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Un phare...

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ptitepao

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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

Bonjour à tous !!

(c'est fou à quel point je suis d'accord. )

itou suis d’accord --> un "épharement" comme elle dit madame Desarthe !!! ... tiens ça ressemble presque un tout petitpeu au mot "éphémère" … sans les mêmes casquettes de paille ^^ …Smiley-IPB-410.gif

" Mais qu'est-ce que signifie "éphémère" ? répéta le petit prince qui, de sa vie, n'avait renoncé à une question, une fois qu'il l'avait posée.

- Ça signifie "qui est menacé de disparition prochaine".

- Ma fleur est menacée de disparition prochaine ?

- Bien sûr …" (St Exupéry )

ephemere-.jpg

Une fois et pas plus.

Et nous aussi, une fois. Jamais plus.

Mais d'avoir été une fois cela, même si ce ne fut qu'une fois: avoir été de cette terre semble irrévocable." Rilke

chateau-de-sable-1.jpeg

Dans leur château phare … l'en-chanteur Higelin et la magi-musicienne Sonia sablent le champagne à la gloire de l'éphémère !!!

Modifié par Cajou
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Invité
Invités, Posté(e)
Invité
Invité Invités 0 message
Posté(e)

:fleur:

Se taire est peut-être une musique, une mélodie différente,

qui se brode en fils d'absence

sur l'envers d'un étrange tissu.

L'imagination est l'histoire vraie du monde,

la lumière fait pression vers le bas.

La vie se répand soudain par un fil épars.

Se taire peut être une musique

ou le vide aussi,

puisque parler c'est le couvrir.

Ou se taire est peut-être

la musique du vide.

Roberto Juarroz, Poésie verticale VI, 20

tumblr_mlcsy48ASs1rzdq64o1_250.jpg

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Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

je m'incruste... juste le temps d'une pose à votre "silence" ... 909827874.jpg

Un certain dimanche après midi, un de ces dimanches pluvieux ou l'on traine son ennuie, une musique dans le fond du salon que l'on entend à peine, une main qui se traine sur les rangées de livres de la bibliothèque, bouscule ceux oubliés et soulève la poussière sur un "spiralé" .... un vieux calendrier 2010. Par la baie vitrée entre la lumière en noir et blanc de ce temps de pluie et se pose un instant sur le vieux fauteuil ... Une photo, deux photos ... 12 photos, noir et blanc elles aussi. D'une "fugue" enneigée naitra "la majorité" d'un "plaisir solitaire", alors que deux fantomatiques amoureux placardent l'entrée de leur maison des "corons" d'un : "attention chien méchant" suite au braquage de la "station" .... mais juillet et son soleil lève le temps des "inquiétudes" ... Alors je biffe d'un regard le temps morose en dehors et comme ces promeneurs en "rayure" repense un instant à cette promenade sur les planches de la plage Deauville en 2010 .... souvenir de vacances.

356341rayures.jpg

Voilà .... le 931004danger.jpg est passé ...

http://rene.maltete....p/humour?page=1

http://www.youtube.c...h?v=q7DBoiyBoJ8

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Invité Fichée
Invités, Posté(e)
Invité Fichée
Invité Fichée Invités 0 message
Posté(e)

Histoires pressées

"Un jeune escargot qui partait en vacances rencontra en chaemin une vieille tortue qui

admirait le paysage. C'était la première fois que l'escargot voyait une tortue et il fut très

surpris en découvrant que les escargots n'étaient pas les seuls animaux à transporter leur

maison sur leur dos.

Seulement cette vieille tortue lui parut très grosse et très laide. Il ne se gêna pas pour le

lui dire. La tortue furieuse, grimpa sur un rocher, sauta sur l'escargot et l'écrasa. Sous

sa carapace.

Très loin de là, une jeune tortue qui partait en vacances rencontra en chemin un vieil

escargot qui admirait le paysage. C'était le première fois que la tortue voyait un escargot

et elle fut très surprise en découvrant que les tortues n'étaient pas les seuls animaux à

transporter leur maison sur leur dos. Seulement ce vieil escargot lui parut très petit et

très laid. Elle ne se gêna pas pour le lui dire. L'escargot, furieux, grimpa sur un rocher,

sauta sur la tortue et s'écrasa. Sur sa carapace. "

24093217_8037174.jpg

La valse lente des tortues de Katherine Pancol

Thomas Fersen Je suis au paradis

Bonjour à tous !

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Membre, Too old to die young, 51ans Posté(e)
Rob Gordon Membre 4 731 messages
51ans‚ Too old to die young,
Posté(e)

Bonjour :)

236.jpg

http://www.jl-scoazec.com/

TEXTE CÉLINE

VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT : L'ARRIVÉE À NEW YORK.

Pour une surprise, c'en fut une. À travers la brume, c’était tellement étonnant ce qu'on découvrait soudain que nous nous refusâmes d'abord à y croire et puis tout de même quand nous fûmes en plein devant les choses, tout galérien qu'on était on s'est mis à bien rigoler, en voyant ça, droit devant nous...

Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur.

On en a donc rigolé comme des cornichons. Ça fait drôle forcément, une ville bâtie en raideur. Mais on n'en pouvait rigoler nous du spectacle qu'à partir du cou, à cause du froid qui venait du large pendant ce temps-là à travers une grosse brume grise et rose. et rapide et piquante à l’assaut de nos pantalons et des crevasses de cette muraille, les rues de la ville, où les nuages s'engouffraient aussi à la charge du vent. Notre galère tenait son mince sillon juste au ras des jetées, là où venait finir une eau caca, toute barbotante d'une kyrielle de petits bachots et remorqueurs avides et cornards.

Pour un miteux, il n'est jamais bien commode de débarquer de nulle part mais pour un galérien c’est encore bien pire, surtout que les gens d’Amérique n’aiment pas du tout les galériens qui viennent d’Europe. C’est tous des anarchistes » qu’ils disent. Ils ne veulent recevoir chez eux en somme que les curieux qui leur apportent du pognon, parce que tous les argents d’Europe, c’est des fils à Dollar.

J’aurais peut-être pu essayer, comme d'autres l’avait déjà réussi, de traverser le port à la nage et de me mettre à crier : « Vive Dollar ! Vive Dollar ! » C'est un truc. Y a bien des gens qui sont débarqués de cette façon-là et qui après ça on fait des fortunes. C'est pas sûr, ça se raconte seulement. Il en arrive dans les rêves des biens pires encore. Moi j'avais une autre combinaison en tête, en même temps que la fièvre.

Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit : L'arrivée à New York.

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Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Dédicace à Louise et son sourire ....

"L'homme était insaisissable, l'existence, une énigme. Parfois un geste, un paysage, une rencontre, une parole, une musique, une lecture ; surtout l'amour, rachetaient ces ombres. Il fallait savoir, s'en souvenir, parier sur ces clartés-là, les attiser sans relâche."

A.C. " Le Message "

5923511002079ih.jpg

"Nous ne méritons que ... ce que nous partageons."

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Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
Posté(e)

"Marche au hasard... Regarde... Prête l'oreille..."

Un sonnet "conseil" de Ronsard :Eh bien ! Mêle ta vie à la verte forêt,

Escalade la roche aux nobles altitudes.

Respire, et libre enfin des vieilles servitudes,

Fuis les regrets amers que ton cœur savourait.

Dès l'heure éblouissante où le matin paraît,

Marche au hasard ; gravis les sentiers les plus rudes.

Va devant toi, baisé par l'air des solitudes,

Comme une biche en pleurs qu'on effaroucherait.

Cueille la fleur agreste au bord du précipice,

Regarde l'antre affreux que le lierre tapisse

Et le vol des oiseaux dans les chênes touffus.

Marche et prête l'oreille en tes sauvages courses;

Car tout le bois frémit, plein de rythmes confus,

Et la Muse aux beaux yeux chante dans l'eau des sources.

My_Foggy_House_by_AdoC.jpg

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Membre, Artisan écriveur , 57ans Posté(e)
Bran ruz Membre 8 737 messages
57ans‚ Artisan écriveur ,
Posté(e)

Il ne faut pas…

Jacques PRÉVERT Recueil : "Paroles"

II ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec les allumettes

Parce que Messieurs quand on le laisse seul

Le monde mental Messssieurs

N’est pas du tout brillant

Et sitôt qu’il est seul

Travaille arbitrairement

S’érigeant pour soi-même

Et soi-disant généreusement en l’honneur des travailleurs du bâtiment

Un auto-monument

Répétons-le Messssssieurs

Quand on le laisse seul

Le monde mental

Ment

Monumentalement.

hoax.jpg

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Dans les jours à venir, lorsqu’il semblera que je sois mis au tombeau, lorsque le firmament lui-même menacera de venir s’abattre sur ma tête, je serai forcé de tout abandonner hormis ce que ces esprits ont implanté en moi. Je serai écrasé, avili, humilié. Je serai frustré dans chaque fibre de mon être. Je me prendrai même à hurler comme un chien. Mais je ne serai pas entièrement perdu ! En fin de compte, un jour doit poindre où, jetant un regard sur ma propre vie comme s’il s’agissait d’un roman, ou d’Histoire, je pourrai y déceler une forme, une trame, une signification. Dès lors, le mot défaite n’a plus de sens. Toute rechute sera à jamais impossible. Car ce jour-là je deviens et demeure un avec ma création.

Un autre jour, dans un pays étranger, apparaîtra devant moi un jeune homme qui, conscient du changement qui s’est opéré en moi, me surnommera le « Roc Heureux ». C’est là le nom que je présenterai lorsque le grand Cosmocrateur demandera : « Qui es-tu ? »

Oui, sans l’ombre d’un doute, je répondrai : « Le Roc Heureux ! »

Et si l’on me demandait : « As-tu joui de ton séjour sur la terre ? », je répondrais : « Ma vie n’a été qu’une longue crucifixion en rose. »

Quant au sens de ces mots, s’il n’est pas déjà clair, il sera élucidé. Si j’échoue, alors je ne suis que le chien du jardinier.

Il fut un temps où je croyais avoir été blessé comme jamais aucun homme ne l’avait été. Parce que tel était mon sentiment, je fis le vœu d’écrire ce livre. Mais longtemps avant que je l’eusse commencé, la blessure avait guéri. Puisque j’avais juré de remplir ma tâche, je rouvris l’horrible blessure.

Henry Miller - Plexus

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

tumblr_mm6sqvKy751qiisr5o1_400.jpg

A chaque note, dit Colin, je fais correspondre un alcool, une liqueur ou un aromate. La pédale forte correspond à l’œuf battu et la pédale faible à la glace. Pour l’eau de Selbtz, il faut un trille dans le registre aigu. Les quantités sont en raison directe de la durée : à la quadruple croche équivaut le seizième d’unité, à la noire l’unité, à la ronde le quadruple unité. Lorsque l’on joue un air lent, un système de registre est mis en action, de façon que la dose ne soit pas augmentée – ce qui donnerait un cocktail trop abondant – mais la teneur en alcool. Et, suivant la durée de l’air, on peut, si l’on veut, faire varier la valeur de l’unité, la réduisant, par exemple au centième, pour pouvoir obtenir une boisson tenant compte de toutes les harmonies au moyen d’un réglage latéral.

Vian - L'écume des jours

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Membre, grands cils ♪ ♫ ..., Posté(e)
Cajou Membre 1 044 messages
grands cils ♪ ♫ ...,
Posté(e)

A la Tchin Tchin Pao !!!! ..alc0010.gif. .... et un p’tit coup de notes valseporeuses à tous !!!!

cie-la-rumeur-AFFICHE-PIANOCKTAIL-Mline-grahisme&webdesign.jpg

°0oOoO° encore en musik .... °oO°°

Marc Vella pianiste nomade .. qui a décidé de quitter les univers confinés des conservatoires et des salles de concerts pour découvrir le monde, improvisant des concerts sur une place de village, une dune, ou au beau milieu d’un bidonville. Depuis 25 ans Son piano Yamaha a déjà traversé une quarantaine de pays, parcouru plus de 200 000 kilomètres.

"Caravane amoureuse"

Marc-vella-l-eloge-de-la-fausse-note5.png

marc_vella_a_transporte_son_pi_882011_300.jpg

Vivre autrement la musique de la vie avec une plus grande liberté d’expression.

En improvisant sur le piano, découvrir qu’il n’y a pas de fausses notes …

L'éloge de la fausse note

Un musicien est avant tout quelqu’un qui entre en amour avec le silence ! ...

Stille-Silence-.jpg.jpeg

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Membre, Too old to die young, 51ans Posté(e)
Rob Gordon Membre 4 731 messages
51ans‚ Too old to die young,
Posté(e)

Bonsoir :)

Correspondance passionnée / Henry Miller et Anaïs Nin

Je m'embarque dans des rêves fous (...). Nous voyageons sans arrêt, mais il y a toujours une machine à écrire et des livres, et ton corps est toujours auprès du mien, et ton regard ne change pas. Les gens disent que nous allons être malheureux, que nous le regretterons un jour, mais nous sommes heureux, nous rions sans cesse, nous chantons. (...) Je te raconte cela comme un rêve fou -- mais c'est ce rêve que je veux réaliser. La vie et la littérature mêlées, l'amour comme dynamo, toi avec ton âme de caméléon, m'offrant mille sortes d'amour, toujours là, solide, quelle que soit la tempête que nous traversons, nous sentant partout chez nous. Poursuivant chaque matin la tâche là où nous l'avions laissée. Résurrection sur résurrection. Toi, prenant de plus en plus d'assurance et menant la vie riche que tu désires ; et plus tu prends de l'assurance, plus tu me veux, plus tu as besoin de moi...

Quoi d'étonnant à ce que je sois rarement naturelle dans la vie ? Naturelle par rapport à quoi, fidèle à quel état de mon âme, à quelle couche ? Comment puis-je être sincère si je dois à chaque instant choisir entre cinq ou six âmes ?

Henry pense à notre mariage qui, je le sens, ne se fera jamais. Pourtant, il est le seul homme que je voudrais épouser.

henry-miller.jpg

Anaïs, je croyais t'aimer, avant ; ce n'était rien à côté de la certitude que j'en ai aujourd'hui. Etait-ce si merveilleux parce que c'était court et volé à la vie ? (...) Est-ce folie de croire que ça pourrait continuer ? Quand et où commencerait la grisaille ? Je t'étudie tellement, afin de découvrir d'éventuels défauts, des points faibles, des zones dangereuses. Je n'en trouve pas -- pas les moindres. Cela veut dire que je suis amoureux, aveugle, aveugle, aveugle. Etre aveugle à jamais.

Mardi est loin. Et pas seulement mardi -- je me demande quand tu vas enfin passer une nuit ici, quand je pourrais t'avoir enfin à moi pour un long, long moment ; c'est une torture de te voir ainsi quelques heures et puis de devoir te rendre. Quand je te vois, tout ce que je voulais te dire s'envole -- le temps est si précieux et les mots sont en dehors de la question. Pourtant tu me rends si heureux -- parce qu'avec toi je peux parler.

Je ne sais pas ce que j'attends de vous, mais cela tient du miracle. Je vais exiger tout de vous -- même l'impossible, parce que vous m'y encouragez.

Je vis dans une attente perpétuelle. Tu viens et le temps glisse comme dans un rêve. C'est quand tu t'en vas que je prends vraiment conscience de ta présence. Et alors il est trop tard. Je t'adore. Tu me fais croire que tout est possible. Anaïs, il me fait pleurer, ton journal. Il me fait t'aimer au-dela des mots. Anaïs, tu es devenue une part de moi tellement vitale que je me sens tout retourné, si tu vois ce que je veux dire. Je ne sais plus ce que j'écris -- sauf que je t'aime, que je dois t'avoir pour moi seul, exclusivement, te posséder, furieusement. Je ne sais pas ce que je veux. J'ai trop, je crois. Tu m'as envahi tout entier -- tu m'as gâté. Je te demande de plus en plus de choses. Je m'attends à ce que tu accomplisses des miracles. Tout ce que je lis a maintenant une signification différente, une signification exagérée ; la façon dont j'ai lu Dostoievski n'est plus vraiment de la lecture, c'est une expérience passionnelle, comme lorsque je t'ai lu. Je suis bouleversée, comme après un tremblement de terre.

anais.jpg

Non je ne crois pas à une vie routinière, et toi non plus. Il se peut que tu admires cela, mais tu ne trouveras jamais des rails à ta convenance.

Avec toi, Anaïs, je pourrais ne pas être égoïste. Je veux que tu sois toujours heureuse, en sécurité, protégée. Jamais je n'ai aimé une femme de manière aussi désintéressée.

J'ai envie de fuir afin d'être seule avec mes sentiments pour toi.

Toi et moi, bien que tout aussi jaloux, sommes plus sûrs l'un de l'autre -- plus conscients de nous posséder l'un l'autre. Grâce à cette assurance, nous pouvons nous permettre d'être très généreux, très tolérants, très indulgents ! Nous sommes sûrs du fond.

Je sais que ce n'est pas pour longtemps mais, quand quelqu'un part en voyage, cela pose la question d'autres voyages -- de derniers voyages. Cela rend magnifiquement et immensément triste.

Tu t'imagines que je suis malheureux pour quelque raison cachée. Tu penses que j'ai des problèmes dont je n'ose pas te parler. Non, malheureusement non. Contrairement à toi, je ne sais pas toujours ce qui me fait souffrir. (...) Je souffre de moi-même. C'est mon âme seule qui, sans cesse, me préoccupe. Je suis totalement égocentrique.

(...) J'ai pris conscience que seule compte pour moi l'attrait "littéraire" des gens et des lieux. La réalité est dépourvue d'intérêt. Plate. La description de Chambord et d'Amboise par Osborn est vivante pour moi. Le château lui_même ne l'est pas. L'immense panorama du passé que dresse Spengler est pour moi plein de vie et de signification. Les événements eux-mêmes m'ont toujours laissé froid.

C'est ici que tu devrais être. Nous devrions travailler ensemble -- nous lire nos travaux la nuit --, nous enflammer l'un l'autre, nous garder. C'est un crime, cette séparation. Le principal, c'est de sentir ta présence -- entendre ton bourdonnement ou tes baîllements, voir traîner tes peignes et tes brosses, se soucier de la robe que tu devrais mettre, etc... Si j'ai tant aimé "Deux hommes" de Duhamel, c'est parce que tu étais allongée à mes côtés. Quand je vois ces pages merveilleuses que j'ai écrites à Louveciennes, je sais que c'est parce que tu étais là, que tu attendais que je les écrive. Je sais tu es toujours "là" -- mais être là en pensée n'est pas tout à fait la même chose qu'être là en chair et en os.

Tu ne sais pas ce que tes mots ont fait sur moi - "je me sens seule" -, je ne veux plus jamais les entendre.

C'est peut-être parce que jet'ai dit un jour que je ne voudrais pour rien au monde quitter ce studio que tu remues ciel et terre pour me permettre de le garder. Mais ce n'est pas pour moi - seulement moi, Anaïs. C'est pour Nous. A quoi bon cet endroit merveilleux si tu dois être à l'autre bout du monde et changer d'âme ?

Je ne te vois pas seulement comme un phare (...) je te vois comme une femme. Cette lumière n'est que l'émanation de ton esprit. Mais ton corps me réclame aussi -- tout autant. Ton corps brûle en moi. Je ne veux pas d'une lampe qui m'éclaire, quelle qu'en soit la puissance. Je veux tout l'appareil. Et je ne me contente pas de l'aura de lumière que tu projettes tout autour de toi. Je veux tout l'appareil. Et je le veux pour moi, pour moi tout seul. Voilà la faute que j'ai commise : te partager. Cela amoindrit la femme, je le crains. Maintenant, il faut que je t'aie toute entière, sept jours par semaine, voyages compris.

Ne me prendras-tu jamais, une fois pour toutes, pour ce que je suis, pour un homme qui place l'amour au-dessus de tout et qui a trouvé en toi le partenaire parfait ?

anais-nin-et-henry-miller-1974-1244908250.jpg

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Membre, La mauvaise herbe..., Posté(e)
XYparfoisZ Membre 4 674 messages
La mauvaise herbe...,
Posté(e)

Bonsoir :)

Correspondance passionnée / Henry Miller et Anaïs Nin

Je m'embarque dans des rêves fous (...). Nous voyageons sans arrêt, mais il y a toujours une machine à écrire et des livres, et ton corps est toujours auprès du mien, et ton regard ne change pas. Les gens disent que nous allons être malheureux, que nous le regretterons un jour, mais nous sommes heureux, nous rions sans cesse, nous chantons. (...) Je te raconte cela comme un rêve fou -- mais c'est ce rêve que je veux réaliser. La vie et la littérature mêlées, l'amour comme dynamo, toi avec ton âme de caméléon, m'offrant mille sortes d'amour, toujours là, solide, quelle que soit la tempête que nous traversons, nous sentant partout chez nous. Poursuivant chaque matin la tâche là où nous l'avions laissée. Résurrection sur résurrection. Toi, prenant de plus en plus d'assurance et menant la vie riche que tu désires ; et plus tu prends de l'assurance, plus tu me veux, plus tu as besoin de moi...

Quoi d'étonnant à ce que je sois rarement naturelle dans la vie ? Naturelle par rapport à quoi, fidèle à quel état de mon âme, à quelle couche ? Comment puis-je être sincère si je dois à chaque instant choisir entre cinq ou six âmes ?

Henry pense à notre mariage qui, je le sens, ne se fera jamais. Pourtant, il est le seul homme que je voudrais épouser.

henry-miller.jpg

Anaïs, je croyais t'aimer, avant ; ce n'était rien à côté de la certitude que j'en ai aujourd'hui. Etait-ce si merveilleux parce que c'était court et volé à la vie ? (...) Est-ce folie de croire que ça pourrait continuer ? Quand et où commencerait la grisaille ? Je t'étudie tellement, afin de découvrir d'éventuels défauts, des points faibles, des zones dangereuses. Je n'en trouve pas -- pas les moindres. Cela veut dire que je suis amoureux, aveugle, aveugle, aveugle. Etre aveugle à jamais.

Mardi est loin. Et pas seulement mardi -- je me demande quand tu vas enfin passer une nuit ici, quand je pourrais t'avoir enfin à moi pour un long, long moment ; c'est une torture de te voir ainsi quelques heures et puis de devoir te rendre. Quand je te vois, tout ce que je voulais te dire s'envole -- le temps est si précieux et les mots sont en dehors de la question. Pourtant tu me rends si heureux -- parce qu'avec toi je peux parler.

Je ne sais pas ce que j'attends de vous, mais cela tient du miracle. Je vais exiger tout de vous -- même l'impossible, parce que vous m'y encouragez.

Je vis dans une attente perpétuelle. Tu viens et le temps glisse comme dans un rêve. C'est quand tu t'en vas que je prends vraiment conscience de ta présence. Et alors il est trop tard. Je t'adore. Tu me fais croire que tout est possible. Anaïs, il me fait pleurer, ton journal. Il me fait t'aimer au-dela des mots. Anaïs, tu es devenue une part de moi tellement vitale que je me sens tout retourné, si tu vois ce que je veux dire. Je ne sais plus ce que j'écris -- sauf que je t'aime, que je dois t'avoir pour moi seul, exclusivement, te posséder, furieusement. Je ne sais pas ce que je veux. J'ai trop, je crois. Tu m'as envahi tout entier -- tu m'as gâté. Je te demande de plus en plus de choses. Je m'attends à ce que tu accomplisses des miracles. Tout ce que je lis a maintenant une signification différente, une signification exagérée ; la façon dont j'ai lu Dostoievski n'est plus vraiment de la lecture, c'est une expérience passionnelle, comme lorsque je t'ai lu. Je suis bouleversée, comme après un tremblement de terre.

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Non je ne crois pas à une vie routinière, et toi non plus. Il se peut que tu admires cela, mais tu ne trouveras jamais des rails à ta convenance.

Avec toi, Anaïs, je pourrais ne pas être égoïste. Je veux que tu sois toujours heureuse, en sécurité, protégée. Jamais je n'ai aimé une femme de manière aussi désintéressée.

J'ai envie de fuir afin d'être seule avec mes sentiments pour toi.

Toi et moi, bien que tout aussi jaloux, sommes plus sûrs l'un de l'autre -- plus conscients de nous posséder l'un l'autre. Grâce à cette assurance, nous pouvons nous permettre d'être très généreux, très tolérants, très indulgents ! Nous sommes sûrs du fond.

Je sais que ce n'est pas pour longtemps mais, quand quelqu'un part en voyage, cela pose la question d'autres voyages -- de derniers voyages. Cela rend magnifiquement et immensément triste.

Tu t'imagines que je suis malheureux pour quelque raison cachée. Tu penses que j'ai des problèmes dont je n'ose pas te parler. Non, malheureusement non. Contrairement à toi, je ne sais pas toujours ce qui me fait souffrir. (...) Je souffre de moi-même. C'est mon âme seule qui, sans cesse, me préoccupe. Je suis totalement égocentrique.

(...) J'ai pris conscience que seule compte pour moi l'attrait "littéraire" des gens et des lieux. La réalité est dépourvue d'intérêt. Plate. La description de Chambord et d'Amboise par Osborn est vivante pour moi. Le château lui_même ne l'est pas. L'immense panorama du passé que dresse Spengler est pour moi plein de vie et de signification. Les événements eux-mêmes m'ont toujours laissé froid.

C'est ici que tu devrais être. Nous devrions travailler ensemble -- nous lire nos travaux la nuit --, nous enflammer l'un l'autre, nous garder. C'est un crime, cette séparation. Le principal, c'est de sentir ta présence -- entendre ton bourdonnement ou tes baîllements, voir traîner tes peignes et tes brosses, se soucier de la robe que tu devrais mettre, etc... Si j'ai tant aimé "Deux hommes" de Duhamel, c'est parce que tu étais allongée à mes côtés. Quand je vois ces pages merveilleuses que j'ai écrites à Louveciennes, je sais que c'est parce que tu étais là, que tu attendais que je les écrive. Je sais tu es toujours "là" -- mais être là en pensée n'est pas tout à fait la même chose qu'être là en chair et en os.

Tu ne sais pas ce que tes mots ont fait sur moi - "je me sens seule" -, je ne veux plus jamais les entendre.

C'est peut-être parce que jet'ai dit un jour que je ne voudrais pour rien au monde quitter ce studio que tu remues ciel et terre pour me permettre de le garder. Mais ce n'est pas pour moi - seulement moi, Anaïs. C'est pour Nous. A quoi bon cet endroit merveilleux si tu dois être à l'autre bout du monde et changer d'âme ?

Je ne te vois pas seulement comme un phare (...) je te vois comme une femme. Cette lumière n'est que l'émanation de ton esprit. Mais ton corps me réclame aussi -- tout autant. Ton corps brûle en moi. Je ne veux pas d'une lampe qui m'éclaire, quelle qu'en soit la puissance. Je veux tout l'appareil. Et je ne me contente pas de l'aura de lumière que tu projettes tout autour de toi. Je veux tout l'appareil. Et je le veux pour moi, pour moi tout seul. Voilà la faute que j'ai commise : te partager. Cela amoindrit la femme, je le crains. Maintenant, il faut que je t'aie toute entière, sept jours par semaine, voyages compris.

Ne me prendras-tu jamais, une fois pour toutes, pour ce que je suis, pour un homme qui place l'amour au-dessus de tout et qui a trouvé en toi le partenaire parfait ?

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Rob Gordon

Sublime :plus::coeur:

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Invité Fichée
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Invité Fichée
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Bonjour ici,

Heather Dohollau/ La beauté est un bien

poète galloise d'expression française décédée cette année à 88 ans

née en 1925 près de Cardiff

Dans le jardin échevelé

Les roses fleurissent

En haut d'un poirier

La beauté est un bien

La peur crée des lieux

Mémorables

Habités par des absents

Comme la mort elle donne

Le profil des choses

Et le havre de leur substance

Reste le rire des roses

Leurs volutes ardentes
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Bonjour,

Dylan Thomas - "J'ai ardemment souhaité partir"

J’ai ardemment souhaité partir

Loin des sifflements du monde usé

Et du cri incessant des vieilles terreurs,

Plus terribles à mesure que le jour

Passe la colline et plonge dans la mer profonde.

J’ai ardemment souhaité partir

Loin de la répétition des saluts

Car il y a des âmes dans l’air

Et des échos d’âme sur ma page

Et le tonnerre des appels et des notes. J’ai ardemment souhaité partir mais j’ai peur.

Une vie, encore neuve, pourrait fuser

Hors du vieux mensonge en feu sur le sol

Et, crépitant dans l’air, me laisser à demi aveugle.

Et dans la vieille peur de la nuit,

Le couvre-chef que l’on ôte,

Les lèvres pincées devant le récepteur,

Je ne tomberai pas sous la plume de la mort.

Peu importe si je meurs de tout ceci qui est

À moitié convention et à moitié mensonge.

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
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Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette en chiffon, et qu’il m’offre un morceau de vie, je profiterais de ce temps le plus possible.

Je suppose que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais en définitive, je penserais tout ce que je dis.

Je donnerais une valeur aux choses, pas pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.

Je dormirais peu, je rêverais plus.

Je crois que chaque minute passée les yeux fermés représente soixante secondes en moins de lumière.

Je marcherais quand les autres s’arrêtent, je me réveillerais quand les autres dorment.

Si Dieu m’offrait un morceau de vie, je m’habillerais simplement, me déshabillerais sous le soleil, en laissant nu non seulement mon corps, mais aussi mon âme.

Je prouverais aux hommes combien ils se trompent en pensant qu’on ne tombe plus amoureux en vieillissant, et qu’ils ne savent pas qu’on vieillit lorsqu’on cesse de tomber amoureux.

Je donnerais des ailes à un enfant, mais je le laisserais apprendre à voler seul.

J’enseignerais aux vieux que la mort ne vient pas avec l’âge, mais avec l’oubli.

J’ai appris tant de choses de vous, vous les hommes..

J’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable bonheur réside dans la manière de l’escalader.

J’ai appris que quand un nouveau né serre fort de son petit poing, pour la première fois, la main de son père, il le retient pour toujours.

J’ai appris qu’un homme n’a le droit d’en regarder un autre de haut que pour l’aider à se lever.

J’ai appris tant de choses de vous, malheureusement, elles ne me serviront plus à grand-chose, car lorsqu’on me rangera dans ce coffre, je serai malheureusement mort.

Dis toujours ce que tu sens, et fais ce que tu penses.

Si je savais que je te vois dormir aujourd’hui pour la dernière fois, je t’embrasserais très fort et je prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme.

Si je savais que ce sont les dernières minutes où je te vois, je te dirais : « je t’aime », sans présumer bêtement que tu le sais déjà.

Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses, mais si jamais je me trompe et que je n’ai plus que ce jour, j’aimerais te dire combien je t’aime et que je ne t’oublierai jamais.

Le lendemain n’est garanti à personne, qu’il soit jeune ou vieux.

Aujourd’hui peut être le dernier jour où tu vois ceux que tu aimes.

N’attends pas, fais-le aujourd’hui, car si demain ne vient pas, tu regretteras sûrement de n’avoir pas pris le temps d’un sourire, d’une caresse, d’un baiser, car tu étais trop occupé pour pouvoir faire plaisir.

Garde près de toi ceux que tu aimes, dis-leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aime-les et traite-les bien, prends le temps de leur dire « je regrette », « pardonne-moi », « s’il te plaît », et tous les mots d’amour que tu connais.

Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la sagesse de les exprimer. Montre à tes amis et aux êtres chers combien ils sont importants pour toi.

Gabriel Garcia Marquez

Brumes

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Invité Savanna
Invités, Posté(e)
Invité Savanna
Invité Savanna Invités 0 message
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La Musique

La musique souvent me prend comme une mer !

Vers ma pâle étoile,

Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,

Je mets à la voile;

La poitrine en avant et les poumons gonflés

Comme de la toile

J'escalade le dos des flots amoncelés

Que la nuit me voile ;

Je sens vibrer en moi toutes les passions

D'un vaisseau qui souffre ;

Le bon vent, la tempête et ses convulsions

Sur l'immense gouffre

Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir

De mon désespoir !

Les Fleurs du mal - Spleen et Idéal - Charles Baudelaire

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Membre, Posté(e)
lendehors Membre 372 messages
Baby Forumeur‚
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« Je pense maintenant aux autres accidents que nous nous décrivions, aux morts absurdes des blessés, des mutilés et des traumatisés. Je pense aux accidents de psychopathes, accidents peu plausibles, accomplis dans le dégoût de soi et le ressentiment; méchantes collisions multiples mises au point dans des voitures volées, sur l'autoroute du soir, entre employés de bureau fatigués. Je pense aux accidents insensés de ménagères neurasthéniques rentrant de l'institut prophylactique et se jetant sur des voitures garées dans des rues de banlieue. Je pense aux accidents de schizophrènes excités heurtant de front des camionnettes de blanchisserie venant juste de caler dans une rue à sens unique, à ceux de maniaques dépressifs broyés lors d'inutiles demi-tours sur les bretelles d'accès aux autoroutes, à ceux de paranoïaques malchanceux percutant un mur de brique au bout d'une impasse signalée, à ceux de bonnes d'enfants sadiques décapitées dans leurs voitures retournées sur de complexes échangeurs, à ceux de gérantes de supermarché lesbiennes brûlées vives dans la carcasse défoncée de leurs mini-voitures sous le regard stoïque de pompiers d'âge mûr, à ceux d'enfants autistes écrasés lors de collisions par l'arrière (leur regard moins meurtri dans la mort), à ceux de débiles mentaux prisonniers de leur autocar et coulant dans un canal le long d'une route, au coeur d'une zone industrielle. »

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....Immobile, la main droite sur une branche du volant, je ne ressentais aucune douleur. Toujours maintenue par sa ceinture, la jeune femme reprenait ses esprits. Des gens – un camionneur, un permissionnaire en uniforme et une marchande de glaces – passaient les mains par les portières et semblaient palper son corps en divers endroits. Elle leur a fait signe de reculer et s’est libérée de sa ceinture, manipulant maladroitement de sa main valide la boucle chromée. Un instant, je nous ai vus comme les principaux acteurs d’une pièce grinçante, improvisée dans un théâtre de la technologie, où se seraient mêlés les deux voitures défoncées, l’homme mort et les centaines d’automobilistes dans les coulisses, tous phares allumés ...

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Son érotisme glacé, l'élégante distance qu'elle mettait entre l'extrémité de ses doigts et le mamelon de Catherine se trouvaient répétés dans mes rapports avec l'automobile.

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J G Ballard.

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Charlie Parker ressemblait à Bouddha

Charlie Parker qui est mort récemment

En riant d’un jongleur à la télé

Après des semaines de tension et de souffrance, s’appelait le Musicien Parfait.

Et son expression sur son visage

Etait aussi calme, belle et profonde

Que l’image de Bouddha

Représenté en Orient, les yeux voilés,

L’expression qui dit ‘’Tout va bien’’

- Voilà ce que Charlie Parker disait

Quand il jouait, Tout Va Bien.

On avait le sentiment lever-du-jour

Pareil à la joie de l’hermite, ou au

cri parfait

D’une bande sauvage à une jamesession

‘’Wail, Whap’’ – Charlie fit éclater

Ses poumons pour atteindre la vitesse

De ce que les mordus de la vitesse voulaient

Et ce qu’ils voulaient

C’était son ralentissement Eternel.

Un grand musicien et grand créateur

de formes

Qui ultimement trouvent leur expression

Dans les mœurs et ce que vous voudrez.

Musicalement aussi important que Beethoven

Mais sans être reconnu comme tel,

Un Chef d’Orchestre à Cordes comme il faut

Devant lesquels il se dressait,

Fier et calme, comme un leader

de la musique

Dans la Grande Nuit Historique du Monde,

Il fit gémir son petit saxophone,

L’alto, lamentation claire et

perçante,

Accord parfait et harmonie brillante,

Toot – et les auditeurs réagissaient

Sans le montrer et se mirent à parler

Et bientôt toute la boîte se mit à frémir

Et tout le monde parle et Charlie

Parker

Les siffle jusqu’au bout de l’éternité

Avec son bâton patoole à la St

Patrick irlandais,

Comme la sainte pisse nous blopons

Et plopons dans les eaux du

massacre

Et de la viande blanche, et mourons

L’un après l’autre, sans perdre

la mesure.

Et ce qu’elle est gentille, l’histoire

Quand vous entendez Charlie Parker

la raconter

Sur disque ou à une session,

Su lors d’un engagement dans un club,

Intraveineuse pour le portefeuille,

Gaiement il Sifflait le

saxo

parfait

De toute manière, pas de différence.

Charlie Parker, pardonnez-moi –

Pardonnez-moi pour ne pas avoir répondu à vos yeux –

Pour ne pas avoir su indiquer

Ce dont vous êtes capable d’inventer –

Charlie Parker, priez pour moi –

Dans les Nirvanas de votre cerveau

Où vous vous cachez, indulgent et immense,

Plus de Charlie Parker

Mais le nom secret et indicible

Portant un mérite

Immensurable d’ici.

Vers le haut, le bas, l’est ou l’ouest –

- Charlie Parker, levez le fléau,

de moi et de tout le monde

Jack Kerouac, extrait de Mexico City Blues

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Membre, ptitevalseuse, 54ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
54ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Lendehors, ton message m'a rappelé La dame dans l'auto et sa Thunderbird, tu sais, celle qui n'avait pas vu la mer... souvenirs d'adolescence...

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Je n'ai jamais vu la mer.

Le sol carrelé de noir et de blanc ondule comme l'eau à quelques centimètres de mes yeux.

J'ai mal à en mourir.

Je ne suis pas morte...

Quand on s'est jeté sur moi - je ne suis pas folle, quelqu'un, quelque chose s'est jeté sur moi - j'ai pensé : je n'ai jamais vu la mer.

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J. Henderson

Continue. Tu n'as plus que ta main droite et ton coeur patraque, mais continue, ne te pose pas de question. Continue.

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Japrisot - La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil.

Modifié par ptitepao
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