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Ce monde est il fait pour vous ?


Naomyne Alia

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Membre, 57ans Posté(e)
ping Membre 6 305 messages
Baby Forumeur‚ 57ans‚
Posté(e)

Bonjour Swam

si on a compris dans cette vie quelque chose d'incompris précédemment, alors pour moi ça signifie qu'on est prêt à percevoir et vivre tous les côtés plaisant de cette vie actuelle ... les prises de conscience sont loin d'être une punition, elles permettent justement de rectifier, qu'il s'agisse d'une vie antérieure ou de cette vie-ci !

ceci n'est bien sûr que mon avis, mais quand j'entends dire des personnes "j'ai un mauvais karma et je dois dois payer pour ce que j'ai fait dans une autre vie" la 1ère chose qui me vient c'est que c'est une excuse pour ne pas bouger "ses fesses" ... donc la personne n'a pas encore compris ce qui n'a rien à voir avec un éventuel mauvais karma!

je vais te donner deux exemples :

j'ai discuté avec une dame à qui on a enlevé un sein suite à un cancer. Elle m'a dit qu'elle voyait sa vie tout à fait différemment, qu'elle ne s'est jamais senti aussi bien, et elle s'est rendu compte de la superficialité dans laquelle elle vivait; elle a fini par conclure que depuis qu'elle avait ce sein en moins elle était beaucoup plus heureuse et plus consciente de sa valeur! ...paradoxal non ? ... elle a compris quelque chose et elle prend la vie avec une bien meilleure composition :)

cette semaine j'ai revu une amie d'enfance que je n'avais plus croisé depuis des années : j'ai été étonnée autant qu'atterée de l'entendre encore avec un même discours ... elle se plaint de sa vie !... en fait elle ne parvient pas à voir tout ce qu'elle a et toutes les possibilités qui lui sont offertes (et je te garantis qu'elle en a et que rien ne l'en empêche si ce n'est les pensées qu'elle se crée) ... mais elle est toujours dans le même discours depuis de nombreuses années et toujours instisfaite.

que peut-on en dire ? elle n'a pas encore compris .... et pourtant la vie lui met à disposition plein de choses...

alors mauvais karma ou non ?

Belle journée à toi ....

Le karma est en fait une prison dont il convient de s'echapper. Si on voulait resumer en gros, on pourrait dire que d'alleger son karma, en devenant plus "juste" de réincarnation en réincarnation, permettrait d'atteindre le fameux nirvàna, c'est à dire une âme sortie du cercle de répetitions karmique. Bref, atteindre le non-être, le retour à la "matrice", en quelque sorte. Finalement il y a quelque chose de l'ordre de la pulsion de mort dans cette vision du monde.

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Posté(e)

Bonjour Swam

si on a compris dans cette vie quelque chose d'incompris précédemment, alors pour moi ça signifie qu'on est prêt à percevoir et vivre tous les côtés plaisant de cette vie actuelle ... les prises de conscience sont loin d'être une punition, elles permettent justement de rectifier, qu'il s'agisse d'une vie antérieure ou de cette vie-ci !

ceci n'est bien sûr que mon avis, mais quand j'entends dire des personnes "j'ai un mauvais karma et je dois dois payer pour ce que j'ai fait dans une autre vie" la 1ère chose qui me vient c'est que c'est une excuse pour ne pas bouger "ses fesses" ... donc la personne n'a pas encore compris ce qui n'a rien à voir avec un éventuel mauvais karma!

je vais te donner deux exemples :

j'ai discuté avec une dame à qui on a enlevé un sein suite à un cancer. Elle m'a dit qu'elle voyait sa vie tout à fait différemment, qu'elle ne s'est jamais senti aussi bien, et elle s'est rendu compte de la superficialité dans laquelle elle vivait; elle a fini par conclure que depuis qu'elle avait ce sein en moins elle était beaucoup plus heureuse et plus consciente de sa valeur! ...paradoxal non ? ... elle a compris quelque chose et elle prend la vie avec une bien meilleure composition :)

cette semaine j'ai revu une amie d'enfance que je n'avais plus croisé depuis des années : j'ai été étonnée autant qu'atterée de l'entendre encore avec un même discours ... elle se plaint de sa vie !... en fait elle ne parvient pas à voir tout ce qu'elle a et toutes les possibilités qui lui sont offertes (et je te garantis qu'elle en a et que rien ne l'en empêche si ce n'est les pensées qu'elle se crée) ... mais elle est toujours dans le même discours depuis de nombreuses années et toujours instisfaite.

que peut-on en dire ? elle n'a pas encore compris .... et pourtant la vie lui met à disposition plein de choses...

alors mauvais karma ou non ?

Belle journée à toi ....

Bonjour Claire,

Dans le Bouddhisme on dit que la source de la souffrance c'est l'ignorance, qui elle meme engendre le désir, qui lui meme engendre...( 12 chainons )

Alors quand l'existence nous apprend quelque chose, il faut considérer ça comme un progres sur la voie de la libération de la souffrance.

Ping a donné une version complémentaire.

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Invité
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Oui, il y a plusieurs niveaux.

Le niveau ultime etant la vacuité du soi, la vacuité des phénomènes.

Et la vacuité du soi, comme c'est apaisant !

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Naomyne Alia Membre 6 messages
Baby Forumeur‚
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Beaucoup de choses que tu écris la caractérisent ton jeune age.

Et tu sais ce que je trouve encore plus "jeune" ? Le fait de dire ça juste pour prouver ta supériorité : si vraiment tu aurais voulu le faire pour m'aider, tu aurais pris la peine d'expliquer cette affirmation qui sans ça, perd tout son sens !

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Et tu sais ce que je trouve encore plus "jeune" ? Le fait de dire ça juste pour prouver ta supériorité : si vraiment tu aurais voulu le faire pour m'aider, tu aurais pris la peine d'expliquer cette affirmation qui sans ça, perd tout son sens !

Je n'ai nullement envie de prouver ma supériorité, je voulais seulement t'aider un peu.

Je ne veux pas te corriger sur tout ce que tu écris, bien que je pense que tu te trompes sur beaucoup de points, seulement sur ce que pense pourrait t'etre utile.

Mais bon, si tu veux me considérer comme un vieux con, pas de probleme.

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Naomyne Alia Membre 6 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je n'ai nullement envie de prouver ma supériorité, je voulais seulement t'aider un peu.

Je ne veux pas te corriger sur tout ce que tu écris, bien que je pense que tu te trompes sur beaucoup de points, seulement sur ce que pense pourrait t'etre utile.

Mais bon, si tu veux me considérer comme un vieux con, pas de probleme.

Mais alors pourquoi est ce que tu ne m'expliques pas simplement pourquoi tu penses ça ? Tu ne m'aides en rien en affirmant quelque chose sans aucune explication !

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Mais alors pourquoi est ce que tu ne m'expliques pas simplement pourquoi tu penses ça ? Tu ne m'aides en rien en affirmant quelque chose sans aucune explication !

Je t'ai parlé de ce que pour moi ça signifiait " d'accroitre son etre", j'avais pensé" que ça pourrait t'interpeller un peu.

Apres que tu dises que les gens soient devenus moins croyants parce que l'on a constaté des failles scientifiques dans les dogmes bibliques, je trouve ça en rapport a ton age et je n'estime pas utile de commenter.

J'espere que tu lis aussi le reste des interventions qui ne te sont pas directement adressées.

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Naomyne Alia Membre 6 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je t'ai parlé de ce que pour moi ça signifiait " d'accroitre son etre", j'avais pensé" que ça pourrait t'interpeller un peu.

Je suis tout à fait d'accord avec ça et je le pensais déjà avant donc non, ça ne m'interpelle pas vraiment.

Apres que tu dises que les gens soient devenus moins croyants parce que l'on a constaté des failles scientifiques dans les dogmes bibliques, je trouve ça en rapport a ton age et je n'estime pas utile de commenter.

Je ne vois pas vraiment le rapport entre cette réflexion et mon age, je dois être trop jeune pour comprendre et je ne vais pas te forcer à m'expliquer.

J'espere que tu lis aussi le reste des interventions qui ne te sont pas directement adressées.

Non, non je me contente juste de lire les messages qui me sont adressés ! Si tu te demandes pourquoi je n'ai pas réagit aux autres messages, c'est juste parce que je n'ai pas trouvé utile de commenter, tout comme toi !

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Invité
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Posté(e)

Je suis tout à fait d'accord avec ça et je le pensais déjà avant donc non, ça ne m'interpelle pas vraiment.

Je ne vois pas vraiment le rapport entre cette réflexion et mon age, je dois être trop jeune pour comprendre et je ne vais pas te forcer à m'expliquer.

Non, non je me contente juste de lire les messages qui me sont adressés ! Si tu te demandes pourquoi je n'ai pas réagit aux autres messages, c'est juste parce que je n'ai pas trouvé utile de commenter, tout comme toi !

Retiens simplement que tu as sus me toucher.

Et si je n'ai pas pu te reconforter c'est que je ne suis pas encore devenu assez sage.

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Naomyne Alia Membre 6 messages
Baby Forumeur‚
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Retiens simplement que tu as sus me toucher.

Et si je n'ai pas pu te reconforter c'est que je ne suis pas encore devenu assez sage.

Tu viens de le faire, merci :)

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Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
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L’antithèse de la religion. De plus en plus de gens réfutent cette hypothèse parce qu'on a constaté des failles scientifiques dans la Bible et on en vient à renier tout ce que nous ont dit nos ancêtres et à créer quelque chose de nouveau, c'est comme si on voulait sans cesse renouveler le monde. L'ancienne morale est en train de s'oublier alors que personne ne prend la peine de se poser vraiment la question de savoir si il n'y a pas des choses à garder dans cette doctrine. On est partit pour refaire les mêmes erreurs si on n'apprend pas de l'expérience des anciens. Certes, cette religion nous a enfermé dans l'idée séduisante d'une seule et unique réponse aux questions existentielles et il faut faire la part des choses en démêlant le vrai du faux mais l'idée d'abolir tout ce que nous avons construit me parait insensée. En plus, personne ne peut vraiment contredire l’hypothèse d'un éventuel sens de la vie auquel nous contribuons tous, tant que vous n'avez pas de preuve. Aujourd'hui, tout le monde veut montrer sa différence et changer le monde à sa sauce, sans se préoccuper des conséquences, étant persuadé de pouvoir faire mieux.

Ma foi, ce que tu dis, dont la teneur n’est pas sans familiarité à mes oreilles, nous donne l’occasion rêvée de procéder à une rétrospective de ma bonne parole sur la question religieuse. Je nous propose de commencer par le fragment DDM-XXXVI, un véritable morceau de bravoure s’il en est un, où, armé d’un appareil conceptuel encore fragile, je mettais quand même de l’avant le courage nécessaire pour entrer sur les terres désolées de la spiritualité. Il est touchant d’y observer cette tendre vulnérabilité dans laquelle j’invoquais en renfort le nom de mes maîtres à penser : Montaigne, Nietzsche, Kierkegaard…

Si je peux permettre, question d'introduire une piste qui puisse nous amener ailleurs que dans cette querelle plutôt stérile (ce qui est une manière polie de dire que vous êtes ennuyants les gars), je dirai que nous pourrions distinguer d'un côté la religion et de l'autre la spiritualité religieuse (je suis à l'écoute des propositions s'il y a des idées pour une meilleure dénomination de ces catégories).

La plupart des hommes vivent leur religion d'une manière peu profonde. La prière n'est pour eux qu'une exercice mnémonique, une récitation spirituelle, les rituels et les célébrations ne sont que des activités, sinon des obligations sociales. De plus, ils croient aux écritures comme on croit à la science, c'est-à-dire d'une manière directe, sans faire preuve d'esprit critique, sans que cela ne se vive dans la solitude, dans la déférence, et le recueillement de tout l'être. C'est cette catégorie-là de croyants qui m'importe dans le débat actuel. C'est envers ceux-là que je n'ai aucune espèce d'optimisme. Il y aura toujours une masse de croyants vulgaires pour qui la religion sera un bienfait, en tant qu'elle leur fournit des repères vitaux. En revanche, la religion de ces gens-là peut devenir une nuisance pour l'ensemble de la société si elle ne véhicule pas des valeurs qui participent de sa pérennité. D'où ma proposition d'envisager une possible réforme de la religion occidentale.

D'un autre côté, il y a une catégorie de croyants plus sérieux et donc plus rares, ceux-là capables d'esprit critique. Ils vivent la foi d'une manière plus subtile, plus profonde. Ils en captent le deuxième degré, ils comprennent la nature symbolique des écritures et des rituels. Ils comprennent aussi la nécessité de la religion pour la bonne marche de la société. Leur spiritualité se déroule dans leur solitude la plus profonde et chaque parole sacrée est pour eux une occasion de reconsidérer la place de leur être dans le monde. On remarquera que le philosophe a un monde intérieur qui n'est pas sans similarités avec le type que je viens de décrire. Dans cette catégorie, il faut certainement placer des êtres tels que Montaigne ou Kierkegaard, d'ardents croyants, mais pas du tout superficiels. Notons que Kierkegaard fut un grand instigateur du mouvement existentialisme, qui proclame la liberté individuelle au-delà de tout dogme métaphysique ou théologique. Il fut également un grand critique de la religion d'État, que l'on peut ici rattacher au premier type. Quant à Montaigne, il est utile de rappeler qu'il fut une grande influence pour Nietzsche.

Lorsque Nietzsche critique la religion, c'est à mon avis (et sans me vanter, personne ici n'est plus avisé que moi en matières nietzschéennes) le premier type qui l'intéresse. Son constat était que les hommes de son temps ne vivaient plus leur religion que d'une manière somme toute superficielle, comme une formalité sociale, comme une obligation morale, alors que pour embrasser la vie dans toute sa puissance, un homme doit savoir faire preuve de solitude, d'esprit critique, de subtilité. De plus, il affirmait sans aucun doute que les valeurs cardinales de la chrétienté étaient devenues obsolète et qu'il était temps de réformer le corpus religieux de l'Europe. N'est-ce pas ce qu'il a tenté de faire avec son Zarathoustra ?

L'erreur en fait, c'est de se laisser enfermer dans une telle dichotomie. Personnellement, je ne suis ni croyant, ni athée, ni agnostique. Je me réclame d'une vie spirituelle singulière.

Dans le DDM-XLII, sans doute une plaque tournante de l’histoire de ma pensée, c’est au spectacle d’une véritable révolution intérieure que nous avons affaire, une révolution qui n’en était bien sûr qu’à ses balbutiements, qui avait alors besoin de créer du tapage, ne serait-ce que pour s’inventer une erre d’aller. On assiste au combat héroïque d’une conscience qui se débat de tous les côtés, qui saisit toutes les armes qui sont à portée, y compris des citations obscures glanées un peu n’importe où…

Et comment diantre se fait-il que l’on voit partout de la force gravitationnelle alors qu’elle n’est nulle part ? Réponse : c’est parce qu’elle n’est pas un objet, elle n’est pas quelque chose que l’on peut contempler, mais plutôt quelque chose qui s’inscrit dans le dialogue des choses entre elles, et que l’esprit reprend à son compte. Je pense que c’est la même chose avec Dieu. « Dieu » dénote le rapport fondamental de l’homme avec la vie, et il est enclin à subir autant de variations qu’il y a de cultures, puisque le rapport fondamental des hommes avec le monde varie selon les cultures. Ainsi le Dieu chrétien est-il représentatif du regard lié par la transcendance et par la morale qu’avait l’homme du Moyen-Âge sur le monde qui l’entoure. L’athéisme moderne est quant à lui représentatif de la machination de l’existence, de l’affaissement du regard, et du narcissisme sociologique qui lui sont propres :

« Les hommes ont de moins en moins besoin de Dieu. Ils « sont » leur Dieu. Ils se posent de moins en moins de questions ; en tout cas, cela reste au niveau du réfrigérateur, de la voiture, du métier, des femmes. Ils en arrivent à se foutre de tout ce qui ne les touche pas personnellement : on en vient à un monde d'indifférents et de hargneux. »

- Georges Brassens, Les chemins qui ne mènent pas à Rome.

Brassens le dit bien : les hommes sont devenus leur propre Dieu. Car si on peut se définir athée par rapport à une divinité institutionnelle quelconque – ce que je suis de tout mon être – on ne se défait pas pour autant du problème du rapport fondamental de soi-même à la vie. Et si on ne l’aborde pas de front, si on ne s’occupe pas de ce problème, alors c’est lui qui s’occupe de nous; c’est la vie qui s’occupe de nous « vivre », de nous consommer, et on vit alors par habitude, pour reprendre le mot frappant de Tison.

[Attribuer un esprit aux choses qui nous entourent] est une erreur du point de vue de la science, de la biologie, de la physique, de la chimie, mais en ce qui concerne la vie prise dans sa réalité brute, en quoi avons-nous le droit de juger que de telles croyances sont des erreurs ? Si de telles croyances ont pour vertu d’approfondir la vie de ces peuplades, de donner une profondeur à leurs activités, en plongeant les individus jusqu’au cœur poétique de leurs œuvres, alors en quoi cela relèverait-il d’une erreur ? Cela ne serait-il pas au contraire un signe d’intelligence ? D’une intelligence supérieure par exemple à cet individu de la modernité qui, bien que disposant d’une extraordinaire faculté de modélisation scientifique des choses, serait condamné à vivre une vie déracinée, désincarnée ? L’intelligence se limite-t-elle à la faculté de modélisation scientifique ? À la force de la volonté de vérité ? Ou cela relève-t-il d’une croyance, d’une foi institutionnalisée aussi nocive que n’importe quelle foi religieuse institutionnalisée ? Ne faudrait-il pas inclure dans les critères de l’intelligence cette faculté à nouer avec les choses une sorte de poétique de l’existence ?

[La discussion se transporte ensuite sur le problème de l’articulation des domaines spirituels et corporels.]

Quant à moi, ma critique est encore plus radicale : je ne sépare tout simplement pas le corps de l’esprit. Ainsi, je ne dis pas que l’esprit n’est qu’une production ou qu’un phénomène du corps, comme une émanation, comme un pet. Je dis que le corps est esprit et que l’esprit est corps, à la Spinoza. L’esprit, c’est la médiation du corps dans le monde. « C’est pour moi une idée bourgeoise celle qui sépare […] le problème du corps du problème de l’esprit [...] » disait Antonin Artaud. Et il avait bien raison : cela est l’idée bourgeoise par laquelle l’esprit est récupéré par la machination de l’existence, ramené au produit d’un processus de production, à l’activité plaisante et décontractante d’un corps qui s’automatise et se divertit par l’esprit. Et je ne m’assois certainement pas sur une telle niaiserie. Le problème de l’esprit est pour moi sérieux, sérieux comme l’est l’entrechoquement des corps les uns comme les autres. À ce titre, il est absolu comme est absolu le corps – mais cela ne signifie pas que l’esprit ait quelque préséance sur le corps, et ni l’inverse d’ailleurs.

La science est compétente lorsqu’il s’agit d’établir la causalité matérielle des choses, et de nous donner par le fait même une prise sur elles, un savoir-faire, pour reprendre une idée que tu affectionnes (que tu donnes ici sous la forme de la triade intelligence, savoir, travail). La science saisit le monde sous l’angle du regard extérieur, de l’observateur désintéressé. Mais lorsque le sujet derrière la loupe recouvre toute sa dignité d’individu, et qu’il s’agit de rendre compte de l’expérience vivante des choses, alors là la science devient incompétente. Les sciences humaines sacrifient l’exactitude afin d’obtenir une prise sur l’humaine complexité mais sans jamais vraiment l’atteindre non plus. Elles ne nous en donnent que la manifestation objective.

Une émotion ne se réduit certainement pas à un afflux chimique dans le cerveau, même si sous l’angle de la causalité matérielle, cela s’avère. Et cela ne se réduit pas non plus à quelque entrelacement psycho-anthropo-sociolo-ethnologique, même s’il y aussi de cela dans le processus. Mais la réalité la plus profonde d’une émotion émane de sa dimension vivante elle-même, de son inscription dans le continuum de l’expérience de la vie de l’individu. Il y a un sens brut qui s’accroche à l’expérience des choses, un sens qui ne relève pas de la science, ni des sciences humaines.

« Désir », « inspiration », « instinct » : même ces mots-là, qui tentent peut-être de cerner objectivement la réalité dont je parle ne la ramène encore qu’à des processus de production, qu’à une sorte de machination de la vie. En ce sens, ce sont des mots qui puent. En ce sens, en cette dimension du vécu (je parle d’une perception du vécu, et non d’un quelconque état ésotérique) dont j’essaie de parler – mais dont on ne peut en même temps parler – une dimension qu’on pourrait qualifier de spirituelle (ce qui nous rapproche tout de même de l’usage que faisait Bergson de ce mot), on est immanquablement ramené à l’aliénation essentielle du langage.

Et c’est là, dans cette posture, que le philosophe parfois, entre deux discours savants, dans le creux d’un moment de surabondance, constate qu’il est condamné à n’être qu’un faux maestro. Qu’il peut pianoter et pianoter encore mais que ce qu’il joue n’est jamais finalement que l’hymne d’une éternelle machination. Alors il brûlerait bien tous les livres de la terre pour percer, l’espace d’un instant le voile opaque de cette machination des mots et des idées, en une manière de dire l’amour sans le dire.

Mais parce que c’est un philosophe, le philosophe sait bien que cela est impossible. Son domaine est bien celui des mots et des idées. Alors il décide de le dire : « Dieu » ! « Dieu », comme un affront lancé à la face même du langage, de l’intelligence (au sens où tu l’entends), du savoir, du travail, de l’inspiration, du Désir. « Dieu ! », comme le cri du poète qui, dans un brassage perpétuel des mots, subvertit le langage et plonge l’esprit dans un état de transe qui l’amène au-delà du langage. Mais justement, le philosophe n’est pas un poète, et sa matière est dans les concepts, alors c’est ce qu’il fait : il utilise un concept. Quel autre concept serait donc plus à même de lancer une polémique assez puissante pour faire trembler tout le reste du langage ? « Dieu !», comme un cri révolutionnaire qui rendrait à l’existence toute sa dignité, qui la délierait du temps et de l’espace, qui ferait se dilater les secondes jusqu’à en révéler l’éternité de chaque instant, qui ferait sombrer les calculs géométriques et les lois de la physique pour révéler ce bon vieux secret selon lequel tout n’est jamais que sans dessus-dessous, que les astres ne sont en fait que des desperados qui voltigent à leur gré dans le cosmos en dévalisant les nébuleuses.

Tout ceci ne veut rien dire… et tout dire à la fois, et c’est tout le secret de ce concept. « Dit tout sans rien dire » dit l’homme au poète, « ou mens sans mentir ».

L’erreur consiste plutôt à mêler sens et science. C’est ce qui est arrivé à la religion chrétienne, où on a cru que l’on pouvait tirer de la poétique divine une science de la vie, une logique de l’existence. Alors qu’il ne s’agit pas de cela, mais bien plutôt de la communion des êtres dans l’incommunicable, l’ineffable soi. Dans toute religion, tout culte, l’objet devrait toujours être d’induire par la répétition de gestes divers et de paroles diverses cette sorte de polémique dont je parlais plus haut, à savoir celle qui fait exploser le voile du langage et de la machination pour ramener l’être à une sorte de conscience primitive des choses. Le rôle du ministre du culte devrait être d’exposer le scandale fondamental de l’existence pour quelques instants. Or, on s’est plutôt retrouvé avec cette litanie d’interprétations mièvres, cette moraline, cette éthique baveuse, cette logique de la machination et du travestissement, ou plutôt cette sur-machination, cette double machination qui détourne jusqu’à la profondeur même des choses.

Ce fragment plus tardif, numéroté DDM-LVIII, et dont l’origine s’est perdue, n’est pas non plus sans intérêt. La simplicité conceptuelle qu’on y retrouve manifeste les débuts d’une maturité nouvelle sur ces thèmes :

Personnellement, le problème de croire ou de ne pas croire en Dieu ne se pose même pas - sauf pour les dieux des religions, lesquels ne m'intéressent absolument pas. Simplement, j'appelle "Dieu" une dimension de mon existence, de mon esprit. L'"objet" est donc premier, et la dénomination est presque superfétatoire - enfin, elle a une fonction essentiellement polémique. En ce sens, ce concept relève largement de la poésie; il est manifestation polémique, comme tout ce qui appartient au domaine de l'art au sens fort du terme, et cette polémique résulte du choc de la réalité avec l'intuition inexorable d'une grandeur à atteindre. La tristesse des religions consiste en ce qu'elle bafoue cette poétique, et y substitue un Logos.

Que l’on me permette enfin d’ajouter une citation de Markus Gabriel, sur laquelle je suis justement tombé aujourd’hui même, une citation que je n’assume pas entièrement mais qui n’en est pas moins intéressante :

« Dieu est l’idée que tout est doué de sens, bien que cette idée dépasse notre entendement. »

Pour aboutir à quoi ?

La philosophie peut être une accompagnatrice, une amie qui nous aide à ordonner notre pensée, mais elle ne saurait vivre notre vie à notre place.

Et oui, il est probablement inutile de se poser toutes ces questions parce qu'on ne trouvera sûrement jamais les réponses et que cela ne nous empêche pas d’avancer.

La philosophie se caractérise en grande partie par des questions qui n’ont pas de réponse, qui n’aboutissent pas à des résultats définitifs. Mais cela ne signifie pas que le chemin qui est fait sur le dos de ces questions n’est pas intéressant, probant, peut-être même utile, essentiel, nécessaire. Une chose est sûre : il n’y a pas de philosophie sans patience. Pour les impatients, mieux vaut se replier sur le règne nauséabond de l’opinion.

Heureusement qu’après un certaine age, notre cerveau se développe moins et qu'on arrête de se poser toutes ces questions, Dieu merci !

En ce qui me concerne, le phénomène ne faiblit pas. Pire : il s’amplifie. Mais j’ai plus de patience. Je me suis fait des alliés aussi. Je crois avoir apprivoisé certaines des zones d’ambiguïté, de doute ou d’incertitude contenues en mon âme. Et j’ai la philosophie dans ma vie ! :coeur: :coeur: :coeur:

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  • 4 semaines après...
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Avez-vous déjà eu l'impression d’être différent et de n’être compris par personne au point de vous demander si ce monde est fait pour vous ?
  • Être différent: Check
  • Ne pas être compris: Check
  • Douter de la pertinence de mon existence dans ce monde: None

Il faut de tout pour faire un monde.
Quand nous sommes persuadés de ce que nous sommes et que nous ne voulons pas en changer, nous recherchons des personnes qui partagent les mêmes valeurs que nous, les mêmes passions, les mêmes buts,... Et si nous ne trouvons pas ces personnes
On recherche des personnes qui nous ressemblent, car on a plus de facilité à communiquer et cohabiter avec (j'ai dis "facilité", pas "obligation").

On est 7 milliards d'humains sur Terre, je ne doute pas 1 seconde, qu'il n'existe pas d'être humain qui ne partage pas tes valeurs/passions/buts. Et combien même cette personne n'existerait pas, ce n'est pas une raison pour douter de ton existence. Pose-toi des questions, si besoin, envie ou intérêt pour t'adapter ou survivre. Mais sans plus.

S'adapter n'est pas synonyme de "nier ce que nous sommes". C'est synonyme de "survivre".

Pour pouvoir prétendre être ce que tu es, commence par vivre !

comment pouvez-vous vivre dans ce monde ?
Je ne trouve personne comme moi... et alors ? Ce n'est pas une obligation pour vivre.

Personne ne veut devenir comme moi ? Et alors... si je ne suis pas immorale, malsain, illogique, tout va bien.

Personne ne me comprend ? Soit, les gens sont cons... Soit je m'exprime mal ! Dans les deux cas, je vais résoudre ça #Education #Entrainement

trouver sa place parmi ou se suicider
, pas très raisonnable.

Tu peux chercher ta place.

Tu peux changer de place.

Tu peux échanger de place.

Tu peux transformer ta place.

Tu peux... faire n'importer quoi avec ta place, si tentée que tu t'en donnes une, avant d'attendre que les autres t'en donnent une. ;)

Mais comment savons nous si nous sommes fait pour vivre dans ce monde ?
Il n'y a pas de place près définis pour un organisme complexe tel que l'humain (une cellule, c'est facile. Un humain rempli de milliards de cellules, c'est différent. Tu comprends la nuance ? On ne peut pas amalgamer un soleil avec une orange, simplement parce que les deux ont la même couleur !). C'est à toi de faire ta place.

Si tu as étais conditionné (on voit ça en anthropologie) pour obéir à attendre ta place.... soit je te souhaite de t’émanciper de ce conditionnement, soit de trouver les personnes bienveillantes qui seront t'aider (mais elles sont tellement rares, qu'il est moins compliqué de prétendre qu'elles n'existent pas).

Les personnes qui se suicident ne sont-elles pas les plus malheureuses ?
Non.

Les plus malheureux sont ceux qui ne peuvent pas ce suicider... Mais c'est un sujet tabou dans une civilisation qui préconise la reproduction à outrance (#surconsommation) et la sacralisation de toutes vie (#PiègeàCon).

Avant de penser au suicide, il faut penser au combat:

Combattre pour trouver ça place !

Combattre pour aider les autres à trouver la leurs !

Mais parfois les gens n'ont plus la force... c'est pour ça qu'on prends des vacances parfois :smile2:

Le bonheur serait-il donc un indicateur de notre chemin à suivre ?
Le bonheur est subjectif, mais surtout "psychologique". Il ne tien qu'à toi (l'ego), quelque soit ta situation, de vouloir être heureuse, pour finalement le devenir. Cela peut paraitre difficile pour certains cas, mais le cerveau humain est un organe facilement "conditionnable". Mon bonheur n'est pas obligatoirement le tien (etc). Bien sûr, si tu décide inconsciemment (ou par conditionnement) à suivre un stéréotype, tu te focalisera aussi à atteindre le stéréotype du bonheur (ou le bonheur de ce stéréotype).
Dans ce cas, notre but à chacun se résumerait-il à atteindre le bonheur absolu ?
Déjà, atteignant le bonheur "de base", ça sera suffisant :smile2: :smile2: :smile2:

Et rien que le chemin pour l'atteindre, vaux largement la peine qu'on s'y perde.

Merci de vos réponses.
merci pour tes questions.

N'oublies pas que mes réponses, me sont propres, je ne détiens qu'aucune vérité meilleur qu'une autre, sur ce sujet.

Je te donne les indices qui me permettent d'être, et d'être bien. Mais, il ne tien qu'à toi de te créer les tiens, d'après ce que je dis (ou pas), d'après ce que d'autres disent (ou pas), d'après tes propres réflexion et découverte (au mieux).

PS: Je suis athée.

Je ne dis pas ça pour te "convertir" :smile2:

Mais pour te faire prendre conscience, qu'il existe d'autre alternative dans la vie pour être heureux, que ce que prétendent certain membre ici.

Je te donne le pouvoir (la connaissance), de juger correctement, le chemin de vie que tu pourra prendre.

A toi de faire ton propre choix, et même si je ne te connais pas, je le respecterais quel qu’il soit #Tolérance. :bo:

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Membre, 48ans Posté(e)
trololotralala Membre 785 messages
Baby Forumeur‚ 48ans‚
Posté(e)

moi perso je me sens de moins en moins humain quand je voit ce qui ce passe toute cette cruauté cette corruption et sur tout ce laisser aller,on dirait que les deux guerres mondial et les deux bombe n'on servie à rien alors qu'il y à eue t'en de morts,oui je me sens de moins en moins humains.

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

@fukushuu

Quand on voit la liste des massacres (non-exhaustif) ou des attentats (non-exhaustif), et autres atrocités... Il est vrai: ça ne donne pas envie de se revendiquer humain (tout du moins, ça ne donnerait pas envie pour toute personne dotée d'un cerveau fonctionnel, qui verrait dans ces horreurs un manque d'empathie, un manque de valeur morale, et voir même, un manque de capacité intellectuel).

Mais il ne faut pas succombé aux fonctionnement de notre biologie :p

=> Un principe psychologique, de survie primitif, qui influence notre ego à se focaliser sur "ce qui ne va pas".

N'oublions pas que notre histoire ne comporte pas que des mauvaises choses ! Et qu'il ne tien qu'à nous de continuer d'évoluer pour créer plus de choses positive.

Un jour, on finira bien pas mériter notre titre auto-proclamé d'espèce dite "intelligente" :bo:

OPTIMISME POWER !

L'être humain à aussi fait de bonne chose.

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Souris :D

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