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chirona

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Sept raisons pour lesquelles je dois mourir

Bel hommage ..

"Par une nuit sans lune, son corps fut jeté dans une tombe sans nom."

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Quand tu crois qu il n y a plus de lumière

C'est seulement parce que tu as fermé les yeux

Quand tu crois que tu n' as plus d amis

C'est peut être que tu as fermé ta porte

Quand tu crois ne plus rien comprendre

C'est sans doute que tu as cessé d écouter

Quand tu crois que ta douleur est unique

C'est que tu oublie dans ce moment celle des autres

Quand tu crois que ton chemin ne te mène nulle part

C'est que tu n est pas aller jusqu' au bout de celui ci

Quand tu crois que l amour n'est qu'une illusion

C'est souvent parce que tu le définis comme un rêve

Quand tu crois que le bonheur n est que pour autrui

C'est probablement que ton regard est toujours sur eux

Quand tu crois que les gens que tu aimes t'abandonnent

C'est que assurément tu ne pouvais pas les suivre

Mais peu importe ce que tu crois

Moi je crois en tout ce que tu ne crois plus

Et je serai là pour te redonner la foi

En tout ce que tu voudrais bien croire encore

Tu n as pas a me chercher au loin

Tu n as qu à croire en moi comme je crois en toi

Je suis là où tu es

Je suis là où tu crois

Je suis assurément ton meilleur ami

Car je suis ton ange gardien...

Ange-Gardien.jpg

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Comme un voilier part dans la lumière du matin

Je suis debout au bord de la plage.

Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.

Il est la beauté, il est la vie.

Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.

Quelqu’un à mon côté dit :

« Il est parti ! »

Parti ? Vers où ?

Parti de mon regard, c’est tout…

Son mât est toujours aussi haut,

sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.

Sa disparition totale de ma vue est en moi,

pas en lui.

Et juste au moment où quelqu’un près de moi dit : « Il est parti ! »,

il en est d’autres qui, le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux,

s’exclament avec joie :

« Le voilà ! »…

C’est cela la mort.

William Blake (1757-1827)

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N'abandonne surtout pas!

Lorsque dans ta vie rien ne va plus, que les problèmes tourmentent ton esprit et que l'argent te cause tant de soucis...

Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.

Lorsque trop d'erreurs ont été commises, que tout ton univers menace de s'écrouler et que, fatigué, tu sens la confiance t'abandonner...

Repose-toi s'il le faut mais n'abandonne surtout pas.

Tu sais, la vie est parfois étrange, avec son lot de surprises et d'imprévus,

et il ne nous est pas donné de savoir à l'avance combien d'étapes nous devrons franchir ni combien d'obstacles nous devrons surmonter avant d'atteindre le bonheur et la réussite.

Combien de gens ont malheureusement cessé de lutter alors qu'il n'aurait peut-être fallu qu'un petit pas de plus pour transformer un échec en réussite? Et, pourtant, un pas à la fois n'est jamais trop difficile.

Tu dois donc avoir le courage et la ténacité nécessaires pour faire ce petit pas de plus, en affirmant que la vie est une grande et puissante amie qui se tient toujours à tes côtés, prête à te porter secours.

Tu verras alors que cette attitude appellera, du plus profond de toi-même, des forces de vie que tu ne soupçonnais même pas et qui t'aideront à réaliser ce que tu entreprendras.

Mais, surtout et avant tout, rappelle-toi bien : Quand, dans ta vie, des moments difficiles viendront...

Repose-toi s'il le faut, mais n'abandonne surtout pas.

Auteur inconnu

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Sept raisons pour lesquelles je dois mourir

Bel hommage ..

"Par une nuit sans lune, son corps fut jeté dans une tombe sans nom."

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Voilà une bien amère récolte...

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Les étoiles sont les miroirs de la rue..

lost-in-translation-bill-murray.jpg

Le mort est crispé contre terre et ses yeux ne voient pas les étoiles :

ses cheveux sont collés au pavé. La nuit est plus froide.

Les vivants rentrent à la maison et en tremblent encore.

On ne peut pas les suivre ; ils se dispersent tous :

l’un monte un escalier, l’autre va à la cave.

Certains marchent jusqu’à l’aube et se jettent dans un pré,

en plein soleil. Demain en travaillant, il y en a

qui auront un rictus de désespoir. Puis ça aussi passera.

Quand ils dorment, ils sont pareils aux morts : s’il y a une femme,

les odeurs sont plus lourdes mais on dirait des morts.

Chaque corps se cramponne, crispé, à son lit

comme au rouge pavé : la longue peine

qui dure depuis l’aube vaut bien une brève agonie.

Sur chaque corps s’englue une obscurité sale.

Seul de tous, le mort est étendu aux étoiles.

Il a aussi l’air mort cet amas de haillons

appuyé au muret, que brûle le soleil.

C’est faire confiance au monde que dormir dans la rue.

Entre les haillons pointe une barbe que parcourent

des mouches affairées ; les passants vont et viennent dans la rue,

comme des mouches ; le clochard est un fragment de rue.

La misère, comme une herbe, recouvre de barbe

les rictus et donne un air tranquille. Ce vieux-là

qui aurait pu mourir crispé dans son sang

a l’air au contraire d’une chose et il vit.

Ainsi, à part le sang, chaque chose est un fragment de rue.

Et pourtant, les étoiles ont vu du sang dans la rue.

Cesare Pavese. Révolte.

"I'm laying down eating snow

My fur is hot, my tongue is cold

On a bed of spider web

I think a how to change myself..."

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Déterminé

Je suis déterminé,

J’ai mis mes grands souliers,

Et je me suis trouvé coincé,

À marcher comme un névrosé,

J’ai passé des années à m’enfarger,

Déterminé,

Je suis déterminé,

Déterminé, je me suis relevé,

J’ai délassé mes souliers,

Je les ai lancés sans me retourner,

Nu pied je me suis ancré,

J’ai fumé les damnés durant 30 années

J’ai beaucoup voyagé,

En restant planté dans mes rêves insensés

Accroc à mon identité,

J’ai perdu, j’ai perdu pied de la réalité,

Un beau jour,

Presque asphyxié,

Agonisant, séchant dans mon bourbier,

Je me suis ramassé,

Petit morceau par petit morceau,

Je me suis rapiécé,

Déterminé et persévérant,

J’y arriverai,

Parcelle par parcelle,

Je me reconstruirai,

Me sèmerai à nouveau

Comme un jardin magnifique,

Ma planète Bleu,

Bleu indigo,

Bleu marine,

Bleu de passion,

À nouveau le désir et l’excitation,

Me guideront à jamais,

Mes cœurs s’ouvriront,

Comme un oiseau de paradis qui s’élance vers le ciel,

Déterminé, je suis fasciné,

Déterminé,

Je peux tout transformer,

En commençant par moi,

Je ne peux me tromper,

Baudoin Wart

8729.jpg

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Comment dire...

folie -

folie que de -

que de -

comment dire -

folie que de ce -

depuis -

folie depuis ce -

donné -

folie donné ce que de -

vu -

folie vue ce -

ce -

comment dire -

ceci -

ce ceci -

ceci-ci -

tout ce ceci-ci -

folie donné tout ce -

vu -

folie vu tout ce ceci-ci que de -

que de -

comment dire -

voir -

entrevoir -

croire entrevoir -

vouloir croire entrevoir -

folie que de vouloir croire entrevoir quoi -

quoi -

comment dire -

et où -

que de vouloir croire entrevoir quoi où -

où -

comment dire -

là -

là-bas -

loin -

loin là-bas -

à peine -

loin là là-bas à peine quoi -

quoi -

comment dire -

vu tout ceci -

tout ce ceci-ci -

folie que de voir quoi -

entrevoir -

croire entrevoir -

vouloir croire entrevoir -

loin là là-bas à peine quoi -

folie que d’y vouloir croire entrevoir quoi -

quoi -

comment dire -

comment dire

keatonbeckettfilm.jpg

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« Il y a nous... les prophètes de la bonne parole,

les abonnés au verbe divin, les "filous" de la parole annoncée.

L'art est prophétie. L'art est parole donnée

et par là, amour sans condition...

Il ne trace de chemin mais ouvre les portes

comme l'allumeur de réverbère du Petit Prince...

Mais l'art ne ferme jamais le réverbère

ainsi la route est toujours illuminée...

Et quand je partirai pour un sentier d'ombre,

ce sera encore pour y allumer le chemin,

et quelqu'un d'autre viendra prendre ma place

dans les rangs de cette humanité en marche...

De telle sorte que l'humanité ne soit jamais sans lumière... »

Yves Drolet©

Poète québécois contemporain

24 mars 2002

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LA NUIT N’EST JAMAIS COMPLÈTE

La nuit n’est jamais complète

Il y a toujours, au bout du chagrin une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille Désir à combler, faim à satisfaire un cœur généreux.

Une main tendue, une main ouverte Des yeux attentifs

Une vie – la vie à partager.

Paul Eluard

204-nuit3.jpg

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Untitled1_156-770x395.jpg

- Vous savez? dit-il, j’ suis imbattable pour répondre aux questionnaires sur le sexe.

Edna but une gorgée sans répondre.

- Et vous, ça vous intéresse ? demanda Joe.

- Je n'ai répondu à aucun.

- Dommage. Vous savez, les réponses qu'on fait révèlent votre personnalité.

- Vous croyez vraiment que ces trucs sont valables ? J'en ai vu dans le journal. J'ai jamais répondu aux questions mais j'en ai vu, dit Edna.

- Bien sûr qu'ils sont valables.

- Peut-être que je suis pas très bonne question sexe, dit Edna. C'est peut-être pour ça que je suis seule.

Elle but une grande gorgée. En fin de compte nous sommes tous seul, dit Joe.

- Que voulez-vous dire ?

- J' veux dire qu'indépendamment du sexe ou de l'amour, un beau jour, c'est fini. Soit on rompt, soit on s'arrange : les deux partenaires cohabitent sans plus rien ressentir. Moi, je préfère vivre seul. - C'est vous qui avez décidé de divorcer, Joe ? - Non, c'est ma femme. - Keski a foirer ? - Orgies sexuelles. - Orgies sexuelles ? - Vous savez, une orgie sexuelle est l'endroit le plus solitaire qu'on puisse imaginer. Ces partouzes - le désespoir me tombait dessus - ces bites entrant et sortant - excusez-moi ... - Y a pas de mal. - Ces bites entrant et sortant, ces jambes nouées, ces doigts frénétiques, les bouches, tout le monde peinant et suant, bien décidé à y arriver coûte que coûte. - Je ne connais pas grand-chose à tout ça, Joe, dit Edna. Je crois que sans amour, le sexe n'est rien. Les choses ne prennent de sens que s'il y a de l'émotion entre les partenaires. - Vous voulez dire que les gens doivent s'aimer ? - Ça aide. - Mais imaginez qu'ils soient lassés l'un de l'autre ? Qu'ils soient obligés de rester ensemble ? Pour l'argent ? Pour les enfants ? Tout ça... - Les orgies ne mènent à rien. - Alors que faire ?

Charles Bukowski, Au sud de nulle part, Contes souterrains, Solitude, 1973,

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Nos nuits prostituées;

C’est l’heure de la chair

l’heure des corps Cambodge Thaïlande Paris Milan Brésil

ici partout ailleurs villes, campagnes

la chair habite le monde les prédateurs fondent, se fondent.

C’est l’heure de la chair enfile ta robe de nuit poupée

les lèvres les joues les ongles fardés des couleurs pour égayer ton cœur

la petite colonisation est en route et elle passe par ton sexe.

19190028+(2).jpg

Suis-moi au bout du trottoir au bout du couloir

je ne te demande pas le monde.

Ma peau craque dans la robe de poupée je me recoiffe me regarde,

je ne te vois pas toi ou un autre peu importe

Tu entreras en moi puis tu rentreras chez toi quelques mots, un prix, des souffles nous ne parlons pas la même langue.

La nuit avale les étreintes

Un homme, un autre, une vague, une autre

P1000772+%25282%2529.jpg

je suis une plage exotique

un rivage déserté poupée de peau, de satin, de nuit un jouet cassé,

un sourire oublié ...

Photo : Isabelle Vaillant - Texte : Perrine Le Querrec Nos nuits prostituées - Cambodge hiver 2011

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;)

Jim Morrison : American Night

Une jeune Sorcière de

N.Y. conjure des sorts novices

sur ma boîte crânienne, projetant

des images de développement embryonnaire

sur ma psychologie.

Sa ferveur effarée

trouble mes facultés.

Baby, maintenant je pige tes

visions de cauchemar, et ta

tristesse et ta chiennerie

Merci quand même pour

Ces charmes. Cela fait

courir ma plume. (...)

Ainsi nous avons fêté le carnaval. Char. Chair.

Festin de la viande. Célébration du sang.

O les veinards qui aiment le pantomime

Élevage de reptiles. Élevage de serpents.

Femme et singe. Le signe. Le signe.

Cherche l’Arbre. L’endroit. Le bourbier

Grand Lugubre

On va dans deux directions. Esprit et Viande. (sexe)

Impossible d’unir ce qui ne peut l’être

Impossible de voyager sur deux routes en même temps

(La sienne partait aux quatre vents)

Grenade à Main (...)

morrison.jpg

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Black-and-burning-one-112x210cm-Korean-color-on-Fabric-2013-2.jpg

nous serons des sauvages

mangerons tous les oiseaux du ciel

ajouterons des fautes au journal

briserons les fenêtres de l’école

pour nous faire des colliers vivants

avec les hamsters de la classe

nous brûlerons le Stade olympique

volerons les chiens des autres

pour en faire notre armée

au chaud dans la toile tissée des radars

alors même que les avions

disparaissent en plein vol

Samuel Mercier

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Un poème de Gaston Miron, "la batèche" ( façon de sacrer (baptême) sans sacrer en déformant le mot original.)

Parmi les hommes dépareillés de ces temps

je marche à grands coups de tête à fusée chercheuse

avec de pleins moulins de bras sémaphore

du vide de tambour dans les jambes

et le corps emmanché d’un mal de démanche

reçois-moi orphelin bel amour de quelqu’un

monde miroir de l’inconnu qui m’habite

je traverse des jours de miettes de pain

la nuit couleur de vin dans les caves

je traverse le cercle de l’ennui perroquet

dans la ville il fait les yeux des chiens malades

La batèche ma mère c’est notre vie de vie

batèche au coeur fier à tout rompre

batèche à la main inusable

batèche à la tête de braconnage dans nos montagnes

batèche de mon grand-père dans le noir analphabète

batèche de mon père rongé de veilles

batèche de moi dans mes yeux d’enfant

Les bulles du délire les couleurs débraillées

le mutisme des bêtes dans les noeuds du bois

du chiendent d’histoire depuis deux siècles

et me voici

sortant des craques des fentes des soupiraux

ma face de suaire quitte ses traits inertes

je me dresse dans l’appel d’une mémoire osseuse

j’ai mal à la mémoire car je n’ai pas de mémoire

dans la pâleur de vivre et la moire des neiges

je radote à l’envers je chambranle dans les portes

je fais peur avec ma voix les moignons de ma voix

Damned Canuck de damned Canuck de pea soup

sainte bénite de sainte bénite de batèche

sainte bénite de vie maganée de batèche

belle grégousse de vieille réguine de batèche

Suis-je ici

ou ailleurs ou autrefois dans mon village

je marche sur des étendues de pays voilés

m’écrit Olivier Marchand

alors que moi d’une brunante à l’autre

je farouche de bord en bord

je barouette et fardoche et barouche

je vais plus loin que loin que mon haleine

je vais plus loin que la fin de l’éboulement

soudain j’apparais dans une rue au nom d’apôtre

je ne veux pas me laisser enfermer

dans les gagnages du poème, piégé fou raide

mais que le poème soit le chemin des hommes

et du peu qu’il nous reste d’être fiers

laissez-moi donner la main à l’homme de peine

et amironner

Les lointains soleils carillonneurs du Haut-Abitibi

s’éloignent emmêlés d’érosions

avec un ciel de ouananiche et de fin d’automne

ô loups des forêts de Grand-Remous

votre ronde pareille à ma folie

parmi les tendres bouleaux que la lune dénonce

dans la nuit semée de montagnes en éclats

de sol tracé d’éloignement

j’erre sous la pluie soudaine et qui voyage

la vie tiraillée qui grince dans les girouettes

homme croa-croa

toujours à renaître de ses clameurs découragées

sur cette maigre terre qui s’espace

les familles se désâment

et dans la douleur de nos dépossessions

temps bêcheur temps tellurique

j’en appelle aux arquebuses de l’aube

de toute ma force en bois debout

Cré bataclan des misères batèche

cré maudit raque de destine batèche

raque des amanchures des parlures et des sacrures

moi le raqué de partout batèche

nous les raqués de l’histoire batèche

Vous pouvez me bâillonner, m’enfermer

je crache sur votre argent en chien de fusil

sur vos polices et vos lois d’exception

je vous réponds non

je vous réponds, je recommence

je vous garroche mes volées de copeaux de haine

de désirs homicides

je vous magane, je vous use, je vous rends fous

je vous fais honte

vous ne m’aurez pas vous devrez m’abattre

avec ma tête de tocson, de noeud de bois, de souche

ma tête de semailles nouvelles

j’ai endurance, j’ai couenne et peau de babiche

mon grand sexe claque

je me désinvestis de vous, je vous échappe

les sommeils bougent, ma poitrine résonne

j’ai retrouvé l’avenir

image.jpg

Modifié par Lucy Van Pelt
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  • 2 semaines après...
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Mères, l'enfant qui joue à votre seuil joyeux.

Mères, l'enfant qui joue à votre seuil joyeux,

Plus frêle que les fleurs, plus serein que les cieux,

Vous conseille l'amour, la pudeur, la sagesse.

L'enfant, c'est un feu pur dont la chaleur caresse ;

C'est de la gaîté sainte et du bonheur sacré,

C'est le nom paternel dans un rayon doré ;

Et vous n'avez besoin que de cette humble flamme

Pour voir distinctement dans l'ombre de votre âme.

Mères, l'enfant que l'on pleure et qui s'en est allé,

Si vous levez vos fronts vers le ciel constellé,

Verse à votre douleur une lumière auguste ;

Car l'innocent éclaire aussi bien que le juste !

Il montre, clarté douce, à vos yeux abattus,

Derrière notre orgueil, derrière nos vertus,

Derrière nos malheurs, Dieu profond et tranquille.

Que l'enfant vive ou dorme, il rayonne toujours !

Sur cette terre où rien ne va loin sans secours,

Où nos jours incertains sur tant d'abîmes pendent,

Comme un guide au milieu des brumes que répandent

Nos vices ténébreux et nos doutes moqueurs,

Vivant, l'enfant fait voir le devoir à vos coeurs ;

Mort, c'est la vérité qu'à votre âme il dévoile.

Ici, c'est un flambeau ; là-haut, c'est une étoile.

Victor Hugo

47dlxcz.jpg

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que comprendre

comment rendre compte

parfois c’est le dégoût

la détresse

cette fureur du sang

parce que tout avorte

que chaque effort est vain

que rien n’échappe à la faux

ou parfois

c’est cette vénération cette joie

jubilante cette suffocante

lumière

et chaque visage m’émeut

alors jusqu’aux larmes

Charles Juliet, Poème, 2012

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La Mort D'un Poète Est Sa Vie

Lamort.jpeg

Les ailes noires de la nuit recouvraient la ville sur laquelle la Nature a étendu un pur et blanc habit de neige ; les hommes désertaient les rues pour regagner leurs maisons en quête de chaleur, tandis que le vent du nord arpentait les jardins qui ne tarderaient pas à dépérir.

Dans ces faubourgs, se trouvait une vieille cabane recouverte d'une lourde couche de neige et sur le point de s'effondrer. Dans un recoin obscur de cette masure, se trouvait un pauvre lit dans lequel était couché un jeune homme qui se mourait, contemplant la pâle lumière de sa lampe à huile, que faisait vaciller le vent qui s'engouffrait.

C'était un homme dans la force de l'âge qui pressentait que l'heure paisible où il se libérerait des serres de la vie s'approchait à grands pas. Il attendait la visite de la Mort avec reconnaissance, sur son pâle visage apparut l'aube de l'espoir, sur ses lèvres un sourire triste et dans ses yeux l'oubli.

C'était un poète qui se mourait de faim dans la ville des riches vivants. Il fut mandé dans ce monde terrestre pour égayer le cœur de l'homme avec ses belles paroles profondes.

C'était une âme noble, envoyée par la déesse de l'Entendement pour apaiser et améliorer l'âme humaine. Mais hélas ! Il disait joyeusement adieu à la terre sans recevoir le moindre sourire de ses étranges habitants.

Il respirait pour la dernière fois et n'avait personne à son chevet que la lampe à huile, pour seule compagne, et quelques parchemins Sur lesquels il avait consigné les sentiments de son cœur.

En puisant le reste de ses forces qui dépérissaient, il leva les mains au ciel ; il bougea les yeux sans espoir, comme s'il voulait traverser le plafond afin de voir les étoiles derrière le voile des nuages.

Et il dit : « Viens, ô ma belle Mort ; mon âme te désire. Viens près de moi et desserre les fers de la vie, car je suis las de les traîner. Viens, ô ma douce Mort, et délivre-moi de mes voisins qui me considéraient comme un étranger parce que j'interprète pour eux le langage des anges.

Dépêche-toi, Ô ma paisible mort, et emporte-moi loin de ces foules qui m'ont délaissé dans un recoin obscur de l'oubli, parce que je ne saigne pas le faible, comme eux. Viens, ô ma bonne Mort, et enveloppe-moi de tes ailes blanches, car mes compatriotes ne veulent pas de moi.

Étreins-moi, Ô ma Mort, pleine d'amour et de miséricorde ; que tes lèvres effleurent les miennes qui jamais ne goûtèrent le baiser d'une mère, ne touchèrent les joues d'une sœur, ne caressèrent les doigts d'une bien-aimée. Viens et prends-moi, ma Mort bien-aimée. »

Alors, au chevet du poète mourant apparut un ange doté d'une beauté surnaturelle et divine, qui tenait dans sa main une couronne de lis. Il l'étreignit et ferma ses yeux pour qu'il ne voie plus, sinon avec l’œil de l'âme.

Il imprima un long et profond baiser qui laissa un éternel sourire de béatitude sur ses lèvres puis s'écarta doucement.

Puis la masure se vida et il ne restait rien que les parchemins et les papiers que le poète avait éparpillés avec une futilité amère.

Des siècles plus tard, quand les habitants de la ville émergèrent de la torpeur malade de l'ignorance et virent l'aube du savoir, ils érigèrent un monument dans le plus beau jardin de la ville et célébrèrent une fête chaque année en l'honneur de ce poète, dont les œuvres les avaient libérés.

Ô, que l'ignorance de l'homme est cruelle !

Rires Et Larmes — Extrait — Khalil Gibran

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En voyant ces spectacles, j’ai voulu rire comme les autres ;

mais, cela, étrange imitation, était impossible.

J’ai pris un canif dont la lame avait un tranchant acéré,

et me suis fendu les chairs aux endroits où se réunissent les lèvres.

Un instant je crus mon but atteint.

Je regardai dans un miroir cette bouche meurtrie par ma propre volonté !

C’était une erreur !

Le sang qui coulait avec abondance des deux blessures

empêchait d’ailleurs de distinguer si c’était là vraiment le rire des autres.

Mais, après quelques instants de comparaison,

je vis bien que mon rire ne ressemblait pas à celui des humains,

c’est-à-dire que je ne riais pas. -

Lautréamont Les chants de maldoror

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