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Beauf français d’origine incontrôlée


Pierre-de-Jade

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Membre, 45ans Posté(e)
Pierre-de-Jade Membre 1 888 messages
Forumeur alchimiste ‚ 45ans‚
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Beauf français d’origine incontrôlée

A une époque où la traçabilité des produits est érigée en principe incontournable et est entrée dans les mœurs à défaut d’être entrée dans les ordres, les questions de l’origine et de l’avenir du beauf français peuvent légitimement se poser.

Un produit aussi abouti que le beauf, même s’il n’est pas toujours bien fini, ne peut en effet que résulter d’un long processus de maturation ayant fait son œuvre au fil des siècles et qui n’est pas sans rappeler celui du vin. En effet, comme le bovin, pardon comme le bon vin, le beauf se bonifie année après année. Bien vieilli, il peut atteindre des sommets sans avoir recours à aucun guide de haute-montagne.

Aussi loin que remontent les écritures, on retrouve traces du beauf.

Déjà le beauf gaulois reconnaissable à son casque à cornes cherchait à faire son intéressant pour se différencier du gaulois classique, également porteur d’un casque à cornes. Il partait régulièrement à la chasse au latin en entonnant des chansons paillardes à faire fumer les gauloises. Une forte concentration des ces beaufs a été retrouvé récemment dans le Charolais.

Mais en fait, à quoi reconnaît-on un beauf ? Les experts de tous bords consultés sur la question sont unanimes : le beauf est soluble dans la masse. Tout juste pouvons-nous observer quelques signes extérieurs permettant de l’identifier. Car c’est l’une de ses caractéristiques majeures, le beauf a horreur de passer inaperçu. Un beauf discret est un peu comme un veau sans Marengo, il perd toute sa saveur.

Il a donc fréquemment une grosse voiture, de grosses lunettes, une grosse montre, une grosse femme, une grande gueule et, il faut bien le dire, c’est souvent un gros con. Rien ne lui fait plus plaisir que d’aller chercher son pain au coin de la rue avec son sa femme et son gros 4x4, à moins que ce ne soit l’inverse.

Chez lui, le vulgaire le dispute au grossier. Cet amour du gros, outre le fait que celui-ci soit économiquement plus rentable que le détail, contrarie quelque peu une certaine finesse naturelle, le conduisant à préférer « Bo le lavabo » ou « La pêche aux moules » au deuxième mouvement de l’Adagio d’Albinoni.

Autre caractéristique essentielle du beauf, il exècre tout ce qui déborde de son cercle restreint, déroge à ses habitudes ou contrarie sa normalité. Les différences, l’étranger, « l’autre », sont ses cibles privilégiées.

Il peut même aller jusqu’à refuser de reconnaître sa progéniture sous prétexte qu’elle ne lui ressemble pas, ou rejeter une reconnaissance de dettes en avançant l’explication fallacieuse qu’il n’avait jamais vu Odette auparavant.

Etonnamment pourtant, malgré des difficultés à supporter l’autre et notamment sa femme, le beauf peut sans arrière pensée supporter une équipe. Ne généralisons pas, le beauf n’est pas toujours un supporter, mais avouons-le, c’est un atout indiscutable pour mériter pleinement son appellation d’origine.

Et là encore, nouveau paradoxe, il peut honnir sans retenue l’équipe adverse composée de joueurs originaire de sa propre ville et porter aux nues la sienne composée de joueurs issus de partout ailleurs, et même, j’en ris encore, de pays étrangers où l’on n’hésite pas à exhiber une peau plus bronzée que celle de sa femme à la sortie d’un mois de grillade au second degré à la Grande-Motte.

Evidemment, le naturel revenant toujours au galop quand on ne lui a pas piqué son cheval, le beauf a gagné lorsque son équipe est vainqueur et ils ont perdus lorsqu’elle est battue. C’est normal avec tous ces étrangers incapables d’aligner trois passes alors que lui aligne sans problème trois apéros. « Il n’y a pas à dire, plus ils sont bronzés plus il sont feignants ces gens-là », dit-il en regardant sa femme de retour après s’être laissée hâlée lors d’une séance d’UV.

Car il faut le souligner, non content d’être mauvais joueur et de détester être contredit, le beauf peut aussi être raciste, ce qui ne gâche rien.

Ce penchant n’est pas étranger si j’ose dire aux vagues successives d’invasions barbares qui ont ponctué notre histoire, certains de ces barbares n’ayant pas hésité à venir égorger nos fils et nos compagnes jusque dans nos bras sans même demander la permission, c’est dire à quel point le barbare n’a pas notre éducation. Pour mémoire, la dernière en date de ces invasions est celle de la redoutable tribu des rappeurs qui à ce jour n’a toujours pas été repoussée malgré les efforts redoublés des beaufs et des musiciens, mais n’ayant toutefois pas réussi à avoir notre peau contrairement à la tribu des trappeurs sévissant dans le Grand Nord.

Il n’y a en fin de compte aucune crainte à avoir, de par son historique le beauf français possède sur le territoire national une longueur d’avance sur les beaufs étrangers nettement plus performants chez eux.

Ce produit du terroir a encore un bel avenir devant lui, le beauf étant sans aucun doute un dur à cuire…

:o° :)

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beauf = voleur .

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Membre, 63ans Posté(e)
Effie Membre 138 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

Je dois avouer que j’éprouve une tendresse particulière pour les beaufs. Le beauf fait parfois des boulettes et ce qu'il dit est souvent de la daube mais il représente une source inépuisable d’inspiration. Prenez Colette, par exemple, et son beauf de Madame Yvon. Un pur délice qui vaudrait bien trois macarons au guide Michelin, si Michelin se contentait de nourritures spirituelles. Morceau choisi :

« Je rapprocherai ce mot des répliques simples et quasi mystiques de Mme Yvon, cordon-bleu de grande race. Un jour que j'avais mangé, chez elle, un beauf à l'ancienne qui comblait au moins trois sens sur cinq, je m'écriai :

- Madame Yvon, c'est un chef-d'œuvre ! Avec quoi faites-vous ça ?

- Avec du beauf, répondit Mme Yvon.

- Mon Dieu, je le pense bien... Mais tout de même, il y a dans cet accomodement un mystère, une magie... On doit pouvoir, à une merveille comme celle-là, donner un nom ?...

- Bien sûr, répondit Mme Yvon. C'est du beauf ! »

Tu soulignes, même si cela passe inaperçu de près comme de loin, que le beauf gaulois reconnaissable à son casque à cornes cherchait à faire son intéressant pour se différencier du gaulois classique, également porteur d’un casque à cornes. Je souligne donc à mon tour que le casque à cornes est à l’origine du beauf mode et a, malheureusement, été trop vite remplacé par la casquette publicitaire qui présente, certes, l’avantage de s’envoler plus rapidement lorsqu'il souffle un vent à décorner les beaufs.

Avec son effet beauf, ce fameux casque à cornes a souvent eu raison de l’ennemi, ainsi que tu le précises. Il convient d'ajouter que le célèbre beauf Mironton fit preuve d'un courage exemplaire lors de la bataille de Malpaquet (1709) contre l'ennemi anglois. De cette victoire historique, demeure un chant guerrier que des générations d’écoliers connaissent par coeur, alors que la lettre de Guy Môquet, non.

Extrait choisi :

« Malbrough s'en va t'en guerre, Mironton, mironton, mirontaine,

Malbrough s'en va t'en guerre, ne sait quand reviendra.

Ne sait quand reviendra, ne sait quand reviendra.

Il reviendra z'à Pâques,

Ou à la trinité (Ter) »

Nous voilà prévenus.

Selon tes dires, une forte concentration de beaufs aurait été retrouvée récemment dans le Charolais. Permets-moi d’ajouter que, selon les plus récentes statistiques, on en retrouve également en Bourgogne. Aux p’tits oignons, le beauf bourguignon. Le beauf ficelle est moins apprécié, il se laisse volontiers traîner comme un boulet.

Et pour les femmes qui n’ont rien d’une collectionneuse de beaufs, d’aucuns diraient d'une gourgandine, il existe un exemplaire très élaboré, fort et solide comme un beauf : le beauf SOS Périgueux, réservé aux truffes et aux périgourdines en danger.

Quant à ce dernier reproche immérité concernant ses choix musicaux, je dirai simplement que le beauf meugle car la nature l’a ainsi fait et qu’il se doit de réserver, comme tout un chacun, ses beuglements aux dieux du TOP 50 et à la douche. C’est ainsi que le récent succès de « Ai Se Eu Te Pego » devrait te faire oublier « Bo le lavabo » l’espace d’un été. Même si la choré est très très bof, parions qu’elle plaira aux beaufs ! :)

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