Qu'est-ce à dire qu'une AMAP?

Une AMAP naît en général de la rencontre d'un groupe de consommateurs et d'un producteur prêts à entrer dans la démarche. Ils établissent entre eux un contrat pour une (on distingue en général 2 saisons de production : printemps / été et automne / hiver), selon les modalités suivantes :

Ensemble, ils définissent la diversité et la quantité de denrées à produire pour la saison. Ces denrées peuvent être aussi bien des fruits, des légumes, des oeufs, dufromage, de la viande...

La diversité est très importante car elle permet aux partenaires de l'AMAP de consommer une grande variété d'aliments, d'étendre la durée de la saison, et de limiter les risques dus aux aléas climatiques et aux éventuels problèmes sanitaires.

Pendant la saison, et ce de manière périodique (ex. une fois par semaine), le producteur met les produits frais (ex. les fruits et légumes sont récoltés le matin même de la distribution) à disposition des partenaires, ce qui constitue leur panier. Le contenu de ce dernier dépend des produits arrivés à maturité. Il est possible, dans une certaine mesure, d'échanger les produits entre eux selon ses préférences.

Contrairement à la grande distribution, les consommateurs en AMAP accordent moins d'importance à la standardisation des aliments ; tout ce qui est produit est consommé (alors que dans l'autre cas, ce peut être jusqu'à 60 % de la récolte qui reste au champ). Ce principe est d'une part très valorisant pour le producteur, et d'autre part il permet de diminuer le prix des denrées en reportant les coûts sur la totalité de la production.

Le groupe de consommateurs et l'agriculteur se mettent également d'accord sur les méthodes agronomiques à employer. Ces dernières s'inspirent de la charte de l'agriculture paysanne et du cahier des charges de l'agriculture biologique (les producteurs possèdent souvent le logo AB). En effet, les participants à l'AMAP recherchent des aliments sains, produits dans le respect de l'Homme, de la biodiversité et du rythme de la Nature.

Les AMAP participent ainsi à la lutte contre les pollutions et les risques de l'agriculture industrielle et favorise une gestion responsable et partagée des biens communs.

Et cetera.

Pour nos amis Québécois.

Je connais l'AMAP et j'en ai une dans ma ville.

Les produits sont très bon, on peut discuter avec les agriculteurs encore plus,... et le prix vraiment moins cher.

Il y en a une aussi qui dessert ma ville.

Tout pareil que Yoannbzh : très bons produits, sécurité alimentaire totale quant aux pesticides ogm et tutti quanti, prix plus bas que n'importe où ailleurs, et un vrai échange.

Qui de plus est une source non négligeable d'économie locale : sur les moyens (transports, conditionnement, outillages et "loyer" du marché) que de l'emploi (plusieurs personnes).

Le réseau des Fermiers de famille ou ASC (agriculture soutenu par la communauté) est aussi en constante popularité ici. Depuis sa création en 1995 avec quelques fermes aujourd'hui, les paniers bio fournissent plus de 35 000 familles. Je trouve ce principe super où tous y trouve son compte. Les fermiers qui, en faisant payer ses légumes d'avance ont beaucoup moins de pertes et peuvent mieux planifier, et le consommateur qui profite de bons légumes bio pour quasi le même prix que les légumes non bios en épicerie tout en encourageant des maraichers d'ici.

Merci pour vos réponses. Cependant, je suis un peu déçu du petit nombre de réponses sur un sujet qui soulève de nombreuses questions (d'ailleurs, je ne savais pas où placer ce sujet entre économie, politique, société, environnement et même philosophie).

À l'heure des grands marchés mondialisés et des grands monopoles — que cela soit dans l'agriculture ou la distribution —, soit le règne du capital triomphant, il est primordial de relayer ces actions efficientes.

L'AMAP, c'est plus qu'une petite fermette : c'est un projet de société.

Ça regroupe :

- la réforme des méthodes de productions agricoles (filière locale, écologie, bio, éthique, diversité, etc...)

- la réforme du modèle économique : on paye à l'abonnement ou à l'avance, on est tributaire du mode de production, pas ou peu d'intermédiaires

- la réforme du tissu social et de la manière de consommer : du producteur au consommateur, pas de pub mais du bouche-à-oreille, les gens finissent par se connaître et sont plus solidaires

En gros, c'est une alternative au modèle multinational prédateur actuel. Une reprise du pouvoir des producteurs agricoles et des consommateurs sur les grands groupes, la PAC, les distributeurs et les actionnaires.

Et je trouve ça très très très bien !