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En Grèce, la théorie des deux extrêmes


economic dream

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

La stratégie de la peur et de la désinformation ne doit pas fonctionner.

Syriza est un parti politique normal et non pas un parti anti-UE comme l'Aube dorée.

"

En Grèce, la théorie des deux extrêmes

Par VICKY SKOUMBI pour la revue grecque Alèthéia

Les résultats des élections en Grèce ont été présentés par certains médias français comme une montée des partis situés aux deux extrémités de l’échiquier politique. Des partis qui bien qu’équidistants constitueraient par leur discours un «front du refus» à l’Europe. Cet amalgame ahurissant entre l’Aube Dorée - un parti néonazi dont plusieurs membres sont en attente de jugement pour agressions criminelles - et Syriza - la coalition de gauche radicale - semble plus qu’une simple erreur d’appréciation, de jugement ou de terminologie. Désigner Syriza comme un «pendant gauchiste» de L’Aube Dorée est à la fois un acte de délégitimation politique et d’occultation de la vision pro-européenne qui est la sienne. Mais c’est également une tentative d’étouffer, en la minorant, l’irruption sur le devant de la scène politique grecque d’une gauche décidée et engagée, à mille lieux de la soi-disant gauche du Pasok et de ses réformes néolibérales. En fait, Syriza, loin de constituer une menace pour la démocratie et l’Europe, s’attaque, de plein fouet, à leur évidente subordination au système financier.

Les 17% des voix recueillies par Syriza le 6 mai sont la réponse d’une population exaspérée qui n’adhère plus au catastrophisme et aux dilemmes piégés. Depuis, Syriza n’a cessé de progresser dans les intentions de vote. La véritable menace alors, n’est pas pour la Grèce et ne vient pas d’une gauche désignée comme extrême. Ceux qui sont en réalité menacés sont les deux grands partis déconfits et les intérêts qu’ils représentent.

D’amalgames en contre-vérités, dans la presse et dans les esprits une idée fait insidieusement son chemin. L’idée que, dans un pays endetté et soumis au programme d’aide de la Troïka, les élections pourraient être un luxe superflu, offert à des «enfants gâtés», capables de mettre en péril l’Europe, sa construction, ses banques et son économie. Confier un tel scrutin à un peuple incapable d’une vision élargie des enjeux que ce scrutin draine, serait ainsi une dangereuse méprise. Un peuple qui, après avoir tant emprunté, se tournerait, pour ne pas avoir à rembourser ses dettes, vers le premier venu : un obscur parti à l’extrémité de la gauche qui lui offrirait d’échapper à la Troïka et de rompre avec l’austérité.

Le but d’un tel discours contre Syriza est double. A un niveau national, il est d’intimer au peuple grec de s’aligner sur les intérêts du secteur financier. A un niveau européen, il est de préparer l’opinion à la destitution de la souveraineté d’un peuple par ces créanciers. C’est une stratégie délibérée, faisant de la Grèce un laboratoire aux services des innovations les plus sinistres du capitalisme néolibéral, qui poursuit ainsi sa route. Souterrainement, dans les médias et les cerveaux, on prépare et on conditionne, nourrissant les antagonismes et les rivalités et n’accordant de crédit qu’aux partis qui joueront à coup sûr le jeu des financiers et des bailleurs.

Face à cela et à la brutalité du traitement médiatique dont Syriza fait l’objet, peu de mots ont été prononcés sur la responsabilité des dirigeants européens, qui en imposant leurs plans de sauvetage ont créé une détresse économique et sociale sans précédent. Peu de mots concernant la poursuite, sous l’égide de Dublin II, de la mise en place en Grèce de camps de rétention pour immigrés. Or, le score des néonazis en Grèce découle en partie d’une politique qui consiste à bloquer à ce pays frontalier presque tous les réfugiés et immigrés qui veulent entrer en Europe. Il est aussi le résultat d’une politique qui, pour sauver les créanciers, met en danger le peuple. Le visage hideux des néonazis grecs n’est que l’envers de cette politique, ce n’est que l’envers de l’Europe forteresse qui laisse les candidats à l’immigration se noyer pour ne pas les voir arriver sur son sol.

Ces amalgames ne sont pas anodins. En réalité, par-delà les frontières, deux Europe diamétralement opposées s’affrontent. D’une part celle de la finance, qui impose une politique conduisant à la destruction d’une société entière, et d’autre part celle qui affirme le droit à une vie digne de ce nom, tout en défendant les acquis démocratiques et sociaux. Les vrais sauveurs de l’idée même de l’Europe, qu’on est en train d’assassiner, en provoquant partout la montée des nationalismes et de l’extrême droite, ce sont les défenseurs d’une autre Europe, celle des peuples, celle de la justice sociale et de la démocratie.

En Grèce, la gauche, celle qui mérite cette désignation et qui ne se laisse pas dissoudre dans un magma consensuel à la sauce néolibérale, pourrait gagner les élections. Doit-on pour autant, par peur de la contagion, non plus économique mais politique, menacer la Grèce d’exclusion ? Exclusion qui, d’ailleurs, est absolument impossible à réaliser dans le cadre européen actuel, aucune procédure à cette fin n’étant prévue par le Traité de Lisbonne. Sans parler du coût énorme, direct et indirect, pour tous les pays membres que représenterait une sortie de la Grèce de l’Eurozone.

A mes yeux, le score de Syriza le 6 mai dernier constitue une incontestable victoire pour la démocratie. Peut-être qu’à Athènes, ce mot si galvaudé se met à nouveau à avoir un sens."

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Membre, Posté(e)
juuken Membre 4 860 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

j'espère que Syriza va confirmer encore sa monté, pour la Grèce je lui souhaite de refuser de rembourser leur dette et ainsi faire défaut, certes cela aura des répercussion sur nous, mais cela enverra je l'espère un signal fort au monde des finances

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Membre, 35ans Posté(e)
JEANLABASS Membre 161 messages
Baby Forumeur‚ 35ans‚
Posté(e)

J'ajouterai qu'il devrait également faire un référendum pour la sortie de la zone euro ou non.

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Membre+, Jeteur de pavés dans les mares, Posté(e)
latin-boy30 Membre+ 9 575 messages
Jeteur de pavés dans les mares,
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L'extrémisme, ce n'est pas que l'extrême-droite. :sleep:

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Membre, 35ans Posté(e)
JEANLABASS Membre 161 messages
Baby Forumeur‚ 35ans‚
Posté(e)

Pourquoi voir l’extrémisme dans tous ce qui n'est pas du mou, du flan et du similaire sur des questions de fonds ?? :gurp:

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Membre, 32ans Posté(e)
economic dream Membre 3 028 messages
Baby Forumeur‚ 32ans‚
Posté(e)

L'extrémisme, ce n'est pas que l'extrême-droite. :sleep:

Je ne vois rien d’extrémiste dans le fait de refuser l'austérité qui ne fait qu'empirer la situation et qui punit les faibles et les pauvres, qui ne sont pas les responsables de la crise.

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Membre, 44ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Bonjour à tous,

La stratégie de la peur et de la désinformation ne doit pas fonctionner.

Syriza est un parti politique normal et non pas un parti anti-UE comme l'Aube dorée.

Ce n’est pas être anormal que d’être anti-UE, n’exagérons rien.

Le problème avec Aube dorée, c’est que ce sont des néonazis, et qui plus est, fiers de l’être !

Pour le reste, il est vrai que Syriza n’est pas un parti nationaliste anti-européen ; et ce n’est pas non plus un parti extrêmiste, mais une coalition de plusieurs forces de gauche, dont la plupart ne relèvent pas de l’extrême gauche.

Désigner Syriza comme un «pendant gauchiste» de L’Aube Dorée est à la fois un acte de délégitimation politique et d’occultation de la vision pro-européenne qui est la sienne. Mais c’est également une tentative d’étouffer, en la minorant, l’irruption sur le devant de la scène politique grecque d’une gauche décidée et engagée, à mille lieux de la soi-disant gauche du Pasok et de ses réformes néolibérales.

Il me semble aussi.

L'extrémisme, ce n'est pas que l'extrême-droite.

À gauche de Syriza, tu as le parti communiste grec, à 8%, qui accuse Syriza de ne pas être assez anticapitaliste.

Si tu comptes Syriza dans l’extrême gauche, alors 25% (38% selon les derniers sondages) des grecs sont extrême gauche.

Objectivement, le programme de Syriza est une rupture avec la politique très à droite menée en Grèce ces dernières années. Leurs propositions ne sont pas pour autant extrémistes.

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Membre, 44ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)

Un nouveau sondage publié ce mercredi redonne Syriza en tête des intentions de vote aux élections législatives du 17 juin en Grèce. Selon l'institut VPRC, pour le magazine Epikaira, la Coalition de la Gauche radicale est créditée de 30% des intentions de vote, les conservateurs de Nouvelle Démocratie de 26,5%.

[…]

La performance est de taille, alors que les pressions s'accentuent en Europe pour pousser les électeurs grecs à porter leurs suffrages vers des partis qui ne rejettent pas le mémorandum imposé par le FMI, la Banque centrale européenne et l'Union européenne et son cortège d'austérité, comme Nouvelle Démocratie ou le Pasok.

Après Angela Merkel la semaine dernière, puis Daniel Cohn-Bendit et Christine Lagarde ce week-end, François Hollande a souhaité ce mercredi soir que "les Grecs fassent le choix de l'Europe" lors des élections le 17 juin. […]

Alexis Tsipras a lui annoncé qu'il voulait que la Grèce reste dans la zone euro, tout en souhaitant "la fin du mémorandum".

http://www.humanite.fr/monde/grece-syriza-toujours-haut-dans-les-sondages-497562

Les dirigeants européens veulent que la politique du "mémorandum", c’est-à-dire la politique de privatisations, de réformes « libérales », continue en Grèce. Ils appellent cela « faire le choix de l’Europe », alors qu’il s’agit en réalité de faire le choix du tout-capitalisme.

Comme aux referenda de 1993 et 2005, c’est le capitalisme qu’ils nous vendent, qu’ils nous demandent de ratifier par nos bulletins de vote, et ils l’appellent « l’Europe » pour berner tous les pro-européens naïfs.

La gauche anticapitaliste (Syriza) est accusée d’être antieuropéenne, alors qu’elle ne l’est en rien si ce n’est qu’elle refuse la poursuite des politiques capitalistes imposées par les dirigeants des autres pays européens à la Grèce.

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