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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 17 472 messages
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Bonjour :hi:

Sans risque, on peut penser que nos ancêtres de la Préhistoire n'avaient pas encore l'usage des sous-vêtements. Peu confortable, la peau de bête !Attendons donc la naissance du tissu au Néolithique et la généralisation des pagnes, puis laissons passer les siècles pour voir apparaître les premières formes de soutien-gorge, chez les Grecques du Ier millénaire av. J.-C.

Simple bande, l'apodesme, qui deviendra fascia chez les Romains, était noué sous ou sur les seins pour permettre aux jeunes filles d'effectuer notamment des activités sportives.

strophium1-300x245.jpg

Les plus malchanceuses avaient recours à un mamillare de cuir pour réduire quelque peu une poitrine trop formée au goût de l'époque.

johnston146.jpg

Pour les femmes des peuples barbares, la liberté est de mise, et le restera jusqu'à la fin du Moyen Âge. Côté soutien, notons l'arrivée de ce qui ressemble à un premier corset pour mettre en valeur la poitrine des déesses crétoises. Efficace !

deesse-serpents.jpg

Le Moyen-Âge et après :

Le Moyen Âge ne craignait pas la nudité ni le mélange des sexes : jusqu'à la Renaissance et même au-delà, aucun baigneur n'aurait eu l'idée de se rafraîchir dans une rivière ou aux bains publics en gardant un vêtement sur soi ou en s'isolant de l'autre sexe !

Pourtant, c'est à cette époque que commence à s'imposer l'usage de la chemise portée sous les vêtements, voire dans le bain.

Généralement en lin et confectionnée à la maison, «la chaisne» avait pour rôle de servir de «zone tampon» entre les habits de tous les jours et la peau qu'elle protégeait du désagrément des frottements avec des tissus souvent rugueux.

16-84-thickbox.jpgchaisne en lin

Solide, elle présentait aussi l'avantage d'être aisée à nettoyer : à elle de recevoir toute la crasse ! L'eau était en effet encore vue d'un œil soupçonneux et on préférait changer de chemise plutôt que risquer sa santé à se laver...

Finalement, la chemise parvint à dépasser ce rôle ingrat en acquérant au fil des siècles broderies et manchettes, et en se faisant de plus en plus visible, voire même en s'incrustant la nuit et se couvrant de dentelles à partir du XVIe s.

À la fin du Moyen Âge, vers le XIVe s., la mode commence à différencier les deux sexes, de plus en plus désireux de mettre leurs atouts en valeur.

Côté femme, c'est la réapparition du principe du corset sous la forme d'une «cotte».

Cette tunique à lacets serre la taille sans pour autant mettre les seins en valeur : parce qu'ils doivent être petits, ils sont souvent enserrés dans des bandelettes.

Pour finaliser l'ensemble, rien de tel que le vertugadin ou garde-infant inventé par les Espagnols.

vertugadin.jpg

Jeanne de Portugal aurait été la première à porter cette robe renforcée par une armature à cerceaux en bois. C'était afin de dissimuler une grossesse.

Pour les messieurs, le raccourcissement audacieux du pourpoint qui ne couvre plus le haut des chausses (sorte de bas) oblige à trouver une solution d'urgence : ce sera la «braguette» (le mot aurait été inventé par Rabelais).

C'est à l'origine pièce de tissu triangulaire ajoutée aux chausses.

Mais, rapidement, elle prend une forme proéminente plus suggestive grâce à un peu de rembourrage, notamment sous l'influence de la soldatesque, parée d'armures qui mettent en valeur toute la silhouette !

Championne de la Contre-Réforme catholique, c'est l'Espagne de Charles Quint qui impose aux femmes une tenue à la rigidité sévère grâce à un curieux outil, le busc, sorte de lame épaisse amovible glissée dans le revêtement avant du corset. Fini les formes souples de la Renaissance ! Il faut désormais montrer par sa prestance les qualités de son âme.

217-ls_3936_r_corset-moy.jpg

Et la tendance n'est pas près de disparaître grâce à la diffusion des baleines, plus malléables, dont l'usage se répand jusqu'aux classes inférieures de la société. Leur nom vient de ce qu'elles sont confectionnées à partir des fanons de cétacés.

Sous Louis XIV, le corset se fait outil de séduction avec la gourgandine qui se lace sur le devant, véritable invitation à la découverte avec ses petits nœuds baptisés «boute-en-train» ou «tatez-y»...

En 1675, l'autorisation enfin accordée aux couturières de réaliser les corsets, jusqu'alors chasse-gardée des tailleurs, donne un peu d'air aux coquettes qui peuvent s'en remettre à des mains féminines plus compréhensives.

Mais les épidémies de malaises ne cessent pas pour autant : comment supporter, en pleine digestion, un plexus comprimé ? Vite, apportez les sels !

corsetwaisttraining-drawing1.jpg

corset_damage.jpg

Effets du corset sur le corps

(source article : Hérodote.net)

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Invité _xyz_ Invités 0 message
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Et au vingt et unième l'interrogation plane quant à la fonctionnalité réelle de cette pièce décorative. Vous portiez déjà des soutifs avant Jésus Christ. C'est impressionnant. :coeur:

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