Mathématiques et philosophie font-elles bon ménage ?

Si il y a joie, et je n'en doute pas, elle n'est pas celle de l'exaltation de la réussite, mais plutôt d'une heureuse surprise enivrante. Vois-tu ?

Je le vois.

Mais là en revanche,tu m'as encore perdu.

à l'image de la langue, qui prend une forme différente pour des ethnies différentes, mais qui traite des mêmes choses en fin de compte, la forme, l'apparence changent, pas le fond, ni l'essence des choses.

Comment de l'exemple des couleurs à cette conclusion ? Cette compréhension là était "joie", en elle-même et non pas pour autre chose (un trésors enfoui, d'avoir trouvé une nouvelle difficulté (mais non pas du tout), que sais-je encore - même si ce n'est que métaphore).

Je le vois.

Mais là en revanche,tu m'as encore perdu.

La joie peut s'éprouver pour différentes causes, nous en conviendrons.

Initialement tu te questionnais sur " L'idée d'une "joie singulière" des mathématiques, de celui qui enfin comprends, et la façon dont elle est amenée m'a particulièrement interpellé "

Ce à quoi j'ai essayé de répondre, en disant que la compréhension devant une difficulté, en particulier en mathématique, ou la résolution plus précisément du problème, pour ceux sensibles à ce domaine, donc les matheux, que cela leur procurait de la joie.

L'exemple que tu as donné sur les couleurs, n'était pas mathématique d'une part, et d'autre part, ce n'était pas le fait de résoudre une difficulté qui t'avais exalté, mais au contraire d'avoir mis la main sur une difficulté, un problème, dont tu prenais subitement conscience. L'effet de surprise et de se rendre compte de l'ampleur de ce qu'implique ta découverte, a eu pour effet de te procurer de la joie, tout comme un vieil ami que tu n'avais pas vu depuis belle lurette te tombait dessus lors d'une escapade je ne sais où, tu aurais les deux ingrédients, l'intensité et la brièveté d'un phénomène perçu positivement, t'aura rendu joyeux, tout comme le phénomène perçu négativement t'aurait déçu, rendu triste/malheureux, énervé: apprendre la mort d'un proche alors que ce n'était pas attendu, voir un ancien " camarade " de classe que tu n'aimais pas du tout sans préavis, revoir ton ex par hasard là où tu ne t'attendais pas à la rencontrer alors que tu es encore amoureux mais en couple.

Peut-être que les exemples à émotion négative te parleront plus.

Comment de l'exemple des couleurs à cette conclusion ? Cette compréhension là était "joie", en elle-même et non pas pour autre chose (un trésors enfoui, d'avoir trouvé une nouvelle difficulté (mais non pas du tout), que sais-je encore - même si ce n'est que métaphore).

Si tu as bien suivi au-dessus, ce que j'ai peut-être encore maladroitement expliqué, tu verras que la joie vécue pour ton " énigme ", n'est pas celle de résoudre un problème, le sentiment lui est le même, certes, comme il n'y a pas trente-six façons d'avoir mal ( l'intensité ou la localisation ne rentrent pas en ligne de compte, c'est la " qualité " de la douleur qui est visée ), mais la cause, elle, est différente, cela ne renvoie pas à la même chose, comme je peux avoir mal au même endroit avec la même force mais pour des raisons différentes en toute une vie !

Puisque la cause est différente, la joie prend aussi cette coloration ( rien à voir avec ton exemple ), elle devient par ce truchement causal distincte d'une autre joie d'une autre origine, la joie de rencontrer une femme qui deviendra celle de ta vie, n'est pas la même que celle de sauter à l'élastique ou de passer un bon moment avec des vieux potes d'un autre temps, ou encore de devenir père !

Maintenant, il faudrait que je te demande, quelle pourrait être la cause de la joie singulière du mathématicien quand il comprend enfin, autrement que de trouver en ayant vaincu une difficulté, surmonter un obstacle, relativement à ce qu'il sait déjà ou ce que d'autres savent ?

Et après cette joie d'avoir (enfin compris ou trouvé), ne vient-y pas une sorte de dépression ?

(C'était pour faire reculer le chmil..bili..bli..lik...! )

Et après cette joie d'avoir (enfin compris ou trouvé), ne vient-y pas une sorte de dépression ?

Bonne question... à quoi penses-tu ? Ferais-tu une distinction entre ce qui succède à la joie du corps et celle de l'esprit ( intellective ou émotionnelle ) ?