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January

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Invité Sandy8
Invités, Posté(e)
Invité Sandy8
Invité Sandy8 Invités 0 message
Posté(e)

I

La leçon a été au contraire très bien retenue : c'est une des raisons "du laissez faire" des démocraties face à la montée du fascisme.

????????

J'ai peur de ne pas comprendre...

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Invité Magus
Invités, Posté(e)
Invité Magus
Invité Magus Invités 0 message
Posté(e)

Fascisme est un peu anachronique pour le coup, puisqu'il apparaît après la WWI. Néanmoins, il est clair que la montée des nationalismes et des rivalités économiques, bien que les contextes soient totalement différents d'aujourd'hui, soient des causes profondes du conflit.

Au nombre de "vues" sur ce topic, le sujet intéresse encore grandement. C'est heureux. C'est une période qui touche encore beaucoup dans le Nord de la France, avec un attachement important aux commémorations.

J'en profite pour promouvoir l'historial de Péronne, à la fois musée et groupement de chercheurs en histoire... Riche de documentation, sans non plus verser dans le trop plein d'émotion.

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Membre, paradoxe sur pattes, 54ans Posté(e)
koadeg Membre 4 164 messages
54ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

????????

J'ai peur de ne pas comprendre...

Je ne vois ce qu'il a d'incompréhensible ? ou alors je me suis mal exprimée !

Les gouvernements démocratiques (Daladier et Chamberlain en 1ere place) ont vu la montée du fascisme en Allemagne. Contrairement à WWI, ils n'ont pas bougé pour aider leur allié. Pourquoi ? parce qu'ils ne voulaient (et le peuple à leur suite) repartir dans un conflit trop proche.

En conclusion, si, la WWI a eu un impact dans les mémoires et mon com était une réponse à The Dalek qui prétendait le contraire....

Mais les prémisses de la WWII est un autre sujet. Il faudra en ouvrir un dans..... 25 ans :p

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Membre, Greuh, 43ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
43ans‚ Greuh,
Posté(e)

La seconde guerre mondiale découle directement de la première, le traité de Versailles a alimenté la montée au pouvoir d'Hitler.

Je recommande la lecture du tome 1 de "La chute des géants" de Ken Follet, la première guerre mondiale y est très bien abordée et exprimée du point de vue des personnes

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Membre, 89ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 89ans‚
Posté(e)

Ca fait 1 siècle...

Ne faudrait il pas oublié tout ca maintenant?

January j'espere que tu arretera de l'alimenter avant 2018 tout de même

Sandy, si tu n'aimes pas l'Histoire...faut pas venir sur un forum d'Histoire ...
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Invité Sandy8
Invités, Posté(e)
Invité Sandy8
Invité Sandy8 Invités 0 message
Posté(e)

Au contraire, j'aime l'Histoire!

Mais au bout d'un moment honnorer des soldats mort depuis des generation devient inutile...

Est ce qu'on commemore waterloo ou marignan?

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Membre, paradoxe sur pattes, 54ans Posté(e)
koadeg Membre 4 164 messages
54ans‚ paradoxe sur pattes,
Posté(e)

1515 - 2015 ? Je pense que l'année prochaine on y aura droit ;)

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Invité Magus
Invités, Posté(e)
Invité Magus
Invité Magus Invités 0 message
Posté(e)

Oui, mais c'est surtout incomparable. 14-18 a été un traumatisme qui dans la considération qu'il "faut" oublier (oblige-t-on les gens à se souvenir ou oublier ?), semble passablement sous-estimé. C'est un lieux de mémoire français important, comme l'expliqua Pierre Nora. De par le monde, c'est aussi l'une des thématiques historiques qui fait éditer et vendre le plus.

Les stigmates en sont encore parfois visibles : pas simplement les tranchées, mais que ce soit le trou de mine de La Boisselle, ou les bois "rouges" pour cause de présence d'explosifs, les creutes Chouia creusées par les marocains...

Même ce qui a disparu touche encore les gens. Ainsi dans l'Aisne existe un vif engouement pour le patrimoine disparu du département, beaucoup ayant été détruit pendant la retraite allemande. Coucy le château et son dynamitage, en témoigne...

Il est certain que l'horloge tourne et que, après 2018, les commémorations de la Grande Guerre s'essouffleront. C'est dommage, car ce souvenir soude et est fondateur d'identité : les picards et cousins du nord me comprendront =)

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Membre+, 51ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 768 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
Posté(e)

Au contraire, j'aime l'Histoire!

Mais au bout d'un moment honnorer des soldats mort depuis des generation devient inutile...

Est ce qu'on commemore waterloo ou marignan?

Je trouve que c'est différent. C'est cent ans, quelques générations à peine. Pour ma part,cela a marqué mon histoire familiale,ce n'est pas rien. Le dernier livre d'Audoin-Rouzeau le montre bien ce transfert intergénérationnel

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Membre, Greuh, 43ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
43ans‚ Greuh,
Posté(e)

Au delà des expériences personnelles, il faut bien se rendre compte que la première guerre mondiale a bouleversé la géopolitique comme jamais auparavant, le monde avant cette guerre était dominé par des empires monarchiques, Russie, Prusse, Autriche Hongrie, Angleterre pour ne citer qu'elles, ces régimes se sont effondrés, donnant naissance a de nouveaux états, un chaos politique monumental s'en est suivi.

La première guerre mondiale fut la fin d'un monde

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Membre, 89ans Posté(e)
Rasibus Membre 4 080 messages
Baby Forumeur‚ 89ans‚
Posté(e)

Est ce qu'on commemore waterloo ou marignan?

Tiens, il serait intéressant de savoir quel souvenir les français, au début de 1914, gardaient de Waterloo, qui s'était passé 1 siècle auparavant ?
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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 455 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Sandy8 oui, même si ce n'est pas le sujet ici : on commémore Waterloo. D'ailleurs en 2015 ce seront plusieurs milliers de participants qui se retrouveront sur le site pour une reconstitution hors normes.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 455 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Extraits de correspondance, Octobre 1914

17 octobre 1914

« ...c'est agréable de sortir un peu pour couper les longues soirées. Après la soupe du soir à 5 h nous sommes libres en effet et il est vraiment trop tôt pour se coucher! Il nous faudra apprendre des chansons et des monologues pour passer le temps, et organiser des séances récréatives !

Je t'ai raconté notre nuit de garde sur la route avec le feu de bivouac dans la brume. J'ai pu dormir quelques heures dans la cabane en paille qui nous servait d'abri à côté de ce feu. Mais tu penses bien que j'ai encore mieux dormi cette nuit ! Je me suis levé à 6 heures juste pour boire "le jus" et ne me suis lavé qu'après la soupe, tout à l'heure... »

18 octobre 1914, en réponse

« .... Maman réussit à m'impressionner en me redisant vingt fois par jour que Le Havre va certainement recevoir des visites de "Taubes" maintenant qu'on y met le gouvernement belge. Et qu'un retour offensif des troupes allemandes est toujours à craindre. Elle a moins que jamais envie d'y retourner...

Quand est-ce que nous nous reverrons... ? Enfin, tu te portes bien, c'est déjà beaucoup. Jean n'est plus ici, il est retourné au feu et écrit à sa femme "d'une tranchée où la dysenterie fait plus de victimes encore que les balles". Léon est toujours à Avignon. »

18 octobre 1914

« ...La vie n'est pas gaie pour tout le monde et la guerre changera bien des choses.

Nous devons encore nous estimer heureux d'être tous les 4 en bonne santé, de pouvoir nous écrire tous les jours et remercier le Bon Dieu de nous avoir gardé du besoin.

Je ne sais combien de temps cette guerre va durer, je pense toutefois que nos "munitions"* dureront plus longtemps et que je recommencerai à gagner avant leur épuisement complet.....

Moi aussi, ma chérie, je pense à toi et à notre vie d'avant la guerre.

Le soir tombe vite et à peine la soupe est-elle avalée nous rentrons "chez nous".

En ce moment il nous faut surtout vivre et travailler pour la France, et la France c'est notre pays, notre religion, nos affections, c'est toi et nos deux petits chéris... »

* Les munitions sont les économies du couple

19 octobre 1914

« Rien de nouveau sur la guerre. On finit par s'habituer à lire toujours les mêmes laconiques communiqués. La lutte est dure !

... Après nos travaux divers de ces temps derniers nous avons recommencé (quelques camarades et moi qui en sommes chargés) à nous occuper des mitrailleuses. C'est plus intéressant que de faire des travaux de terrassement, quoique jusqu'à présent elles ne nous aient pas servi contre les Boches.

On demande parait-il des interprètes pour l'anglais. Mais ma foi je ne me propose pas car ce rôle doit être hérissé de difficultés à cause des termes militaires et techniques, et il n'est pas permis de se tromper dans des transmissions d'ordres ! D'ailleurs il y a un examen à passer et ceux qui ne le réussissent pas seraient, dit-on, punis... Or, je ne suis pas assez sûr. Et puis je préfère s'il faut se battre le faire avec des français !

J'apprends la mort ou la blessure de beaucoup de mes camarades de ces dernières semaines. Ils étaient partis comme éclaireurs cyclistes. »

20 octobre 1914

« Après avoir terrassé ce matin nous avons repos cette après-midi afin de pouvoir laver.

... Les jours se suivent sans grands changement, nous ne ressentons guère ici les effets de la guerre si ce n'est l'éloignement et la séparation.

Pour mon compte je t'assure que je suis bien impatient que ça finisse et on ne peut rien savoir !

Les communiqués sont bons et "nous progressons toujours". Il est évident que la lutte est dure... mais nous qui n'y participons pas souffrons de l'obscurité qui l'enveloppe.

Espérons que nous aurons un jour une bonne surprise. »

Cette correspondance est échangée par un couple en 1914

Lui a 31 ans, il affecté comme simple soldat dans l'artillerie près du Havre.

Elle a 24 ans, fille de colonel (et bientôt général), 2 jeunes frères officiers de carrière, une soeur mariée à un officier de carrière (lieutenant puis capitaine d'infanterie).

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 455 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Extraits de correspondances, Octobre 1914

21 octobre 1914

« ... Il n'y a pas à s'impressionner des "Tauben" qui, s'ils venaient, n'iraient pas s'amuser à semer des bombes sur Graville mais, tu le penses bien, chercheraient plutôt le centre du Havre et nos cantonnements, où d'ailleurs nous pourrons les recevoir comme ils le méritent.. Quant au retour des allemands je n'y crois pas et je t'assure qu'ils ne passeraient pas facilement !

...

Si jusqu'à présent je me vois attaché ici pour longtemps il est cependant impossible de dire que nous y resterons.... »

23 octobre 1914

« Les jours courts et pluvieux vont venir...

Je t'ai dit qu'A MON AVIS les "Taube"ne s'arrêteront pas à Graville

Tu peux attendre que les allemands aient repassé la frontière, j'espère que cela ne sera plus bien long et nous aurons alors le maximum de chances qu'ils ne remettront plus les pieds chez nous.

...

Nous avons fait cette après-midi une promenade militaire à quelques kilomètres. Nous sommes partis à 11 heures après la soupe puis arrivés au bord de la mer avons descendu la falaise haute d'une centaine de mètres et quelques-uns de nous se sont baignés...pas moi. Nous nous sommes reposés deux bonnes heures puis sommes revenus pour souper. Il faisait un temps splendide et cela nous a changés un peu. Nous n'en dormirons que mieux ce soir. Demain je serai de garde. »

24 octobre 1914

« Le temps est sec ce qui me permet de t'écrire dehors, mais je suis obligé de le faire sur mon genou ce qui ne facilite pas l'écriture.

Je suis de garde et dispose d'une longue après-midi, car mes talents ne me permettent pas de jouer à la"manille" avec les camarades ou même de les regarder.

...

Vraiment notre part à la guerre n'est pas bien terrible jusqu'à présent. Ce n'est pas la guerre en dentelles c'est seulement la guerre en pantoufles et lorsqu' Henri me demandera ce que j'ai fait en 1914...!

Mais notre devoir étant ici il n'y a rien à dire et comme mon coeur aspire à te revoir j'accepte assez facilement cette vie que j'aurais la tentation d'appeler inutile.

Et puis ma pauvre nature necourt pas au-devant du danger...j'en suis un peu honteux, mais je partirais heureux si on m'y envoyait...

Attendons patiemment les évènements. J'espère que d'ici peu -Il y a déjà quelque temps que nous disonscela- il y aura du nouveau et que la retraite allemande s'accélèrera.

...

Si la guerre dure encore à la fin de l'hiver tu auras plus de plaisir à t'installer à Graville au printemps...

Prenons donc patience ma mignonne, en priant le Bon Dieu de nous garder l'un à l'autre et de nous abréger la séparation. »

Angers, 25 octobre 1914

« ... maman recommence des projets bizarres. Elle ne reçoit plus de lettres de papa, qui n'est plus sur l'Aisne, mais des visites mystérieuses d'officiers arrivant du front. Et elle répète que d'ici peu, il reviendra ou qu'elle ira le rejoindre,

... On dit beaucoup ici que la guerre sera finie pour Noël, qu'en penses-tu ? Tout se passe maintenant dans le Nord et je crois que l'INVASION sera bientôt finie ! Mais la poursuite jusqu'à Berlin ?.... On dit aussi que la victoire russe à Varsovie a une énorme importance. Mais quand parlera-t-on de paix ? Ces journées tristes d'hiver portent plus encore à la mélancolie. ... mon voyage. Que c'est compliqué ! Il faut se procurer un laissez-passer et un ticket à la gare. Avec ce ticket non payant, on prend son billet quand onveut. Puis on met douze heures d'Angers à Paris. Delà, il faut aller à Versailles attendre un nouveau ticket, pour Le Havre. ! ...Quant au trajet par automobile, ce serait évidemment plus simple, mais l'unique conducteur d'Angers me demande 500 frs. Ce n'est pas raisonnable ! »

25 octobre 1914

« Je relève de garde cematin et en profite pour t'écrire.

Notre nuit s'est bien passée et je ne suis pas fatigué.

....Les allemands ne vont pas tarder à déguerpir je l'espère bien ...

28 octobre 1914

« Je ne t'ai pas écrit hier ayant eu pas mal de travail puis étant sorti le soir me faire raser à Montivilliers. Et assister au salut pour les soldats.

Aujourd'hui je suis garde-chambre ou planton pour garder nos affaires mises en ordre, chaussures graissées etc, et la chambre faite je puis t'écrire tranquillement !

...Oui je me souviens très bien des "trois hussards" et j'ai un camarade qui les chanterait presque aussi bien que Le Carpentier, mais il me faudrait la musique ! Pour moi je pourrais essayer les morceaux que je t'ai entendu chanter (ceux qui seraient à ma voix ! et à ma portée).

Hier à midi et à la popote des s/officiers, un margis (chanteur à l'opéra parait-il) a chanté "Vainement ma bien aimée" et qelque chose de Faust. C'était bien et surtout l'aubade du roi d'Ys m'a fait penser à nos bonnes soirées à Paris. Mais ce n'était pas la voix si chaude du chanteur de l'opéra comique, ni même celle de Benelly. Le camarade dont je te parle plus haut a dû aussi s'exécuter après s'être fait prier un peu, et nous a chanté "Le sonneur du beffroi Jean Pierre solitaire habite au sommet..." et même à côté du chanteur de l'opéra c'était bien, avec un peu d'étude il aurait une voix plus belle à mon avis. Mais c'est un sage; son père aussi...et il préfère être ajusteur électricien et garder sa santé...Il sait que les tentations attendent les acteurs !

...Nous avons eu un exercice intéressant cette après-midi ... Demain nous devons repartir en marche. Espérons qu'il fera beau et que ce sera une promenade.

Les nouvelles de la guerre sont excellentes, peut-être cela finira-t-il plus tôt qu'on ne l'aurait pensé. Comme je serais content si nous pouvions nous retrouver bientôt !... »

29 octobre 1914

« ...Nous venons de souper aussitôt de retour de notre marche...

Notre promenade a été excellente. Partis vers7 h 1/2 du cantonnement sous un ciel plutôt brumeux et froid nous n'avons pas tardé à avoir beau temps et nous sommes arrivés à 10 heures dans un joli petit pays, St Jouin (pays de la belle Ernestine). Tous les habitants étaient sur le pas de leurs portes pendant que nous passions trompettes en tête et le bon curé devant sa porte a fait un beau salut à notre lieutenant puis un cordial salut de la main à nous tous.

Nous avons mangé notre repas froid (beefsteack et fromage) au bistrot de l'endroit qui nous a fourni (moyennant finances) cidre et café. Ledit bistrot nous a fait cadeau de poires cuites et de chrysanthèmes violettes. En sortant nous étions tous fleuris sur la veste et le képi.. Naturellement on a chanté aussi. A midi 1/2 départ pour la plage, à Brunevalet arrivée sensationnelle au milieu de ce paisible petit coin. Toutes les dames de l'Institution Catholique étaient le long de leur clôture.

Puis repos sur la plage et bain pour plusieurs. C'est un endroit calme et charmant entouré de hautes falaises à pic au pied desquelles sort une source renommée...Il y a là un petit poste de soldats et nous avons assisté au récit des nouvelles du jour fait parle brave aumônier aux soldats privés de journaux. Il n'aborde jamais naturellement les questions religieuses, et les soldats semblent apprécier fort la gazette cordiale de l'abbé.

Puis à 2 h nous sommes repartis tous fleuris (même le cheval du lieutenant et notre chien) et chantant. D'une maison isolée est sortie une brave dame qui a offert un petit bouquet et un cigare au lieut. et des fleurs à quelques s/officiers en criant vive l'armée pendant que son mari dans son jardin agitait frénétiquement son chapeau en criant vive la France !

Il faut ajouter que le brave aumônier de Bruneval nous avait fait distribuer avant de partir pommes, poires et cidre.

Nous sommes rentrés à 5 h.ravis et contents de notre journée, mais un peu fatigués cependant car nous n'avions pas fait beaucoup moins de 30 km. Pour ma part j'étais content de retrouver le cantonnement car je sens quelques légères mais bonnes courbatures dans le cou et le dos. Je crois que je dormirai bien, malgré le bruit que font les souris dans la paille sous ma tête.

Tu vois que nous avons passé une bonne journée. J'ai d'ailleurs eu le temps de visiter l'église de St Jouin. et d'un autre petit village où nous avons fait étape le matin, j'ai pu naturellement aussi y faire une petite prière.

Et maintenant,... je vais me coucher avec plaisir malgré l'heure peu avancée (6 h1/2) car il fait du vent froid dehors.... »

Je tiens à préciser que cette correspondance là, vous ne la trouverez nulle part ailleurs. Elle est exclusive Ffr.

"La correspondance du couple nous montre qu'en 1914, on ne croyait pas que la guerre durerait, on ne l'envisageait carrément pas. Ces lettres nous apprennent aussi que les militaires comme les civils étaient très peu informés sur le conflit. On apprend également que ce couple ne pouvait pas "tout" s'écrire, sinon leurs lettres ne seraient pas acheminées. Ce qui nous laisse imaginer la censure...

Côté santé on apprend que la diarrhée est redoutable, qu'on use de bismuth pour la soigner, et que l'elixir parégorique (un ancien médicament à base d'opium) serait plus performant.

Pour ma part je relève également une écriture appliquée (je ne sais si nous saurions écrire ainsi aujourd'hui), expressive, et même parfois poétique. Cette correspondance authentique est à mes yeux un inestimable témoignage.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 455 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Les télégrammes, les annonces

Le décès d'un soldat est annoncé par un télégramme, acheminé la plupart du temps en Mairie, par des gendarmes (à cheval). Dans les plus grandes villes il y a des services spécialisés pour cela, mais dans les villages ou petites villes, c'est au Maire ou à son adjoint qu'échoit la lourde tâche d'aller annoncer à son/ses administrés, le décès d'un proche. Les Maires vivent dans la hantise de cette atroce corvée. Ils sont les premiers à recevoir la nouvelle qui peut quelquefois leur parvenir jusqu'à dix mois après le décès du soldat.

L'avis donne (en principe) la cause du décès. Par exemple, "frappé par une balle" - tel lieu - tel jour... Plus formel : "Mort au combat", ou "des suites de ses blessures", ou encore "tombé au champ d'honneur", "tué à l'ennemi"...

Dans les archives de ma région, j'ai pu consulter plusieurs de ces télégrammes archivés. Ils commencent tous comme ceci : "Ai regret de vous informer du décès du soldat Untel - prière aviser avec tous ménagements désirables et présenter condoléances ministre".

Les scènes sont pénibles, les familles sont effondrées. Quelques unes d'entre elles (vu dans les mêmes archives) ont parfois perdu jusqu'à cinq fils sur sept..

Souvent, suite aux annonces, les familles recevaient une lettre d'un compagnon de tranchée qui témoignait de la bravoure du soldat décédé, et même, se déplaçait personnellement pour remettre à la famille quelques objets personnels laissé par le compagnon tué.

J'ai ainsi pu lire une de ces lettre, elle provient d'un gentil voisin qui a bien voulu me la montrer. Il a bien voulu que je vous fasse partager ce très court extrait (la lettre fait trois pages - Mai 1915) :

"Il vient de mourir glorieusement à l'attaque à 8 heures du matin. Il est sorti de la tranchée avec plein de courage et devant lui il n'y avait que quelques prussiens. Je l'ai vu qu'il a cherché à les contourner mais une pluie de balles venue de côté et le malheureux brave a été atteint à la tête. Sa dernière phrase a été "c'est pas trop tôt".

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Membre+, 51ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 768 messages
Baby Forumeur‚ 51ans‚
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Paul Doumer, président de la République française en 1931-1932, a perdu quatre fils morts pour la France pendant la Grande Guerre : ce fait a paradoxalement contribué à son évolution de carrière.

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 455 messages
107ans‚ ©,
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Oui, merci pour le rappel Ocitocyne :)

André Doumer tombera à l'âge de 25 ans le 24 septembre 1914, René meurt le 26 avril 1917. On se demande à l'époque pourquoi Paul Doumer n'a pas cherché à empêcher ce deuxième fils de repartir combattre. Il répondra par son indignation de trouver tant de fils de famille embusqués à l'arrière...

Le 23 juin 1918 il perd un troisième fils, le quatrième, alors en convalescence, mourra en 1923 des suites de ses blessures.

Paul Doumer devient effectivement un symbole patriotique. On voit très vite en lui un digne successeur de Poincaré. Clémenceau dénoncera que la perte des quatre fils de Doumer en fait son fonds de commerce politique !

Doumer jouit d'une popularité incontestable, il incarne la famille française endeuillée et la patrie amputée : son deuil privé est devenu public et montre que le tribut payé à cette guerre est le même dans les familles aisées que dans les classes populaires.

Son ouvrage, "Le livre de mes fils" sera réédité à de très nombreuses reprises. En 1931, Paul Doumer est élu président de la république.

"Le livre de mes fils" de Paul Doumer, pour qui veut le lire sur gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75008c

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Modérateur, ©, 107ans Posté(e)
January Modérateur 59 455 messages
107ans‚ ©,
Posté(e)

Ici : http://www.ecpad.fr/mediatheque/docs-departement vous pourrez voir, répertoriées par département, quelques photos d'époque.

Certaines sont assez impressionnantes :

540009gerland.jpg

(Halle de Gerland/Lyon - dépôt de munitions en 1917 - Photographe Gabriel Boussuge)

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Membre, Greuh, 43ans Posté(e)
The_Dalek Membre 21 012 messages
43ans‚ Greuh,
Posté(e)

quand on voit ce stockage, on ne peut qu'être abasourdis qu'il n'y ait jamais eu d'accident grave dans ce genre d'armurerie

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