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L'enfant vu par les peintres au XIXe siècle


January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 246 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Etre enfant au XIXe siècle, c'est être un héros. Il faut survivre à bien des épreuves avant de devenir adulte », assure Anne Galloyer, commissaire de cette exposition.

Bien loin des jolis portraits signés Renoir ou Berthe Morisot, les tableaux ici présentés apportent une autre tonalité : petits marchands de rue frigorifiés, fillette épuisée endormie près du fagot qu'il lui faut porter (par Albert Anker, peintre suisse de l'enfance -- ci dessous "l'enterrement d'un enfant")...800px-ANKER_Albert_1863_Kinderbegr%C3%A4bnis_2085x1284.jpgLa très belle exposition du musée Fournaise, sur l'île des Impressionnistes de Chatou, montre en tout cas comment le XIXe siècle vit les mères se rapprocher de leurs petits, au lieu de les confier systématiquement à une nourrice (Tendresse maternelle, Paul Leroy -- ci-dessous), ou des hospices s'ouvrir pour prendre soin des orphelins.

1979_8_1.jpg?key=7ca02diksg9mzmx9wisohd600gwj2a5m5&thumbw=314

Les sujets sont audacieux pour l’époque: faut-il allaiter l’enfant ou le nourrir au biberon ? Comment le protéger de la mortalité infantile ? Peut-on peindre la naissance à la maison ? La mort de l’enfant ? Comment représenter ces mamans modernes ? Autant d’instants intimes qui marquent toutes les familles.

Quarante tableaux exceptionnels prêtés par les musées de France sont présentés dans cette exposition. Le musée Fournaise s’interroge sur la modernité et l’actualité des sujets abordés par les peintres qui osèrent présenter ces œuvres au Salon. Car, contre toute attente, la modernité n’est pas seulement l’apanage des peintres impressionnistes.

Musée Fournaise - Ile des Impressionnistes - Chatou

Du mercredi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h

Samedi, dimanche de 11h à 18h

http://www.musee-fou...nnistes2014.asp

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Membre, 65ans Posté(e)
pila Membre 18 571 messages
Baby Forumeur‚ 65ans‚
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Merci. C'est gentil; mais c'est une fois de plus en Ile-de-France. Comme les spectacles qu'on nous rabâche à la TV !

Remarquez; on est pas jaloux; on vous laisse la pollution ! :dev::dev::dev::D

"Le fifre" de Manet.

Edouard_Manet_018.jpg

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Membre, 118ans Posté(e)
nerelucia Membre 12 886 messages
Baby Forumeur‚ 118ans‚
Posté(e)

C'est un sujet immense et magnifique, j'en sais quelque chose, je l'avais effleuré ici.

Tous les peintres de l'époque l'ont abordé y compris les américains.

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Si je peux me permettre, pour approfondir :

Les œuvres présentées dans cette exposition comme au reste celles d’autres peintres du temps présents dans les divers musées et institutions de France et de l’étranger comme dans les collections particulières permettent-elles de rendre compte de cette transformation ? On ne saurait être trop prudent : les tableaux, produits par une catégorie particulière pour un public limité (amateurs, collectionneurs, visiteurs des salons...) renvoient souvent davantage à des images culturellement construites et définies de l’enfant qu’ils ne donnent une vision brute des mentalités et des pratiques du temps3. Comme le dirait à peu près Pierre Vidal-Naquet, il ne faut pas plus chercher la société ou la culture du XIXe siècle dans une toile d’Ingres ou de Manet que le cor de Roland à Roncevaux. Il n’empêche que leur observation sert à la compréhension d’une époque devenue lointaine.

Depuis l’Antiquité, des enfants sont représentés par des artistes. Au Moyen Âge, la peinture religieuse diffuse dans les campagnes les plus reculées l’image de l’Enfant-Jésus. Le portrait, qui est d’abord celui des rois et des puissants, immortalise tôt les traits des fils de princes ou des jeunes rois : citons ainsi Charles Orlant, dauphin de France (1494), par le Maître de Moulins, un peu plus d’un siècle après le premier portrait royal. La peinture de genre accueille aussi les figures pittoresques des petits enfants : Brueghel, Bosch, Le Nain, etc. Les portraits officiels, de princes ou de rois, semblent confirmer les thèses de Philippe Ariès. Ils annihilent toute originalité de l’enfance : les jeunes Louis XIII ou Louis XV ne sont pas représentés autrement que dans leur âge mûr ou que le vieux Louis XIV. Ce qui compte en l’occurrence est bien leur future destinée royale et il s’agit justement de gommer tout caractère trop enfantin. Ainsi, les rois de France sont majeurs dès l’âge de 13 ans et même le très fragile Charles II d’Espagne passe pour faire preuve du plus grand esprit de répartie dès l’âge de 5 ans : il est vrai qu’il doit régner dès cet âge tendre. Le sentiment moderne de l’enfance n’apparaîtra donc pas dans la peinture royale : il faut plutôt aller le chercher, au XVIIIe siècle, chez Chardin, Greuze, Reynolds, ou Goya... Le XIXe siècle, entendu dans son sens large, marque sans doute son apogée. Carolus-Duran s’inscrit donc parfaitement dans un mouvement plus général. Ensuite, l’évolution de la peinture moderne l’éloignera souvent du souci de représentation, même si Pablo Picasso et quelques autres peuvent – avec génie – nous démentir aisément. Au demeurant, la représentation visuelle passe par d’autres formes d’expression artistique : le cinéma rend compte très vite de l’importante place occupée par l’enfant dans la vie familiale avec Le déjeuner de Bébé, des frères Lumière. Après eux, de Chaplin (The Kid) ou Comencini (L’Incompris) à Losey (Le Garçon aux cheveux verts) et Pialat (L’Enfance nue), la postérité de l’enfant en images sera prolifique.

Revenons au XIXe siècle qui d’ailleurs fut déjà, à sa manière, un siècle de l’image : bien avant Mac Luhan, Baudelaire avait eu l’occasion de l’écrire : « Notre siècle a le culte des images ». La propension des artistes à moraliser, à présenter des leçons exemplaires à leurs contemporains, peut favoriser une lecture de leurs œuvres qui privilégie les représentations intemporelles de l’enfance plutôt que les réalités sociales. Cela n’empêche nullement de repérer les éléments, implicites ou non, qui informent sur l’enfance au XIXe siècle, qu’il s’agisse de ses conditions de vies concrètes ou de l’image que la société se plaisait à en avoir.

L'article complet de La Tribune de l'art, Enfances du XIXème siècle

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 62 246 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Merci ! :bo:

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