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La nature humaine, une illusion occidentale


-Morgoths-

Messages recommandés

Membre, 31ans Posté(e)
-Morgoths- Membre 416 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

La Nature humaine: une illusion occidentale

Réflexions sur l’histoire des concepts de hiérarchie et d’égalité, sur la sublimation de l’anarchie en Occident, et essais de comparaison avec d’autres conceptions de la condition humaine

[/url] SOMMAIRE

Avertissement

La nature humaine: une illusion occidentale

Hobbes et Adams: deux thucydidéens

La Grèce ancienne

Une autre conception de la condition humaine

La monarchie médiévale

Les Républiques de la Renaissance

Les Pères fondateurs

Quand la morale s’empare de l’égoïsme

D’autres mondes humains

Voici venu le temps de pleurer sur notre sort

La culture est la nature humaine

Depuis plus de deux mille ans, ceux qu’on appelle les «Occidentaux» ont toujours été hantés par le spectre de leur nature: à moins de la soumettre à quelque gouvernement, la résurgence de cette nature humaine cupide et violente livrerait la société à l’anarchie. La théorie politique de l’animal sans foi ni loi a souvent pris deux partis opposés: ou bien la hiérarchie, ou bien l’égalité; ou bien l’autorité monarchique, ou bien l’équilibre républicain; ou bien un système de domination idéalement capable de mettre un frein à l’égoïsme naturel des hommes grâce à l’action d’un pouvoir extérieur, ou bien un système auto-régulé où le partage égal des pouvoirs et leur libre exercice parviendraient à concilier les intérêts particuliers avec l’intérêt commun. Au-delà du politique, nous trouvons là un système métaphysique totalisant qui décrit un ordre naturel des choses: on retrouve en effet une même structure anarchique originaire entre des éléments qu’on ordonne soit à l’aide d’une hiérarchie, soit par l’égalité; ce système vaut aussi bien pour l’organisation de l’univers, que pour celle de la cité, et intervient même dans la conception de la santé du corps humain. Il s’agit d’une métaphysique propre à l’Occident, car la distinction entre nature et culture qu’elle suppose définit une tradition qui nous est propre, nous démarquant de tous les peuples qui considèrent que les bêtes sont au fond des êtres humains, et non que les humains sont au fond des bêtes. Pour ces derniers, il n’est pas de «nature animale» que nous devrions maîtriser. Et ils ont raison, car l’espèce humaine telle que nous la connaissons, l’homo sapiens, est née il y a relativement peu de temps dans une histoire culturelle de l’homme beaucoup plus ancienne. La paléontologie en témoigne: nous sommes, nous aussi, des animaux de culture; notre patrimoine biologique est déterminé par notre pouvoir symbolique. Notre esclavage involontaire aux penchants animaux est une illusion ancrée dans la culture.

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Personnellement, je pense que le problème n'est pas de supposer une nature humaine, mais de la supposer bonne ou mauvaise.

De ce que j'en ai compris, la nature humaine est qu'on a des besoins et que nous sommes souvent en conflit sur la manière de répondre à ces besoins, mais ces besoins ne sont pas nécessairement égoïstes. Nous avons de besoins sociaux, de reconnaissance, etc.

La difficulté réside dans la façon dont on peut répondre au maximum à tous les besoins de toutes les personnes. Cela demande une gestion de ces besoins, qui n'est pas nécessairement extérieure aux individus.

Enfin, voilà ce qui me vient là, en y pensant.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Derrière cette notion de nature humaine on peut mettre... tout ce qu'on veut, l'homme étant capable du meilleur et du pire. L'être humain est imprévisible, c'est ce qui fait son charme, c'est aussi ce qui fait de lui une créature épouvantablement dangereuse. En théorie la mission de la civilisation consiste justement à pacifier la "bête" qui est en chacun de nous. Sauf qu'il faut aussi se méfier des civilisations, qui ont parfois une fâcheuse tendance à déraper. Bon finalement le plus simple, c'est de se méfier de tout.

Vision pessimiste? Pas forcément. Le passionné d'histoire militaire que je suis peut témoigner que l'être humain est formidablement doué pour faire la guerre. Comment ça c'est pas une qualité? Ah ben faut savoir ce qu'on veut, aussi!

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Membre, Jedi pas oui, jedi pas no, 32ans Posté(e)
Jedino Membre 48 051 messages
32ans‚ Jedi pas oui, jedi pas no,
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Donc, si je comprends bien, nous n'aurions pas de "nature animale", nature qui se voudrait, du coup, violente, mais ce serait notre culture qui induit ce comportement que nous avons?

A bien y réfléchir, la position est, du coup, intéressante, oui, mais je n'ai pas vraiment le temps de lire tout ça. Dommage.

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

@Jedino: euh, c'est tout à fait cela. D'après le texte, nous serions des animaux. L'illusion viendrait de penser qu'on a une nature humaine et une nature animale qui s'opposent.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Donc, si je comprends bien, nous n'aurions pas de "nature animale", nature qui se voudrait, du coup, violente, mais ce serait notre culture qui induit ce comportement que nous avons?

A bien y réfléchir, la position est, du coup, intéressante, oui, mais je n'ai pas vraiment le temps de lire tout ça. Dommage.

Je pense que c'est un mélange des deux. Il n'y a qu'à voir comment des religions qui sont censées porter un message de paix deviennent en fait le prétexte de croisades ou de guerres saintes.

Mais dire "l'homme est un animal", c'est un peu trop simplifier les choses. En effet, tous les animaux s'intègrent harmonieusement à leur environnement naturel, sauf un : l'Homo Sapiens. C'est précisément cette non-intégration qui l'a conduit à inventer la technologie, faisant ainsi les premiers pas sur une route à la fois glorieuse et sinistre, dans ce qui apparaît de plus en plus comme une fuite en avant. On pourrait dire que l'homme est un animal qui a mal tourné.

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Ou bien tourné. Mais peut-être n'était-il pas suffisamment sage pour devenir aussi puissant. Cela dit, je pense qu'il faut dépasser la notion individuelle. Ce sont essentiellement les comportements de groupes qui déconnent.

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Membre, 31ans Posté(e)
-Morgoths- Membre 416 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)
En théorie la mission de la civilisation consiste justement à pacifier la "bête" qui est en chacun de nous.

C'est justement cette idée développée par Hobbes qui est fausse. Il faut savoir que les premiers État était à peut prêt comme des bandes de voyous qui imposaient leurs lois, à force de grossir et de devenir puissant ils imposaient un mode de vie particulier et personne dans la population ne s'y opposaient.

L'homme n'est pas un sociopathe qui tuerais à tout prit son prochain si la loi n'existait pas.

Faudrait que je retrouve les extraits qui m'avait parût les plus saisissants pour ceux qui veulent pas tout lire :)

Sinon lisez le chapitre "La culture c'est la nature humaine".

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Tout de même, il faut mentionner que quand la police est en grève, tous les sociopathes en profitent.

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Membre, Obsédé textuel, 73ans Posté(e)
Gouderien Membre 38 422 messages
73ans‚ Obsédé textuel,
Posté(e)

Tous les hommes ne sont pas des sociopathes... mais il y en a. Cela dit ce ne sont pas forcément les individus les plus dangereux. Les criminels de masse du XXe siècle, Hitler, Staline, Pol Pot et cie, étaient des sociopathes, mais leur contrôle d'eux-mêmes et leur vernis de "civilisation" étaient suffisants pour abuser leurs contemporains. Dans "American psycho", Brett Easton Ellis décrit très bien le barbare de notre époque : apparemment totalement "civilisé" et intégré à notre société, en fait parfaitement glacé et dépourvu de sentiments humains. Le fait que ce meurtrier soit, en plus, un trader, peut apparaître comme prémonitoire.

Ces discussions sur la condition humaine me paraissent futiles. On peut tout dire de l'être humain, et tout sera vrai; et le contraire aussi.

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 605 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)

La Nature humaine: une illusion occidentale

Réflexions sur l’histoire des concepts de hiérarchie et d’égalité, sur la sublimation de l’anarchie en Occident, et essais de comparaison avec d’autres conceptions de la condition humaine

[/url] SOMMAIRE

Avertissement

La nature humaine: une illusion occidentale

Hobbes et Adams: deux thucydidéens

La Grèce ancienne

Une autre conception de la condition humaine

La monarchie médiévale

Les Républiques de la Renaissance

Les Pères fondateurs

Quand la morale s’empare de l’égoïsme

D’autres mondes humains

Voici venu le temps de pleurer sur notre sort

La culture est la nature humaine

Depuis plus de deux mille ans, ceux qu’on appelle les «Occidentaux» ont toujours été hantés par le spectre de leur nature: à moins de la soumettre à quelque gouvernement, la résurgence de cette nature humaine cupide et violente livrerait la société à l’anarchie. La théorie politique de l’animal sans foi ni loi a souvent pris deux partis opposés: ou bien la hiérarchie, ou bien l’égalité; ou bien l’autorité monarchique, ou bien l’équilibre républicain; ou bien un système de domination idéalement capable de mettre un frein à l’égoïsme naturel des hommes grâce à l’action d’un pouvoir extérieur, ou bien un système auto-régulé où le partage égal des pouvoirs et leur libre exercice parviendraient à concilier les intérêts particuliers avec l’intérêt commun. Au-delà du politique, nous trouvons là un système métaphysique totalisant qui décrit un ordre naturel des choses: on retrouve en effet une même structure anarchique originaire entre des éléments qu’on ordonne soit à l’aide d’une hiérarchie, soit par l’égalité; ce système vaut aussi bien pour l’organisation de l’univers, que pour celle de la cité, et intervient même dans la conception de la santé du corps humain. Il s’agit d’une métaphysique propre à l’Occident, car la distinction entre nature et culture qu’elle suppose définit une tradition qui nous est propre, nous démarquant de tous les peuples qui considèrent que les bêtes sont au fond des êtres humains, et non que les humains sont au fond des bêtes. Pour ces derniers, il n’est pas de «nature animale» que nous devrions maîtriser. Et ils ont raison, car l’espèce humaine telle que nous la connaissons, l’homo sapiens, est née il y a relativement peu de temps dans une histoire culturelle de l’homme beaucoup plus ancienne. La paléontologie en témoigne: nous sommes, nous aussi, des animaux de culture; notre patrimoine biologique est déterminé par notre pouvoir symbolique. Notre esclavage involontaire aux penchants animaux est une illusion ancrée dans la culture.

bonjour

on n'oublie le plus souvent que le conportement humain est aussi dicté par son héridité.

son caractère et bien d'autres choses qui sont aussi les émanations de la biologie et de la physique .

mème si nous sommes vierge à la naissance , dans tout le sens du mots ,nous avont comme une sorte de boussole prés programmée dans un sens propre à chaque individus .

seul le milieux et les circonstances influeront sur notre comportement, compte tenus de notre inclinaison naturelle.

bonne journée

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Membre, 31ans Posté(e)
-Morgoths- Membre 416 messages
Baby Forumeur‚ 31ans‚
Posté(e)

à ce sujet j'ai tiré une citation qui je l'espère vous intriguera suffisamment pour que vous tentiez de comprendre le texte de Sahlins :

"Bien que les sciences d’inspiration néo-darwinienne, et plus que tout la psychologie évolutionniste, diraient à propos de notre nature animale que nous conservons les gènes d’une férocité grâce à laquelle l’homme a réussi à s’adapter et à survivre en tuant des animaux tout au long de son histoire, l’ethnographie nous prouve plutôt que la chasse a plus à voir avec l’amour qu’avec la guerre."

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