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Mécanique du pouvoir & satiété mentale


Paladin

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Membre, Posté(e)
Paladin Membre 188 messages
Baby Forumeur‚
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La mécanique de l'ordre

La mise en pratique de l'autorité ne se fait jamais par la simple édiction de règles, mais par la construction consciente ou inconsciente d'un modèle de pensée et d'opinion basée sur la règle générale, le sentiment et l'assentiment d'exclusivité de détention de la vérité, et de possession de la norme. Le pouvoir écrit l'histoire qui arrange le pouvoir, et le pouvoir a toujours raison.

Si la notion de liberté de pensée est inscrite dans les lignes d'un pouvoir qui se veut équitable, il n'est dans les faits que péniblement applicable. À l'échelle d'un groupe d'individu, nous retrouverons les mêmes travers chez les uns et les autres, la même répétition schématique que dans les hautes-sphère du pouvoir d'Etat. La mécanique de l'ordre est la même, adaptée à des dimensions différentes en fonction de la taille de la structure, mais jouant sur les mêmes effets de manipulation.

De la notion de « Bien » comme morale supérieure est la justification perpétuelle d'un pouvoir qui se dit démocratique ou assimilé. Le concept est binaire, enfantin, construit basiquement pour être compris du plus grand nombre, c'est à dire des crétins, des analphabètes, des hystériques, des névrosés, pour qui le besoin de compréhension immédiate est inextinguible. Nous appellerons cela la satiété mentale.

  1. La satiété mentale, qu'est-ce que c'est ?

La satiété mentale est provoquée par une technique de direction du pouvoir qui consiste à faire filtrer une histoire à la base commune que compose le peuple, des informations simples, binaires, capables de rentrer dans son prisme pauvre et fatigué.

Exemple : Jean est chef d'entreprise, il doit licencier cinq employés pour des raisons économiques.

La moral de son entreprise n'est pas construit pour accepter la froide vérité vénale de son calcul de licenciement. La vérité engendre la révolte et la révolte est mauvaise pour le profit. Un communiqué sera donc écrit, invoquant soit des faits sur lesquels il n'aurait aucune emprise à son poste d'entrepreneur (la situation économique globale du pays) soit des fautes commises par les futurs licenciés. Au besoin, ces fautes seront inventées pour légitimer dans l'esprit des autres employés la cohérence de la décision du chef. Satiété mentale.

  1. La décomposition du vivier subordonné au pouvoir

Plus le pouvoir a du mal à être en concordance avec la réalité, plus son équipe subordonnée devra lui être inférieure. Un bon fonctionnaire ne pense pas, il exécute. Ainsi, le grade militaire se base sur la discrimination intellectuelle et physique, il en va de même pour tout autre ordre hiérarchique, y compris l'ordre démocratique, plus pervers et menteur par essence. Il faut faire croire au crétin qu'il est important, que son avis est étudié, pris en compte, et qu'il est quelqu'un d'écouté.

Dans les faits, le subordonné est un être médiocre et souvent méprisable. Il porte son ignorance avec arrogance, la distribue à ceux qu'il a sous son emprise ( ce qu'il paye ou commande) . La seule autorité déléguée ne suffit pas pour entretenir l'imposture globale : le médiocre a besoin du pouvoir comme le pouvoir a besoin du médiocre. Le but étant d'arriver à effacer dans son esprit le moindre doute sur sa médiocrité, car on ne dispense pas mieux un mensonge que lorsqu'on y croit soi-même.

Voici quelques portraits illustrant les différents caractères et tempéraments que l'on retrouve dans toute structure de pouvoir basée sur le mensonge.

Le débile léger

Il exerce souvent un poste à semi-responsabilité. Trop dangereux de lui confier un semblant de pouvoir réel, il est néanmoins utile de lui faire croire qu'il en a parce-qu'il impacte sur les demeurés, nombreux, qui se reconnaissent en lui, et peuvent ainsi se rêver une ambition. «Plus tard, je serai délégué à l'emballage des cartons du secteur 4, comme Dédé »

Le faux-lettré

La caution intellectuelle, souvent mélangée à un vague semblant de caution artistique, est la clé de voûte de la domination par la médiocrité. Écrire sans faire de fautes d'orthographe, construire ses phrases en français, avoir l'esprit politique pour s'acheter la respectabilité de son autorité. À ne pas s'y tromper, la caution intellectuelle n'a pas les prétentions que le pouvoir lui prête. Il est en général un personnage assez plat, bien loin de l'univers artistique dont il peut se revendiquer, il fonctionne grâce et par les codes des autres, qu'il entretient jusque dans sa manière de s'habiller, de se parler, de planter sa personne dans la hiérarchie du pouvoir.

L'engagé politique

Astucieusement dénué de toutes fonctions concrètes et administratives, il est l'excuse du pouvoir. Son rôle objectif et de fournir l'élan de contestation nécessaire à la crédibilité du système démocratique. Il sera, dans le schéma de l'entreprise, le délégué syndical ou le militant Mélenchoniste. Passionné de politique, il ferraille toujours dans le sens du poil, milite ardemment pour ses patrons, moralise tout en se plaçant du point du vue du progrès, débat contre les intérêts extérieurs du pouvoir. En général jeune et choisi car jeune, le pouvoir le conditionne à être imbu de lui-même. On le remarque facilement dans son incapacité à faire preuve d'auto-dérision, et plus globalement, dans ses rapports compliqués à l'humour.

La dame-pipi

Assignée en règle générale à des tâches sociales où elle puise le semblant de crédibilité qu'on veut bien lui prêter, la dame-pipi base sa structure morale sur le noir et le blanc, le bien et le mal, les gentils et les méchants. La nuance lui échappe. Nommée à son poste en dehors de son champ de compétence ( sortie du secteur tricot pour être intégrée au secteur geo-politique) elle est la matrice objective du pouvoir. Le message est : celui qui m'obéit, quelque soit son niveau intellectuel, sa médiocrité existentielle ou son caractère ingrat, peut être récompensé par le pouvoir, si il le sert bien et avec fidélité.

La dame-pipi est au groupe, dans une moindre dimension -plus démocratique- ce que le kapo était aux SS. Le prisonnier de droit commun, choisi pour sa médiocrité et sa servitude morale afin de faire respecter l'ordre à moindre coût au milieu de prisonniers portant le même uniforme carcéral que le sien. Ironie de l'histoire, les kapos ont toujours réussi à se tirer de la vindicte des autres prisonniers, à la libération des camps, en se réintégrant rapidement dans la masse qu'il représente, bénéficiant du peu d'aura dont il sont pourvu pour passer inaperçus.

La caution jeuniste

Dans toute structure politique, elle existe sous la forme de la révolte facile à provoquer. En système démocratique, elle est le lycéen ou l'étudiant selon le degrés de manipulation à faire intégrer. Il faut toujours se méfier du jeune révolutionnaire qu'on nous présente à la télévision lor de telle ou telle révolte dans des pays étrangers. Le jeune est tellement crétin qu'on a même pas besoin de le payer pour obtenir son aide, il y va pour gorger son ego jeuniste de politique bon marché, et se positionne selon qui le manipule d'un coté du pouvoir puis de l'autre. Ce n'est pas un hasard si les révolutionnaires de mai 68 sont aujourd'hui tous des notables millionnaires à statut politique ou médiatique à vie.

L'homosexuel

Dans la démocratie libérale, de marché et d'opinion dans laquelle nous vivons, l'homosexuel n'a pas besoin d'avoir un point de vue politique : il est politique de par la revendication de son homosexualité. Ce qui est une aberration en soi (homosexuel n'est pas une opinion, il n y a pas de lutte homosexuelle commune, et l'homosexualité est une particularité sexuelle et non une représentation politique) . Progressiste par essence, puisqu'empiriquement transgressif, il invoque la libération des mœurs pour normaliser sa transgression et finalement l'annuler pour qu'elle ne devienne qu'une simple attitude de consommation. Dans l'entreprise, l'homosexuel est la caution de gauche. Souvent nommé par calcul à un poste à responsabilité, dans la communication par exemple, il est l'excuse morale du pouvoir qui fait la démonstration auprès de la dame-pipi et de la caution-jeuniste de son incroyable ouverture d'esprit.

Note : si l'homosexuel s'ose à un regard critique sur ce qu'il représente, il perd toute son aura et donc tout son intérêt objectif au pouvoir, qui s'en débarrase.

Le pervers introverti

Souvent issu de l'univers familial de la direction ou du pouvoir (il est le gendre, le neveu, mais en tout cas toujours le pistonné) il sert d'oreille et de bouche au pouvoir invisible. Son terrain d'action est l'agressivité, ayant saisit bien vite que la vérité était son ennemi et l'ennemie de sa future carrière. La logique est un concept qui lui échappe, ainsi il lui arrivera souvent de mélanger des concepts contradictoires. Il se réclamera tantôt de la logique libérale, tantôt de la logique communiste, tantôt de la logique sécuritaire, tantôt de la logique libertaire. Facilement repérable de par l'hystérie que dégage son comportement, il est néanmoins le protégé du pouvoir pour lequel il sert de fauteur de trouble, et justifie donc que la mécanique de répression lorsque celui-ci s'essouffle. La métaphore du flic en civil habillé en manifestant est justifiée pour définir le pervers introverti. Il est lâche par essence, et habite bien souvent un corps au physique ingrat.

Le quadra-ado

Nécessaire à la dynamique de l'entreprise, avec son coté faux-jeune, son look « cool » qui jure avec son âge, ses traits burinés et l'époque qui ne se synchronise plus à son langage jeuniste surjoué, il est le m'as-tu-vu de l'équipe. Volontiers blagueur, très limité intellectuellement, il assume les fonctions manuels de base (transport de colis d'un point A à un point B, contre-signature de remise de document) , il est manœuvre mais sa candeur adolescente (souvent marié à une jeune maghrébine pour justifier son appétit progressiste) lui ouvre la porte de la direction où l'on fait semblant de donner du crédit à son opinion limitée et à sa naïveté essentielle au jeu de manipulation du pouvoir.

En général apprécié par la dame-pipi et le quadra-ado, il est méprisé par le pervers introverti et l'engagé politique, qui bien que conscient de son rôle objectif dans le mouvement de manipulation du pouvoir, le méprisent profondément pour ce qu'il représente en terme d'intellect.

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

Vous êtes mal dans votre peau ?

"Je hais un esprit hargneux et triste qui glisse par dessus les plaisirs de sa vie et s'empoigne aux malheurs, comme les ventousesqui ne hument que le mauvais sang." Montaigne

"Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître,s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir." JJ Rousseau

"La corruption de chaque gouvernement commence presque toujours par celle des principes.

Le principe de la démocratie se corrompt, non seulement lorsqu'on perd l'esprit d'égalité, mais encore quand on prend l'esprit d'égalité extrême, et que chacun veut être égal à ceux qu'il choisit pour lui commander.

Dans le premier cas, la démocratie devient aristocratie, dans le second, elle devient tyrannie." Montesquieu

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Membre, Posté(e)
Paladin Membre 188 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bonjour,

Je suis content que tous ces gens morts que vous citez s'intéressent à mon topic, mais et vous?

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Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

Je suis bien vivant. Pour quelques temps encore. "On peut nous priver de vie mais pas de mort." Montaigne

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Membre, 39ans Posté(e)
Scorpion du web Membre 113 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)

Je dois être idiot, je ne comprends pas ce sujet.

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Membre, Posté(e)
Paladin Membre 188 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

C'est un extrait du livre de Gerd Van Frieden "La mécanique de l'ordre" the mechanical function of the order"

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Membre, 39ans Posté(e)
Scorpion du web Membre 113 messages
Baby Forumeur‚ 39ans‚
Posté(e)

Ouais d'accord, en fait j'aurais peut-être dû formuler ma phrase autrement.

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Invité Leopardi
Invités, Posté(e)
Invité Leopardi
Invité Leopardi Invités 0 message
Posté(e)

j'ai lu et relu les profils des subordonnés, je m'en lasse pas ! HAHA "comment il sait" ???

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  • 2 mois après...
Membre, 79ans Posté(e)
Talon Membre 1 722 messages
Baby Forumeur‚ 79ans‚
Posté(e)

"Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître,s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir." Le Contrat Social de JJ Rousseau

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