La folie est un noeud gordien qui m'étreint violemment le cou.

Les formules de politesse, on s'en fout.

Mon enveloppe charnelle indique irréfutablement que j'avance vers ma dix-septième année, bien que je ne sois pas de cet avis je tenais quand même à le préciser.

Dès ma plus tendre enfance j'ai noué des liens irréguliers mais très puissants avec la folie, ce qui me valut un internement d'approximativement deux ans en hôpital psychiatrique (bien sûr, cela n'en était pas réellement un, simplement un centre pour enfants "anormaux", comme j'entendais souvent dire, bref.) A cette époque, je n'avais pas encore eu l'occasion de me familiariser avec l'alphabet, mais j'avais appris en autodidacte à m'entailler violemment les chairs, en somme, j'étais accro à l'automutilation à l'âge de 5 ans (le suicide d'un père et la dépression d'une mère, paraît que cela n'aide pas un enfant à se développer correctement..). Je ne retiens que très peu de souvenir de cette période, pour échapper à la réalité je m'étais confectionné un magnifique pays de cocagne où je passais le plus clair de mon temps, entre deux entrevues avec des présomptueux qui affirmaient impudemment qu'ils pourraient me guérir de la maladie imaginaire dont je semblais pâtir.. J'allais tout de même à l'école mais je n'ai jamais réussi à m'intégrer, j'avais de bons résultats mais j'étais seul, j'ai fini par me dire que ma misanthropie était congénitale. Puis de multiples péripéties m'ont mené à une tentative de suicide lorsque j'avais 12 ans, bien évidemment je l'ai ratée.. Depuis, je vis dans la folie la plus totale (bien que j'essaie de l'occulter au maximum). Je suis retombé dans les vices de l'automutilation et ma raison s'est suicidée, elle ne supportait plus les blessures que je m'infligeais quotidiennement. Puisque foncer dans des murs, se frapper constamment le crâne avec ce qui tombe sous sa main, se brûler la peau et j'en passe, c'est relativement spartiate comme condition de vie. J'ai oublié de préciser que je suis fasciné par mon sang, la mort et que la haine est mon guru, et ce depuis que j'ai la faculté de penser, c'est dire depuis combien de temps je souffre.. Mes seuls exutoires (littérature, poésie et musiques) n'ont plus aucun effet sur moi et la folie me manipule. J'ai perdu ma capacité à analyser la réalité, à force de tendre vers l'amoralité j'ai fini par oublier l'éthique dans laquelle j'ai été conditionné et je lutte avec moi même depuis bientôt plus de deux ans.

Pour résumer, mon corps est meurtri, recouvert d'escarres éparses, je n'ai personne à qui parler (je vis seul depuis que ma mère est elle aussi partie en HP), j'éprouve une profonde aversion à l'égard des praticiens qui exercent dans les domaines proches de la psychologie et je suis profondément torturé.

Que fais-je ici ? Rien, j'ai déjà exploré toutes les éventualités qui s'offraient à moi, mais je voulais simplement exposer la situation à mes semblables, que je méprise plus que tout mais bon.. faute de mieux.. Je comprendrais que vous ne daigniez pas croire cette histoire, j'ai du mal à dissocier fiction et réalité. J'ai trop longtemps vécu dans mes songes..

Si c'est vrai, ça a du sens. Si ça ne l'est pas, ce n'est pas bien grave.

Si je devais parler de ma propre expérience, la mutilation est une façon d'extraire une souffrance, d'oublier la sienne, à l'image d'un texte, de ce que nous produisons. Et quand nous passons beaucoup de temps avec la souffrance et ce qui est vu comme "sombre", quand nous avons presque le sentiment d'être né avec ça, il y a une inévitable attirance pour la mort et la douleur.

Tu ne cherches pas rien, et je ne suis pas convaincu par ta haine des autres. Sinon, tu n'irais pas vers eux. Au contraire, c'est une façon, pour toi, d'aller vers eux. Tu as besoin d'eux. D'un ami. Rejeter l'autre, c'est une façon de se protéger, surtout quand notre mal semble provenir d'ailleurs. Comment ne pas les mépriser, effectivement?

Rien n'est jamais terminé, cependant. Il reste la plus difficile des solutions : faire du mauvais du bon.

bonjour

je crois qu'il est très important et même primordial d'avoir un " socle " de référence et de sécurité dans son enfance , pour s'éveiller à la vie gràce au bonnes bases de départ . tu semble ne pouvoir te raccrocher à un souvenir de plénitude car ,ton socle ou t'à base de départ est négative et te fait souffrir en te trompent sur la suite des évennements et de t'à vie future .

tu te sens prisonnier d'une fatalité dont tu ne peut te sortir car tu ne trouve rien à quoi te raccrocher , quelque chose qui serait positive à tes yeux .

tu te punis par la souffrance infligé à t'on corps alors que tu n'est absolument pas responsable des évènements qui t'on plongé dans ces dilemmes kafkaien.

bien sur , la jeunesse est un atout majeur pour espérer et sortir de cette prison psychique dont tu est prisonnier contre t'on grés . ne désespère pas, il faut que tu mette de coter ce qui tente de te détruire et trouver la nouvelle voie qui te sortira de ce cauchemar .

ne désespère plus , cette voie existe mais , pour le moment , tu ne la trouve ni ne la voie encore .

bonne journée

je pense que un sport encadré par des personnes ayant un bon esprit , te ferait le plus grand bien.

si tu t y lance à fond , tu y trouveras ta dose de souffrance mais elle sera constructive et te permettra de ré apprivoiser ton corps.

surtout si tu es coache par une personne qui s investit et sait te redonner de bonnes bases.

Il est mal Lautréamont. Votre mère est partie HS, qu'est-ce que ça veut dire ?

Apparemment pas de père, de frères et soeurs, je crois que vous avez des problèmes psychologiques et pourtant vous êtes sensé, vous vous exprimez bien.

Avez-vous pensé à intégrer un CMP à l'hôpital ou un CMPP privé pour savoir qui vous êtes vraiment ?

Il y a une charge de souffrance inouïe chez vous, il faut trouver quelqu'un à qui parler. Beaucoup d'enfants naissent avec des carences intellectuelles et pourtant ils sont intelligents, à cheval entre l'autiste et l'être sain de corps et d'esprit, souvent ils ne savent pas qu'ils sont malades parce qu'ils grandissent avec cette carence, on ne peut pas demander à un môme de cinq ans de dire ce qu'il ressent, il n'en sait rien lui-même.

Ensuite à l'école ils ne suivent pas normalement et le professeur du primaire n'y comprend rien, il n'a pas été formé pour détecter l'anormal.

Puis vient l'adolescence avec une période de souffrance incroyable, un tsunami jusqu'au jour où, ils s'écroulent, se trouvent mal, s'endorment quelque part, bref ils se réveillent.

Malheureusement c'est trop tard, conscient mais sans un passé identique aux autres.

Il faut vous soigner Lautréamont et j'espère que vous n'avez pas voulu nous faire une farce.

La folie c'est la connaissance sans le bien. Je sais plus qui a dit ça.

Bonjour,

En tout cas ton écriture est magnifique !

Développée en récit beaucoup plus long, ta vie telle que tu la décris pourrait bien trouver un éditeur.

L'écrire chaque jour comme tu l'a ressentie et comme tu la ressens encore serait un exutoire certainement intéressant pour toi.

Tu me sembles être un grand artiste en devenir, sers toi de ta(tes) souffrance (s)pour exploiter ton génie. Il n'y a pas de génie heureux.

Je suis "désolée" de te dire que la lecture de tes quelques lignes m'a complètement envoutée et suscité la jalousie d'un tel talent, l'envie d'en lire encore plus, un plaisir littéraire de haut degré !

A mon avis tu ne peux t'en sortir qu'en laissant s'exprimer ce génie qui te bouffe de l'intérieur, même et d'autant plus s'il est né dans la douleur, voire l'atrocité.

Lorsqu'on a un tel don, le laisser dormir en soi ne peut qu'engendrer douleurs et frustrations.

Quitte à continuer à t'automutiler, fais le plutôt avec un crayon sur une feuille, avec des mots hurlant sur ton clavier........

Avec tout mon respect.

Jedino, je ne me mutile pas simplement pour extérioriser le surplus d'émotion qui m'anime, mais pour me punir d'appartenir à la race humaine, je la hais véritablement, les manières de mes semblables, leurs comportements et tout ce qu'ils produisent m'insupportent, j'ai longtemps cherché à me déshumaniser mais je n'y suis jamais parvenu, et la folie est caractéristique de l'humain. Les seuls personnes avec qui j'ai réussi à m'étendre je leur attribuais des origines séraphiques, pour ne pas faillir aux préceptes que je m'étais évertué à assimiler.

Je ne suis pas alchimiste et je n'ai jamais été en bon terme avec la modération; je ne sais pas plus comment changer le mauvais en bon que transformer le plomb en or.

Le merle, ce que tu dis est cohérent, mais la voie ne se trouve qu'exceptionnellement par hasard..

n30 l eglise verte, mon corps ne supporterait sans doute pas une activité physique régulière, 10 minutes de marche suffisent à me faire chanceler alors je te laisses imaginer si je m'aventurais plus profondément dans la "débauche".

nerelucia, ma mère est internée en hôpital psychiatrique à cause de la violente dépression qui l'a assailli il y a maintenant plus de 11 ans..

Je ne sais absolument pas de quoi il s'agît à vrai dire.. Et, à l'écrit j'arrive à m'exprimer convenablement, à l'oral c'est autre chose, j'ai rompu le dialogue très tôt et j'ai du mal à dialoguer sans balbutier, je m'en suis rendu compte lors de mes oraux cette année.

Je n'ai jamais été d'humeur farceuse et me soigner, je le ferai seul, mais l'automédication en autodidacte est très difficile..

Savonarol, la folie c'est simplement une subjectivité despotique qui abat les matons qui la maintiennent captive. La mienne, je la perçois de cette façon en tout cas.

Lunenoir, j'ai passé ma courte vie à raturer des feuilles blanches, mais rien n'endigue plus l'effusion d'émotion qui me détruit. Un récit autobiographique, serait aux antipodes de la vision que je me suis faite de l'Art et irait donc à l'encontre de mes préceptes.

Et, je n'ai aucun talent, peut-être quelques facilités. Si un jour j'arrivais à ne serait-ce qu'égaler la plus du comte de Lautréamont je pourrais estimer reconnaître en moi une once de génie, mais pas avant. L'écriture est devenue inutile et n'éloigne plus les douze démons qui m'érodent constamment.

Je dois vous remercier apparemment.. alors, considérez que ces phrases l'ont fait tacitement.

Jedino, je ne me mutile pas simplement pour extérioriser le surplus d'émotion qui m'anime, mais pour me punir d'appartenir à la race humaine, je la hais véritablement, les manières de mes semblables, leurs comportements et tout ce qu'ils produisent m'insupportent, j'ai longtemps cherché à me déshumaniser mais je n'y suis jamais parvenu, et la folie est caractéristique de l'humain. Les seuls personnes avec qui j'ai réussi à m'étendre je leur attribuais des origines séraphiques, pour ne pas faillir aux préceptes que je m'étais évertué à assimiler.

Je ne suis pas alchimiste et je n'ai jamais été en bon terme avec la modération; je ne sais pas plus comment changer le mauvais en bon que transformer le plomb en or.

J'étais exactement dans le même état d'esprit, de ça quelques années. La haine du monde, et donc la haine de soi parce qu'appartenant à ce monde, malgré soi. Mais j'ai compris qu'en haïssant l'autre, tu ne fais qu'être comme les autres. Toujours dans le conflit, toujours dans le rejet, toujours dans les catégories et la hiérarchie. Donc oui, tu peux rester dans cette mécanique de pensée. Mais, si tu veux en sortir, il faudra déjà sortir de ta haine des autres, et donc ta haine de toi-même.

T'as suffisamment conscience des choses pour finalement faire le choix : ou bien la haine, ou bien l'amour. Tout ceci te paraît complexe, mais ça ne l'est pas. C'est uniquement l'attente de l'autre, possiblement justifiée, qui te fait agir et penser ainsi.

De toute façon, de l'amour a la haine, il n'y a qu'un pas. Je suis persuadé que le sens contraire est aussi vrai. Mais le veux-tu?

perso je ne considère avoir rien fait donc pour moi tu n as pas besoin de dire merci.

quand à mon état d esprit vis à vis des terriens .il suffit de lire mes reponses sur différents topics ..enfin celles qui n ont pas été effacées.

et cela me fait toujours autant chier quand j ai la faiblesse d agir comme eux.

et plus perso ma situation actuelle. :smile2:

sur cela.......bonne chance pour la suite.

Je ne connais que la haine. Je comprends ce que tu essaies de m'expliquer mais c'est inutile, ma santé mentale et ma raison sont mortes, avec mon bras gauche qui est entrain de tomber en lambeaux. L'autodestruction au degré où je la pratique est mortifère, je serai libéré du corps qui m'emprisonne un jour ou l'autre.. Bientôt j'espère.

Comment dois-je prendre cela ?

Un récit autobiographique, serait aux antipodes de la vision que je me suis faite de l'Art et irait donc à l'encontre de mes préceptes.

Je ne connais que la haine. Je comprends ce que tu essaies de m'expliquer mais c'est inutile, ma santé mentale et ma raison sont mortes, avec mon bras gauche qui est entrain de tomber en lambeaux. L'autodestruction au degré où je la pratique est mortifère, je serai libéré du corps qui m'emprisonne un jour ou l'autre.. Bientôt j'espère.

Je rejoins Lunenoire pour te dire que ton texte était paradoxalement très "beau". Pas besoin d'être un écrivain de renommée pour faire des textes magnifiques... Ca n'engage que moi mais je trouve que tes textes transpirent le vécu et une noirceur profonde que je pense beaucoup de gens ont en eux mais qu'ils n'osent s'avouer. Ca touche, tu arrives à mettre les mots dessus et ça vaut bien plus à mon sens qu'une jolie syntaxe et une écriture de génie. Tu pourrais explorer cette voie pour te décharger en étant un peu moins dur avec toi même, on a vu des cas où c'était assez libérateur...

Je ne serai franchement pas de bon conseil pour te dire comment te canaliser mais si tu es là et que tu demandes de l'aide c'est bien parce que ta raison est encore là... elle est peut être enfouie en toi et semble vouloir refaire surface... Un vrai fou n'a pas conscience de ce qu'il est... ça ne semble pas être ton cas et tu as l'air très censé quand il s'agit de t'auto-analyser.