Jugée pour avoir abattu son mari violent

Normal chapati, c'est la curée, c'est ça les débats contradictoires d'une cour d'assises. Et encore, là on n'est pas dans la salle. Les premières fois que j'ai assisté à des procès aux assises j'ai mis des jours à m'en remettre.

C'est la dernière journée, le verdict est attendu ce soir. Bientôt les avocats vont plaider, et là aussi, ça va être la curée.

Alexandra Lange est arrivée dans le public.

(Elle était venue aussi pour Jacqueline Sauvage)

Je pense que 20 ans c'est bien !

Plaidoiries des parties civiles, puis tacle de l'accusation à la défense : "la cause que vous défendez est noble, mais ce n'est pas celle qui nous occupe ici".

Réquisitions dans une heure.

9 ans de prison requis par l'avocate générale + 5 ans de suivi socio-judicaire.

En vrac, ses réflexions :

Discernement altéré, pas aboli

Le meurtre n'est pas libérateur, son mari la hante

La vie de ce couple est source de souffrances pour tous les deux

Ce n'est pas parce-que ça fait mal que c'est un viol

Résumé des deux enfances catastrophiques

Au tour de Tomasini n' co :

C'est d'abord le procès d'une prisonnière

En 2015, 137 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon. C'est autant que le nombre de morts au Bataclan.

Alors celle-là, fallait oser, mais en plus c'est faux.

Sylvie Leclerc :

Il lui imposait des rapports sexuels: "Cela durait entre quatre et cinq heures, presque tous les jours, sauf les lundis et les jeudis", a-t-elle expliqué à la barre. "Il regardait toujours des films porno et voulait refaire la même chose avec moi, je lui disais Non, arrête! J'ai mal! mais il continuait", a-t-elle raconté, ajoutant: "Moi, j'acceptais parce que je voulais lui prouver qu'il ne s'était rien passé avec le Tunisien."

Je ne vois pas comment l'avocate générale peut dire "ce n'est pas parce que ça fait mal qu'il y a viol" d'autant qu'il y a bien contrainte si on s'en tient aux dires de Sylvie Leclerc.

Sa réflexion est atroce, inadmissible. Voilà ce qu'on entend encore malheureusement en cour d'asisses et dont on parlait dans le topic "préjugés etc... sur le viol".

J'ai ouvert ce sujet et je suis les débats et les rapporte justement pour montrer ce qu'il se passe en cour d'assises (quoi que comme je l'ai dit, y être c'est vraiment autre chose) et donc casser les préjugés que certains avaient sur le topic au sujet des idées fausses sur le viol.

Sa réflexion est atroce, inadmissible. Voilà ce qu'on entend encore malheureusement en cour d'asisses et dont on parlait dans le topic "préjugés etc... sur le viol".

J'ai ouvert ce sujet et je suis les débats et les rapporte justement pour montrer ce qu'il se passe en cour d'assises (quoi que comme je l'ai dit, y être c'est vraiment autre chose) et donc casser les préjugés que certains avaient sur le topic au sujet des idées fausses sur le viol.

pour moi, c'est clair! une légitime défense entrainant la mort d'agresseur est plaidable et peut aboutir à un non lieu mais titrée comme différée, c'est démolir la légitime défense à long terme. si un jour, je tuais un être humain comme cela fut fait dans ce cas précis, je prendrais mes responsabilités. point.

La défense poursuit : Je vous demande de ne pas la condamner pour le reste de sa vie. Elle a déjà vécu 35 ans d'emprisonnement.

(Tout le monde pleure côté partie civile)

"Sylvie Leclerc n'a pas tué son mari. Ce n'est pas elle qui a tiré".

Un petit point : étant donné la préventive qu'a déjà fait Sylvie Leclerc, si elle devait être condamnée à 9 ans, elle pourrait demander sa libération conditionnelle en Novembre 2016.

Défense comme accusation sont en plein autisme voire schizophrénie.

En guise défense, on a la sensation qu'il y a eu une plaidoirie pro-féministe, instrumentalisant Sylvie au passage (on imagine ce qu'elle doit en penser : on fait un procès, mais pas le sien... c'est dégoûtant). Quant à l'accusation, si effectivement les rapports sexuels sont vite passés sous silence, on a l'impression que c'est elle qui s'est le mieux penchée sur son cas quand on voit les termes du réquisitoire, qui a au moins fait l'effort de comprendre un peu ce qui s'est passé.

Infect.

PS : je suis allé une fois à un procès pour viol (ou violences sexuelles, je me souviens plus), je suis effectivement parti au milieu avec la nausée de la haine qui se dégageait de partout.

pour moi, c'est clair! une légitime défense entrainant la mort d'agresseur est plaidable et peut aboutir à un non lieu mais titrée comme différée, c'est démolir la légitime défense à long terme. si un jour, je tuais un être humain comme cela fut fait dans ce cas précis, je prendrais mes responsabilités. point.

Elles ne plaident pas la légitime défense cette fois. Elles plaident le "geste libérateur".

Au tour de Tomasini n' co :

C'est d'abord le procès d'une prisonnière

En 2015, 137 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon. C'est autant que le nombre de morts au Bataclan.

Alors celle-là, fallait oser, mais en plus c'est faux.

Comme tu dis il fallait oser comparer avec le nombre de morts au Bataclan par contre, pour les chiffres, je vois qu'il est dit sur cet article ci-dessous en 2006, 137 morts.

20MN

Sinon, je n'ai rien trouvé sur 2015 juste sur 2011/2012 :

La violence domestique a davantage tué en 2012 qu'en 2011. Un total de 174 personnes, en grande majorité des femmes, sont mortes en 2012, victimes de leur conjoint ou ex-conjoint. L'an passé, 148 femmes et 26 hommes ont donc été tués par leur compagnon ou ex-compagnon (conjoint, concubin ou pacsé).

FrancetvInfo

Je voulais dire qu'il n'y avait pas eu 137 au bataclan. Il y a eu 130 morts, et pas tous au bataclan.

Elle est vraiment gonflée là.

Après qu'elle rappelle les chiffres de la violence conjugale, c'est bien. Mais pas comme ça bon sang :(

Après qu'elle rappelle les chiffres de la violence conjugale, c'est bien. Mais pas comme ça bon sang :(

Oui c'est sûr.

Et on est reparti dans la quatrième dimension :

"Le film qu'elle a regardé le soir du drame, a résonné avec sa vie à elle. Ca a été un stimulateur, je dis que ce film a été le déclencheur, un ultime stimuli".

Elles ne plaident pas la légitime défense cette fois. Elles plaident le "geste libérateur".

excuse-moi mais elles se foutent de qui!!! si par exemple, j'allais assassiner mes voisins, je pourrais donc plaider le geste libérateur?

nous nageons dans le déni et j'ai horreur des gens qui nient ce qu'ils sont et font. jacky.

Il est évident qu'on est sur fond de militantisme. Et comme chapati là, moi j'me dis que c'est dégueulasse pour Sylvie Leclerc.

On croit rêver : pendant tous les débats, à aucun moment on a présenté l'arme du crime.

Bref, moi je suis convaincue de ses "limites" à cette femme, mais elle doit être condamnée. Les réquisitions si elle ne sont pas suivies et que la peine s'abaisse, ça me satisfera, j'estime qu'elle n'a pas grand chose à faire en prison, et j'applaudis le suivi socio-judiciaire pour 5 ans.

Et on est reparti dans la quatrième dimension :

"Le film qu'elle a regardé le soir du drame, a résonné avec sa vie à elle. Ca a été un stimulateur, je dis que ce film a été le déclencheur, un ultime stimuli".

D'autant qu'en plus, quelques jours avant le drame, Sylvie Leclerc avait parlé à l'infirmier de son envie de tuer son mari.

Tomasini continue d'asséner qu'au moment du drame, Sylvie Leclerc n'avait plus du tout son libre arbitre.

Elle se réclame d'une affaire similaire qui a eu lieu au Canada où l'accusée a été déclarée irresponsable.