Le facétieux Monsieur de Montespan, "cocu magnifique"

Notre héros du jour se nomme Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan. Il est le mari de Françoise Athénaïs de Rochechouart-Mortemart, marquise de Montespan... la célèbre, lumineuse et éblouissante Madame de Montespan, maîtresse de Louis XIV. On raconte qu'elle fut la plus belle femme de son époque.

Donc, pourquoi un topic pour ce personnage mineur de l'histoire de France?

Parce que le personnage principal de cette histoire, notre héros, est fantasque, grande gueule et n'a pas peur de s'opposer au plus puissant souverain de l'époque: en effet, nous sommes entre les années 1670-1690, l'apogée de Louis XIV. Autant dire à une époque ou la France domine l'Europe, c'est à dire le monde.

Il était aussi un précurseur de ce que seront les «serial-clasheurs », adepte de faire partager à la « presse » de l'époque ses aventures de cocu officiel. À cette époque un noble aurait eut de grands bénéfices à être cocu par le roi : titre, terre, charge prestigieuse, gratification, etc, notre cher Louis-Henri, entra dans une grande fureur qui le mena à gifler sa femme en public, devant la cour. Il faut dire qu'il aimait passionnément sa Françoise Athénaïs.

Il tente de séduire la reine: mais elle se révèle trop laide à son goût, il y renonce.

Il veut chopper la vérole en allant aux putes: partageant le lit avec sa femme, puis celle-ci avec le roi: il chopperait donc une maladie. Mais Athénaïs refuse, souhaitant rester fidèle au roi.

Il avait fait installer d'immenses cornes de cerf sur le toit de son carrosse qu'il fit repeindre en noir en se targuant du privilège de faire son entrée en carrosse et par la grande porte du château dut à son statut de cocu, privilège réservé aux ducs et pairs et membres de la famille royale (ce qu'il n'était officiellement pas). Mais selon lui, sa femme partageant la couche du roi, il était donc membre de la famille royale.

Ses missives au roi était signé sans jamais se lasser: «Marquis de Montespan, époux séparé quoique inséparable».

Bien entendu, ses facéties, son impertinence, n'allait pas sans quelques séjours en prisons, disgrâces, tentative d'assassinat, et moqueries de la noblesse: pourquoi refuser l'immense privilège qu'offre le statut tant convoité de cocu du roi ?

Finalement, le marquis ne voulait que sa femme dont il était éperdument amoureux.

Jean Teulé a fait de ce truculent personnage le héro de son roman "Le Montespan".

Jean Teulé a fait de ce truculent personnage le héro de son roman "Le Montespan".

Je m'inspire de roman d'ailleurs qui m'a bien fait marrer.

J'ai moi aussi passé un excellent moment avec ce livre à la main (d'autres préfèreront cinquante nuances de Grey!)

Louis XIV piquait les femmes des autres quand elles étaient jolies. Au prince de Soubise, qui, dans l'espoir de ne pas se faire prendre la sienne car voyant le monarque arriver vers elle avec ses gros sabots, lui avait dit "qu'elle était malade, gâtée dedans comme une pomme", celui-ci avait répondu : "Je vérifierai moi-même en allant dedans !"

Françoise Athénaïs étant devenue la maîtresse du roi, Montespan avait été trouver ce dernier en habits noirs, et lui avait dit qu'il portait le deuil de sa femme.

- Le deuil de votre femme ? interrogea Louis XIV.

- Oui, sire, pour moi elle est morte et je ne la reverrai plus, avait répondu le fier cocu, avant de faire sa révérence et de regagner son attelage funèbre, qui n'alla pas loin, du reste, puisque l'insolent fut arrêté en route puis jeté dans une cellule de For-Lévêque.

Ilquitta finalement la Montespan qui lui donna un Très grand nombre de bâtards ,pour la préceptrice de ses enfants .mme de MAINTENON la veuve Scarron avec laquelle il contracta un mariage morganatique !

Cette épisode est conté comme dans une comédie dans le film Si Versailles m'était conté (1re partie, à partir de 25 minutes du film).

Bien que l'actrice semble avoir la quarantaine alors que la Montespan avait 27 ans quand elle devint la maîtresse du roi.

lire aussil'allée du roi de CHANDERNAGOR.

Il a moins rigolé avec la veuve Scarron... remarque, il était aussi plus vieux.

Merci pour cette petite parenthese historique

Le 18/09/2015 à 17:24, querida13 a dit :

J'ai moi aussi passé un excellent moment avec ce livre à la main (d'autres préfèreront cinquante nuances de Grey!)

"ça fait quand même chier de devoir tout payer avec des pièces à l'effigie de la tête de l'amant de sa femme ! Surtout qu'il est moche, ce nain sale.
Mais qu'est-ce qu'elle lui trouve ?
Louis-Henri lève devant ses yeux un écu d'argent sur lequel il détaille le personnage gravé : 
- Nez long et busqué, gras du cou, ses joues sont flasques. Sa cuirasse drapée à la romaine est ridicule. Je n'aime pas du tout sa perruque ! Paraît qu'il aurait un charme ... exotique ; ça ne me saute pas aux yeux , à moi."

extrait de Le Montespan, Jean Teulé. 

Le ‎19‎/‎04‎/‎2018 à 22:12, Maxence22 a dit :

aIl a moins rigolé avec la veuve Scarron... remarque, il était aussi plus vieux.

C'est elle qui a beaucoup moins rigolé car paraît-il que le vieillard libidineux a été vert longtemps.Et la Maintenon, pour qui cela devenit une corvée, de se plaindre à son confesseur de devoir passer à la casserole avec un roi de moins en moins sexy, de plus en plus malade, de plus en plus puant et le confesseur qui encourageait sa croyante en l'envoyant au front d'un lénifiant : faites votre devoir conjugal. (Pour la petite histoire....).

Joyeux, non?

Quel cocu magnifique que ce malheureux Montespan: en effet,le roi , ce drôle de coucou, a pondu dans son nid sept splendides bâtards.

ça y est, j'ai retrouvé le passage.