Sommes-nous libres ?

Non, nous ne sommes pas libres. Plus j'avance en âge et plus je m'en rends compte, dans la vie de chaque jour. Mais ce n'est pas un étonnement, seulement une constatation

Chacun est libre dans l'espace de liberté qu'on lui octroie, à l'image d'un cheval libre d'aller d'un endroit à l'autre dans son enclos :s

La pensée est elle libre ?

Quand le cerveau précède la pensée

NEUROLOGIE – Une étude d’imagerie cérébrale remet en question l’existence du libre arbitre…

La plupart des fois où nous pensons prendre une décision, nous ne faisons en fait que valider un choix déjà effectué une dizaine de secondes plus tôt par notre propre cerveau. C’est la troublante conclusion à laquelle sont parvenus des chercheurs allemands au cours d’une étude d’imagerie cérébrale. Leurs travaux paraîtront en mai dans la revue «Nature Neuroscience».

A moins de croire en une âme dont l'existence reste plus qu'hypothétique, on sait que le cortex cérébral est le siège de l'élaboration de la pensée, quoi d'étonnant, donc, à ce qu'elles y trouvent leur source ? Quant aux fameuses "7 secondes" (qui sont 10 dans l'article initial ) qui font fantasmer, ne serait-ce pas plutôt notre non moins célèbre "temps de réaction" entre la naissance de l'idée, la prise de conscience de celle-ci et l'action correspondant ?

L'article de 20 minutes auquel tu te réfères n'étant pas documenté et le lien vers "Nature science" pas plus, je reste dubitative.

Mais je suis d'accord avec toi, croire la pensée totalement libre est aussi utopique que penser (justement) que l'homme pourra un jour le devenir, elles est, a minima, influencée par "les autres" ces empêcheurs de liberter en rond...

Je suis cependant légèrement étonnée que la question de la désirabilité de la liberté n'ait pas été évoquée ici... en clair : l'homme devrait-il être libre ? Est-ce souhaitable pour lui ? Quels seraient les éventuels "effets indésirables" de cette liberté ? (je pose les questions mais n'ai pas les réponses...)

La liberté, c'est pouvoir faire ce que l'on veut. Donc, c'est un problème de volonté. La privation de liberté, c'est donc ne pas pouvoir faire ce qu'on veut. Donc il faut éviter de mettre en opposition ses devoirs et ses désirs. Seul l'homme sauvage est absolument libre, mais il n'attend le secours de personne. En communauté, nous avons moins de liberté, mais nous y gagnons en pouvoir d'action. C'est paradoxal : moins libre et plus de pouvoir d'action. "L'homme à l'état sauvage a une pensée immédiate (ne se soucie pas des conséquences), l'homme à l'état civil a une pensée médiate (il se soucie des conséquences). L'homme sauvage vit en lui, l'homme civilisé vit hors de lui." JJ Rousseau. C'est le regard des autres qui fait que nous respectons la loi, et ce regard ne nous quitte jamais; il est partout et tout le temps, même dans l'intimité. Ceux qui ne respectent pas la loi s'imaginent qu'ils ne peuvent être vus. Ca me fait penser à la légende de "l'Anneau de Gigès". Gigès était un berger sans problèmes et sans ambition (ça va ensemble). Il trouva par hasard un anneau qui avait le pouvoir de le rendre invisible quand il le passait au doigt. Il partit dans la capitale du royaume, tua le roi, prit sa femme et le trône.

Je ne pense pas que ton "homme sauvage" soit plus libre qu'un autre, il est simplement soumis à d'autres lois que celui qui vit en société, entre autre, celle des éléments naturels qui constituent son environnement.

disons qu'il est un peut plus libre dans sa tête que nous ! car beaucoup moins conditionné par le milieu sociologique dans lequel vie l'homme moderne actuel.

Comme je l'ai dit plus haut, ses pensées sont conditionnées au milieu dans lequel il vit (pareil pour nous, note bien, la société n'est pas la seule à influer), Talon a cité Rousseau et les "pensées immédiates", si elles sont différentes, je ne pense pas pour autant que celles-ci soient plus libres que celles de celui qui vit en société. Les influences sont différents, mais elles existent bien.

Evidemment, je suis d'accord avec vous deux. L'homme sauvage répond à son seul instinct, selon son environnement. Le fait de vivre en communauté augmente les pouvoirs de se satisfaire, mais la condition pour vivre ensemble, c'est la morale. Pour le sauvage, tout est bien, pour le civil, il y a bien et mal. Et c'est déjà une privation de liberté que de choisir le bien puisqu'on se prive du mal. "La liberté, c'est avoir tout pouvoir sur soi." Choisir le bien par le seul moyen de la raison.