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C'est du propre ! La salubrité publique à Paris au XIXe siècle


January

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 880 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Sous la Restauration et le règne de Louis-Philippe, Paris demeure une ville nauséabonde à peu près aussi sale et boueuse que sous l’Ancien Régime, où l’entassement des hommes participe des exhalaisons putrides et de toutes sortes de miasmes disséminés dans l’atmosphère. Extrême fragilité face aux épidémies ou maladies contagieuses et omniprésence de la mort font de la capitale une ville-tombeau pour 500 000 Parisiens.

Paris.jpg

Balayeur (par Eugène Atget) 1898-1900

Dans sa Topographie médicale de Paris de 1822, Claude Lachaise suppose que « les émanations qui s’élèvent de rues étroites, bourbeuses et encombrées » et « l’accumulation de familles nombreuses dans la même maison, souvent dans la même pièce » sont des causes spécifiques à la ville susceptibles d’influer sur sa salubrité. Pour la première fois, on considère les cloaques à ciel ouverts que sont encore les égouts parisiens comme des problèmes sociaux et médicaux.

Progressivement, une médecine statistique s’élabore et l’hygiène publique se structure par les mathématiques. Avec Louis-René Villermé et Louis-François Benoiston de Châteauneuf, on obtient, par observations statistiques des lésions et symptômes, des paramètres quantifiés des taux de mortalité et d’espérance de vie. Pour la première fois, on établit une corrélation entre certains facteurs environnementaux et les causes de décès. Une idée nouvelle émerge alors : la mort n’est pas une fatalité. Elle ne se réduit pas à l’achèvement d’un processus biologique inexorable, elle est aussi un phénomène social qui peut être tempéré par des politiques publiques. Mais la France n’est pas un Etat fort au XIXe siècle : les régimes politiques se succèdent et aucun d’entre eux ne parvient à imposer une politique de santé publique convaincante dans la capitale.

Cependant, l’épidémie de choléra-morbus qui se déclare à Paris en mars 1832 encourage une prise de conscience des pouvoirs publics concernant le problème des taudis. De nombreux médecins, persuadés que le choléra se propage par foyers d’infection et non par contagion, dénoncent les effets dévastateurs des îlots d’insalubrité et font porter la responsabilité de la maladie non sur le corps des pauvres mais sur des conditions de vie urbaine déplorables. L’humidité, le manque d’air, l’absence de tout-à-l’égout, la stagnation des eaux usées, le bourbier des rues et la promiscuité sont le lot commun de quartiers misérables tels que la Petite-Pologne ou de quartiers ouvriers des bords de Bièvre jouxtant les maisons de chiffonniers ou les tanneries.

Suite http://blog.bnf.fr/g...au-xixe-siecle/

Et plus tard, en 1910 (pas si loin) - Lorsqu'on jetait les ordures dans la Seine :

ordures.jpg?w=529

ordures2.jpg?w=529&h=406

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Membre, 33ans Posté(e)
VO2max Membre 2 513 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
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Merci pour cet article :) ça fait très peur, en effet...

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 410 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Sujet historique très intéressant, par contre il ne faudrait pas croire que les détritus de l’époque était rigoureusement de même nature que les notre aujourd’hui. Ces détritus étaient presque entièrement d’origine organique. Avec toute la contamination des eaux qui en résultait.

Notamment pour les habitants vivant le long d’une Seine encore poissonneuse, permettant encore en 1910, à des pécheurs locaux de vivre de leur activité.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 880 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Miam :snif:

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Membre, 60ans Posté(e)
alcina Membre 5 752 messages
Baby Forumeur‚ 60ans‚
Posté(e)

Merci pour cet article January

En 1910 les déchets étaient jetés directement dans la Seine pas très ragoutant ni très hygiénique. Aujourd'hui plus question de cela mais on à encore des décharges à enfouissement ou en plein air, c'est une pollution que l'on ne voit plus par ce que située bien souvent en dehors de nos villes mais qui n'est pas moins dangereuse pour notre santé pour autant. Comme quoi il y à encore du chemin à faire en ce qui concerne le stockage et traitement de nos déchets.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2013/09/06/super-trash-l-enfer-d-une-decharge-a-ciel-ouvert-en-pleine-cote-d-azur

Merci.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

Sujet historique très intéressant, par contre il ne faudrait pas croire que les détritus de l’époque était rigoureusement de même nature que les notre aujourd’hui. Ces détritus étaient presque entièrement d’origine organique. Avec toute la contamination des eaux qui en résultait.

Notamment pour les habitants vivant le long d’une Seine encore poissonneuse, permettant encore en 1910, à des pécheurs locaux de vivre de leur activité.

bonjour

c'est vrai ,la pollution reste ce qu'elle est mais , à cette époque , cela n'était pas chimique mais plus naturel si l'on peut dire .

bonne journée

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 880 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Aux origines, les faubourgs ruraux

Au Moyen Age, le bourg de Belleville, le village de Ménilmontant et le hameau de Charonne se trouvent en dehors de la capitale : ils jouxtent les remparts Est de Paris.

A cette époque , ces trois sites vivent d'une économie essentiellement fondée sur des activités viticoles et sur l'exploitation de sources d'eau pure. Cette dernière est aux mains de grandes abbayes.

Le travail de la terre et des vignobles est le lot des paysans et vignerons pour le compte des seigneuries propriétaires de châteaux, tel celui de Bagnolet dont le pavillon de l'Ermitage est, de nos jours, le seul témoin de cette période.

Au 18ème siècle, la progression de la population rurale et l'arrivée de Parisiens attirés par la campagne fera venir commerçants et artisans. Par la suite, la venue de carriers et plâtriers due à la découverte d'une couche gypseuse dans le sous-sol contribue davantage à l'essor démographique. Mais sans conteste, c'est l'installation des guinguettes et cabarets au pied du Mur des Fermiers Généraux construit en 1785 qui favorise le développement de l'Est parisien. L'explication est simple : côté Paris, ce mur a une vocation fiscale, l'entrée des denrées est payante alors qu'aucune taxe n'est exigée hors du mur.

Une urbanisation active

La transformation des trois faubourgs se précise au cours du 19ème siècle. A l'installation des industries à l'Est de la capitale - caractéristique de l'industrialisation - succède l'implantation de familles d'ouvriers d'origine provinciale et parisienne. Ces dernières quittent Paris en raison notamment de la hausse des loyers consécutive aux travaux haussmanniens.

De ces bouleversements découle un essor démographique qui oblige à l'urbanisation de Belleville, Ménilmontant et Charonne ; les châteaux sont ainsi détruits et les terres morcelées , leurs propriétaires espérant tirer profit d'hypothétiques travaux haussmanniens.

La rue Champlain, à la fin du XIXe siècle :

578704document.jpg

Article complet http://www.mairie20....jsp?page_id=890

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 410 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Bonjour à tous les participants du fil,

Le traitement des déchets et des eaux est incontestablement amélioré par tout l’investissement que les communautés de communes et les régions ont réalisé de puis une cinquantaine d’année. Ce qui ne veut pas dire que tout est réglé,comme le précise alcina.

Mais dans les années 1960, dans une France en chantier et en pleine reconstruction, de nombreux cours d’eau en France étaient pollués au point qu’aucun poisson ne pouvait y vivre. La prise de conscience de ces pollutions s’est faite lentement à partir de là.

Certains poissons aujourd'hui, comme le saumon, sont quelquefois comptabilisés, notamment dans la Seine au barrage de pose dans l'Eure. Cela dit, les eaux comportent encore beaucoup trop de polluant, non visible à l’œil nu,notamment des antibiotiques, les mercures, les produits contraceptifs...

Les améliorations et les efforts pour affiner ce traitement restent toujours d’actualité, avec comme baromètre visible observable, le comportement et la multiplication naturel des poissons, mais pas seulement.

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Modérateur, ©, 108ans Posté(e)
January Modérateur 61 880 messages
108ans‚ ©,
Posté(e)

Enorme !

Merci m'dame :bo:

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Membre, Forumeur confit, Posté(e)
Enchantant Membre 17 410 messages
Forumeur confit,
Posté(e)

Bonjour nonobonobo,

Très intéressant comme lecture.

Par association d’idée dans les projets d’ingénierie qui n’ont pas abouti au cours de l’histoire et qui ont asséché certaines mers.

A l’époque de Louis XIV, le détournement des eaux de l’Eure pour alimenter le château de Versailles, avec l’aqueduc de Maintenon comme très beau vestige historique d’un ratage. C’est en final, la station de pompage de Marly le roi qui répondit à cette fonction d’alimenter en eau, Versailles

L’assèchement de la mer noire provenant du détournement des eaux du Jourdain.

L'assèchement de la mer d'Aral provenant des détournements de même nature pour la culture du coton.

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