Les procès d'animaux

Au moyen-âge et bien après, les animaux, considérés comme des êtres conscients et responsables, faisaient l’objet de procès lorsqu’ils se rendaient coupables de crimes ou de délits.

Des porcs, des boucs, des chèvres, des mulets, des chevaux, des chats, des chiens, des coqs sont arrêtés et mis en prison. Ils comparaissent, sont interrogés. Mais bien sûr, comme ils ne répondent pas, ils ont droit à la « question » et là, leurs cris tiennent lieu d’aveux. Le plus souvent ils sont condamnés à mort, et l’exécution a lieu en public, après lecture donnée au coupable de l’arrêt qui le condamne (notons qu’on va quérir le bourreau pour l’exécution).

Criminel :

En 1268, un porc est brûlé à Paris, pour avoir tué un enfant. En 1368, une truie est condamnée à être mutilée à la jambe et à la tête, puis pendue, pour avoir blessé, puis tué un enfant. La peine du Talion s’applique. La truie est exécutée en habit d’homme sur la place de la ville. En 1474, un coq est condamné au bûcher, pour avoir pondu un œuf. On brûle l’œuf avec. En 1499, c’est un taureau, coupable du meurtre d’un enfant de quatorze ans,qui est condamné au gibet.

Civil :

Plus de clémence pour les animaux prévenus au civil. Ce sont des créatures de Dieu tout de même ! Alors on leur parle on leur explique on essaie de leur faire entendre raison au lieu de les détruire derechef. On leur propose même des arrangements amiables !

On prête à Chassanée une plaidoirie des plus originales lors du procès des rats du diocèse d’Autun. Attendu que ses clients, les rats, devaient tous être appelés puisque la cause les intéressaient tous, le délai imparti jusqu’au jour de l’audience était insuffisant, compte tenu de la taille des prévenus et de la distance des lieux, sans compter les risques pour ses clients les rats, les chats se tenant aux aguets

Même si Vartier parle de supercherie, cette histoire n’a rien à envier à d’autres procès et plaidoiries relatés par Chassanée ou non.

Les procès sont dirigés contre des charançons, des hannetons, des taupes, des sauterelles etc, et tous ces prévenus ont bien sûr leur avocat. En principe les délinquants étaient sommés de vider les lieux envahis par eux. En cas de refus : Excommuniés ! (sûrement voués à l’extermination du coup). Alors avant d’appliquer telle dureté, on adressait aux coupables une sommation sous cette forme :

« Tu es une créature de Dieu, je te respecte. La terre t’a été donnée comme à moi, je dois vouloir que tu vives. Cependant tu me nuis, tu empiètes surmon héritage, tu détruis ma vigne, tu dévores ma moisson, tu me prives du fruit de mes travaux. Peut-être ai-je mérité ce qui m’arrive, car je ne suis qu’un malheureux pécheur. Quoi qu’il en soit, le droit du fort est un droit inique. Je te montrerai tes torts, j’implorerai la divine miséricorde, je t’indiquerai un lieu où tu puisses subsister, il faudra bien alors que tu t’en ailles, et si tu persistes, je te maudirai. »

Le respect de la justice universelle fut-il poussé plus loin ou exprimé dans un langage plus touchant ?

Et vous voulez savoir ? Les bestioles disparaissaient parfois peu de temps après que cette sommation leur avait été déclamée. Bien sûr ceci était tout à fait dû à leur respect pour la magistrature et les ecclésiastiques.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Proc%C3%A8s_d'animaux

(D. Mieussens - Exception corrida)

Plus de clémence pour les animaux prévenus au civil. Ce sont des créatures de Dieu tout de même ! Alors on leur parle on leur explique on essaie de leur faire entendre raison au lieu de les détruire derechef. On leur propose même des arrangements amiables !

----> Je veux bien ; mais alors : de quelle manière procédaient-ils dans le cadre des procès de suicidés ? (Car rappelons que cette époque mérite fort sa qualification de moyen-âge ; même si l'humour manifestement ne devait pas être leur fort).

Oui j'ai connu une merlette qui s'est jeté contre ma fenêtre parce qu'elle n'arrivait plus à payer son loyer... on a eu 3 oeufs à la DASS, une véritable omelette...

mékilécon :smile2:

Il n'y a pas si longtemps puisqu'en 2011 un chien a été poursuivi en justice puis condamné à la peine de mort pour avoir mordu une dame :

Un chien condamné à la peine de mort Une femme a poursuivi un chien en justice après avoir été mordue. Celle-ci a réclamé la peine de mort. Cela s'est produit à Pékin en Chine. La Zhang avait été mordue par le chien de sa voisine en juillet dernier, indique le Beijing Times. Elle avait alors demandé de l'argent à la propriétaire du chien pour payer ses frais médicaux mais elle avair refusé de payer. La victime a alors décidé de porter l'affaire en justice. Elle a demandé à ce que l'affaire soit jugée réclmant la mise à mort de l'animal ainsi qu'un dédommagement financier. La justice a tranché en sa faveur. Le chien a été condamné à mort et sa propriétaire a été condamnée à lui verser 400 Yuans soit environ 47 euros. (CB)

Bonsoir, s'ils étaient considérés comme conscients et responsables puisqu'ils étaient accusés lors de procès, je me demande bien comment ils étaient traités.

:smile2:

Mais on a fait encore plus fort et faux, on a inventé le "libre-arbitre" qui permet de culpabiliser tout le monde.