Aller au contenu

Un phare...

Noter ce sujet


ptitepao

Messages recommandés

Annonces
Maintenant
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour à tous les Far-Ouestiens..

Je dis ce que j'ai vu et ce que je crois ; et qui dira que je n'ai pas vu ce que j'ai vu, je lui déchire maintenant la tête.

Car je suis une irrémissible Brute, et il en sera ainsi jusqu'à ce que le Temps ne soit plus le Temps.

Ni le Ciel ni l'Enfer, s'ils existent, ne peuvent rien contre cette brutalité qu'ils m'ont imposée, peut-être pour que je les serve… Qui sait ?

En tout cas, pour m'en déchirer. Ce qui est, je le vois avec certitude. Ce qui n'est pas, je le ferai, si je le dois.

Voilà longtemps que j'ai senti le Vide, mais que j'ai refusé de me jeter dans le Vide.

J'ai été lâche comme tout ce que je vois.

Quand j'ai cru que je refusais ce monde, je sais maintenant que je refusais le Vide.

Car je sais que ce monde n'est pas et je sais comment il n'est pas.

Ce dont j'ai souffert jusqu'ici, c'est d'avoir refusé le Vide.

Le Vide qui était déjà en moi.

Je sais qu'on a voulu m'éclairer par le Vide et que j'ai refusé de me laisser éclairer. Si l'on a fait de moi un bûcher, c'était pour me guérir d'être au monde.

Et le monde m'a tout enlevé.

J'ai lutté pour essayer d'exister, pour essayer de consentir aux formes (à toutes les formes) dont la délirante illusion d'être au monde a revêtu la réalité.

Je ne veux plus être un Illusionné.

Mort au monde ; à ce qui fait pour tous les autres le monde, tombé enfin, tombé, monté dans ce vide que je refusais, j'ai un corps qui subit le monde, et dégorge la réalité.

J'ai assez de ce mouvement de lune qui me fait appeler ce que je refuse et refuser ce que j'ai appelé.

Il faut finir. Il faut enfin trancher avec ce monde qu'un Être en moi, cet Être que je ne peux plus appeler, puisque s'il vient je tombe dans le Vide, cet Être a toujours refusé.

C'est fait. Je suis vraiment tombé dans le Vide depuis que tout, - de ce qui fait ce monde, - vient d'achever de me désepérer.

Car on ne sait que l'on n'est plus au monde que quand on voit qu'il vous a bien quitté.

Morts, les autres ne sont pas séparés : ils tournent encore autour de leurs cadavres.

Et je sais comment les morts tournent autour de leurs cadavres depuis exactement trente-trois Siècles que mon Double n'a cessé de tourner.

Or, n'étant plus je vois ce qui est.

Je me suis vraiment identifié avec cet Être, cet Être qui a cessé d'exister.

Et cet Être m'a tout révélé.

Je le savais, mais je ne pouvais pas le dire, et si je peux commencer à le dire, c'est que j'ai quitté la réalité.

C'est un vrai Désespéré qui vous parle et qui ne connaît le bonheur d'être au monde que maintenant qu'il a quitté ce monde, et qu'il en est absolument séparé.

Morts, les autres ne sont pas séparés. Ils tournent encore autour de leurs cadavres.

Je ne suis pas mort, mais je suis séparé...

Modifié par Lucy Van Pelt
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Les charmes de l'inutile..

tumblr_lnxnfaDZZd1qfaw5ao1_500.gif

Si je suis resté à travers tout révolté, lucide, éveillé, allergique au fric gagné au mépris de tout, c’est parce que j’ai toujours pensé à échapper au monotone laborieux de tous les jours. Que je ne suis jamais entré dans un bureau sans me demander comment m’en échapper. Que j’ai toujours refusé des boulots rentables, mais accaparants, au profit de travaux minables, mais peu obsédants. Parce que j’ai refusé toute forme de responsabilité dans le travail. Parce que j’ai toujours considéré mes patrons, même les plus humains - les paternalistes, les pires - comme des exploiteurs professionnels et des gardiens de taule à contrer. Et aussi et surtout, parce que le superflu m’a toujours paru le sel de la vie et que seuls les charmes de l’inutile peuvent vous aider à supporter les horreurs de l’indispensable quotidien.

Jacques Sternberg - Vivre en survivant

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Regarde...

Ecoute...

(absolument pas fan de Marina Abramovic dont j'assimile les "performances" à de la provoc' inutile, mais sur ce coup-là, elle m'a émue...)

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

img_7446.jpg

Il y a des anges

Placés pour pas rien

Posés flagrants même pas subtils

En filigrane guirlande Pour les Nuls

Qui font mon Cat Walk mi-saison

Me présenter une nouvelle collection

Aux couleurs marxistes inédites

Aux tissus légers Touareg

À l’Avant-Garde de mon pouls

Hibernation mes globules blancs

Show stroboscope gyrophares

Fiers annonçant

Exit mon âme austère

Dixit mon Mal Hiver

Demain j’irai m’acheter

Une Nouvelle Robe

Portée tapie peut-être un temps

En attendant le bleu redoux

M’habituer aux fines mailles

Étole boussole cherchant le vent

D’or fragile aux fils Eden

Brodes égyptienne

Nues comme de soif

À mort mon suif

En mai j’irai

Rejoindre poids plume et tête fleur bleue

Loin de la jute faux serments

Des cols roulés Anacondas

Ceux qui arpentent bon enfant

De Grand Ouvrir les persiennes

Mon sang fouetté monté en neige

Meringue au sucre Mistral frais

Boire le vent

Dire vous m’êtes chers

Mères auréoles missionnaires

Amis couvant derrière la fève germée de ma Phénix naissance

En Costard Corne d’abondance

Les anges existent

Dansent la piste

En délimitant

L’allée sans fin

À chaque année

La mode revient

Par mon pays fusain de Reg

Et cette fois-ci

Je prends le train

Danièle Belley

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

...Je vis

d'ombres, parmi des ombres

de chair tiède, belle,

avec tes yeux, ton corps,

tes baisers, oui, avec tout

ce qui est toi, sauf toi.

Pedro Salinas - La voix qui t'est due.

tumblr_n3mu0f2vbO1tp9z0lo1_1280.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

A présent la marée descend. A présent les arbres reviennent sur terre ; les vagues rapides qui cognent contre mes côtes roulent plus doucement, et mon cœur tangue à l'ancre , comme un voilier dont les voiles glissent et s'abaissent lentement jusque sur le pont blanc.

tumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo2_500.jpgtumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo3_250.jpgtumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo1_250.jpgtumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo5_250.jpgtumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo4_250.jpgtumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo7_250.jpgtumblr_n4pf3xQI5v1qz6f9yo6_250.jpgSamantha Keely Smith V. Woolf.

  • Like 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre+, 52ans Posté(e)
Ocytocine Membre+ 17 770 messages
Forumeur Débutant‚ 52ans‚
Posté(e)

El_Beso_(Pinacoteca_de_Brera,_Mil%C3%A1n,_1859).jpg

Le baiser, Francesco Hayez (1859)

Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce?

Un serment fait d'un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui peut se confirmer,

Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer;

C'est un secret qui prend la bouche pour oreille,

Un instant d'infini qui fait un bruit d'abeille,

Une communion ayant un goût de fleur,

Une façon d'un peu se respirer le coeur,

Et d'un peu se goûter au bord des lèvres, l'âme!

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Acte III, scène 10

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Zeus s'exprima en ces termes : "Je crois avoir trouvé, dit-il, un moyen de conserver les hommes et de les rendre plus retenus, c'est de diminuer leurs forces. Je les séparerai en deux ; par là, ils deviendront faibles ; et nous aurons encore un autre avantage, ce sera d'augmenter le nombre de ceux qui nous servent (...)." Après cette déclaration, le dieu fit la séparation qu'il venait de résoudre; et il la fit de la manière que l'on coupe les œufs lorsqu'on veut les saler, et qu'avec un cheveu on les divise en deux parties égales. Il commanda ensuite à Apollon de guérir les plaies, et de placer le visage et la moitié du cou du côté où la séparation avait été faite, afin que la vue de ce châtiment les rendît plus modestes. (...) Cette division étant faite, chaque moitié cherchait à rencontrer celle dont elle avait été séparée ; et, lorsqu'elles se trouvaient toutes les deux, elles s'embrassaient et se joignaient avec une telle ardeur, dans le désir de rentrer dans leur ancienne unité, qu'elles périssaient dans cet embrassement de faim et d'inaction, ne voulant rien faire l'une sans l'autre. (...) Et ainsi la race allait s'éteignant. Zeus, ému de pitié, imagine un autre expédient : il met par-devant les organes de la génération, car auparavant ils étaient par derrière ; on concevait et l'on répandait la semence, non l'un dans l'autre, mais à terre, comme les cigales. Zeus mit donc les organes par-devant et, de cette manière, la conception se fit par la conjonction du mâle et de la femelle. Alors, si l'union se trouvait avoir lieu entre l'homme et la femme, des enfants en étaient le fruit, et si le mâle venait à s'unir au mâle, la satiété les séparait bientôt, et les renvoyait à leurs travaux et aux autres soins de la vie. De là vient l'amour que nous avons naturellement les uns pour les autres : il nous ramène à notre nature primitive, il fait tout pour réunir les deux moitiés et pour nous rétablir dans notre ancienne perfection. Platon, Le Banquet,

332689takemehighercolor.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Roberto+Kusterle+02.jpg

Il faut beaucoup de jours. beaucoup. il faut beaucoup de jours aujourd’hui.

il faut le premier jour. il faut les premiers jours. il faut beaucoup de temps.

il faut beaucoup de jours pour te mettre à écrire. pour te mettre à écrire

il faut beaucoup de jours, et les jours, et les tables, et les yeux et les arbres.

il faut beaucoup les arbres. il faut beaucoup de jours.

il faut voir le jardin. regarde le jardin. il faut voir les jardins. regarder la fenêtre.

il faut de très longs jours. il faut beaucoup d’années. il faut beaucoup de lignes.

il faut beaucoup de lignes sur le cou, sur la race. sous les yeux

il faut beaucoup de traits. pour te mettre à écrire. il faut beaucoup de ronces. les ronces dans le cou.

il faut beaucoup d’années. il faut beaucoup tomber.

il faut beaucoup de vase. de la boue, de l’ordure, de l’essence et de l’huile, du gâchis, de la vase,

beaucoup de maladies beaucoup de mains malades beaucoup de dos griffé beaucoup de pieds coupés

La gorge, le poisson, Laura Vazquez, 2013

Roberto-Kusterle_2.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 1 mois après...
Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Jalousie

N’aimez plus tant, Phylis, à vous voir adorée :

Le plus ardent amour n’a pas grande durée ;

Les nœuds les plus serrés sont le plus tôt rompus ;

A force d’aimer trop, souvent on n’aime plus,

Et ces liens si forts ont des lois si sévères

Que toutes leurs douceurs en deviennent amères.

Je sais qu’il vous est doux d’asservir tous nos soins :

Mais qui se donne entier n’en exige pas moins ;

Sans réserve il se rend, sans réserve il se livre,

Hors de votre présence il doute s’il peut vivre :

Mais il veut la pareille, et son attachement

Prend compte de chaque heure et de chaque moment.

C’est un esclave fier qui veut régler son maître,

Un censeur complaisant qui cherche à trop connaître,

Un tyran déguisé qui s’attache à vos pas,

Un dangereux Argus qui voit ce qui n’est pas ;

Sans cesse il importune, et sans cesse il assiège,

Importun par devoir, fâcheux par privilège,

Ardent à vous servir jusqu’à vous en lasser,

Mais au reste un peu tendre et facile à blesser.

Le plus léger chagrin d’une humeur inégale,

Le moindre égarement d’un mauvais intervalle,

Un sourire par mégarde à ses yeux dérobé,

Un coup d’œil par hasard sur un autre tombé,

Le plus faible dehors de cette complaisance

Que se permet pour tous la même indifférence ;

Tout cela fait pour lui de grands crimes d’état ;

Et plus l’amour est fort, plus il est délicat.

Vous avez vu, Phylis, comme il brise sa chaîne

Sitôt qu’auprès de vous quelque chose le gêne ;

Et comme vos bontés ne sont qu’un faible appui

Contre un murmure sourd qui s’épand jusqu’à lui.

Que ce soit vérité, que ce soit calomnie,

Pour vous voir en coupable il suffit qu’on le dit ;

Et lorsqu’une imposture a quelque fondement

Sur un peu d’imprudence, ou sur trop d’enjouement,

Tout ce qu’il sait de vous et de votre innocence

N’ose le révolter contre cette apparence,

Et souffre qu’elle expose à cent fausses clartés

Votre humeur sociable et vos civilités.

Sa raison au dedans vous fait en vain justice,

Sa raison au dehors respecte son caprice ;

La peur de sembler dupe aux yeux de quelques fous

Etouffe cette voix qui parle trop pour vous.

La part qu’il prend sur lui de votre renommée

Forme un sombre dépit de vous avoir aimée ;

Et, comme il n’est plus temps d’en faire un désaveu,

Il fait gloire partout d’éteindre un si beau feu :

Du moins s’il ne l’éteint, il l’empêche de luire,

Et brave le pouvoir qu’il ne saurait détruire.

Voilà ce que produit le don de trop charmer.

Pour garder vos amants faites-vous moins aimer ;

Un amour médiocre est souvent plus traitable :

Mais pourriez-vous, Phylis, vous rendre moins aimable ?

Pensez-y, je vous prie, et n’oubliez jamais,

Quand on vous aimera, que l’amour est doux ; mais…

Pierre Corneille, Poésies diverses

Poème classé dans Amour, Passion, Pierre Corneille, Survie, Trahison.

phare2.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Ici. Maintenant. Ici... et maintenant.

Ici, entre les débris des choses et le rien,

nous vivons dans les faubourgs de l’éternité

...

Maintenant, nous vivons hier et demain

et nous partons dans deux directions

qui pourraient échanger un salut poétique

...

Ici et maintenant...

l’Histoire ne se soucie ni des arbres ni des morts.

...

Nous sommes toujours là,

portant le fardeau de l’éternité.

Le lanceur de dés et autres poèmes

Mahmoud Darwich (1941-2008)Palestinien

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

carson-mccullers-65612-250-400.jpg

La Ballade du Café Triste - Carson McCullers

"L’amour est avant tout une expérience commune à deux êtres. Mais le fait qu’elle leur soit commune ne signifie pas que cette expérience ait la même nature pour chacun des deux êtres concernés. Il y a celui qui aime et celui qui est aimé, et ce sont deux univers différents. Celui qui est aimé ne sert le plus souvent qu’à réveiller une immense force d’amour qui dormait jusque-là au fond du cœur de celui qui aime. En général, celui qui aime en est conscient. Il sait que son amour restera solitaire. Qu’il l’entraînera peu à peu vers une solitude nouvelle, plus étrange encore, et de le savoir le déchire. Aussi celui qui aime n’a qu’une chose à faire : dissimuler son amour aussi complètement et profondément que possible. Se construire un univers intérieur totalement neuf. Un étrange univers de passion qui se suffira à lui-même. Il faut d’ailleurs ajouter que celui dont nous parlons, celui qui aime, n’est pas nécessairement un jeune homme qui a mis de l’argent de coté pour acheter une alliance. Celui qui aime est peut être un homme, une femme, un enfant n’importe quelle créature au monde.

Mais voici que celui qui est aimé peut avoir lui aussi n’importe quel visage. Cet aiguillon de l’amour se trouve chez les créatures les plus surprenantes (…) La valeur, la qualité de l’amour, quel qu’il soit dépend uniquement de celui qui aime.

C’est pourquoi la plupart d’entre nous préfèrent aimer plutôt qu’être aimer. La plupart d’entre nous préfèrent être celui qui aime. Car la stricte vérité, c’est que d’une façon profondément secrète, pour la plupart d’entre nous, être aimé est insupportable. Celui qui est aimé à toutes les raisons de craindre et de haïr celui qui aime. Car celui qui aime est tellement affamé du moindre contact avec l’objet de son amour qu’il n’a de cesse de l’avoir dépouillé, dût-il n’y trouver que douleur."

carson-mccullers.jpeg?w=830

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Membre, Posté(e)
janacek Membre 463 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

... oui oui oui .... mais "sans rien dire" aussi ....

q9gw.jpg

... et Bonjour Paola, Lucy et tous

Modifié par janacek
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour Janacek :)

Je vous écris d’un pays lointain, je vous écris du bout du monde.

Il faut que vous le sachiez.

Souvent les arbres tremblent. On recueille les feuilles.

Elles ont un nombre fou de nervures.

Mais à quoi bon ? Plus rien entre elles et l’arbre, et nous nous dispersons gênées.

Est-ce que la vie sur terre ne pourrait pas se poursuivre sans vent ?

Ou faut-il que tout tremble, toujours, toujours ?

Henri Michaux

image0193.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Bonjour Lucy :)

Jacques Prévert

prevert2.gif

Barbara

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Épanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t'ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand même ce jour-là

N'oublie pas

Un homme sous un porche s'abritait

Et il a crié ton nom

Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t'es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

Et ne m'en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j'aime

Même si je ne les ai vus qu'une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s'aiment

Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara

N'oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l'arsenal

Sur le bateau d'Ouessant

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu'es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d'acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest

Comme il pleuvait avant

Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé

C'est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n'est même plus l'orage

De fer d'acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l'eau sur Brest

Et vont pourrir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 2 semaines après...
Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Les îles

«Le voyage décrit par Grenier est un voyage dans l'imaginaire et l'invisible, une quête d'île en île, comme celle que Melville, avec d'autres moyens, a illustrée dans Mardi. L'animal jouit et meurt, l'homme s'émerveille et meurt. Où est le port ? Voilà la question qui résonne dans tout le livre.» Albert Camus.

Il existe de ces moments dans la vie, dans une journée

où chaque mot vous touche, en appelle un autre, un ébranlement, un choc confus.

Cela vient de m'arriver en lisant un auteur que je connaissais peu , Jean Grenier .

Je suis entré dans ce livre et je sais que ces mots lus continueront de vivre en moi encore longtemps.

Des images se bousculent, des paysages, des odeurs, des frôlements, la lumière...

" Rien n'est vraiment dit dans ce livre. Tout y est suggéré avec une force et une délicatesse incomparables.Cette langue légère , à la fois exacte et rêveuse, a la fluidité de la musique.Elle coule ,rapide, mais ses échos se prolongent...

Grenier nous parle seulement d'expériences simples et familières dans une langue sans apprêt apparent. Puis, il nous laisse traduire, chacun à notre convenance.A ces conditions seulement, l'art est un don, il n'oblige pas. Pour moi qui ai tant reçu de ce livre , je sais l'étendue de ce don, je reconnais ma dette..."

Ces quelques mots sont extraits de la préface d'Albert Camus .

" Et j'envie, sans amertume, j'envie, si j'ose dire, avec chaleur, le jeune homme inconnu qui, aujourd'hui, aborde ces Iles pour la première fois..."

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 semaines après...
Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

Folie —

folie que de —

que de —

comment dire —

folie que de ce —

depuis —

folie depuis ce —

donné —

folie donné ce que de —

vu —

folie vu ce —

ce —

comment dire —

ceci —

ce ceci —

ceci-ci —

tout ce ceci-ci —

folie donné tout ce —

vu —

folie vu tout ce ceci-ci que de —

que de —

comment dire —

voir —

entrevoir —

croire entrevoir —

vouloir croire entrevoir —

folie que de vouloir croire entrevoir quoi —...

....

folie que de voir quoi —

entrevoir —

croire entrevoir —

vouloir croire entrevoir —

loin là là-bas à peine quoi —

folie que d’y vouloir croire entrevoir quoi —

quoi —

comment dire —

comment dire...

Samuel Beckett, Comment dire..

samuel_beckett.jpg

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Annonces
Maintenant

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Coller en tant que texte brut à la place

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

Chargement

×