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La mécanique du couple


Savonarol

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Membre, Posté(e)
Dompteur de mots Membre 1 842 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Je vous lis avec beaucoup de curiosité.

A mon sens, vivre en couple ça a toujours sonné pour moi comme "se couper en deux". Je veux pas trop parler de ma vie perso ( qui n'est en plus sûrement pas un exemple), mais les plus intenses histoires que j'ai vécu sont des histoires qui ont été courtes et se sont mal terminées puisque que le temps n'a pas eu le temps de les salir. Des femmes sur lesquelles j'ai pu projeter "ce que je pensais que notre histoire aurait pu être" (puisqu'elle n'avait pas vécu). Du reste, la vie de couple, l'idée de couple même, je vois ça comme un boulet à la cheville, un système politique qui se substitue à celui dans lequel on a grandit (papa maman) et je trouve ça profondément déprimant car foutrement pas innovant. Je trouve qu'il y a une fatalité dans cette manière de se reproduire et de reproduire les systèmes de vie de ses parents pour soi qui est linéaire et qui en plus tend à brider les individus en les enchaînant l'un à l'autre; puis à leurs enfants.

N'importe quel choix de vie suppose un certain enchaînement. Même celui qui consiste à tout foutre en l'air et à partir se perdre dans la nature. Il s'agit donc de choisir les bonnes chaînes, qui d'ailleurs ne sont pas ressenties comme telles lorsqu'elles sont les bonnes, mêmes si elles n'en sont pas moins des chaînes.

Ma vie de jeune famille constitue le modèle de vie le plus classique de l'univers, elle me ramène à une partie de moi qui est instinctive, fatale, dans laquelle je reproduis immanquablement au moins en partie le modèle de vie de mes parents. Je m'enchaîne à ma conjointe, ainsi qu'à ma fille. Mais tu sais quoi ? J'en ai rien à branler. C'est ma vie et je l'aime.

Cela dit, j'aime les discours comme les tiens, parce qu'ils sont nécessaires, parce que trop de gens fondent une famille par conformisme, sous la pression sociale, sans avoir la pleine conscience de leur individualité, et élèvent par conséquent leurs enfants de manière incompétente. Alors continue de démolir la famille ! :D

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Membre, Esprit de contradiction, 48ans Posté(e)
Savonarol Membre 10 346 messages
48ans‚ Esprit de contradiction,
Posté(e)

Notons que j'ai jamais prétendu que c'était une voie épanouissante que de marcher toujours contre le sens du vent. En fait, la plupart du temps, le soucis en matière de politique et d'idéologie vient du fait que l'idéologue tente d'imposer aux autres les conclusions qu'il tire sur sa propre vie. Or je sais que la mienne est n'est ainsi que depuis mes yeux , que ces yeux sont marginaux, et que la plupart, l'écrasante majorité des gens sont parfaitement heureux avec femmes et enfants.

Par exemple, il y a quelques mois, je discutais avec une commerçante, et puis de fil en aiguille elle se laisse aller à des confidences (j'inspire la sympathie et la confiance, j'aurais pu confesser des gens) et elle me racontait que son mari s'était tirée avec une fille plus jeune -classique - et qu'elle était toute seule à élever sa fille de 14 ans.

Et aussitôt, elle s'est sentie obligée de prononcer un genre de formule magique du genre "

=) " alors que ça criait de tous les pores de sa peau qu'elle en crevait de se retrouver seule à son âge (qui plus est trahie pour une plus jeune). Je sais que 95% des gens normaux cherchent la compagnie et que cette compagnie passe par le couple ( sans parler du sexe ) , et c'est plutôt normal parce qu'un monde plein de Savonarol, c'est comme un monde sous le règne du mariage pour tous, une génération et hop, apu.

Je crois que le plus gros problème de notre époque, c'est le déni, se mentir à soi-même : " mon mari m'a quitté mais je suis heureuse / Il n y a pas de différence hommes femmes / rien n'est vrai et tout est possible" ; et qu'à partir du moment où on assume ce qu'on croit avoir compris de ce dont on a besoin pour vivre, on a déjà parcouru une bonne partie du chemin.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 034 messages
If you don't want, you Kant...,
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Le fait qu'ils soient prévisibles, uniformes, simples (en apparence), bestiaux, ne signifie pas, je le pense, que tu les comprennes eux, sans doute comprends-tu très bien la nature de leur conditionnement, et sans doute est-ce cela qui te rend leurs comportements ou choix faciles à comprendre. Je pense qu'il y a une confusion ici, entre ce que vivent les gens profondément, et leurs modes d'action qui ne les représentent pas plus qu'ils n'émanent d'eux.

Ça va un tantinet plus loin que cela, certes je ne me comprends pas moi-même parfaitement, avec pourtant toutes les connaissances que je possède sur moi, je ne peux pas raisonnablement attendre de mieux cerner les autres que moi-même, en effet, mais si dans les subtilités, seul, celui qui est, sait de quoi il retourne, voire quelques secrets gardés bien au chaud, d'une manière générale, les gens ne cherchent pas à dissimuler outre mesure ce qu'ils sont, du moins tant qu'ils répondent sincèrement aux questions que je leur pose, il ne m'est pas possible de cerner un individu lambda d'un simple regard, ou une seule action de sa part, par contre soit en discutant, soit en faisant un recoupement statistique, on s'aperçoit que tout un chacun tend vers les mêmes types d'objectifs ou montre les mêmes besoins, peu importe la forme particulière que ceux-ci vont recouvrir, le moteur reste le même, par exemple, l'être humain n'aime pas être continument seul, non par nécessité impérieuse, mais à cause de l'ennui que cela procure, ce qui fait que tôt ou tard il y a rassemblement, à deux, à trois ou des dizaines, des centaines ou des milliers de personnes ensemble, que le passionné de sport mécanique est sous le joug du même phénomène que celui/celle de danse, de courses à pied, ou encore du collectionneur, que celui qui aime le chocolat est sur le même plan que celui mange des sucreries, ou qui boit des boissons sucrées/alcoolisées, du café.

Les gens agissent toujours pour une raison, même si ils ne la reconnaissent pas consciemment ou qu'elle est partiellement démasquée, et ces raisons sont en nombre limité. Que l'on se comprenne bien, je ne déteste pas mon prochain, mais force est de constater que la plupart du temps, ils ne se comportent que comme des automates, parfois secoués, bien souvent de force, par quelques rappels d'une prise de conscience, mais pratiquement toujours éphémère, puisque la nature reprend rapidement ses droits, même au sein de notre for intérieur, notre psyché, seuls quelques réfractaires, dérangés du ciboulot, vaccinés ou illuminés n'arrivent pas à revenir sur un mode automatique.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 034 messages
If you don't want, you Kant...,
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Du reste, la vie de couple, l'idée de couple même, je vois ça comme un boulet à la cheville, un système politique qui se substitue à celui dans lequel on a grandit (papa maman) et je trouve ça profondément déprimant car foutrement pas innovant. Je trouve qu'il y a une fatalité dans cette manière de se reproduire et de reproduire les systèmes de vie de ses parents pour soi qui est linéaire et qui en plus tend à brider les individus en les enchaînant l'un à l'autre; puis à leurs enfants.

Parce que d'innover à tout prix, c'est transcendant sans doute?

Pourtant, regarde bien! Même toi, en dehors de ta vision négative du couple, tu ne fais que répondre à tes/des besoins, tes envies premières/basiques, tu ressens le besoin de manger, de dormir, de boire, tu ressens l'envie d'aller à la rencontre d'autres personnes, échanger, donner, jouir de la vie, prendre plaisir, en donner aussi, de t'occuper, de travailler pour vivre, de te laver, etc...

On peut toujours compenser, sublimer ses pulsions primitives, on peut être moine ou bonne-soeur toute sa vie durant, et être convaincu du bon chemin, nous sommes à la fois guidé par nos instincts et par notre modelage/conditionnement volontaire ou fortuit. Personne ne peut t'imposer en idéal ce qui te semble une aversion.

Comme dit sur le topic du bonheur/liberté, on peut choisir librement de s'enchainer, par ce que c'est ce que l'on désire, et que les conséquences paraissent moins handicapante que de ne pas le faire, mais pas avec n'importe qui, ni n'importe comment, la raison a tout de même son mot à dire sur l'affaire.

Nous sommes tous des agents économiques en puissance, c'est à dire que nous jugeons/dosons/évaluons en permanence ce qui est le plus profitable pour nous même, si tu n'es pas ( encore ) dans ce trip là, tu ne peux pas y voir d'intérêt, c'est comme le citadin endurci qui ne voit pas les avantages de la vie à la campagne et réciproquement.

Objectivement la vie en couple n'est ni arrière-gardiste, ni démodée, pas plus qu'elle a la primeur sur ce que l'on doit faire, ou un idéal à atteindre, le monde est en mouvance, à chacun collectivement de trouver sa place, sa façon de vivre, qui lui convienne et qui ne dérange pas les autres, on peut tout de même accommoder les vieilles recettes au goût du jour, rien n'est figé, sauf celui qui ne voit que l'arbre qui cache la forêt!

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 6 034 messages
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Je crois que le plus gros problème de notre époque, c'est le déni, se mentir à soi-même : " mon mari m'a quitté mais je suis heureuse / Il n y a pas de différence hommes femmes / rien n'est vrai et tout est possible" ; et qu'à partir du moment où on assume ce qu'on croit avoir compris de ce dont on a besoin pour vivre, on a déjà parcouru une bonne partie du chemin.

Mais tu sais aussi bien que moi, que le fait de croire et plus fort que tout!

Par exemple, il y a des gens qui guérissent spontanément juste parce ils étaient persuadés d'être soigné, alors qu'ils ont reçu de la poudre de perlimpinpin.

Mais je comprends ce que tu veux dire, le déni, ou l'art et la manière de se refuser de voir les choses en face, tout le monde en est victime, même le grand DdM, parce que personne ne veut vivre avec la pleine conscience de ce qui va mais aussi de ce qui ne va pas, ou qui pourrait mal tourner, ou encore penser à l'avenir plus ou moins lointain, quand les deux êtres auront suffisamment changés pour ne plus se reconnaitre, ou que l'enfant si petit et si peu interactif conduira plus tard à des enjeux politiques familiaux et sentimentaux insoupçonnés de prime abord, etc... Parce que si on regarde/anticipe tous les échecs avant l'heure, on ne construit plus rien! J'envie donc, non maladivement, de vivre ou revivre la candeur assumée de Dentelles de mots! o_-

Et je crois que seuls deux êtres s'aimant profondément et sincèrement, en leur âme et conscience et non par les pulsions animales, pourront encore surmonter l'adversité des temps modernes, mais trouver son "âme soeur", par comparaison, c'est faire passer la recherche d'une aiguille dans une botte de foin comme un passe-temps ayant au moins une chance d'aboutir.

D'un autre coté, n'oublions pas que nous sommes les grandes victimes de ce monde consumériste, y compris la vie de famille/couple.

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