Votre dernier livre d'histoire lu

Oui, l'histoire du monde en 400 pages, ça paraît de la rigolade.

Ben alors, plus personne ne lit des livres d'histoire?

Je viens de finir "La Bataille", de Patrick Rambaud. Très intéressant. (Il me semble qu'on en a déjà parlé, mais je ne sais plus où.)

Un passage étonnant : la mort du maréchal Lannes. Enfin plus exactement le jour où il a été blessé, car il est mort des jours après. La bataille touchait à sa fin. Lannes discutait avec son ami le général Pouzet, qu'il connaissait depuis longtemps, quand celui-ci est frappé à la tête, certainement par une balle perdue, et tué sur le coup. Ce décès touche vivement le maréchal, qui déjà n'avait pas trop le moral car les choses s'étaient mal passées. Il va s'asseoir dans un coin apparemment tranquille, et c'est là qu'un petit boulet vient le frapper au genou, après avoir ricoché. Le choc ne doit pas être très violent, car il tente de se relever, mais il retombe aussitôt. Il a le genou gauche brisé, et il est aussi blessé à la jambe droite. Les meilleurs chirurgiens de l'armée, dont le fameux Larrey, vont tenter de le sauver, mais en vain. Ce sont des blessures qu'on soignerait sans problème aujourd'hui, mais à cette époque on ne connaît guère qu'un remède : l'amputation. On va donc lui couper les deux jambes, mais les plaies vont s'infecter, d'autant qu'il fait très chaud. Il va mourir après une interminable agonie, non sans avoir dit à Napoléon tout ce qu'il avait sur le cœur. Jean Lannes était l'un des maréchaux préférés de Napoléon, et l'un des rares qui le tutoyaient.

L'incroyable état de ce qui tient lieu de services sanitaires est certainement ce qui frappe le plus dans ce livre. Alors que l'armée napoléonienne est un outil bien organisé, la moindre blessure est souvent synonyme de mort ou de mutilation car on ne sait pas soigner, comme je l'ai dit on ne sait qu'amputer, sans anesthésie bien entendu. On se demande comment les soldats, dans ces conditions, avaient le courage de se battre. Ce qui évitait le massacre total (qui viendra en 1914), c'est l'imprécision des armes. Mais la bataille d'Essling, qui fait l'objet du livre, est quand même une boucherie.

Un personnage extraordinaire dans ce livre : Louis-François Lejeune, général, baron d'Empire, et peintre. Il y a eu de nombreux peintres de batailles, mais fort peu, comme Lejeune, avaient cotoyé leur sujet de si près. On peut se demander comment, au cours d'une carrière militaire fort bien remplie, il trouva le temps de peindre ces grandes toiles dans lesquelles il offre une vision en perspective de la bataille, à la fois complète, pittoresque et très détaillée. On peut citer comme exemples "La bataille des Pyramides", "La bataille de Marengo" ou "La bataille de la Moskova". Il a peint aussi des paysages et bien d'autres tableaux. Il y a eu une exposition de ses œuvres en 2012 au château de Versailles, je regrette de l'avoir ratée. Il a écrit des "Mémoires", paraît-il passionnantes.

Le 06/01/2016 à 17:44, nerelucia a dit :

errato : lire de 1960 à octobre 1970, il est mort le 10 novembre.

Non ! ... le 9 ....

Le jour de mes 25 ans .

Encore deux livres achetés sur la première guerre mondiale aujourd'hui.

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