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Quelle belle chose que s'engager !


RogueThisParty

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Membre, ROCKNROLLA, 28ans Posté(e)
RogueThisParty Membre 1 808 messages
28ans‚ ROCKNROLLA,
Posté(e)

Bonjour à toutes et à tous !

Cela fait un moment que je n'ai plus poster de textes ici et vous me direz ce que vous pensez de celui-ci laugh.gif

Bonne lecture :)

________

Quelle belle chose que s'engager !

Bandele a mis du temps à le comprendre. En effet, né d'une mère prostituée dans un camp de réfugiés au Sierra Leone et d'un père soldat de la milice indépendantiste du Libéria mort au combat d'une balle dans l'épaule le jour de ses 11 ans, il n'a jamais vraiment reçu de bonne et de solide éducation.

Comment un engagement quelconque a bien pu faire pour s'approcher de lui, le séduire, le persuader, le convaincre... Il n'a jamais rien eu qui ait pu le rapprocher à une telle situation. Depuis ses 14 ans, il vend des bidons de pétrole brupt sur le bord des routes au Nigéria dans une totale illégalité mais sans ça, il n'a plus de quoi s'acheter de la nourriture.

Aujourd'hui, à 21 ans, Bandele lit un tract qu'un homme armé lui a fais passer. Lentement, il déchiffre les lettres une à une et ce qu'il y voit est plus qu'un simple bout de papier imprimé de travers, c'est un véritable message de bonheur et de renouveau.

Dans 3 jours, à Zaria, se tiendra une séance de recrutement de jeunes volontaires désireux d'amener la paix, la justice et la lumière sur les terres du Libéria.

Bandele se souvient de son père, engagé bien malgré lui dans une cause qui le dépassait mais aujourd'hui, c'est à lui de décider et sa décision, elle est déjà prise.

Il ira.

C'est ainsi que 3 jours plus tard, à l'heure de midi, un bureau se tient à l'écart de la ville et des rangs sont formés par des soldats afin de faciliter le recrutement.

Il est là, dans la file, les yeux plein d'espoirs, rêvant d'une vie nouvelle au Libéria, terre de naissance de son père. Il pourrait avoir une maison en pierre, comme les membres du gouvernement, et puis avec un salaire régulier et honnête, il pourrait se permettre d'avoir une famille !

Il travaillerait énormément afin de donner une agréable vie à une compagne de vie qu'il trouverait en chemin et dans les rues, les gens se retourneraient sur son passage en admirant ses bras d'ébène,musclés, forgés par deux décennies de lutte intense pour la survie.

Ils le craindraient pour ses pouvoirs et le respecteraient pour sa stature et lui, il serait juste, bon, honnête. Il aiderait les pauvres à avoir une meilleure vie et il combattrait pour la dignité des faibles.

Mais pour l'instant, il arrive au bureau. Un homme imposant lui demande son nom, son âge, s'il a déjà porté une arme, s'il a déjà tiré avec, s'il a déjà tiré sur quelqu'un avec.

Devant les réponses négatives à répétition, l'homme se renfrogne et lui demande alors ce qu'il fait là.

« Je veux combattre pour la Liberté des autres »

Arborant alors un grand sourire, il lui remet un képi rouge et le fait passer à son collègue qui l'emmène dans une petite pièce non loin où des hommes sont regroupés.

La plupart sont assis par terre, deux avec des képis blancs sont debout et leur parle.

La formation commence.

Deux semaines plus tard, Bandele est assis dans un vieux camion tout-terrain volé aux Casque Bleus de Centrafrique il y a des années. Autant dire qu'il en a fait du voyage.

Bandele, lui, vit un rêve. Le voilà milicien, soldat, protecteur des faibles. Il s'en va au Libéria pour libérer le pays des infâmes membres du gouvernement qui torturent et massacrent la population sans raison.

Il a les yeux plein d'étoiles, il a trouvé une raison à son existence et cette cause, il ne vit plus que pour elle. Il la vit, il la respire, il la boit, il la bouffe, il la baise.

Il ne fait même pas attention aux bottes qu'on lui a donné qui sont censées le protéger des terrains accidentés par les explosions. Il ne fait pas non-plus attention au AK-47 qu'on lui a donné ni à la ceinture de munition qu'on lui a dit d'enfiler autour de son torse trempé de transpiration par l'excitation et la chaleur ambiante, tropicale.

On les prévient qu'ils arriveront dans un bastion du gouvernement et qu'un paquet d'ennemis y sont cachés. Pas de prisonniers, pas de questions.

Le camion s'arrête dans un village composé de quelques maisons de fortune. Bandele ne se demande pas pourquoi des membres du gouvernement viendraient ici, il saute juste du camion, empoigne son arme, la charge, et tire sur tout ce qui bouge.

Dix minutes plus tard, plus rien ne bouge. Ça crie, ça pleure, mais ça bouge plus. Il est heureux de pouvoir libérer son pays de l'oppression, il a fais une bonne action aujourd'hui, il s'en félicite, on l'en félicite et pour la peine, il pourra disposer des femmes qui restent. Il profite largement de son butin, auguste récompense de son courage, de sa détermination et de son engagement.

Deux jours plus tard, lui et ses compagnons d'arme sont prévenus que des mouvements gouvernementaux cherchent à les éradiquer. C'est la première fois qu'il se fera tirer dessus mais s'il doit mourir, ce sera pour la cause. Un petit pincement au cœur en entendant les premiers coups de feu qui claquent à ses oreilles, il serre très fort son arme et saute du camion. La mâchoire soudée, il court pour se mettre à l'abri derrière un arbre mais dans sa course, il est stoppé net par une balle l'atteignant en pleine gorge.

Il tombe à terre.

Les yeux plein de larmes, il ne comprend pas ce qui lui est arrivé, pour quelle raison il est couché ici, tout est allé si vite... Ses compagnons sont remontés dans le camion et l'ont abandonné. Il est seul, à côté de quelques amis à lui, morts.

Incapable de bouger, il suffoque et se vide de son sang tranquillement sous le chaud soleil de midi. Il entend des pas, ce sont des membres du gouvernement qui viennent l'achever.

Il les voit et ne comprend pas pourquoi ils portent le même accoutrement de fortune que lui, pourquoi eux aussi ont des képis mais avec des symboles différents du sien dessus.

Un de ces hommes s'approche, et pointe le canon de son arme contre la tête de Bandele.

A ce moment-là, il comprend. Enfin. Il comprend où il est, pour quelles raisons, ce qu'il a fais pour en arriver là et dans ses dernières secondes, il revoit sa compagne marcher à son bras dans les rues de Monrovia devant le regard admiratif des passants.

Il revoit les gens se presser pour lui serrer la main à lui, le héros,le Juste, le Bon. Et dans un ultime sursaut, il bénit la vie de lui avoir apporté une si belle cause à défendre, pour la Liberté et la dignité des faibles.

Son alter égo tire, Bandele meurt pour ses idées, comme son père.

Quelle belle chose que s'engager !

__________

Voilà, merci de me dire ce que vous en pensez :) Je ne cherche pas forcément des conseils ou bien, je veux juste faire partager une histoire.

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Membre+, Fervent utopiste, 36ans Posté(e)
mdr Membre+ 5 594 messages
36ans‚ Fervent utopiste,
Posté(e)

J'ai arrêté de lire à cause d'espaces manquants bien trop fréquents, ça me demande trop d'effort de déchiffrage à la longue, dommage.

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est un sujet intéressant mais j'ai l'impression que Bandele a tiré sur des civils. Il a en plus violé les femmes qui restaient ! C'est un anti-héros.

Alors je comprends pas pourquoi le narrateur semble l'encourager dans sa dernière phrase.

Sinon, il y a une petite coquille :

Aujourd'hui, à 21 ans, Bandele lit un tract qu'un homme armé lui a fais passer.

@mdr : le texte est aéré :sleep:

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Invité Safa
Invités, Posté(e)
Invité Safa
Invité Safa Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour Pere_vert.

Ce que j'ai compris, c'est que le narrateur est omniscient et qu'il s'efface ainsi aux sentiments du héros : Nous lisons ce que ressent Bandele.

Pour ce qui est des femmes, on peut s'imaginer qu'il se voit déjà en héros, des femelles plein les bras. Peut-être rien de méchant derrière ça, un sentiment macho comme celui des libérateurs américains.

Quant aux civils, si on lit bien il est dit "paquet d'ennemis". Bien sûr, il aurait pu faire des victimes collatérales, mais dans le feu de l'action ce n'est sans doute pas le premier des soucis de ce jeune soldat naïf, qui part la fleur au fusil.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 586 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

bonjour

je crois que cela traduit bien ce qui ce passe et arrive à des jeunes plein d'espoir , qui sont pris en main par des hommes de guerre en leurs faisant croire qu'ils vont se battre pour la bonne cause .

bonne soirée

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Membre, 78ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 78ans‚
Posté(e)

On ne peut pas faire le bien en agissant mal. Si le chemin est mauvais, le but l'est aussi.

"On juge mal de la beauté d'une action par son utilité. L'utile est changeant; l'honnête est stable et permanent." Montaigne

"Il est mille fois plus facile de faire le bien que de le bien faire." Montesquieu

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Membre, Posté(e)
pere_vert Membre 3 856 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour Pere_vert.

Ce que j'ai compris, c'est que le narrateur est omniscient et qu'il s'efface ainsi aux sentiments du héros : Nous lisons ce que ressent Bandele.

Pour ce qui est des femmes, on peut s'imaginer qu'il se voit déjà en héros, des femelles plein les bras. Peut-être rien de méchant derrière ça, un sentiment macho comme celui des libérateurs américains.

Quant aux civils, si on lit bien il est dit "paquet d'ennemis". Bien sûr, il aurait pu faire des victimes collatérales, mais dans le feu de l'action ce n'est sans doute pas le premier des soucis de ce jeune soldat naïf, qui part la fleur au fusil.

Bonjour

Rien de méchant...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Viol_durant_la_lib%C3%A9ration_de_la_France

Cette complicité narrative est étrange. C'est peut-être le but recherché par cet effet de style ou plus simplement de l'ironie. On pouvait comprendre les sentiments du "héros" en disant "Quelle belle chose que s'engager ! Pensait-il".

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Membre, ROCKNROLLA, 28ans Posté(e)
RogueThisParty Membre 1 808 messages
28ans‚ ROCKNROLLA,
Posté(e)

Bonjour,

J'ai voulu montrer le point de vue naïf de Bandele. Il est tellement heureux d'avoir une raison de vivre à cause de la pauvreté par chez lui que lorsqu'il s'engage "politiquement", il croit dur comme fer à tout ce qu'on lui dit.

Il subit un lavage de cerveau et est persuadé de faire le bien. Lorsqu'il arrive dans le village, ce ne sont que des civils mais comme on lui a dit que c'étaient des ennemis, il va les tuer sans remords.

Je souligne également qu'à la fin, l'homme qui l'achève est justement Bandele lui-même mais juste de l'autre côté du combat.

Cela mettant en valeur un cercle vicieux.

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Membre, 78ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 78ans‚
Posté(e)

RTP, rendre l'ennemi méprisable est une vieille méthode pour tromper les foules. Même le tueur; à l'abattoir, insulte ses victimes innocentes pour se donner du courage.

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Membre, ROCKNROLLA, 28ans Posté(e)
RogueThisParty Membre 1 808 messages
28ans‚ ROCKNROLLA,
Posté(e)

Oui, il est aveuglé par le bonheur d'avoir une raison de vivre et en plus, on le convainc aisément que les civils et les autres groupes rebelles sont des ennemis dangereux pour la Liberté et les grandes valeurs fondamentales.

Cela montre l'éducation primaire et le peu de chances de réussite pour les personnes dans son cas.

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Membre+, Fervent utopiste, 36ans Posté(e)
mdr Membre+ 5 594 messages
36ans‚ Fervent utopiste,
Posté(e)

@mdr : le texte est aéré :sleep:

Je n'ai pasdit le contraire, maisil apparaissait ainsichez moi :)

Bref, c'est sympathique sinon.

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