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Eloge des syndicats


PASDEPARANOIA

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Eloge des syndicats.

par Serge Halimi, avril 2015

Puisque chacun prétend se soucier de l’envol des inégalités, pourquoi cette analyse du Fonds monétaire international (FMI) est-elle passée à ce point inaperçue (1) ? En raison de ses conclusions ? Dans une étude présentée en mars dernier, deux économistes issues de ce temple du libéralisme relèvent « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans les pays avancés durant la période 1980-2010 ». Comment expliquent-elles ce lien ? « En réduisant l’influence des salariés sur les décisions des entreprises », l’affaiblissement des syndicats a permis d’« augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires ».

Selon ces économistes du FMI, « une moitié environ » du creusement des inégalités que les libéraux préfèrent traditionnellement attribuer à des facteurs impersonnels (mondialisation, technologies, etc.) découlerait du déclin des organisations de salariés. Doit-on s’en étonner ? Quand le syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées émancipatrices, s’efface, tout se dégrade, tout se déplace. Son anémie ne peut qu’aiguiser l’appétit des détenteurs du capital. Et son absence, libérer une place qu’envahissent aussitôt l’extrême droite et l’intégrisme religieux, s’employant l’une comme l’autre à diviser des groupes sociaux dont l’intérêt serait de se montrer solidaires.

Or l’effacement du syndicalisme ne tient ni du hasard ni de la fatalité. En avril 1947, alors que l’Occident s’apprête à connaître trente ans de prospérité un peu mieux partagée, Friedrich Hayek, un penseur libéral qui a marqué son siècle, dresse déjà la feuille de route de ses amis politiques : « Si nous voulons entretenir le moindre espoir d’un retour à une économie de liberté, la question de la restriction du pouvoir syndical est une des plus importantes. » Hayek prêche alors dans le désert, mais quelques décennies plus tard, grâce à l’intervention directe — et brutale — de deux de ses admirateurs, Ronald Reagan et Margaret Thatcher, lors de conflits du travail marquants (les contrôleurs aériens américains en 1981, les mineurs britanniques en 1984-1985), le « pouvoir syndical » a rendu l’âme. Entre 1979 et 1999, le nombre annuel de grèves impliquant au moins mille salariés passe aux Etats-Unis de deux cent trente-cinq à dix-sept, celui des jours de travail « perdus », de vingt millions à deux millions (2). Et la part du salaire dans le revenu national recule... En 2007, sitôt élu président de la République, M. Nicolas Sarkozy fait à son tour voter une loi restreignant le droit de grève dans les services publics. L’année suivante, il pavoise tel un gamin hilare : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. »

En bonne logique, l’étude du FMI aurait dû insister sur l’urgence sociale et politique de renforcer les organisations de salariés. Elle estime plutôt qu’« il reste à déterminer si l’accroissement des inégalités dû à l’affaiblissement des syndicats est bon ou mauvais pour la société »... Ceux qui ont déjà une petite idée de la réponse en tireront sans effort la conclusion qui s’impose.

Serge Halimi

http://www.monde-diplomatique.fr/2015/04/HALIMI/52834

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
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Ce que dit Serge Halimi, je le dis depuis toujours.

Nos problèmes viennent principalement de l'absence d'opposition structurée au patronat. Cette situation accentue les relations de soumission entre salariés et dirigeants.

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Membre, forumeuse acharnée, Posté(e)
querida13 Membre 48 575 messages
forumeuse acharnée,
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A force de crier sans être entendu ,le salarié finira par foutre le feu à sa boîte ou par faire sauter la voiture du patron avec un drone .

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Invité The Black Cat
Invités, Posté(e)
Invité The Black Cat
Invité The Black Cat Invités 0 message
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Quand j'aurais le temps, je ressortirais une vieille analyse des cartons (si je la trouve, sinon, faudra que je la fasse de tête) sur le pourquoi de la baisse du taux de syndicalisation, ses effets, etc.

On se retrouve plus tard.

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Invité micro-onde
Invités, Posté(e)
Invité micro-onde
Invité micro-onde Invités 0 message
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1429537359[/url]' post='9643430']

A force de crier sans être entendu ,le salarié finira par foutre le feu à sa boîte ou par faire sauter la voiture du patron avec un drone .

ça grogne ça grogne et pour l'instant le salarié a encore trop peur pour se rebeller mais à force de tirer sur la corde un jour le patronat la cassera et alors ce sera la porte ouverte à toutes les extrémités et même les syndicats ne pourront pas les retenir mais on recolte toujours un jour ce que l'on sème !Rappellez vous de 1789 et ça s'est pas très bien fini pour les bourgeois et la royauté whistling1.gif
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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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Quand j'aurais le temps, je ressortirais une vieille analyse des cartons (si je la trouve, sinon, faudra que je la fasse de tête) sur le pourquoi de la baisse du taux de syndicalisation, ses effets, etc.

On se retrouve plus tard.

Cherche pas.

Les grands syndicats mangent à la même table que les dirigeants. C'est mafieux.

C'est pourquoi les gens doivent se prendre en main et créer leurs structures, débarrassées de ces parasites.

Et évidement, sans mandat permanents. L'exercice du pouvoir, il n'y a rien de tel pour pourrir un syndicat.

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Invité The Black Cat
Invités, Posté(e)
Invité The Black Cat
Invité The Black Cat Invités 0 message
Posté(e)

Cherche pas.

Les grands syndicats mangent à la même table que les dirigeants. C'est mafieux.

C'est pourquoi les gens doivent se prendre en main et créer leurs structures, débarrassées de ces parasites.

Et évidement, sans mandat permanents. L'exercice du pouvoir, il n'y a rien de tel pour pourrir un syndicat.

Plus compliqué que ça encore. Il y a des facteurs socio-économique plus profond à cela. Ce n'est pas que à cause d'une simple méfiance contre les principaux syndicats.

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
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L'individualisme lié au libéralisme aussi.

J'avais un truc sur l'atomisation du corps social pour valoriser le soi au détriment du groupe.

Ce qu'a fait le PCF.

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Cherche pas.

Les grands syndicats mangent à la même table que les dirigeants. C'est mafieux.

C'est pourquoi les gens doivent se prendre en main et créer leurs structures, débarrassées de ces parasites.

Et évidement, sans mandat permanents. L'exercice du pouvoir, il n'y a rien de tel pour pourrir un syndicat.

Sans doute, mais ce n'est pas avec les cotisations du petit nombre de syndiqués qu'un syndicat peut vivre, d'où les compromissions que vous dénoncez.

La priorité serait leur financement par les salariés en contre parti d'une couverture sociale (exemple: couverture chômage )

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Membre, 62ans Posté(e)
grandfred Membre 15 741 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

ah ces salauds de syndicalistes qui refusent de se conformer à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme..........d'Affaire !!!

-c 'est une honte de ne plus pouvoir faire bosser ""des gamins de 5 ans dans les mines"" en france !!

-c 'est une honte ce code du travail ( même allégé en 2008 ) qui entrave la liberté de licencier afin de mieux embaucher! quoi c 'est qui le rouge et noir qui dit que c 'est la porte ouverte à tout ??

- c 'est une honte de lire que encore , en moyenne, 6 % des salariés étaient ( bande de terroriste !) syndiqués !!

- c'est une honte ces grèvistes qui refusent que l'on s'engraisse encore plus sur votre dos !!!

:dev:

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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

Sans doute, mais ce n'est pas avec les cotisations du petit nombre de syndiqués qu'un syndicat peut vivre, d'où les compromissions que vous dénoncez.

La priorité serait leur financement par les salariés en contre parti d'une couverture sociale (exemple: couverture chômage )

Je dirai que c'est la base, l’indépendance.

Le compromis, c'est difficile à négocier quand on est lié. Il faut pouvoir parler d'égal à égal.

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