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Cauchemars récidivistes, vers une thérapie


deja-utilise

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Un chercheur postule une nouvelle position concernant le moteur et la fonction du cauchemar, selon lui cela servirait à atténuer les effets délétères des angoisses et phobies récalcitrantes, car le fait de les revivre sous de multiples formes finirait par atténuer leur intensité, comme un vaccin induirait une réponse immunitaire, ce qui conduirait à terme à leur disparition, qui impliquerait une "guérison", le gain de temps par rapport à une psychanalyse est énorme de plusieurs années à quelques semaines!

Seulement voilà, ne confond-il pas la cause et l'effet? Il faudrait sans doute se demander à "quoi" sert les rêves en général, avant de se focaliser sur les mauvais rêves, si ce ne sont que des évènements qui se produisent dans l'histoire de notre développement, que par "erreur", un processus apparu comme activité connexe inutile mais présente, sans fonction particulière dans sa partie cognitive, au même titre que son pendant physique alternant avec des phases d'immobilité et de gestes, jusqu'à des mouvements brusques, qui n'ont pas plus de finalités définies. Si le rêve n'a pas de fonction biologique particulière, il peut en revanche avoir une certaine utilité à postériori, le cauchemar viendrait dans cette perspective, le fait de cauchemarder provoquerait le même effet qu'une thérapie comportementale, ne traitant pas véritablement les maux, mais les symptômes, et ce sont bien les résultats obtenus qui le laisse présager, car il y a plusieurs écueils, les causes profondes n'ont pas été identifiées, ni traitées, nous n'avons fait que leurrer le cerveau, les cauchemars dû à des évènements traumatiques continuent, la méthode est inefficace, et lorsque l'on veut les observer en "laboratoire", ceux-ci ne se produisent plus, ce qui implique que la peur a été calmée dans ce lieu sécurisé et donc l'effet ne se produit pas, sans compter les différences stéréo-typiques entre hommes et femmes qui montrent le lien avec notre psychologie profonde? Ensuite lorsque l''auto-suggestion est opérante, le repos favorise une meilleure maitrise des futurs rêves, contrecarrant l'apparition de nouveaux cauchemars, un cercle vertueux s'instaure, refoulant encore plus profondément la source des maux ainsi endormis pendant que nous dormons.

Bien qu'utile pour des résultats immédiats, il serait raisonnable de poursuivre l'enquête de ce qui a suscité les cauchemars répétitifs, et même si cela ressemble au traitement d'une grippe, où on se focalise sur les effets puisque n'ayant que peu de pouvoir sur les causes, dans le cas de angoisses ou des peurs, les causes ne disparaissent pas, leur intensité est juste sous un seuil qui ne déclenche pas de réaction, à l'instar du virus du sida, quand la charge virale est en dessous du seuil de détection, alors que celui-ci est toujours tapis dans nos cellules prêt à faire son oeuvre. ( Je ne parle pas des cauchemars passagers, mais ceux récalcitrants )

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Je pense qu'on ne guérit pas d'une blessure, on apprend à vivre avec. Un peu comme un coup de canif dans un arbre qui cicatrise mais qui grandit avec l'arbre... Et quand bien même avec le temps il n'y aurait plus de trace il est encore possible que la blessure se soit déplacée.

Si je me souviens de mes vieux cours de psycho, le rêve rendu conscient et donc exprimable est la partie acceptable de ce qui tourmente l'inconscient de l'individu. On nous enseignait que si l'inconscient s'exprimait directement l'émotion serait beaucoup trop intense pour nous permettre de dormir. Notre cerveau opère donc des filtres et des censures notamment grâce au symbolisme : un pénis deviendra un train ou un serpent, les parents deviendront des anges ou des démons etc. Un peu à l'image d'un mythe où les dieux grecs représentaient nos instances psychiques, Arès pour notre colère, Aphrodite pour notre amour... Nous avions l'impression d'être posséder par les dieux alors que c'est nous qui leur donnions naissance dans notre cerveau.

Freud parle du rêve comme étant la voie royale pour atteindre l'inconscient et en ce sens je suis tenté de penser que le rêve récurent est l'expression d'un traumatisme et que l'expression est la conscientisation de ce qui nous tourmente et donc finalement la "guérison": Comme par magie, comme dans les exorcismes, il suffit de nommer les choses pour qu'elle disparaissent. Le chercheur me parait donc assez bien avisé en déterminant les différentes expressions du cauchemars comme différents angle, différents points de vu: un traumatisme en 3 dimensions dont il faut faire le tour pour le saisir dans sa globalité.

Alors on aura sans doute pas le traumatisme dans sa forme initial (et sans doute tant mieux parce que équilibre psychique a besoin que des choses restent cachées) mais finalement éliminer les causes c'est retrouver des moments de paix le jour pour réfléchir au traumatisme qui nous anime la nuit. Le rêve a t'il vocation à devenir notre psy ou est ce aussi à nous, le jour, d'y réfléchir? En ce sens, le cauchemar récurent est une direction, une autre voie royale, mais c'est bien à nous de profiter de l'anesthésie (provoqué par le traitement des symptômes) pour rencontrer notre traumatisme, sur notre terrain, de jour.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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Bonjour déjà-utilisé,

As-tu lu l'article de Science & Vie de Juillet sur le thème des cauchemars ? Si ce n'est pas le cas procure toi le magazine, j'ai trouvé le dossier intéressant.

Extrait : "Le cauchemar est pris comme un dysfonctionnement à part entière, comme le symptôme principal à neutraliser, quelle qu'en soit la cause. C'est une rupture par rapport aux anciennes conceptions, qui ne considéraient le cauchemar que comme un simple effet secondaire d'un mal plus profond à extirper en priorité. Il fallait fouiller dans le passé de la personne pour voir ce qui s'était passé, et on pensait qu'en réglant ainsi le problème, les cauchemars disparaîtraient. Soigner le mal-être pour faire disparaître les cauchemars, en somme. Une démarche longue et aléatoire. Or, dans les faits, c'est plutôt l'inverse que les psychologues constatent aujourd'hui : une fois que les patients ont retrouvé un sommeil paisible, ils ont meilleure mine et font preuve de plus d'énergie. Ils s'attaquent dès lors plus efficacement à leurs autres angoisses."

Cet extrait est la fin du dossier, lorsqu'il est principalement question des cauchemars récurrents dans le stress post-traumatique. Mais cela fait plusieurs années qu'avant de chercher une cause profonde, on tente de rétablir en priorité la qualité du sommeil du patient... avec la thérapie comportementale et conjugaison ou non avec la médication. Donc ? Une nouveauté ?

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Anesthésier la douleur avant de traiter le sujet, c'est d'ailleurs la même méthode que pour soigner le corps.

Le cauchemar en lui même peut être un dysfonctionnement, comme encore l'occasion de nous réveiller parce que la couette est trop chaude et qu'on perd trop d'eau, qu'on a la bouche et le nez compressé dans l'oreiller ou encore qu'il est temps d'aller aux WC... En revanche le cauchemar récurent est méthodique, s'il y a une répétition c'est qu'il y a une mécanique organisée.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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As-tu lu l'article de Science & Vie de Juillet sur le thème des cauchemars ?

Oui c'est tiré de là.

Et je ne suis pas particulièrement emballé par cette approche, qui comme je l'ai dit, est le parallèle conscient d'une thérapie comportementale, où l'on ne traite pas la cause, mais que les apparences, les comportements, dit autrement nous nous leurrons nous même!

Si je ne remet pas en cause le bien procuré sur l'instant par une pseudo guérison onirique, je trouve qu'il est plus que dommage d'en rester à cette amélioration, ou alors il faut croire que tant que notre "conscience" nous laisse tranquille, tout va pour le mieux, ce n'est bien évidemment pas ma façon de voir les choses, j'aime aller jusqu'au bout du problème, et même si la psychanalyse échoue également à trouver un traitement, alors que l'on aura identifié la cause, je trouve que c'est plus honnête intellectuellement pour le patient, comme pour le praticien, comme le dit crabe_fantôme, il faut apprendre à vivre avec nos peurs, et non les enfouir/refouler encore plus profondément, on cherche à nous vendre de l'insouciance, je ne suis pas d'accord, au contraire regardons en face ce que nous sommes, ce qu'il y a de beaux comme de vilains, cela nous permettra de faire de biens meilleurs choix, plutôt que de continuer dans la lignée de nos ancêtres!

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Le problème c'est que si notre "peur" est assez ancré pour demeuré inconscient et pour sortir uniquement sous une forme symbolique complexe, c'est aussi pour notre bien. La métaphore est facile mais on ne peut pas regarder le soleil directement... Il y a ces mythes de la méduse et celle du miroir de vérité qui se ressemblent beaucoup dans le fait de "pétrifier" celui qui regarderait soit dans les yeux (miroir de l'âme) soit dans le miroir.

Un regard indirect donc est nécessaire pour approcher notre "peur".

D'autre part, pour ceux qui sont fan du vitriol c'est à dire qu'aller chercher au fond de soi, la démarche se fait sur plusieurs front. L'analyse du rêve nous indique le chemin à prendre mais c'est encore insuffisant; une fois que nous avons le chemin et quelques informations c'est à nous d'y aller.

Une autre partie du travail consiste à savoir quoi faire de cette peur... J'expliquais à la fille d'une ex que quand elle rêve d'une jolie maison et d'une montagne, elle était la jolie maison et la montagne... pour illustrer il m'arrive de "controler" en partie mes rêves et dans une foule je savais que j'étais en train de rêver et que chacun des personnages correspondait à une partie de moi. Je me suis diriger vers un "figurant" pour lui demander quelle partie de moi il représentait, et il a disparu (ça je ne le maitrise pas ;) ). Affronter ses peurs n'est pas forcément une bonne méthode puisque la peur correspond à une partie de soi et je ne peux pas me battre contre moi même. L'acceptation doit là encore, pour l'heure, primer sur le combat.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Anesthésier la douleur avant de traiter le sujet, c'est d'ailleurs la même méthode que pour soigner le corps.

Le cauchemar en lui même peut être un dysfonctionnement, comme encore l'occasion de nous réveiller parce que la couette est trop chaude et qu'on perd trop d'eau, qu'on a la bouche et le nez compressé dans l'oreiller ou encore qu'il est temps d'aller aux WC... En revanche le cauchemar récurent est méthodique, s'il y a une répétition c'est qu'il y a une mécanique organisée.

Mais ce n'est pas vu comme un intermédiaire, plutôt comme une fin en soi, la thérapie s'arrête avec l'arrêt des cauchemars, si on a réussi par le biais de la partie éveillée à agir sur le mauvais rêve, en donnant des outils au dormeur, pour infléchir le déroulement, qu'il utilisera lors de son cauchemar.

Quand il y a peur, il faut tout simplement, rassurer, et le fait que ceux qui viennent à l'hôpital n'en font plus, démontre le rôle de se sentir en sécurité, le vrai remède se situe à cet endroit, non de s'auto-persuader à travers le rêve que l'on est/sera capable dans la réalité de faire face à la situation angoissante/stressante/terrifiante.

Je suis convaincu que celui qui aura calmer ses peurs à l'état de veille, ne produira pas ou peu de cauchemars, car il peut aussi revivre une situation passée lointaine, ou réagir par stimuli à un film évocateur par exemple, de peurs stéréotypées/archétypales.

J'ai constaté que si j'avais des problèmes importants, j'en rêvais inexorablement la nuit, et lorsque ceux-ci finissaient par être enrayés/résolus, les rêves désagréables s'estompaient d'eux-mêmes, et la moindre perturbation la journée, pouvait être transcrite la nuit sous une forme ou une autre, mais toujours suscitée par des évènements réels perturbants, et plus l'intensité des problèmes est fortes, plus le rêve risque de tourner au fiasco, mais même si une solution était trouvée dans le rêve, il suffisait que durant le jour la situation se produise mais avec l'échec de la pseudo solution, et les émotions négatives reviennent encore plus virulentes, c'est donc à double tranchants la thérapie proposée, comme toutes les thérapie comportementale, l'échec peut potentiellement être cuisant.

Je sais que la psychanalyse n'est pas toute puissante, qu'elle est aussi limitée, au même titre, selon moi, que cette nouvelle méthode de traitement, pourquoi remplacer l'une par l'autre, alors qu'une approche hybride me semble bien plus crédible?

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
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Les gens qui ont leur quota de sommeil paradoxal font rarement de cauchemars contrairement aux autres qui ne l'on pas.

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Membre, If you don't want, you Kant..., Posté(e)
deja-utilise Membre 5 738 messages
If you don't want, you Kant...,
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Le problème c'est que si notre "peur" est assez ancré pour demeuré inconscient et pour sortir uniquement sous une forme symbolique complexe, c'est aussi pour notre bien. La métaphore est facile mais on ne peut pas regarder le soleil directement... Il y a ces mythes de la méduse et celle du miroir de vérité qui se ressemblent beaucoup dans le fait de "pétrifier" celui qui regarderait soit dans les yeux (miroir de l'âme) soit dans le miroir.

Un regard indirect donc est nécessaire pour approcher notre "peur".

Ça c'est ce que les psychanalystes nous disent, d'une part le coté symbolique doit être fortement nuancé, il y a eu des abus, à commencer par le "père" de celle-ci, Freud en personne, et d'autre part, la vérité ne terrifie pas tout le monde, l'inconnue ou l'ignorance pouvant être tout aussi épouvantable si ce n'est plus!

Je pense que cela dépend très fortement de la personne, les quelques souvenirs que j'ai de mes rêves au réveil, sont qu'ils sont très peu déformés dans leur rapport à la réalité en général, c'est plus l'évolution des situations elles-mêmes qui devient hors contrôle.

D'autre part, pour ceux qui sont fan du vitriol c'est à dire qu'aller chercher au fond de soi, la démarche se fait sur plusieurs front. L'analyse du rêve nous indique le chemin à prendre mais c'est encore insuffisant; une fois que nous avons le chemin et quelques informations c'est à nous d'y aller.

Une autre partie du travail consiste à savoir quoi faire de cette peur... J'expliquais à la fille d'une ex que quand elle rêve d'une jolie maison et d'une montagne, elle était la jolie maison et la montagne... pour illustrer il m'arrive de "controler" en partie mes rêves et dans une foule je savais que j'étais en train de rêver et que chacun des personnages correspondait à une partie de moi. Je me suis diriger vers un "figurant" pour lui demander quelle partie de moi il représentait, et il a disparu (ça je ne le maitrise pas ;) ). Affronter ses peurs n'est pas forcément une bonne méthode puisque la peur correspond à une partie de soi et je ne peux pas me battre contre moi même. L'acceptation doit là encore, pour l'heure, primer sur le combat.

Encore une fois, il faut tenir compte de la diversité des individus et de l'interprétation très subjectives des propos recueillis par le thérapeute de son patient, il y a un double risque, celui du patient, mais aussi celui du thérapeute, à ma connaissance cela ne s'est jamais fait, et c'est une raison de son exclusion en tant que science, c'est que chaque cas est unique et non reproductible, par exemple un même patient n'est jamais suivi par deux thérapeutes en même temps, et de façon totalement disjointe, ce qui permettrait pourtant de savoir si l'analyse est convergente et non subjective ( dans quelles mesures le thérapeute ne se projette pas lui-même, c'est le problème de la modification de la mesure par l'instrument en physique ).

Je crois aussi que ceux qui sont revenus de guerre traumatisés, ne rêvent pas de façon symbolique, ni les gens accidentés ou agressés, le rôle médiateur/adoucissant de notre cerveau a ses limites propres, d'où l'utilité d'aller au-delà de la simple perturbation du repos nocturne, et puisque le traumatisme a été avant tout un évènement conscient, il me semble judicieux de trouver une parade consciemment aussi, et ce sera de longue haleine, comme il est bien plus difficile de recoller les morceaux d'un vase cassé, que de le briser! Dont il gardera les stigmates de toute façon, il faudra aussi vivre avec ces souvenirs, mais avec les clefs pour "désintensifier" le malaise, c'est pour cela que le temps est un précieux allié, car il réduit la hauteur des peurs.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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Oui c'est tiré de là.

Et je ne suis pas particulièrement emballé par cette approche, qui comme je l'ai dit, est le parallèle conscient d'une thérapie comportementale, où l'on ne traite pas la cause, mais que les apparences, les comportements, dit autrement nous nous leurrons nous même!

Si je ne remet pas en cause le bien procuré sur l'instant par une pseudo guérison onirique, je trouve qu'il est plus que dommage d'en rester à cette amélioration, ou alors il faut croire que tant que notre "conscience" nous laisse tranquille, tout va pour le mieux, ce n'est bien évidemment pas ma façon de voir les choses, j'aime aller jusqu'au bout du problème, et même si la psychanalyse échoue également à trouver un traitement, alors que l'on aura identifié la cause, je trouve que c'est plus honnête intellectuellement pour le patient, comme pour le praticien, comme le dit crabe_fantôme, il faut apprendre à vivre avec nos peurs, et non les enfouir/refouler encore plus profondément, on cherche à nous vendre de l'insouciance, je ne suis pas d'accord, au contraire regardons en face ce que nous sommes, ce qu'il y a de beaux comme de vilains, cela nous permettra de faire de biens meilleurs choix, plutôt que de continuer dans la lignée de nos ancêtres!

Et je suis bien d'accord avec toi. Abaisser d'abord le stress oui, mais ne pas laisser "en l'état", une toile de fond simplement modifiée dans un seul de ses "tiroirs", et qui souvent engendrera de nouveaux troubles.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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La thérapie s'arrête avec l'arrêt des cauchemars oui, mais l'analyse débute avec l'arrêt des cauchemars aussi. A l'instar du sportif avec une jambe cassée qui sortira de l’hôpital lorsque sa jambe sera réparer mais qui devra s'entrainer à nouveau pour retrouver à son niveau avant le traumatisme, voire le dépasser.

J'ai une amie qui consultait parce qu'elle se sentait mal et bien le jour où elle avait rendez vous elle se sentait bien. On pourrait penser que ce serait suffisant, sauf que d'après elle, son cerveau bloquait la douleur/la peur, les jours de ses rendez vous de façon à ce qu'elle ne puisse pas s'exprimer en profondeur. Son cerveau protégeait ses peurs, la protégeait elle peut être qui n'était pas prête à recevoir des informations ultra confidentielles. Un autre cas où il était question d'un hypnose et où la personne, le jour de l'hypnose s'est senti terriblement attiré par le vide d'un immeuble au point de lui faire peur, d'associer l'hypnose à la chute dans le vide, et donc à annuler sa séance.

En première année de psycho on nous enseigne que nous sommes dans un département de "sciences humaines" c'est à dire que c'est de la science... mais pas tout à fait... On nous enseigne ensuite une métaphore pour distinguer un psychologue d'un non psychologue avec la télévision en passe... le premier va l'ouvrir et va chercher les causes et va peut être échouer, le second va taper dessus et peut être que ça va remarcher sans qu'on sache trop comment. Quelque part c'est au sujet de trouver quelqu'un qui va correspondre à ses besoins pour ensuite travailler ensemble; un travail hybride est donc tout autant valable... J'ai moi même testé des séances d'hypnoses eriksonniennes avec une psychothérapie, mais ce n'était pas probant ;) La méthode en revanche peut être parfaitement valable pour quelqu'un d'autre. Peut être que mon trauma était plus profond, ou peut être que c'était la méthode ou les thérapeutes qui ne me convenaient pas.

Je me demande si c'est justement pas quand l'inconnu devient plus terrifiant que la peur qu'on veut commencer un travail d'analyse sur soi. Y a aussi la curiosité notamment avec les rêves, pendant un temps j'avais mon téléphone ou un calepin au pied du lit pour noter très rapidement sans réfléchir ce qui venait d'arriver. Freud estimer que la narration était au moins aussi importante que le rêve en lui même, et que si on parlait du chat pour désigner le lion qui nous attaquait, le chat exprimé avait aussi toute son importance.

Il faut enfin dire qu'effectivement lorsque l'on vit un sérieux traumatisme comme une guerre, le symbolisme n'a plus vraiment sa place si ce n'est dans la narration. Le rêve va nous remontrer les horreurs que nous avons vu de nos propres yeux, mais le symbolisme va "scénariser" ces images pour nous mettre dans une situation de peur... nous seront tour à tour devant et derrière le fusil par exemple. Pour ces traumatisés, je pense encore à ce documentaire qui expliquait que les enfants soldats rwandais ou ces anciens tortionnaires nazis avait modifié leur façon de penser pour pouvoir accepter la situation, transformer le traumatisme de tuer des bébés en un quotidien presque banal, voire un plaisir. Un peu comme les patients de Milgram qui finissent par haïr le sujet assis dans le fauteuil afin de justifier le fait qu'il doivent obéir à l'ordre de les électrocuter.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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Oui mais crabe, là dans l'article il est question que la thérapie s'arrête avec la fin des cauchemars. Déjà-utilisé l'a bien formulé, "donner des outils", cauchemars partis, on arrête. Dans le cas d'un stress post traumatique moi je ne saurais valider la technique. Tout comme je suis absolument contre la médication sans travail de fond.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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il doit y avoir un quiproquo quelque part... pour moi la thérapie est ce qui soigne, mais à partir du moment où on est soigné la thérapie n'a plus lieu d'être. Ensuite seulement on peut entamer une démarche analytique pour comprendre ce qui s'est passé... Pour reprendre la métaphore du sportif qui se brise la jambe, une fois sortie de l’hôpital, une fois sa thérapie terminé, il va faire de la ré éducation, et aller plus loin pour comprendre comment il a fait pour se briser la jambe: une mauvaise position à la base? une mauvaise alimentation?

J'ai raté quelque chose? :hu:

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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En fait je crois que nous sommes tous les trois d'accord, il faut une "suite", un approfondissement. Comme ton blessé à la jambe, le "pourquoi" s'est-il blessé ? Tu vois, là, dans leur découverte, il n'est plus question d'aller jusque là. En clair : on a trouvé comment tu peux ne plus avoir de cauchemars, et bien on ne va pas plus loin. Pas de travail de fond, inutile. C'est effectivement ce qui ressort de cet article de Science & Vie que je viens de relire.

Un peu comme un phobique va voir un thérapeute comportementaliste. Ok, il va pouvoir gérer sa peur des araignées maintenant. Mais pourquoi il avait si peur des araignées ? ... Et bien ça on ne va pas chercher à le découvrir.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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J'ai un médecin comme ça qui me dit que le patient doit être patient, qu'il n'a rien à faire qu'à laisser le médecin le soigner. Je n'aimais pas sa façon de travailler justement parce qu'on avait l'impression qu'une fois la douleur passée ou accepté, tout allait mieux.

Pourtant si je fais entorse sur entorse j'aurais peut être des raisons d'aller consulter un podologue qui m'expliquera que mon écartement de jambes me fait marcher d'une certaine façon à provoquer une tension, ce qui va provoquer l'entorse. Soigner l'entorse n'est évidemment pas suffisant.

Après c'est évident pour nous, mais qu'est ce qui les motive a estimer que le bien être du patient consiste à juste supprimer une souffrance?

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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Le caractère aléatoire d'une thérapie et sa durée. L'IRT (Imagery Rehearsal Therapy) soignerait des cauchemars en quelques semaines. Mais par contre seul le cauchemar sera soigné...

l'IRT, c'est quoi ?

Dans les grandes lignes, l'IRT consiste à faire accomplir au cerveau, pendant le jour, le travail que le cauchemar "utile", celui qui permet d'apprivoiser nos peurs, n'a pas réussi à finaliser pendant la nuit. Ainsi, le patient, détendu, raconte son cauchemar au thérapeute qui lui demande de changer un élément du récit pour le rendre moins angoissant, puis un autre détail et ainsi de suite jusqu'à ce qu'à force de répétition, de modifications, une version altérée du cauchemar s'imprime dans l'esprit.

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Membre, 50ans Posté(e)
Crabe_fantome Membre 45 512 messages
Maitre des forums‚ 50ans‚
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Je suis passé par l'EMDR et effectivement ça soulage le traumatisme. En l'occurrence il s'agissait d'un trauma venant "du monde extérieur" pas d'une peur profonde... et en ce sens, même avec quelques résidus, la thérapie aurait pu s'arrêter là.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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Oui voilà, l'EMDR, bon exemple, une suggestion pour soigner une seule et unique chose. Rien de plus. Pas de travail supplémentaire ensuite.

Mais je disais plus haut que je ne voyais pas exactement ce qu'ils avaient "découvert". Moi j'ai découvert le nom : IRT. Mais sinon, là où j'interviens, bah.. Ca fait des années qu'on applique l'IRT alors. A la différence qu'elle est intégrée dans une thérapie très spécifique au stress post-traumatique.

C'est bien l'IRT ok, mais sans rien derrière euh..je ne vois pas. Un peu comme l'EMDR (quoique je ne sois paaaas du tout fan), ok, mais s'il n'y a rien derrière quand c'est nécessaire, c'est bête..

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Mais par contre seul le cauchemar sera soigné

j'aimerais que l'on m'explique rationnellement, comment on peut soigner un cauchemar autrement que par la psycho,la psychiatrie cela m’intéresse beaucoup, car j'ai une personne proche qui en fait constamment . :cool:

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 739 messages
107ans‚ ©,
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Comme je l'expliquais plus haut, il s'agit de raconter son cauchemar, encore et encore, en le modifiant, en fait : en prenant le contrôle des images. Peu à peu, le cauchemar "original" n'existera plus, sa version sans cesse modifiée peut être, mais c'est une version dont nous avons pris le contrôle. Et lorsque nous avons le contrôle, l'anxiété, l'angoisse, disparaissent peu à peu, et avec elles, le cauchemar.

Attention, ça ne fonctionne pas du premier coup, et pas non plus à chaque fois, tout dépend également quel type de cauchemar et éventuelle pathologie sous-jacente. Beaucoup de choses peuvent nous faire faire des cauchemars.

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