L'origine de l'aversion des maths

Tout à fait d'accord!

Le rôle des systèmes éducatifs est justement (en théorie) de prendre en compte notre propension à l'approximation et aux raccourcis et de produire des schémas qui les modèrent. Mais l'éducation, les maths et beaucoup d'autres domaines ont été influencés par des standards d'excellence, de compétitivités etc... qui en fin de compte nous desservent. Ne serait-ce que parce qu'on se rend compte que beaucoup d'individus "doués" en mathématiques perdent leur affinité avec cette matière en l'espace d'une ou deux classes.

Nous avons confondus "sélection" et "synthèse" avec "élitisme mal placé" et "formalisme excessif".

Le problème de l'épurement est proche de celui que vous évoquez à la fin, la perte massive de sens et de tangibilité non seulement augmente les risques d’échec dans les cursus mais produit parfois une certaine forme d'incompétence. Non pas dans les notions/connaissances (car je ne doute pas que les cours soient complets et bien agencés) mais dans la transcription en problème réel. Je vois dans mon entourage certains "professionnels de la vielle école" déplorer le manque cruel de bon sens/ pragmatisme de certains "nouvellement formés".

Non pas qu'ils manquent d'outils, mais la confrontation au réel est tellement peu fréquente qu'ils ont du mal à transcrire correctement un problème qui se présente à eux en problème mathématiques ou autre... Là où par exemple, certains individus qui ne sont pas détectés pendant "l'épuration" , avec la formation adéquat, feraient preuve d'un talent naturel/ adaptation.

En mathématique en particulier, nous avons un phénomène paradoxal, tout d'abord la France se situe dans le haut du panier dans ce domaine au niveau mondial, et parallèlement les élèves en général trouvent cette matière rébarbative et sans intérêt, bien qu'ils soient conscients que c'est une matière importante, ce mode de fonctionnement propre à notre système agit comme un filtre, ou comme un moyen de sélection "naturelle", ne parviennent que ceux les mieux équipés génétiquement et environnementalement, autrement dit les mieux adaptés pour faire le lien avec Darwin, comme ce qui se passe avec les microbes, nous avons mis une certaine pression sur ces populations microscopiques avec les antibiotiques et il advient un phénomène de résistance ou d'adaptation des plus aptes, exactement comme avec les élèves nous avons mis une pression énorme et il en résulte une sélection non désirée! Le pire étant que nous laissons sur le carreau, la grande majorité des enfants, et qu'ils se retrouvent avec des rudiments de mathématiques dont ils ne savent que faire, car leur savoir est un vrai gruyère, incohérent et incomplet, et de plus ils n'ont aucune idée de la manière dont ils peuvent s'en servir concrètement, par conséquent très rapidement ils en arrivent à ne retenir que les bases très élémentaires.

Comme vous dites, l'effet inverse de celui recherché, malheureusement donc.