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De la vacuité de ce qui est dit parfois!


deja-utilise

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« car étant parmi ceux que tu désignes »

E t donc y compris vous …

« tu démontres que ton égo voudrait te faire penser que tu es intelligent(sans que tu le sois). »

Non, qu’il voudrait nous faire penser (et donc me faire penser) que nous sommes plus intelligents que nous ne le sommes en réalité.

Vous voudriez me faire passer pour un idiot que cela ne m’étonnerait pas outre-mesure !

Je suis ravis d'être votre idiot et que vous soyez désormais le mien (plaisanterie)... :mouai:

Les E.T. ne m'ont pas encore transmis la connaissance de la réalité ultime de l'univers lors de ma dernière abduction... quel dommage! :smile2:

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tison2feu Membre 3 165 messages
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Ils valent dans une optique pratique. Inconsciemment, nous utilisons les mots de la manière la plus subjective1: lorsque nous disons "électricité", nous pensons à ce qui peut nous concerner de ce phénomène physique, aux applications que nous pouvons en tirer ou qui font déjà partie de notre vie. C'est vrai de tous les mots. Les mots ont ultimement une nature plus relationnelle que substantielle2; c'est-à-dire qu'ils désignent bien plus les réseaux d'applications ou de relations que nous avons avec les choses, plutôt que les choses elles-mêmes.

Dans cette perspective, que la nature soit changeante n'est pas aussi important que le fait de savoir si elle est assez stable pour y établir des schémas pratiques.

C'est la même chose pour un terme tel que celui de la "matière noire": il s'agit essentiellement de faire référence à tout un secteur de l'expérimentation physique ou astrophysique. Que ce secteur soit flou ou encore en cours de définition n'a pas d'importance. L'essentiel est de permettre à l'intellect d'y accéder facilement. Ainsi, ces mots qui semblent désigner une réalité vaporeuse ne sont pas illusoires; c'est la croyance que les mots ont une valeur autre que pratique qui l'est.

1 Et donc, ce que nous appelons "objectif" correspond en fait à une subjectivité partagée.

2 Ce qui n'enlève pas pour autant sa pertinence à la distinction grammaticale entre les substantifs et les autres genres d'unités lexicales. Seulement, cette distinction appartient à un autre niveau d'analyse.

Merci pour ce propos tout à fait éclairant qui permet de se dégager d’une ornière aporétique, voire sophistique. Je ne parvenais pas à me tirer de l’incertitude où j’étais (prompt à faire un brin d’histoire des idées, mais en omettant le principal : dire ce que moi je pensais de ce que d’autres philosophes ont écrit…).

J’ajouterai qu’un mot n’a jamais tenu lieu de connaissance ou encore moins fait office de pensée. Inventer un nom, c'est donner vie à l'inconnu, le désigner, l'identifier, le différencier, etc., comme je le ferais en nommant ou surnommant un nouveau-né. Nommer me servira à reconnaître ce que j'ai identifié. Cela ne me dira pas pour autant ce que sera cet enfant. La béance de mon inconnaissance s'ouvre paradoxalement à partir du moment où j'aurai inventé ou appris un mot nouveau.

Les mots ne sont, me semble-t-il, que des portes d’accès à différents niveaux de connaissance : connaissance pratique (sens commun), connaissance scientifique, connaissance philosophique.

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Merci pour ce propos tout à fait éclairant qui permet de se dégager d’une ornière aporétique, voire sophistique. Je ne parvenais pas à me tirer de l’incertitude où j’étais (prompt à faire un brin d’histoire des idées, mais en omettant le principal : dire ce que moi je pensais de ce que d’autres philosophes ont écrit…).

J’ajouterai qu’un mot n’a jamais tenu lieu de connaissance ou encore moins fait office de pensée. Inventer un nom, c'est donner vie à l'inconnu, le désigner, l'identifier, le différencier, etc., comme je le ferais en nommant ou surnommant un nouveau-né. Nommer me servira à reconnaître ce que j'ai identifié. Cela ne me dira pas pour autant ce que sera cet enfant. La béance de mon inconnaissance s'ouvre paradoxalement à partir du moment où j'aurai inventé ou appris un mot nouveau.

Les mots ne sont, me semble-t-il, que des portes d’accès à différents niveaux de connaissance : connaissance pratique (sens commun), connaissance scientifique, connaissance philosophique.

C'est vrai que l'intervention de DDM était éclairante. Lors d'un premier coup d'oeil les mots semblent uniquement avoir une fonction pratique, le langage faire office de simple protocole de communication.

Si les mots avaient une fonction essentiellement pratique, leur origine proviendrait du besoin auxquels ils permettent, directement ou indirectement, de répondre. Et c'est assez clair pour un usage courant du langage. Le mot vient donc remplir un vide conceptuel dans un contexte problématique qui vient conférer un sens au mot lui-même.

Pour ce qui est de la connaissance scientifique ou philosophique, je trouve plus délicat de conclure à la seule valeur pratique des mots (ou des théories), dans la mesure où cela reviendrait, malgré les nombreuses réussites des sciences, à envoyer sur les roses toute conception du réalisme scientifique au profit de l'instrumentalisme. Je sais que je suis rébarbatif avec cette question mais j'ai vraiment du mal à la résoudre (il ne faut donc y voir aucun affront), et il me semble que nous aurions un intérêt à rester des réalistes épistémologiques : il y a tout de même une véritable aporie qui laisse place aux tergiversations philosophiques de toutes sortes.

Quant à la philosophie, elle n'est peut-être pas tant là pour établir des connaissances solides que pour déterminer ce qui relève de la connaissance et n'en relève pas, en explorant les différentes possibilités théoriques. Mais n'a-t-elle pas pour objectif aussi parfois de déterminer les critères du vrai, du beau, du moral ou du juste? La poésie ou la littérature sont elles compréhensibles aux yeux du pragmatique? Que serait une justice ou une morale qui condamnerait untel ou untel seulement parce que c'est pratique? Quelle universalité possible pour une conception de la vérité qui resterait utilitaire (si j'ai un problème à résoudre, cela restera définitivement mon problème, pas celui des autres)?

Soit c'est un préjugé de ma part dont il reviendrait d'expliquer l'illusion, soit mon esprit forme une résistance à cette idée du langage comme purement utilitaire

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tison2feu Membre 3 165 messages
Forumeur expérimenté‚
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C'est vrai que l'intervention de DDM était éclairante. Lors d'un premier coup d'oeil les mots semblent uniquement avoir une fonction pratique, le langage faire office de simple protocole de communication.

Si les mots avaient une fonction essentiellement pratique, leur origine proviendrait du besoin auxquels ils permettent, directement ou indirectement, de répondre. Et c'est assez clair pour un usage courant du langage. Le mot vient donc remplir un vide conceptuel dans un contexte problématique qui vient conférer un sens au mot lui-même.

Pour ce qui est de la connaissance scientifique ou philosophique, je trouve plus délicat de conclure à la seule valeur pratique des mots (ou des théories), dans la mesure où cela reviendrait, malgré les nombreuses réussites des sciences, à envoyer sur les roses toute conception du réalisme scientifique au profit de l'instrumentalisme. Je sais que je suis rébarbatif avec cette question mais j'ai vraiment du mal à la résoudre (il ne faut donc y voir aucun affront), et il me semble que nous aurions un intérêt à rester des réalistes épistémologiques : il y a tout de même une véritable aporie qui laisse place aux tergiversations philosophiques de toutes sortes.

Quant à la philosophie, elle n'est peut-être pas tant là pour établir des connaissances solides que pour déterminer ce qui relève de la connaissance et n'en relève pas, en explorant les différentes possibilités théoriques. Mais n'a-t-elle pas pour objectif aussi parfois de déterminer les critères du vrai, du beau, du moral ou du juste? La poésie ou la littérature sont elles compréhensibles aux yeux du pragmatique? Que serait une justice ou une morale qui condamnerait untel ou untel seulement parce que c'est pratique? Quelle universalité possible pour une conception de la vérité qui resterait utilitaire (si j'ai un problème à résoudre, cela restera définitivement mon problème, pas celui des autres)?

Soit c'est un préjugé de ma part dont il reviendrait d'expliquer l'illusion, soit mon esprit forme une résistance à cette idée du langage comme purement utilitaire

Bonjour Quasi-modo,

Tout va dépendre du sens que nous donnons à l’expression « valeur pratique ». Là où tu y vois pragmatisme et instrumentalisme / utilitarisme, j’y vois plutôt cohérence de la pensée logique et dialectique, c’est-à-dire de la pensée en accord avec elle-même et avec nos actes.

Pour ce faire, l’homme utilise des mots permettant une connaissance commune dans une société donnée. Et il se trouve que cette connaissance commune est également le dénominateur commun de la connaissance scientifique et de la réflexion philosophique - chaque mot étant seulement la porte d’accès à ces différents types de connaissance et de réflexion. Attention ! Cela ne signifie surtout pas que la connaissance scientifique ou la réflexion philosophique se réduiraient à cette connaissance commune.

Or, nous savons que, bien souvent, le mot est un cumul de dénotation pratico-logique et de connotation psycho-affective (*) - ce psychologisme étant à la base de nos croyances politiques, morales, religieuses, de choix personnels, etc. Il se trouve que le scientifique et le philosophe ne vont utiliser les mots que dans leur acception pratico-logique, en faisant abstraction de tout ce fatras psycho-affectif et doxique - qu’il conviendra de mettre de côté dans le cas du scientifique, ou de pourfendre dans le cas du philosophe -, ce qui leur permettra de définir de nouveaux concepts, c'est-à-dire d’établir, chacun à leur façon, une compréhension de concepts abstraits.

En tant que lecteur attentif de notre ami DDM, je ne pense pas trahir sa pensée puisqu’il a eu l’occasion de dire tout le bien qu’il pensait des mots dans son topic « Principes de lecture et d’écriture » : « Tout ce qui est m’est personnel, anecdotique, tout ce qui sert la fanfaronnerie de mon Moi, tout le temps et l’attention que j’aspire à sucer hors de vos âmes par la danse hypnotique des mots – je veux que tout cela explose, je veux que la toile des mots explose, que la dialectique et que la logique ne soient que le support obligé d’un point d’appui mutuel, mais qu’il s’effrite dès le premier abord afin de révéler leur envers, et en faire émaner le suc le plus profondément celé du langage. Car ce qui tue toute entreprise de communication, c’est la complaisance des protagonistes à surfer sur la vague des mots, au lieu d’y plonger, autant de la part de l’auteur que du lecteur. »

Dans cette optique, le réalisme épistémologique ne semble pas remis en cause.

(*) Il importe de distinguer ici le psycho-affectif personnel, propre à un seul individu, du psycho-affectif collectif, conscient et/ou inconscient, partagé par l'ensemble d'une population et qui structure une société toute entière (ce psycho-affectif collectif se reflétant dans l'étymologie même de nombre de mots).

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