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Membre+, Posté(e)
Doïna Membre+ 17 468 messages
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Bonjour,

Avez-vous déjà entendu parler des maisons de correction ? Appelées également maisons de redressement. En France, la dernière maison de correction a fermé ses portes en 1977... Heureusement me suis-je dit, en visionnant cette vidéo qui m'a glacé le sang :

Dans cette vidéo, Mr VANACKER, ancien détenu à la maison de correction de Mettray, raconte comment, enfant, il a été jeté dans une cellule glaciale, complètement nu, de 11h30 à 16h30. L'ambiance était affreuse dans cet établissement créé en 1840 sous Louis-Philippe. Les surveillants eux-mêmes pouvaient avoir été d'anciens forçats, ou des employés des abattoirs... Enfin, c'était tous des brutes, qui torturaient les enfants, parfois les tuaient : 200 enfants ont perdu la vie dans cette maison de correction, des cadavres ont mêmes été incinérés dans la chaufferie au sous-sol de l'établissement.

Autre vidéo :

CORRECTION (MAISONS DE) n. f. « Établissements dans lesquels on place les enfants pervertis, mauvais ayant ou non commis un délit ― et ayant pour but la rééducation morale de l'enfance », telle est la définition bourgeoise et officielle de ces maisons.

En vérité, il y a loin de cette définition à la réalité et le but recherché n'est jamais atteint car, d'après les statistiques on peut se rendre compte que les 99 % des gosses qui ont séjourné dans les maisons de correction en sortent tout à fait dépravés.

On peut dire, sans s'exposer à être taxé d'exagération, que les maisons de correction sont les plus grands fournisseurs de contingents du bagne, des prisons, de Biribi et de la guillotine.

L'idée de ces établissements revient aux religieux et date de la révocation de l'Édit de Nantes (1685).

Lorsque, sous l'influence des Jésuites, Louis XIV enjoignit aux protestants de se convertir au catholicisme sous peine des galères et de« mort civile », les prêtres s'inquiétèrent tout de suite des enfants de ceux qui ne voudraient pas abjurer leur confession religieuse et une ordonnance royale les autorisa à se saisir des gosses des deux sexes pour « les rééduquer religieusement ».Les premiers temps on enlevait les enfants et on les plaçait dans les couvents pour en faire soit des moines, soit des religieuses. Mais certains de ces fils d'hérétiques ne voulurent point se plier docilement aux ordres de leurs nouveaux confesseurs ; aussi l'Église, par ordonnance royale du 19 mai 1692, fut autorisée à ouvrir des maisons de correction destinées à punir les enfants rebelles et à les ramener par tous les moyens dans la voie du salut.

Par la suite, les prêtres ouvrirent des maisons de filles repenties, destinées à recevoir les jeunes filles arrêtées pour s'être livrées à la débauche. Et puis, enfin, le cercle des maisons de correction fut élargi et l'on confia aux pères de l'Église la tâche de « corriger » les enfants coupables de délits ou de crimes et que leur jeune âge soustrayait à la justice ordinaire.

La révolution de 1789 abolit ces établissements, mais quand Louis XVIII monta sur le trône il rétablit, par une ordonnance datée du 27 janvier 1816, tous les édits royaux de Louis XIV et Louis XV. Mieux, même, il autorisa les bons pères à se saisir des enfants des républicains et de les « rééduquer religieusement ».

Louis-Philippe restreignit le pouvoir des prêtres et ne leur accorda plus que les enfants délictueux ou les filles se livrant à la débauche.

La révolution de 1848 abolit cela, mais Napoléon III rétablit ce privilège. Toutefois, il créa des maisons de correction dépendant directement de l'administration pénitentiaire, dans lesquelles les prêtres et les religieux faisaient office de gardiens. Puis en 1863, un décret plaça les maisons de correction religieuses sous le contrôle du président de la Cour d'appel du ressort.

Enfin, le 14 décembre 1905, à la suite de la loi sur la séparation des églises et de l'État, un décret d'administration publique plaçait toutes les maisons de correction dans les mains de l'administration pénitentiaire.

Il y a actuellement treize maisons de correction en France.

Dix dites colonies d'éducation pénitentiairepour les garçons : Aniane(Hérault) ; Auberives(Haute-Marne) ; Belle-Isle(Morbihan) ; Les Douaires(Eure) ; Eysses(Lot-et-Garonne) ; Sacuny(à Brignais, Rhône) ; Saint-Hilaire(Vienne) ; Saint-Maurice(Loir-et-Cher) ; Le Val d'Yèvre(Cher) ; Gaillonet trois colonies de préservation pour jeunes filles :Cadillac(Gironde) ; Clermont(Oise) et Doullens(Somme).

Les maisons de Clermont pour les filles et de Gaillonet Eysses pour les garçons, ont un règlement plus rigide, car elles sont des colonies correctionnellesdestinées à recevoir les « incorrigibles » des autres maisons.

Ces établissements dépendent du ministère de la Justice et sont administrés tout à fait comme les prisons : à la tête de chacun, sont : un directeur, un gardien­ chef, deux ou trois premiers gardiens et un contrôleur du ministère, chargé « en principe » de veiller aux intérêts des colons ―mais en réalité qui joue uniquement, comme, du reste, dans les prisons, le rôle de sous-directeur.

En plus des gardiens ordinaires, le Gouvernement adjoint encore un détachement de soldats dont le nombre va de vingt jusqu'à cent vingt (comme à Clermont et à Eysses).

Il doit y avoir en outre, un instituteur, mais dans certaines maisons cela a été jugé superflu et c'est un gardien qui remplit cet office.

Le règlement est très sévère et identique à celui des Maisons Centrales d'adultes. Une discipline des plus féroces doit régner et les enfants sont à la merci des gardiens.

Chaque manquement au règlement équivaut à une punition qui s'aggrave chaque fois. Les colons délinquants sont amenés au« Prétoire »,audience que donne le directeur aux gardiens qui ont à se plaindre ou à signaler des contraventions au règlement.

Le gosse comparaît devant le directeur ―ou, à son défaut, le gardien-chef ―et ne peut fournir aucune explication. Sitôt que le gardien s'est expliqué, le gosse s'entend condamner à l'une des sanctions prévues par le règlement. Ces sanctions sont ainsi échelonnées :

Pain sec ; allant de quatre à quinze jours (qui peut être renouvelée incessamment) ; pendant tout le temps de sa punition le gosse reçoit chaque jour une ration de pain, et tous les quatre jours une gamelle de bouillon le matin et une gamelle de légumes le soir ;

Cachot; de huit jours à un mois (en principe, pour toute peine de cachot dépassant un mois, le directeur doit se faire approuver par le ministère, mais on a trouvé le moyen de tourner la difficulté : quand le gosse a fini sa peine d'un mois, on le fait de nouveau comparaître au prétoire où il se voit renouveler sa punition) ―même régime alimentaire que le pain sec, avec, en plus, la détention dans un cachot sans air et sans lumière ;

Salle de discipline ; de huit jours à un mois et demi. Un des plus terribles supplices que l'on puisse endurer.

La« salle » est une pièce d'à peu près quinze mètres de long sur trois de large. Au milieu est tracée une piste circulaire de 0 m. 40 de largeur. Les gosses doivent marcher sur cette piste au pas cadencé de six heures du matin à huit heures du soir (un quart d'heure de marche alternant avec un quart d'heure de repos) ; les pieds nus dans des sabots sans bride et non appropriés à la pointure (ce qui fait que les punis ont les pieds en sang au bout de la journée). Ils doivent marcher les bras croisés sur la poitrine et touchant le dos de celui qui les précède.

Inutile d'ajouter que tous, indistinctement, sortent de la« salle »pour aller à l'infirmerie.

Mais si le gosse tombe malade avant l'expiration de sa punition, il doit, en sortant de l'infirmerie, retourner à la « salle »pour accomplir la fin de sa peine.

Les fers ; allant de 4 jours à un mois. C'est la peine du cachot avec cette aggravation que le gosse a les pieds enfermés dans des pedottes et les mains dans des menottes. Quelquefois, même, on applique la crapaudine, c'est-à-dire que l'on attache les mains et les pieds derrière le dos et que l'on fait rejoindre l'extrémité de ses membres par une corde solidement serrée. L'enfant doit boire, manger et même faire ses besoins dans cette position. Ce qui fait qu'au bout de deux ou trois jours le gosse, mis dans l'impossibilité de se dévêtir, fait ses besoins dans son pantalon et reste dans ses excréments jusqu'à l'expiration de sa punition.

Enfin, à la colonie d'Eysses, on a ajouté à cela la basse fosse. Cet établissement est un ancien couvent de dominicains et il y a (à titre historique, dit-on) une ancienne oubliette dans laquelle les bons pères devaient plonger les moines hétérodoxes.

On envoie, maintenant, pour une période de un à quatre jours les délinquants trop « terribles ».

Attachés aux pieds et aux mains, les gosses sont descendus au bout d'une corde. L'atmosphère est nocive et, sans air, envahi par l'humidité, le malheureux risque l'asphyxie.

Tous les huit heures il est remonté au bout de la corde et examiné par un docteur qui n'a qu'un seul devoir : déterminer si le gosse peut supporter encore huit heures de supplice.

Il est arrivé que le docteur se trompe... alors à la huitième heure on remonta un cadavre !

Texte intégral

Un bagne pour enfants :

L’institution belliloise, dite de la "Haute Boulogne", est une ancienne colonie agricole et maritime datant de 1880, située sur un terre-plein derrière la forteresse Vauban, au Palais. Elle est définitivement fermée en 1977.

En août 1934, une révolte éclate sur l’île. Un des enfants, avant de manger sa soupe dans le silence absolu, a ce jour-là osé mordre dans un morceau de fromage. Les surveillants l’ont alors rosé de coups. A la suite de ces mauvais traitements administrés à leur camarade, une émeute éclate au sein de l’institution de Belle-Île-en-Mer, qui provoque l’évasion massive de 55 pupilles. Ce fait divers est suivi d’une campagne de presse très virulente, et va inspirer des intellectuels comme Jacques Prévert, qui écrit son célèbre poème "La Chasse à l’enfant". Il y dénonce la "battue" organisée sur l’île, avec prime de 20 francs offerte aux touristes et aux habitants de Belle-île, pour chaque garçon capturé.

Extraits :"Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !Maintenant il s’est sauvé Et comme une bête traquée Il galope dans la nuit Et tous galopent après lui Les gendarmes les touristes les rentiers les artistes Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C’est la meute des honnêtes gens Qui fait la chasse à l’enfant..." (Jacques Prévert)

Parce que c’était sur une île, la colonie de Belle-Île s’est retrouvée presque naturellement destinée à accueillir ceux que l’on considérait comme “les plus durs”, les plus insubordonnés.Selon Marie Rouanet, les occupants de ces "prisons" pour enfants étaient le plus souvent coupables de petits délits, ou tout simplement indisciplinés. De 1850 jusqu’au milieu du XXe siècle, des milliers de jeunes sont condamnés à la maison de correction, et y subissent de durs châtiments.

Parmi les délits recensés dans ces institutions françaises, le vol est l’un des plus courants (tuiles d’église, vol de saucisse...). Après une plainte de voisin par exemple, le voyou peut en prendre pour 4 ans !

Autre exemple, cité par Marie Rouanet, que celui d’un garçon de 12 ans contre qui le curé de Cintegabelle porte plainte. Le jeune homme "fume ostensiblement, ne retire pas sa casquette et tient des propos irrévérencieux au passage d’une procession. Coupable de « trouble à l’ordre public sur le parcours d’une procession et pendant l’exercice du culte », celui-ci est condamné à deux ans de maison de correction". Les enfants errants, les mendiants et les petites filles qui se prostituent, sont également enfermés. D’autres encore viennent de l’Assistance publique, après une mauvaise conduite dans leur famille d’accueil par exemple.

source

Modifié par Loargan
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Membre, 44ans Posté(e)
epmd71 Membre 10 304 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

on ne resoud par la violence par la violence

heureusement que c'est finis tout ça :mef:

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