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ptitepao

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
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cebccf80cf81ceb1ceadcf83ceb1cf82-ceb4ceaecebccebfcf82-santorini.jpg?w=900

Santorini (une île de Grèce située en mer Égée) de Dymos Braesas

---

IMPRESSION DE VOYAGE d'Oscar Wilde

La mer avait la couleur du saphir, et le ciel, dans

l'air, brûlait comme une opale chauffée : nous

hissâmes la voile ; le vent soufflait avec force du

côté des pays bleus qui s'étendent vers l'Orient.

De la proue escarpée, je remarquai, avec, une attention

plus vive, Zacynthos, et chaque bois d'olivier,

et chaque baie, les falaises d'Ithaque, et le

pic neigeux de Lycaon, et toutes les collines de

l'Arcadie avec leur parure de fleurs.

Le battement de la voile contre le mât, et les

ondulations qui se faisaient dans l'eau sur les côtés,

et les ondulations dans le rire des jeunes filles, à l'avant,

pas d'autres bruits. Quand l'Occident s'embrasa

et un rouge soleil se balança sur les mers, j'étais,

enfin, sur le sol de la Grèce.

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Invité
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sylvia-plath-beach-bikini.jpg

Sylvia Plath

JE SUIS VERTICALE

Mais je voudrais être horizontale.

Je ne suis pas un arbre dont les racines en terre

Absorbent les minéraux et l’amour maternel

Pour qu’à chaque mois de mars je brille de toutes mes feuilles,

Je ne suis pas non plus la beauté d’un massif

Suscitant des Oh et des Ah et grimée de couleurs vives,

Ignorant que bientôt je perdrai mes pétales.

Comparés à moi, un arbre est immortel

Et une fleur assez petite, mais plus saisissante,

Et il me manque la longévité de l’un, l’audace de l’autre.

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Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
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jake-baddeley-2.jpg

" Sister Moon" par Jake Baddeley

2010_geometry31.jpg

Géométrie

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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
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tumblr_lllbgrDQwG1qeuzsco1_500.jpg

Koi - Ogawasan

Je fermai les yeux et écoutai le refrain de « Piece Of My Heart ». La voix de Janis Joplin me déprimait à mort. J'avais envie de tout plaquer, ma femme, mes gosses, ma vie. Mon seul désir qui me tenait quelque fois encore éveillé était de pouvoir partir à la pêche. Je ressentais cette eau froide et glaciale du Montana rentrer dans mes cuissardes. La brume vespérale commençait à se disperser, les truites arc-en-ciel semblaient puiser de ce réveil matinal une puissante force en luttant contre le courant. Je fus interloqué par la façon dont la pêche m'aidait à tout oublier, du moins tant que je restais dans la rivière. Pendant des heures, tous mes problèmes (argent, sexe, drogue) s'évanouissaient comme par enchantement tant ma concentration sur le cours d'eau, sur les courants happait mon esprit à la recherche des plus grosses truites.

Jim Harrison - Un bon jour pour mourir

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
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Paysagedhiver_zps133096cf.jpg

Paysages d'hiver au Clair de lune de Ernst Ludwig Kirchner en 1919

---

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées de Victor Hugo

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées.

Demain viendra l'orage, et le soir, et la nuit ;

Puis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;

Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit !

Tous ces jours passeront; ils passeront en foule

Sur la face des mers, sur la face des monts,

Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule

Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux, et le front des montagnes,

Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts

S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes

Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers.

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,

Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,

Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,

Sans que rien manque au monde, immense et radieux !

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Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
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537825autoportrait.jpg

Egon SCHIELE : Autoportrait

( http://fr.wikipedia....ki/Egon_Schiele )

Illustration de la couverture du roman Roman avec cocaïne de M. Aguéev, sortie chez Belfond, c'est surtout ce dernier ici qui justifiera mon intervention ... faisant par là même une petite escroquerie au topic de Louise, puisqu'il n'est pas question de littérature.

Roman avec Cocaïne ...

"Chers et bons prophètes, n'attisez pas dans nos âmes les sentiments élevés et humains et ne faites aucune tentative pour nous rendre meilleurs. Car, voyez-vous, tant que nous sommes mauvais, nous nous contentons de petites lâchetés ; quand nous devenons meilleurs, nous tuons"

M. Aguéev (de son vrai nom : Mark Levi ) est un écrivain Russe et serait d'origine juive .... comme John Kennedy Toole et son fameux roman : "La conjuration des imbéciles", tout deux n'écriront qu'un seul et unique roman. Énorme succès pour ces deux romans.

L'action se situe durant l'adolescence du narrateur, au cours de la Première Guerre Mondiale et jusqu'après la Révolution. Mais l'environnement historique en est pratiquement absent.

La lucidité extrême, sans la moindre concession, sans la moindre "coquetterie" (qui accompagne si souvent la prose des auteurs qui se veulent "sincères" ), une lucidité qui va presque jusqu'à la cruauté quand il s'agit du narrateur lui-même, n'éclaire, d'une façon éblouissante, que les protagonistes du récit, à la manière d'une torche électrique qui plonge dans la nuit tout ce qui entoure sa tache lumineuse. ( extrait de Lydia Chweitzer, préface et traduction du roman.)

Pour un homme amoureux, toutes le femmes ne sont que des femmes, à l'exception de celle qu'il aime- elle est pour lui un être humain. Pour une femme amoureuse, tout les hommes ne sont que des êtres humains, à l'exception de celui qu'elle aime ; pour elle, c'est un homme.... (Chapitre Sonia, page 114.)

Comme le sont les autoportraits d'Egon SCHIELE ... ce roman est tourmenté et en souffrance mais comme les peintures du peintre autrichien, il est aussi aux traits vifs, dérangeants et cause de malaises pour les ventres mous. A lire et à voir pour l'un et pour l'autre ... absolument et sans retenue ...

Au passage bonjour à Louise et à toutes zé tous (un merci spéciale à Lucy pour ses petites bulles .... ainsi qu'à Louise pour ce très beau topic.) à bientôt ..

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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Aucun hors sujet, Lendehors, tu aimes, tu partages, c'est le but de ce topic...

Et puis tu tombes bien, j'allais justement poster ces portraits de Carina Crenshaw qui me font penser à ceux de Bacon, qui me font penser à Schiele...

tumblr_mjgwyhrSOv1s2rrw7o1_500.jpg

Blindsided

apples.jpg

Mr Berg, you had enough

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Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

hikmetnazim.gif

V I V R E !

Pense Taranta-Babu :

Le coeur

La tête

et le bras de l'homme

fouillant les entrailles de la terre

ont créé de tels dieux d'acier aux yeux de feu

qu'ils peuvent écraser la terre

d'un coup de poing.

L'arbre qui donne des grenades une fois par an

peut en donner mille fois plus.

Si grand, si beau est notre monde

et si vaste, si vaste, le bord des mers

que nous pouvons tous chaque nuit

nous allongeant côte à côte

sur les sables d'or chanter les eaux étoilées.

Que c'est beau de vivre, Taranta-Babu

Que c'est beau de vivre

comprenant le monde comme un livre

le sentant comme un chant d'amour

s'étonnant comme un enfant

VIVRE !

Vivre un à un

et tous ensemble

comme on tisse une étoffe de soie

Vivre comme on chante en choeur

un hymne à la joie Vivre...

Et pourtant quelle drôle d'affaire Taranta-Babu

Quelle drôle d'histoire

Que cette chose incroyablement belle

que cette chose indiciblement joyeuse

soit tellement dure aujourd'hui

tellement étroite

tellement sanglante

tellement dégoûtante

Nazim Hikmet

Turquie

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

Bonjour à tous :blush:

---

780px-John_William_Waterhouse_-_Undine.JPG

Undine (une nymphe de la mythologie de l'eau) de John William en 1872

La Loreley de Guillaume Apollinaire en 1913

À Bacharach il y avait une sorcière blonde

Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer

D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries

De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits

Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries

Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley

Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Évêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge

Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain

Faites-moi donc mourir puisque je n’aime rien

Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure

Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon cœur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là

Mon cœur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances

Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Va-t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants

Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre

La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut

Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve

Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés

Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle

Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon cœur devient si doux c'est mon amant qui vient

Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley

Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil

sirene_07.jpg Pour le plaisir de la mettre ;)

Le pécheur et la sirène par le peintre symboliste Lord Leighton (1830 - 1896)

---

Aucun hors sujet, Lendehors, tu aimes, tu partages, c'est le but de ce topic...

Et puis tu tombes bien, j'allais justement poster ces portraits de Carina Crenshaw qui me font penser à ceux de Bacon, qui me font penser à Schiele...

tumblr_mjgwyhrSOv1s2rrw7o1_500.jpg

Blindsided

apples.jpg

Mr Berg, you had enough

Je suis tout à fait d'accord, c'est bien un endroit où il est plaise d'y mettre tout ce qui nous touche et aussi d'avoir le plaisir à le partager :)

J'aime beaucoup les traits de Carina Crenshaw, surtout celles-ci ....

IMG_2516web_normal.jpg?1296738230

IMG_2510web_normal.jpg?1296738204

---

Je vous souhaite un bon après-midi :bo:

Modifié par Amazones
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour. Encore du Alejandra que voulez-vous, je suis "dedans".

femme-dans-la-mer.jpg?w=825&h=825

LILYA PAVLOVIC

attention avec les mots

(dit-elle)

ils sont aiguisés

ils te couperont la langue

attention

ils t’enfonceront dans la prison

attention

ne pas naître aux mots

allonge-toi dans les sables noirs

et que la mer t’enterre

et que les corbeaux se suicident dans tes yeux fermés

fais attention à toi

ne tente pas les anges des voyelles

n’attire pas des phrases

des poèmes

des vers

tu n’as rien à dire

rien à défendre

rêve rêve que tu n’es pas ici

que tu es déjà partie

que tout est terminé

(Alejandra Pizarnik)

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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Bonjour Lucy et à tous là au-dessus !! .. smile.gif.. merci pour vos super Z'aimes !!!

"L’heureux-pas-sage" DDB Moscow … avec son génial super magic fer "...." et ses portraits mythiques gràce à la seule utilisation des plis …

The-Art-of-Ironing7.jpg

http://www.youtube.c...player_embedded

The-Art-of-Ironing8.jpg

The-Art-of-Ironing5.jpg

Tandis que Bela Boerodi a une façon très particulière "d'en-visager " les vêtements ...

Vetement-mode-visage-Bela-Borsodi-01.jpg

Vetement-mode-visage-Bela-Borsodi-02.jpg

Vetement-mode-visage-Bela-Borsodi-03.jpg

la suite ici ...

Tout un Art .. non ?.. cool.gif

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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

*prend une pause*

Bonjour ma chère Cajou. Heureuse de ton pas sage comme tout tes passages d ailleurs. Mon silence n est pas vide non plus mes maux murissent mur (à) mur..bise

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Membre, ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée, 52ans Posté(e)
Amazones Membre 13 439 messages
52ans‚ ...... Phoenix ..... Une cendre déterminée,
Posté(e)

candle-by-vladimir-kush.jpg Candle de Vladimir Kush

---

Lampe du soir, ma calme confidente

Lampe du soir, ma calme confidente,

mon coeur n'est point par toi dévoilé ;

(on s'y perdrait peut-être ;) mais sa pente

du côté sud est doucement éclairée.

C'est encore toi, ô lampe d'étudiant,

qui veux que le liseur de temps en temps

s'arrête, étonné, et se dérange

sur son bouquin, te regardant.

de Rainer Maria RILKE

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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

tumblr_mex85wDykA1r936njo1_500.jpg

Zhu Zhu

Elle est de ceux qui pensent que personne ne peut se permettre de passer à côté de l'amour. Elle est de ceux qui pensent que personne n'est si nanti qu'il puisse laisser l'amour derrière soi.

Rilkka Pulkinen - L'armoire des robes oubliées

  • Like 1
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Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

"Je suis assis devant un piano, rien d'autre ne compte. Je ne sais rien dire, rien d'écrire de ce qui m'entoure. Ni la marque de l'instrument (un Steinway, ou un Playel, un Gaveau ?), ni s'il est droit, ni s'il est à queue. Je ne peux pas dépeindre la chambre où je me trouve, ni dater la saison, le jour ni l'heure. Suis-je seul ? Y at-il autour de moi des personnes qui m'écoutent ?

Je n'en sais rien. Je ne veux rien savoir. Je suis simplement là ; avec mes mains. Je ne vois qu'elles ; glissant, aériennes, sur le clavier. Je n'entends que cette musique qu'elles soulèvent, qu'elles attirent hors du piano, et qui m'envahit.

Une musique improvisée qui d'abord me possède, m'envelloppe, avant de s'écouler le long de mes bras, jusqu'à ces mains qu'elle imprègne.

Par moments, pour assourdir ou forcer le son, je me sert de mes pieds. Je sens, mais de plus loin, leur pressions sur les pédales.

Quelque chose, au fond de moi chante et s'accroupit.

Je suis dans le bonheur. J'improvise. J'improvise !

Aucun doute, ce sont bien mes mains que je fixe.

Je reconnais mon alliance, d'une épaisseur rare ; comme si Germaine avait voulu, ostensiblement, me lier à vie. J'aperçois la petite éminence au-dessus du médius, résultat d'un coup de marteau malhabile, du temps où je bricolais dans notre maison de campagne. Je reconnais les récentes gerçures semées de quelques taches de son, conséquences de l'hiver et de l'âge. Je distingue ce curieux point noir - une sorte de mouche - à la racine de l'index gauche. "Si un jour tu te perdais, on te retrouverait toujours grâce à cette marque", disait ma mère.

La souplesse de mes doigts, de mes poignets, la vélocité de mes mains, leur dextérité m’émerveillent. Acrobatiques, inventives, tantôt agitées, tantôt tranquilles, je ne peux en détacher les yeux.

Ma virtuosité est sans limites. Mon invention sans brisre. Je m'interprète sur toute les clefs, sur tous les rythmes ; en rondes, en blanches, en noires, en croches, en crescendos et en soupirs ... Une fête ! Simple, naturelle, facile.

Si facile qu'au matin je déclare à Germaine que je m'en vais, tout de suite, faire l'achat d'une piano.

- Te mettre au piano à ton âge, tu n'y penses pas, Albert !

- J'ai un don.

Elle ne voulut pas l'entendre.

- C'est aujourd'hui que tu t'en aperçois ? .... Tu n'as rien d'un artiste. Rien.......

Andrée Chedid : Extrait de L'artiste et autres nouvelles parue chez Librio.

Une petite présentation en quelques mots :

... ou par là : http://fr.wikipedia....r%C3%A9e_Chedid

ou mieux encore ici, en musique des mots et des notes : http://terresdefemme...e-mourante.html ( Terres de Femmes ; une très bonne adresse du net, enfin ceci étant ce n'est que mon avis ... )

610732andrechedid.jpg

....Jusqu'au dernier moment, l'homme avait cru rêver"

Un petit passage par le sourire de Louise et m'en vais de ce pas ... à bientôt Lucy, Cajou etc etc ...

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Membre, Too old to die young, 50ans Posté(e)
Rob Gordon Membre 4 731 messages
50ans‚ Too old to die young,
Posté(e)

Image, musique et texte.

Un intermède imagé pour rendre dommage à un génie...

Dans « Le Devin de Village », on retrouve, de façon discrète, certains des thèmes développés dans le «Contrat social » : la question de l’inégalité, le rapport de force dans la société, l’influence des puissants.

Le droit du plus fort

Le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir. De là le droit du plus fort ; droit pris ironiquement en apparence, et réellement établi en principe. Mais ne nous expliquera-t-on jamais ce mot? La force est une puissance physique, je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté, c'est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir?

Supposons un moment ce prétendu droit. Je dis qu'il n'en résulte qu'un galimatias inexplicable. Car sitôt que c'est la force qui fait le droit, l'effet change avec la cause ; toute force qui surmonte la première succède à son droit. Sitôt qu'on peut désobéir impunément on le peut légitimement, et puisque le plus fort a toujours raison, il ne s'agit que de faire en sorte qu'on soit le plus fort. Or qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse? S'il faut obéir par force on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d'obéir on n'y est plus obligé. On voit donc que ce mot de droit n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout.

Obéissez aux puissances. Si cela veut dire, cédez à la force, le précepte est bon, mais superflu, je réponds qu'il ne sera jamais violé. Toute puissance vient de Dieu, je l'avoue ; mais toute maladie en vient aussi. Est-ce à dire qu'il soit défendu d'appeler le médecin? Qu'un brigand me surprenne au coin d'un bois, non seulement il faut par force donner la bourse, mais quand je pourrais la soustraire, suis-je en conscience obligé de la donner? Car enfin le pistolet qu'il tient est aussi une puissance.

Convenons donc que la force ne fait pas droit, et qu'on n'est obligé d'obéir aux puissances légitimes. Ainsi ma question primitive revient toujours. [: Qu'est ce que le droit?]

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social (1762), Livre I, Chapitre III, Gallimard 1964, Folio Essais #233, pages 176-177.

Modifié par Rob Gordon
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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Imagine, maintenant : un piano. Les touches ont un début. Et les touches ont une fin. Toi, tu sais qu'il y en a quatre-vingt-huit, là-dessus personne peut te rouler. Elles sont pas infinies, elles. Mais toi, tu es infini, et sur ces touches, la musique que tu peux jouer elle est infinie. Elles, elles sont quatre-vingt-huit. Toi, tu es infini. Voilà ce qui me plaît. Ca, c'est quelque chose qu'on peut vivre. Mais si tu/

Mais si je monte sur cette passerelle, et que devant moi/

Mais si je monte sur cette passerelle et que devant moi se déroule un clavier de millions de touches, des millions, des millions et des milliards/

Des millions et des milliards de touches, qui ne finissent jamais, c'est la vérité vraie qu'elles ne finissent jamais, et ce clavier-là, il est infini, alors/

Sur ce clavier-là, il n'y a aucune musique que tu puisses jouer. Tu n'es pas assis sur le bon tabouret : ce piano-là, c'est Dieu qui y joue/

Nom d'un chien, mais tu les as seulement vues, ces rues?

Rien qu'en rues, il y en avait des milliers, comment vous faites là-bas pour en choisir une/

Pour choisir une femme/

Une maison, une terre qui soit la vôtre, un paysage à regarder, une manière de mourir/

Tout ce monde, là/

Ce monde collé à toi, et tu ne sais même pas où il finit/

Jusqu'où il y en a/

Vous n'avez pas peur, vous, d'exploser, rien que d'y penser, à toute cette énormité, rien que d'y penser? D'y vivre.../

Moi, j'y suis né, sur ce bateau. Et le monde y passait, mais par deux mille personnes à la fois. Et les désirs, il y en avait aussi, mais pas plus que ce qui pouvait tenir entre la proue et la poupe. Tu jouais ton bonheur, sur un clavier qui n'était pas infini.

C'est ça que j'ai appris, moi. La terre, c'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas.

Baricco - Novecento

tumblr_mjm325OVkT1qkjiyyo1_500.jpg

Matheus Lopes Castro

A (re) lire accompagné de vin blanc et de Cool Jazz d'Arthur H (pas trouvé en écoute gratuite... shrunkface.gif)

(j'aime beaucoup Andrée Chedid, merci Lendehors...)

Modifié par ptitepao
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Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour ,

Si Giuseppe Arcimboldo ne fait pas partie de ces artistes dont les oeuvres me fascinent , il n'en est pas moins qu'elles m’interpellent par leur originalité .

L'Automne est un homme mûr, barbu. Le peintre met en forme le visage et le buste du personnage à partir de l'accumulation de fruits et de légumes de saison. Le raisin tient une place prépondérante. Roi de l'automne, ses lourdes grappes forment la chevelure, tandis que le torse du personnage est habillé d'un tonneau. Léonard de Vinci s'était intéressé aux faciès monstrueux. Bruegel et Bosch ont peuplé leurs tableaux de créatures fantastiques mi-homme mi-bête. Les caricatures de Léonard de Vinci ont certainement inspiré Arcimboldo ainsi que les Cabinets des curiosités (Wunderkammer), collection de monstres et de curiosités de la nature des empereurs d'Allemagne.

Quelque peu hors saison :

Chanson d'automne

Les sanglots longs

Des violons

De l'automne

Blessent mon coeur

D'une langueur

Monotone.

Tout suffocant

Et blême, quand

Sonne l'heure,

Je me souviens

Des jours anciens

Et je pleure

Et je m'en vais

Au vent mauvais

Qui m'emporte

Deçà, delà,

Pareil à la

Feuille morte.

Verlaine

kunstlezingen-en-workshops-schilderen5.jpg

GA011.jpg

bs-ahp-Giuseppe-Arcimboldo-The-Librarian.jpg

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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
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Imagine, maintenant : un piano. Les touches ont un début. Et les touches ont une fin. Toi, tu sais qu'il y en a quatre-vingt-huit, là-dessus personne peut te rouler. Elles sont pas infinies, elles. Mais toi, tu es infini, et sur ces touches, la musique que tu peux jouer elle est infinie. Elles, elles sont quatre-vingt-huit. Toi, tu es infini. Voilà ce qui me plaît. Ca, c'est quelque chose qu'on peut vivre. Mais si tu/

Mais si je monte sur cette passerelle, et que devant moi/

Mais si je monte sur cette passerelle et que devant moi se déroule un clavier de millions de touches, des millions, des millions et des milliards/

Des millions et des milliards de touches, qui ne finissent jamais, c'est la vérité vraie qu'elles ne finissent jamais, et ce clavier-là, il est infini, alors/

Sur ce clavier-là, il n'y a aucune musique que tu puisses jouer. Tu n'es pas assis sur le bon tabouret : ce piano-là, c'est Dieu qui y joue/

Nom d'un chien, mais tu les as seulement vues, ces rues?

Rien qu'en rues, il y en avait des milliers, comment vous faites là-bas pour en choisir une/

Pour choisir une femme/

Une maison, une terre qui soit la vôtre, un paysage à regarder, une manière de mourir/

Tout ce monde, là/

Ce monde collé à toi, et tu ne sais même pas où il finit/

Jusqu'où il y en a/

Vous n'avez pas peur, vous, d'exploser, rien que d'y penser, à toute cette énormité, rien que d'y penser? D'y vivre.../

Moi, j'y suis né, sur ce bateau. Et le monde y passait, mais par deux mille personnes à la fois. Et les désirs, il y en avait aussi, mais pas plus que ce qui pouvait tenir entre la proue et la poupe. Tu jouais ton bonheur, sur un clavier qui n'était pas infini.

C'est ça que j'ai appris, moi. La terre, c'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas.

Baricco - Novecento

tumblr_mjm325OVkT1qkjiyyo1_500.jpg

Matheus Lopes Castro

A (re) lire accompagné de vin blanc et de Cool Jazz d'Arthur H (pas trouvé en écoute gratuite... shrunkface.gif)

(j'aime beaucoup Andrée Chedid, merci Lendehors...)

Je passe juste le dessert, ce titre qui se marie à merveille avec un Chardonnais 98, paraît-il... suave et velouté, comme la voix d'Athur...

Au passage, merci à Savanna de m'avoir remémoré les longues heures passées devant un calendrier des postes représentant une reproduction d'Arcimboldo, à essayer d'en capter chaque nuance... cool.gif

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