien, tout du moins en France, c'est ce que je disais avant, cette vitalité de la volonté de puissance étant bridée par une force extérieure, elle se rebiffe, se tortille, essaie de trouver un palliatif, qui peut être de rabaisser l'autre, de le dénigrer, de lui trouver des défauts, etc... et moins souvent de s'écraser, de passer à autre chose, de ne pas y prêter plus d'attention que ça. Je constate que la majorité d'entre nous sommes plus dans la réaction que dans la réflexion, donc un évènement considéré comme injuste, non justifié, ne laisse pas indifférent en général, il y a une réaction de rejet, démontrant la volonté de puissance, même coincée ou qui ne peut être consommée, frustrée.

Celui qui bénéficie de l'avantage, il n'a qu'à se laisser porte, se laisser faire, il n'a justement pas vraiment besoin d'exprimer sa volonté, ce qui l'anime, il ne fait qu'en profiter sans effort

Le 24/07/2017 à 13:29, Hypérion a dit :

L'égalité politique entre la grenouille et le bœuf ne saurait permettre à la grenouille de se faire aussi grosse que ce dernier. En revanche, et on le constate aujourd'hui à cent occasions, l'égalité culpabilise le bœuf et le rabaisse autant que possible.

C'est un problème de mentalité, et non véritablement d'une conséquence inévitable dans le désir d'égalité. Et dans notre pays, cela fait partie malheureusement d'un héritage culturel, mais il pourrait avantageusement en aller autrement, ne serait-ce que pour le bien/mieux être de mes concitoyens ! Apprendre à ne pas être envieux ou jaloux des différences d'acquis, de traitement, de pouvoir.  Rappelant que sur le plan du droit, nous sommes tous en théorie égaux, et aussi qu'une voix de vote de n'importe qui vaut une voix d'un illustre personnage. 

La révolution française a laissé des traces presque indélébiles dans nos rapports entre les uns et les autres, sans nuances, sans tolérance, on pourrait parler d'allergie, et donc comme une sorte de maladie presque bénigne mais avec des effets plus ou moins graves, handicapants pour beaucoup de français. Toute idéologie - telle l'égalité - produit un côté pervers, même si elle partait d'un bon sentiment au départ, en son temps; ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions !? Pourtant il n'est pas difficile de voir que naturellement, nous ne sommes pas égaux, nous devons donc apprendre à vivre avec cette idée et non l'ériger en un dogme ne souffrant d'aucune exception, créant de la sorte des ressentiments conséquemment.

Le 02/08/2017 à 21:57, deja-utilise a dit :

C'est un problème de mentalité, et non véritablement d'une conséquence inévitable dans le désir d'égalité. Et dans notre pays, cela fait partie malheureusement d'un héritage culturel, mais il pourrait avantageusement en aller autrement, ne serait-ce que pour le bien/mieux être de mes concitoyens ! Apprendre à ne pas être envieux ou jaloux des différences d'acquis, de traitement, de pouvoir.  Rappelant que sur le plan du droit, nous sommes tous en théorie égaux, et aussi qu'une voix de vote de n'importe qui vaut une voix d'un illustre personnage. 

La révolution française a laissé des traces presque indélébiles dans nos rapports entre les uns et les autres, sans nuances, sans tolérance, on pourrait parler d'allergie, et donc comme une sorte de maladie presque bénigne mais avec des effets plus ou moins graves, handicapants pour beaucoup de français. Toute idéologie - telle l'égalité - produit un côté pervers, même si elle partait d'un bon sentiment au départ, en son temps; ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions !? Pourtant il n'est pas difficile de voir que naturellement, nous ne sommes pas égaux, nous devons donc apprendre à vivre avec cette idée et non l'ériger en un dogme ne souffrant d'aucune exception, créant de la sorte des ressentiments conséquemment.

 

Je suis complètement d'accord, je partage cet avis réaliste