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L'art ou la problématique de la création


yacinelevrailefou

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Membre, Posté(e)
yacinelevrailefou Membre 519 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Toute création est un renouveau en soi, même à l'identique, la chose est autre, elle est nouvelle. Or, en art, le problème n'est il pas, finalement, de créer ?

A l'heure où il me semble que l'on ait tout expérimenté en terme de nouveauté, que reste il à créer ?

Et est-ce que l'acte de créer a t il besoin de modèle ?

Toute création selon un modèle peut il être redéfini comme nouveauté, qu'elle soit considérée révolutionnaire ou non, ou bien plutôt une amélioration, une modification ?

Comme toutes choses inventées ou créés à son origine dans l’interprétation du monde, ces choses se rapportent toutes en fait à un age primaire de l'histoire de l'homme, là où l'outil avait un but, là où les moyens déployés avait pour essence ce à quoi ils étaient crées... Que ce soit dans l'expression, la recherche du beau ou tout simplement la subsistance...

C'est par l'étonnement, l'émerveillement, que vinrent les questions, le questionnement, la problématique majeure de l'humanité : répondre à soi-même par autrui.

Il faut donc répondre à nos questionnements qui ne concernent en fait que nous même ; et nous ne pouvons y répondre que par l'autre, cet autre dont nous avons besoin afin de nous permettre de répondre à nos propre questions qui ne sont pas les siennes, nous en tant que nous ne possédons pas les réponse en nous même de par nous même. Cet autre, disais-je, cet autre, qu'il soit vegetal, animal, minéral ou humain, cet autre qui est en lui-même l'outil en vue de notre developpement, celui de nos questionnements, de nos réponses, de nos étonnements, de notre émerveillement... Ce magnifique "autre" qui nous fait nous même être ce que nous ne cessons d'être : nous et non cet autre.

L'art n'est il pas de provoquer en l'autre notre propre créativité ? Ne suffirait il pas de prétendre à cet autre que ceci ou cela défini notre recherche du beau, que ceci ou cela est de l'art pour que se créer quelque chose de nouveau : une création artistique que seul l'autre aura fait naître ?

La création artistique est la part de l'autre dans la connaissance que l'on a de nous même.

De sagesse en sagesse, ma morale serait que tous les individus assez stupide pour dépressier de l'autre, n'ont aucun questionnement et s'assure à plus ou moins long terme une déchéance de leur "nous". Ils ne pourront plus rien créer,plus rien de constructif, seulement œuvrer à leur destruction voire œuvrer à la destruction.

Voilà en quoi (par la problématique de la création) l'art prouve la richesse de l'autre.

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Invité _xyz_
Invités, Posté(e)
Invité _xyz_
Invité _xyz_ Invités 0 message
Posté(e)

L'art comme reflet.

Comme dit le code de la propriété intellectuelle, nous ne sommes propriétaires de nos idées. Quid de cette notion de "touche personnelle".

Sur l'art, les grands écrivains eux-mêmes n'ont aucune certitude.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

J'essaie de répondre à mesure :

Toute création est un renouveau en soi, même à l'identique, la chose est autre, elle est nouvelle. Or, en art, le problème n'est il pas, finalement, de créer ?

Un renouveau identique ? Vous faîte la distinction entre l'idée nouvelle et la chose créée nouvelle? La création peut être considérée comme un effet secondaire de l'art, si l'art est avant tout une expression...

A l'heure où il me semble que l'on ait tout expérimenté en terme de nouveauté, que reste il à créer ?

si créer (en art) c'est s'exprimer à chaque individu peut correspondre une création... originale puisque chaque individu est unique. Il reste donc tout à créer !

Et est-ce que l'acte de créer a t il besoin de modèle ?

Oui et non.

Toute création selon un modèle peut il être redéfini comme nouveauté, qu'elle soit considérée révolutionnaire ou non, ou bien plutôt une amélioration, une modification ?

Les trois !

Comme toutes choses inventées ou créés à son origine dans l’interprétation du monde, ces choses se rapportent toutes en fait à un age primaire de l'histoire de l'homme, là où l'outil avait un but, là où les moyens déployés avait pour essence ce à quoi ils étaient crées... Que ce soit dans l'expression, la recherche du beau ou tout simplement la subsistance...

Interprétation du monde : ça ce serait une belle définition pour la création ou la vision que chacun peut en avoir.

C'est par l'étonnement, l'émerveillement, que vinrent les questions, le questionnement, la problématique majeure de l'humanité : répondre à soi-même par autrui.

Répondre à soi même par autrui : ça me paraît bien ça ! Il faudrait développer, étayer...

Il faut donc répondre à nos questionnements qui ne concernent en fait que nous même ; et nous ne pouvons y répondre que par l'autre, cet autre dont nous avons besoin afin de nous permettre de répondre à nos propre questions qui ne sont pas les siennes, nous en tant que nous ne possédons pas les réponse en nous même de par nous même. Cet autre, disais-je, cet autre, qu'il soit vegetal, animal, minéral ou humain, cet autre qui est en lui-même l'outil en vue de notre developpement, celui de nos questionnements, de nos réponses, de nos étonnements, de notre émerveillement... Ce magnifique "autre" qui nous fait nous même être ce que nous ne cessons d'être : nous et non cet autre.

Je pense qu'il faudrait restreindre la notions "d'autre"aux autres consciences seulement, les pierres, les herbes et les bêtes, je dirais plutôt que c'est le monde.

"Ce magnifique "autre" qui nous fait nous même être ce que nous ne cessons d'être : nous et non cet autre" :

ça, si on n'explique pas plus, ça risque de faire creux..

L'art n'est il pas de provoquer en l'autre notre propre créativité ? Ne suffirait il pas de prétendre à cet autre que ceci ou cela défini notre recherche du beau, que ceci ou cela est de l'art pour que se créer quelque chose de nouveau : une création artistique que seul l'autre aura fait naître ?

Le désir de créer (en art) naîtrait de vouloir rendre l'autre témoin de notre créativité ? En quelque sorte l'envie de se faire admirer ? Pourquoi pas !

En partie sûrement ! Il peut aussi y avoir le besoin, la nécessité de se "débarrasser" de ce qui nous gène en l'expulsant dans une oeuvre... là c'est plus entre soi et soi.

La création artistique est la part de l'autre dans la connaissance que l'on a de nous même.

Si l'on accepte qu'on n'est que par l'autre et entièrement que par l'autre. C'est la psychanalyse qui dit ça ! Si on pense ça, la personnalité s'effondre totalement, Le moi, je veux dire, ne resterait que le sujet désirant mais désirant rien en fin de compte.

De sagesse en sagesse, ma morale serait que tous les individus assez stupide pour dépressier de l'autre, n'ont aucun questionnement et s'assure à plus ou moins long terme une déchéance de leur "nous". Ils ne pourront plus rien créer,plus rien de constructif, seulement œuvrer à leur destruction voire œuvrer à la destruction.

Je ne comprenais pas ! Ah ! Oui ! C'est sûr que si on n'est que par l'autre, que de l'autre, que l'on ne crée que par l'autre, à mépriser l'autre on se méprise soi-même et sa propre création ! Bien joué !

Voilà en quoi (par la problématique de la création) l'art prouve la richesse de l'autre.

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Membre, Posté(e)
yacinelevrailefou Membre 519 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pour répondre à Blaquière sur le sens de la phrase ""Ce magnifique "autre" qui nous fait nous même être ce que nous ne cessons d'être : nous et non cet autre"

Cette phrase suppose la nécessité de l'autre. En effet, c'est par l'autre que je suis ou plus surement que je me connais (moi ainsi que le monde), or nous ne cessons d'être ce que nous sommes. En gros, je ne suis rien sans l'autre, et comme je ne cesse d'être, l'autre est aussi...( Quant à savoir si c'est parce que je suis que l'autre est ou inversement... Je ne peux le dire, mais ce que j'englobe aussi dans la notion de l'autre ce peut être le ciel et ses nuages voguant au fil du regard du solitaire....)

Mais il demeure une barrière entre nous et l'autre. Ce qui ne peut nous confondre en cet autre est ce questionnement particulier à "nous" que l'autre n'a pas (sinon il n'est plus autre mais fait parti du "nous").

(A noter que de plus c'est pour cela, que la certitude de l'autre nous apporte les réponses que l'on a pas)

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 152 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

(A noter que de plus c'est pour cela, que la certitude de l'autre nous apporte les réponses que l'on a pas)

Cela se vérifie dans certaines expériences de groupes (il faudrait que je retrouve les références) : un problème complexe est toujours résolu en premier par un groupe de 10 personnes qui travaillent ensemble, plutôt que par un groupe de 10 experts dans lequel chaque expert travaille indépendamment, chacun dans son coin.

C'est donc bien la certitude de l'autre, dans une communauté de travail donnée, qui nous apporte les réponses que nous n'avons pas. Cela est particulièrement vrai dans le domaine scientifique. D'où les progrès fulgurants de la science.

Je pense que cela peut s'appliquer en art, vu que l'artiste de génie doit beaucoup à ses pairs. Il n'y a pas de création ex nihilo. De plus, la médiation du public va lui permettre de se transcender parfois, de se surpasser lors d'une prestation musicale, par exemple, ce qui ne serait pas le cas s'il jouait ou chantait tout seul.

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Invité nietzsche.junior
Invités, Posté(e)
Invité nietzsche.junior
Invité nietzsche.junior Invités 0 message
Posté(e)

vous donnez un très bel exemple de raisonnement propre a une traditions spécifique et qui ne peut avoir aucun sens si on prend l avion et qu on va faire un tour ailleurs ... mais qui par contre ne va pas se gêner pour se prétendre pensée universelle .. il y a des cultures ou la notion d Art de publique n a strictement aucun sens .. et le rapport a l autre , a la part de mystère en l autre n est qu une médiation avec l univers ; pour résumer j ai rien compris au débat qui , pour moi n a ni queue ni tête , voila je me devais de vous le dire ..

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Je crois qu'on va trop loin, trop vite.

Ce qui risque de donner raison à Nietzschejunior.

Je reste cartésien : "diviser chacune des difficultés qui se présenterait à mon esprit qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour les mieux comprendre".

Pour la notion d'autre je pense que si on la généralise à tout ce qui n'est pas moi, (les choses, les animaux, etc, on frise la religion, l'animisme. Sans mégoter, ce serait de l'égotisme !

A mon avis la notion d'autre doit garder le statut spécifique d'autre conscience.

Et je continue à dire que :

"Ce magnifique "autre" qui nous fait nous même être ce que nous ne cessons d'être : nous et non cet autre"

ou encore :

"Cette phrase suppose la nécessité de l'autre. En effet, c'est par l'autre que je suis ou plus surement que je me connais (moi ainsi que le monde), or nous ne cessons d'être ce que nous sommes. En gros, je ne suis rien sans l'autre, et comme je ne cesse d'être, l'autre est aussi.."

doit être explicité avant d'aller plus loin. Ce n'est pas forcément évident.

C'est lacanien et les explications de Lacan sont en général très fumeuses.

Le sujet devenant :

La création artistique est(-elle) la part de l'autre dans la connaissance que l'on a de nous même.

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Membre, Posté(e)
yacinelevrailefou Membre 519 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Oui, ok Blaquière, je te suis sur ce coup là...

"La création artistique est(-elle) la part de l'autre dans la connaissance que l'on a de nous même. "

Mais alors comment créer ? Car le problème de l'artiste est de faire des œuvres d'art, de créer.

Créer serait d'exprimer une connaissance, la connaissance de soi que l'on aurait jamais eu sans l'autre. C'est même uniquement la part de l'autre en nous même que l'on exprime artistiquement.

Le moi de l'artiste serait le talent pur de savoir exprimer par soi l'autre (qui est en lui). -je sais pas si tu me suis, mais je continue dans cette logique.....-

Et il n'est pas besoin de connaitre l'autre pour l'exprimer, il suffit de se connaitre .... ou non ! ...il suffirait plutôt de créer pour savoir où est la part de l'autre dans ce que nous sommes !

Ainsi la création artistique est un acte de connaissance de soi .

Mais pas uniquement, c'est aussi le reflet de ce qu'est l'autre en nous -même (en tant qu'artistes par ex), de ce qu'il est , en fin de compte, par nous... et comme l'autre est un autre moi, la réalité de ce moi de l'autre est aussi interdépendant de ce que "je" suis pour lui, le faisant exister à mon tour... Ainsi l'art est aussi création de l'autre que je retrouve à nouveau en moi, et en ce mécanisme, l'artiste ne peut cesser de créer.

C'est somme toute une vision assez existentialiste, non ?

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Invité VilTheory
Invités, Posté(e)
Invité VilTheory
Invité VilTheory Invités 0 message
Posté(e)

L'art et la création :

Mais du coup, tu veux parler de l'art ou de la création ?

On pourrait douter de la valeur de l'art dans le domaine de la création, parce que tout ce que l'on crée n'est pas forcément de l'art. ça dépend quelle intention tu donnes à tes concepts mais chacun finalement est à même d'y répondre à cette question. Cette problématique joue sur une polysémie du sens. Le moyen de répondre à cette question que tu te poses ce serait de réduire le champ de notre dialogue.

Que penses-tu de la valeur d'un Velázquez par rapport à Cervantès ?

La chose que tu nommes art, c'est ce qu'on nous sert sous cette étiquette ou c'est une autre sorte de catégorisation moins restrictive que tu poursuis ? Tu voudrais savoir quand on peu appeler quelque chose de nouveau de l'art. Il suffit d'en juger par l'approche analytique que tu fais de ce qui est nouveau. Un photographe peut créer en trouvant du nouveau, des angles intéressants dans un décor assez banal de nos vies quotidiennes déjà pris en photos des millions de fois par des milliers de gens. On ne sait pas encore aujourd'hui si on peut nommer ça de l'art. Si tout ce qui brille a l'appellation d'artisanat d'excellence, une toile conquiert plus difficilement le titre d'oeuvre d'art. L'art est un concept très malléable, un fourre-tout bien pratique pour ce qui concerne les arts-plastiques aujourd'hui, il a perdu toute sa valeur.

La création d'un objet peut-être intéressante, mais va-t-on nommer ça de l'art ? Donc on considère aussi le design (un modèle assez consensuel) et le sens qu'on veut bien donner à la création, et c'est là que ça devient très compliqué, j'y vois comme une petite confusion. Parce que l'ensemble de nos valeurs, des spectres de nos représentations esthétiques inconscientes décidera à ma place de ce qui est de l'art ou de ce qui ne l'est pas, en fonction de mes références et de ce que j'estime être nouveau.

Un modèle de l'art-création correspondrait-il a une innovation ? Parce que si la création est sans cesse renouvelée, l'idée qu'on se fait de l'art est assez statique.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

Juste pour rire :

"Que penses-tu de la valeur d'un Velázquez par rapport à Cervantès ? "

Ben, question peinture, Velazquez, il était pas manchot !...

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Invité nietzsche.junior
Invités, Posté(e)
Invité nietzsche.junior
Invité nietzsche.junior Invités 0 message
Posté(e)

Mais alors comment créer ? Car le problème de l'artiste est de faire des œuvres d'art, de créer.

ou de dévoiler ...

la part de mystère en l autre pour ton exemple .. alors il sera plutôt un guide .. ou un éclaireur ... parler de création pour l œuvre d art et pkoi pas parler d une médiation qui sonne comme une résonance entre l artiste et le "monde" .. le mot publique me déplaisait mais on peut parler d exposé ..

une oeuvre s expose toujours , peut être pas aux yeux de tous parfois juste aux yeux de l auteur , en tout ca elle s expose .. on va dire pour reprendre une préface .. elle occupe de l espace .une médiation entre les morts et les vivant , entre l eternité et l éphémère entre le ciel et la terre avec toujours l Homme au centre , enfin ...presque toujours ...

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 152 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

Que penses-tu de la valeur d'un Velázquez par rapport à Cervantès ?

Ou encore que penser de la valeur d'un Dali par rapport à Unamuno ?

Dali trouve l'idée de la montre molle pour évoquer le temps dans son écoulement tout comme Unamuno avait le sentiment - tragique- d'un temps qui se liquéfie. Une sorte de retrouvaille intuitive de certains grands thèmes existentiels s'opère dans la mémoire de l'artiste (ou du philosophe, même si le mode d'expression diffère).

L'artiste a un flair hors du commun pour sentir le monde et l'enrichir. Il donne l'impression de parvenir à formaliser, avec le matériau qui est le sien, des idées que le commun des mortels, faute de savoir les exprimer, possède en mémoire seulement à l'état virtuel, ces idées ayant été plus ou moins laminées sous l'effet dévastateur de la banalité d'une vie conventionnelle aux activités dépersonnalisantes.

Ces thèmes existentiels ne sont pas forcément nouveaux, à proprement parler, mais la magie opère chaque fois que l'oeuvre fait son apparition et attire mon attention. Comme cette personne si belle ou sublime croisée un beau jour au coin d'une rue. En tant que contemplateur, et suivant des références esthétiques que j'aurai faites miennes en me cultivant, je suis subjugué par une nouvelle apparence qui, par un artifice esthétique soigné, me donne l'impression du jamais vu, du jamais entendu, etc., au point de conclure à une création de génie (le bien nommé). L'artifice de l'artiste ayant consisté à effacer toute trace de son labeur et à ne livrer son oeuvre qu'une fois achevée.

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Invité _xyz_
Invités, Posté(e)
Invité _xyz_
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Posté(e)

Juste pour rire :

"Que penses-tu de la valeur d'un Velázquez par rapport à Cervantès ? "

Ben, question peinture, Velazquez, il était pas manchot !...

Moi je ris pas : en Chine, la calligraphie constitue un art. Le contenant (l'esprit du créateur) aurait donc primauté sur le contenu ; ou bien alors là bas les lettres (à la forme inspirée des éléments de la Nature, originellement) émanent d'un esprit supérieur, qui serait maître-artiste.

Enfin, de ma part c'est juste un ajout à tout ce que vous avez écrit.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 152 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

l'acte de créer a t il besoin de modèle ?

Très fréquemment, les artistes avouent avoir eu un modèle. Dès quatorze ans, Victor Hugo n'avait pas peur d'écrire dans son cahier d'écolier : "je veux être Chateaubriand ou rien". Puis plus tard, il adopta cette devise "Ego Hugo".

L'artiste en herbe commence par s'imprégner de l'oeuvre géniale d'un maître (= la richesse d'un autre) en cherchant à l'égaler ou à le dépasser. Cela passe par l'acquisition et la maîtrise des règles de l'art (par où l'artiste peut se montrer talentueux, sans être créatif) et par la touche personnelle, la capacité à innover en modifiant ou révolutionnant éventuellement ces règles de l'art, mais surtout à créer des formes de façon géniale.

L'on pourrait aborder la question "comment créer une oeuvre d'art ?" en se demandant "Comment créer, dans le domaine artistique, une oeuvre de génie ?"

Il conviendrait alors de recenser les hommes de génie les plus représentatifs de chaque grande catégorie artistique, en essayant de voir en quoi ils ont marqué leur époque par leur créativité. Travail titanesque s'il en est.

Cela n'est qu'une piste de réflexion parce que l'on peut se demander à juste titre si l'artiste, sans être un génie, n'en est pas moins capable d'être créatif.

Victor Hugo s'est penché sur la question de savoir ce qu'est un génie dans son William Shakespeare :

http://fr.wikipedia....akespeare_(Hugo)

[extrait Wikipedia :] La première définition du génie ne peut s’appliquer qu’à des individus. «Il y a des hommes océans», dit Hugo, c'est-à-dire des hommes qui regardent l’humanité d’un autre côté. Le génie est alors un être complètement anormal, supérieur aux autres parce qu’il a été jusqu’au bout d’une des virtualités de l’humain et de l’univers. Le génie, c’est le personnage qui, loin de se contenter des facilités de la vie normale, se pose des questions, creuse son abîme, se demande pourquoi il vit et quel est le sens profond des choses de ce monde, qui traverse la folie, et qui, au terme de sa méditation, en arrive à une vision presque extra-humaine de l’univers. Le malheur peut souvent provoquer toutes ces interrogations et Hugo pense que Job, Hamlet, Beethoven, Jean Valjean, Monte Cristo ou Gwynplaine sont des génies parce que la souffrance personnelle, l’oppression, le handicap ou la folie les ont conduit à explorer certaines virtualités de l’humain et à avoir de l’univers une vision nécessairement différente et à un certain point de vue supérieure à celle de la plupart des gens normaux qui n’ont jamais connu et ne connaîtront jamais des épreuves semblables.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

J'ai suivi le lien sur Victor Hugo :

"À l'origine, Victor Hugo devait écrire une biographie de William Shakespeare comme préface à la nouvelle traduction des œuvres du dramaturge anglais par son fils François-Victor Hugo.

On peut supposer qu'emporté par son style, Hugo n'a pu se contenter de cet objectif premier : la biographie s'est transformée en un manifeste pour le romantisme de plusieurs centaines de pages."

Je sais pas vous mais moi ça m'a fait éclater de rire (tant pis si y'en a qui n'aiment pas rire !) : j'en conclue que si ton père, c'est Victor Hugo, ben faut surtout rien lui demander !

Vous parliez des génies... C'est un concept un peu gênant pour les artistes. être vraiment créateur, c'est déjà un problème : le suis-je ou ne le suis-je pas ? Alors être un génie, tu parles ! Il y a une imposture du génie. Non, de certains génies. Dali. Picasso. L'avantage de Dali (que je n'aime pas beaucoup -dans ce qu'il a fait-, c'était (a contrario) justement de se présenter un peu comme un imposteur : une certaine honnêteté, donc chez Dali ! En dépit de son choix politique (franquiste) ses valeurs humaines devaient pas être si mauvaises. Picasso, lui, avait choisi politiquement le bon côté (républicain), mais humainement, je crois que lui, c'était pas ça ! (à voir comment il a pu se comporter avec ses femmes ou son fils).

Et j'aime bien ce qu'a fait Picasso en art. Mais il a certainement joué de l'imposture en jouant au génie : "Je cherche pas, je trouve", qu'il disait. Force nous est de constater, que souvent il lui est arrivé de chercher... sans trouver , ou d'arriver à un résultat assez "sale"!

Mais le génie, c'est aussi souvent le public... et le marché qui le fabrique. C'est un besoin de superlatif. On veut du mythe. Des phares. Des "flambeaux" disait Victor Hugo.

Je m'en tiens à ce que disait Alain puisqu'il était philosophe (!) : "il ne faut méditer que les brosses à la main." Et pour le coup ça s'applique parfaitement à l'art ! L'art, qui n'est pas (à mon avis) une connaissance. Ce serait plutôt le contraire. Hésitation, doute, questionnement, essais, expérimentation, BRICOLAGE ! ... Et des fois après plusieurs années, on est surpris : "Mince là, ce que j'avais fait... mais c'était génial !"

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 152 messages
Forumeur expérimenté‚
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Je m'en tiens à ce que disait Alain puisqu'il était philosophe (!) : "il ne faut méditer que les brosses à la main." Et pour le coup ça s'applique parfaitement à l'art ! L'art, qui n'est pas (à mon avis) une connaissance. Ce serait plutôt le contraire. Hésitation, doute, questionnement, essais, expérimentation, BRICOLAGE ! ... Et des fois après plusieurs années, on est surpris : "Mince là, ce que j'avais fait... mais c'était génial !"

Et c'est génial pourquoi ? La méditation est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire une oeuvre d'art. L'expérimentation, essais, ajustement, etc., sont également indispensables, mais pas suffisants... Il faut que les formes produites, ou en cours de gestation, provoquent un certain sentiment appelé l'émotion esthétique.

Comment créer de l'émotion esthétique ? Pourquoi certaines formes artistiques provoquent en moi une puissante émotion esthétique ? Pourquoi certaines formes musicales me boulversent, m'arrachent, me décoiffent, et pas d'autres ?

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

C'est une question de culture, de préparation, de "formatage".

Mon voisin violoncelliste me dit "quand je n'ai pas le moral, j'écoute ou je joue du Bach un moment, et puis, ça va !".

On est tombé parfaitement d'accord là dessus : ça me fait le même effet.

Mais je suis sûr que si vous faites écouté le même morceau à un quidam de la forêt amazonienne, (je veux dire à quelqu'un qui n'a pas du tout la même culture musicale) ça lui fera aucun effet et qu'il gardera le bourdon...

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Invité _xyz_
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Invité _xyz_
Invité _xyz_ Invités 0 message
Posté(e)

J'eus préféré que vous dîtes qu'il s'agissait de simple reconnaissance par rapport à un travail effectué. Poète, vous comptez vos pieds. Romanciers, vous utilisez du papier, certes, mais tout lecteur sait parfaitement qu'en lisant il ne fait qu'assouvir son propre fantasme d'écrire, aussi je vous rejoins de façon partielle.

Il y a une connivence entre l'esprit et le matériel qui fait que si, à la base, "âme" signifiait petit homme (héros des contes), la chose a évolué.

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Membre, Posté(e)
tison2feu Membre 3 152 messages
Forumeur expérimenté‚
Posté(e)

C'est une question de culture, de préparation, de "formatage".

Mon voisin violoncelliste me dit "quand je n'ai pas le moral, j'écoute ou je joue du Bach un moment, et puis, ça va !".

On est tombé parfaitement d'accord là dessus : ça me fait le même effet.

Mais je suis sûr que si vous faites écouté le même morceau à un quidam de la forêt amazonienne, (je veux dire à quelqu'un qui n'a pas du tout la même culture musicale) ça lui fera aucun effet et qu'il gardera le bourdon...

Oui, la création passe par un bain d'apprentissage et d'initiation, comme si l'oeuvre d'art était déterminée culturellement : chaque société fixe ses règles de l'art, mais qui évoluent avec le temps.

Mais l'artiste ne travaille-t-il pas à dépasser ces déterminismes culturels, ne serait-ce qu'en accordant davantage d'importance à son instinct, sa spontanéité. Certains artistes ne se démarquent-ils pas par leur capacité à prévoir les choses, tels de grands visionnaires ?

Maintenant, resterait à savoir si, dans chaque catégorie artistique (poésie, littérature, sculpture, ciné, etc.), ces règles liées culturellement sont si opposées que tu le prétends, sans se demander s'il n'y a pas des points communs. C'est là où je m'interroge.

Par exemple, dans le cas de la musique, il se trouve que l'artiste confirmé a une sensibilité exacerbée, ce qui lui permet malgré tout d'être sensible à d'autres grands styles que celui qu'il cultive ; c'est même une façon d'enrichir son propre style musical que de s'inspirer d'autres grands styles. L'artiste véritable est ouvert constamment au monde extérieur, il s'adapte très vite à de nombreux cadres métriques, à de nouvelles formes musicales, de nouvelles mélodies, etc., parce qu'il a appris à écouter la musique, non à l'entendre seulement. Et il y a fort à parier que notre indien amazonien, s'il est lui-même artiste très doué dans son art - même limité à un seul univers musical -, sera parfaitement à même de ressentir une profonde émotion esthétique en écoutant Bach. Et vice-versa. Ma tête à couper :) (non, à réduire !). Un vrai musicien ne me semble capable de ne rejeter aucune autre grande musique du monde.

J'eus préféré que vous dîtes qu'il s'agissait de simple reconnaissance par rapport à un travail effectué. Poète, vous comptez vos pieds. Romanciers, vous utilisez du papier, certes, mais tout lecteur sait parfaitement qu'en lisant il ne fait qu'assouvir son propre fantasme d'écrire, aussi je vous rejoins de façon partielle.

Il y a une connivence entre l'esprit et le matériel qui fait que si, à la base, "âme" signifiait petit homme (héros des contes), la chose a évolué.

Oui, savoir-faire, mais aussi faire savoir. Mais par delà la volonté d'assouvir un fantasme d'écrire, l'artiste n'a-t-il pas surtout la volonté d'assouvir tous ses fantasmes, ses pulsions de vie et de mort, ses lubies, ses joies et angoisses, qui sont celles de l'humanité entière.

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Membre, 77ans Posté(e)
Blaquière Membre 19 162 messages
Maitre des forums‚ 77ans‚
Posté(e)

"Un vrai musicien me semble capable de ne rejeter aucune autre grande musique du monde."

Absolument : il faut y croire !

"Oui, savoir-faire, mais aussi faire savoir." Ah ça oui ! Je crois même que c'est ce qui compte le plus !!!

Quand je lis un truc qui me plaît, ça me donne envie d'écrire...

Une peinture, une musique , pareil. ça n'assouvit pas mon fantasme d'écrire : au contraire, ça l'attise ...

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