Un nouveau krach en octobre 2013?

Ce sont surtout les perroquets des thinks-thanks conservateurs tels la Heritage Foundation, think-thanks largement financés par les milliardaires ( dont les frères Koch ) et les plus grandes entreprises .

Pas étonnant qu'ils soient opposés à des impôts plus élevés pour les plus fortunés et opposés à Obamacare qui serait financé par ce biais...

Le G20Finances a publié hier un communiqué appelant les USA à résoudre rapidement leurs problèmes budgétaires. Ce coup de semonce à la première puissance mondiale, venant d'une institution connue pour sa prudence, témoigne de la gravité de la crise.

L'attitude des républicains est d'autant plus incompréhensible que c'est l'un des leurs, le très désastreux George W. Bush, qui est largement responsable de la situation actuelle, pour avoir entraîné l'Amérique dans la ruineuse aventure irakienne, et pour ne pas avoir su prévenir la crise de 2008. Ce qu'il faudrait aujourd'hui au pays pour résoudre ses problèmes, c'est un despote éclairé, un homme qui puisse prendre les mesures d'urgence qui s'imposent . Malheureusement la constitution américaine est faite précisément pour éviter l'apparition d'un tel personnage... Cela dit on peut se demander si Barack Obama utilise vraiment tous les outils à sa disposition pour résoudre la crise. Aujourd'hui on peut commencer à se poser sérieusement la question : quelles seraient les conséquences d'un défaut de paiement des USA, une première dans l'histoire?

Certains économistes considèrent que la fin de la convertibilité en or du dollar en 1971 était en fait un défaut de paiement des Etats-Unis .

Wall Street a clôturé hier en hausse. A priori les boursiers ne parviennent pas à imaginer que la présidence et les républicains ne réussissent pas à se mettre d'accord avant l'échéance fatale du 17 octobre. Cela rappelle le syndrome "too big to fall" en septembre 2008, avant l'effondrement de la banque Lehman Brothers, que tout le monde croyait "trop grosse pour tomber". Tout cela nous promet une belle dégringolade, si jamais un accord n'est pas trouvé d'ici le 17!

Le Trésor américain a annoncé qu'en absence d'un accord sur la dette, il manquera de liquidités dès jeudi pour faire face aux échéances du pays. Quant au président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, il a déclaré que l'on était à cinq jours d'un "instant très dangereux." On verra demain si les marchés conservent toujours leur bel optimisme... A noter un article de "Marianne" qui, sans exonérer les républicains de leur responsabilité dans la crise, souligne le peu de talent de négociateur d'Obama, et le complexe de supériorité qui l'habite.

Un accord, concernant à la fois le budget et la dette, semble proche entre démocrates et républicains. Sauf que les représentants du tea party ont déjà annoncé qu'ils voteraient contre...

Bon ben c'est raté pour le moment. Barack Obama a assimilé les exigences des républicains à une "demande de rançon". De toute façon le compromis en question consiste juste à reculer la solution des problèmes de quelques mois.

Le Congrès américain a jusqu'à ce soir minuit (heure locale) pour adopter un accord sur le budget et l'endettement. Autant dire que c'est pas gagné. Nous sommes peut-être en train de vivre des heures historiques, celles de la fin de l'Impérium économique américain, tel qu'il dure en gros depuis 1945. Faute d'accord, on pourrait en effet assister à la chute des cours du dollar et des bons du Trésor US, ce qui ne va pas ravir les Chinois qui en détiennent des quantités. Quelle que soit l'issue de cette crise, la morale en est claire : la plus grande puissance du monde (jusqu'à quand?) est aussi la plus mal gérée. Ajoutons que dans beaucoup de pays, les quelques énergumènes responsables du blocage auraient été ramenés à la raison d'une manière ou d'une autre.

Je dois dire que depuis quinze jours une question me turlupine : pourquoi la bourse ne plonge-t-elle pas, comme elle devrait logiquement le faire à l'occasion d'une crise pareille? Non seulement elle ne plonge pas, mais elle monte! Dire que les boursiers sont idiots ou déconnectés des réalités serait une explication un peu simple, même si c'est sûrement en partie vrai. Non, je crois que la vraie raison est ailleurs : la sphère financière considère avec sympathie et soutient l'offensive de l'aile la plus extrémiste du parti républicain contre Obama - qui n'est pourtant pas ce que l'on pourrait appeler un "gauchiste"! - et cela, quels que soient les risques encourus par l'économie. Cela en dit long sur la mentalité de ces Messieurs de la Phynance. Bien sûr, si demain ou dans une semaine l'Amérique se retrouvait en cessation de paiement, alors les choses pourraient changer.

Le Dow Jones a gagné presque 3000 pts par rapport à novembre dernier, comme crac il y a pire. :smile2:

pourquoi la bourse ne plonge-t-elle pas, comme elle devrait logiquement le faire à l'occasion d'une crise pareille? Non seulement elle ne plonge pas, mais elle monte!

Vous savez ce que c’est un spéculateur? C’est un type qui calcul sur les prévisions à court, moyen ou long termes.

Le marché boursier fonctionne de la même façon. Une mauvaise nouvelle à venir est toujours reflétée des semaines, voire de mois à l’avance par le marché.

Autrement dit une bonne ou une mauvaise nouvelle est toujours escompter à l’avance par les places boursières. Ça ce reflète des semaines à l’avance sur le volume quotidien et le prix unitaire des titres boursiers.

Le truc c’est de déceler par l’analyse quantitative, la recherche d’aubaines, le suivi du haut/bas historique des titres, la tendance (haussière ou baissière).

Bref il faut vendre quand tous veulent acheter et acheter quand tous veulent vendre. Et non vendre quand tous vendent (panique) et acheter quand tous achètent (euphorie).

Pas facile quand les piles de ta boule de crystal sont à plats!!!

Un truc ou deux pour devenir millionnaire :

Truc no 1 : tu achètes les gens au prix qu’ils valent pour les revendent au prix qu’ils s’estiment.

Truc no 2 : tu achètes un million de cochons à 1 euro pour les revendent à 2.

Con testeur.

Le Dow Jones a gagné presque 3000 pts par rapport à novembre dernier, comme crac il y a pire. :smile2:

Le haut niveau du Dow Jones n'est pas du tout rassurant, mais fait au contraire partie du problème. Etant donné l'état de l'économie mondiale et les menaces actuelles, ce niveau est beaucoup trop élevé. On peut donc s'attendre tôt ou tard à une chute des cours. En soi ce n'est pas tellement un problème; d'ailleurs il existe un dicton boursier bien connu, qui dit que "les arbres ne montent pas jusqu'au ciel". Le problème est que si cette chute est trop brutale (et "modération" est un mot qui ne fait pas partie du vocabulaire des financiers), elle risque d'entraîner une nouvelle récession. L'économie mondiale n'a pas vraiment besoin de ça. J'ajoute qu'en cas de défaut de paiement des USA, on pourrait assister à une baisse des bons du Trésor américain. Ces bons sont, avec l'or, la valeur refuge par excellence. Leur dépréciation aurait un effet énorme psychologique, et on sait que l'économie se nourrit de psychologie. Les pays qui détiennent le plus de bons sont entre autres la Chine, le Japon, le Brésil et la Russie - tous pays donc l'activité économique a déjà commencé à ralentir. Nul ne sait quelles conséquences pourrait avoir la crise américaine sur ces économies fragilisées, dont dépend pourtant en grande partie la croissance mondiale. (Petite consolation : la France possède assez peu de bons du Trésor américain.)

En fait la raison de la bonne tenue de la bourse, serait tout simplement que les financiers... n'arrivent pas à y croire (à un défaut de paiement américain). Après le "too big to fall", voici l'heure du "too big to believe". Voilà qui nous rassure vachement! En fait il paraît qu'on ne serait pas loin d'un accord. A condition encore que les talibans du Sénat ne le torpillent pas à la dernière minute!

Merci Gouderien pour tous ces posts qui animent cette file et nous tiennent au courant.

Quelques réflexions suite à la relecture de la file :

Too big to fall est une expression importante du monde de la finance mais il convient de préciser un peu les choses. Too big to fall ne signifie pas à mon sens trop gros pour pouvoir tomber mais trop gros pour qu'on le laisse tomber. Ainsi si BNP ou SG tombaient après une nième connerie, elle ne tomberaient pas en raison de leur taille mais parce qu'on ne les laisserait pas tomber, quel qu'en soit le prix. Excédés par les excès des financiers, l'Etat n'interviendra pas, peut être pour faire un exemple. Ben Bernanke (président de la Fed) avec son sens habituel de la formule ambigüe expliquera pas la suite qu'il n'y avait pas de contrepartie à une aide par un prêt. Ben oui, quand c'est la faillite, les contreparties sont évidement insuffisantes. Quelques mois plus tard, pour endiguer le séisme provoqué, les plans Paulson (secrétaire au trésor) interviendrons , le premier de 150 milliards $, le deuxième de 700 milliards $, faisant paraitre après coup ce qu'aurait été le sauvetage de Lehman Brothers pour une goute d'eau.

En résumer Too big to fall signifie non pas que ça ne peut tomber car trop gros, mais en fait que les institutions ne vont pas laisser tomber car trop gros.

Que le système crève une bonne fois pour toute, si j'ose dire...

Ce ne sera pas pour cette fois : l'accord a été signé (mais pas encore voté). En fait il ressemble beaucoup à ce qui avait déjà été négocié : on ne prend aucune décision pour le moment, on reporte la solution des problèmes au début de 2014 (ça promet!). Le parti républicain est en miettes, et Obama plutôt déconsidéré : match nul.

Le contenu de la nouvelle feuille de route est on ne peu plus simple : acharnement thérapeutique afin de préserver un semblant de vie au moribond à petite vertu mais inextinguible grande vérole (civilisationnelle)...

C'est hallucinant... On a l'impression que la plus grande puissance du monde est gérée au jour le jour.

Entendu dans les couloirs de la "Haute Phynance" :

X : "la colère du peuple monte...".

Y : "achète !".