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Abolir ou encadrer la prostitution : les députés se penchent sur la question.


Invité David Web

Messages recommandés

Membre, 84ans Posté(e)
papy75 Membre 6 062 messages
Baby Forumeur‚ 84ans‚
Posté(e)
:dev: la prostitution jamais on ne pourra l'empêcher? car les malades du sexe ça existe et ceux la feront tout pour ce taper une nana volontaire ou pas en payant ou en violant qu'importe. Cela fait partit des 7 péchés capitaux? .
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Membre, In girum imus nocte et consumimur igni , 52ans Posté(e)
PASDEPARANOIA Membre 27 326 messages
52ans‚ In girum imus nocte et consumimur igni ,
Posté(e)

C'est vrai que les maisons close espagnoles respirent la sécurité et la santé.

J'ai une gamine, je rêverai de la voir travailler là bas à 16 ans.

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Membre, 84ans Posté(e)
papy75 Membre 6 062 messages
Baby Forumeur‚ 84ans‚
Posté(e)

Les associations sont inquiettes sur ces positions. électorales comme dab mon humble avis!

ct-Up et Aides, réunis avec le Strass et 14 associations au sein du Collectif "Droits et prostitution" partagent ce constat, affirmant que face à la réduction du nombre de leurs clients, les prostituées seraient contraintes d'accepter des rapports non protégés.

Le Strass, qui distingue la prostitution librement consentie et la traite des être humains par des réseaux mafieux - qu'il dénonce-, demande plutôt de "véritables droits" pour les prostituées.

Environ 20.000 personnes se prostituent en France, selon diverses estimations.

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Membre, Tu n'auras d'autre batracien devant ma face, 109ans Posté(e)
Grenouille Verte Membre 32 822 messages
109ans‚ Tu n'auras d'autre batracien devant ma face,
Posté(e)
La prostitution n'est pas un problème, le problème c'est la traite.

Ne pas voir le lien entre les deux, c'est avoir des oeillères.

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Membre, 34ans Posté(e)
Mirisme Membre 1 346 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

Au lieu de lutter contre la prostitution, il vaut mieux lutter contre les formes de prostitution qui comprennent de la traite d'humain.

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Invité System
Invités, Posté(e)
Invité System
Invité System Invités 0 message
Posté(e)
Ah moi je le comprends très bien: la prostitution c'est mal. Faut pas chercher plus loin, hein, c'est de la pure moréale judéochrétienne a base de "on ne vend pas son corps c'est caca"

Quand un homme, une femme, un enfant sont violés, battus, séquestrés, vendus comme marchandise, qu'est-ce qu'ils en ont à foutre de la morale judéo-chrétienne ! Il y a t-il encore des êtres humains sur terre qui sachent que la souffrance humaine est une réalité au-delà de la religion et des lois ?

Apparemment oui selon l'article !

Ras-le-bol que la prostitution soir réduite à un fantasme de moralistes qui veulent y voir une partie de jambes en l'air ! La prostitution = exclavage ! Oui à l'abolition !

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Membre, 42ans Posté(e)
Californication Membre 9 058 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

car les malades du sexe ça existe et ceux la feront tout pour ce taper une nana volontaire ou pas en payant ou en violant qu'importe. Cela fait partit des 7 péchés capitaux? .

Ah bon ? Parce-que les clients des Prostituées sont des malades, des violeurs et des pécheurs ? Qu'est-ce qu'on n'est pas obligé de lire comme connerie parfois :mef:

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Invité System
Invités, Posté(e)
Invité System
Invité System Invités 0 message
Posté(e)

Si un être humain ne sachant pas en reconnaître un autre n'est pas un malade, c'est un être inconscient qu'il ne faut pas laisser entre toutes les mains ! Beaucoup de citoyens crient au scandale quand des parents vendent leurs enfants à des réseaux de prostitutions mais, s'interdisent d'ouvrir leur bouche lorsqu'il s'agit de condamner de s'en servir pour vider leur couilles...Quand bien même ses enfants soient devenus adultes entre-temps !

L'être humain-objet, l'être humain-passoire, l'être humain-poubelle est une réalité pour ceux qui s'en servent comme tels !

Il est grand temps de mettre un haut là sérieux et définitif à l'encontre des pervers, qui en aucun cas ne devraient jouir d'une liberté au même titre que les êtres humains sains. Car celles et ceux qui payent leur travers sont bien souvent celles et ceux nés en parfait état, détruits par la suite au nom de la sacro-sainte queue des ces messieurs incontrôlables !

Bien attendu les femmes perverses sont aussi condamnables avec leur déficience mentale qui ne leur permet pas de distinguer la différence entre être humain et objet.

Il faut bien comprendre qu'en aucun cas les pervers, les clients donc n'accepteraient JAMAIS d'être eux-mêmes rendu à l'état d'objet, vendu sur un trottoir ! Ou alors par pur fantasme mais certainement pas pour rejoindre la réalité.

Ces gens n'aiment pas la vie, pour aimer la vie il faut en avoir une conscience entière mais ils sont limités par la nature, rien ne les fera changer !

Une abolition est donc nécessaire !

Une abolition au nom de la vie et non au nom de la médiocrité est toujours un pas en avant pour l'humanité.

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Membre, 84ans Posté(e)
papy75 Membre 6 062 messages
Baby Forumeur‚ 84ans‚
Posté(e)

car les malades du sexe ça existe et ceux la feront tout pour ce taper une nana volontaire ou pas en payant ou en violant qu'importe. Cela fait partit des 7 péchés capitaux? .

Ah bon ? Parce-que les clients des Prostituées sont des malades, des violeurs et des pécheurs ? Qu'est-ce qu'on n'est pas obligé de lire comme connerie parfois :mef:

Ce n'est pas que j'ai voulus dire ! bien sur qu'ils y a des clients normaux qui vont aux putes ,ne déformez mes propos .J'ai voulu simplement souligner ceux qui sont abdiques au sexe car il ne faut pas les oublier?

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Membre, 63ans Posté(e)
bel68 Membre 873 messages
Baby Forumeur‚ 63ans‚
Posté(e)

Si un être humain ne sachant pas en reconnaître un autre n'est pas un malade, c'est un être inconscient qu'il ne faut pas laisser entre toutes les mains ! Beaucoup de citoyens crient au scandale quand des parents vendent leurs enfants à des réseaux de prostitutions mais, s'interdisent d'ouvrir leur bouche lorsqu'il s'agit de condamner de s'en servir pour vider leur couilles...Quand bien même ses enfants soient devenus adultes entre-temps !

L'être humain-objet, l'être humain-passoire, l'être humain-poubelle est une réalité pour ceux qui s'en servent comme tels !

Il est grand temps de mettre un haut là sérieux et définitif à l'encontre des pervers, qui en aucun cas ne devraient jouir d'une liberté au même titre que les êtres humains sains. Car celles et ceux qui payent leur travers sont bien souvent celles et ceux nés en parfait état, détruits par la suite au nom de la sacro-sainte queue des ces messieurs incontrôlables !

Bien attendu les femmes perverses sont aussi condamnables avec leur déficience mentale qui ne leur permet pas de distinguer la différence entre être humain et objet.

Il faut bien comprendre qu'en aucun cas les pervers, les clients donc n'accepteraient JAMAIS d'être eux-mêmes rendu à l'état d'objet, vendu sur un trottoir ! Ou alors par pur fantasme mais certainement pas pour rejoindre la réalité.

Ces gens n'aiment pas la vie, pour aimer la vie il faut en avoir une conscience entière mais ils sont limités par la nature, rien ne les fera changer !

Une abolition est donc nécessaire !

Une abolition au nom de la vie et non au nom de la médiocrité est toujours un pas en avant pour l'humanité.

Pourriez-vous SVP, nous donner la définition d'une personne "saine" ?

d'une personne "perverse" ?

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Membre, 84ans Posté(e)
papy75 Membre 6 062 messages
Baby Forumeur‚ 84ans‚
Posté(e)

Pour moi une personne saine est une personne saine de corps et d'esprit c'est très simple tu vois?En clair pas de maladies pas de vices !!

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Membre, 42ans Posté(e)
Californication Membre 9 058 messages
Baby Forumeur‚ 42ans‚
Posté(e)

Mon Dieu mon Dieu, " papy75 " est entrain de nous pondre un plébiscite :smile2:

C'est quoi alors une personne saine de corps et d'esprit ?

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Faut-il pénaliser le recours à la prostitution ? Rue89 a demandé leur avis à des « escorts » et des clients de bars à hôtesses.

L'Assemblée nationale vient de débattre de la pénalisation des clients de prostituées. Le but déclaré de ce texte est d'éradiquer la traite et l'exploitation des femmes. Mais les réalités et les lieux de la prostitution sont si divers que la notion même de client devient floue.

Se posent forcément les questions « qu'est-ce qu'une personne prostituée ? » et « qu'est-ce que le sexe selon la loi ? ». La prostitution, selon sa définition de novembre 1947, c'est « l'activité d'une personne qui consent habituellement à des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d'individus moyennant rémunération ». Avec un mystère sur les termes « rapports sexuels » (et les dominatrices ? ) et « rémunération » (et les services ? et les cadeaux ? ).

Nous avons recueilli les propos de professionnelles et de clients dans quatre espaces différents. Premier de la série, le bar à hôtesses, aussi appelé bar américain ou bar à champagne.

« Escort » plutôt que « prostituée »

Je vais les chercher à minuit à la sortie de leur travail, à deux pas de la Madeleine. Sur le chemin du restaurant, elles font la bise aux serveurs en passant et saluent de loin les caissiers des cinémas.

Rebelotte – la bise au barman – dans le bar lounge, lumière violette et verres à cocktail, où on retrouve Vanessa.

« Entraîneuse » sonne entre-deux guerres à leurs oreilles ; elles disent « escort » plutôt que « prostituée », et exercent dans une niche privilégiée du secteur.

Les tarifs affichés sur le site de Vanessa – ex hôtesse passée à Internet – oscillent de 300 à 1 000 euros selon les prestations fournies et leurs durées.

Manuella et Becky préfèrent le cadre « fermé » et sécurisant du bar.

« 150 euros la branlette pour un client sympa »

En plus d'un salaire fixe, elles touchent un quart de ce qu'elles font boire au client et des coupes qu'il leur offre. Quand elles « font un salon », c'est-à-dire quand il achète le droit de se faire accompagner dans une pièce à porte fermée en payant une bouteille de champagne, le premier prix est de 160 euros.

Chacune négocie les services « en plus » : « 150 euros la branlette pour un client sympa », selon Becky.

« Cet argent passe de main en main, tu n'as aucun compte à rendre au barman. J'ai déjà entendu des discussions autour de 30 euros pour se laisser peloter. »

Quand un client « flashe » sur une fille, il peut choisir « une sortie » : il donne environ 300 euros au tenancier, sur lesquels elle touche une commission, pour l'emmener quelques heures au restaurant, en boîte de nuit ou à l'hôtel.

Elle fixe à l'avance son tarif pour un forfait, en fonction du temps passé ensemble et de la nature exacte des prestations sexuelles.

Becky se félicite de sa formule « du double emploi » : elle racole discrètement au bar en donnant son numéro de portable et relance par texto ses clients « de l'extérieur » pour qu'ils viennent lui offrir une coupe.

Toutes les trois évoquent le choix économique du ratio temps de travail/argent gagné, et Vanessa parle de « rentabiliser son capital beauté ». Parallèlement, elles sont diplômées en médico-social et en médiation culturelle.

« On est déjà dans le mensonge et le double jeu »

Est-ce que le spectre de la pénalisation des clients les effraie ? « Non », répond Manuela :

« La police fait souvent des visites pour rappeler sa présence. Les portiers se préviennent entre eux par téléphone, on est donc au courant de leur venue une demi-heure avant et on les accueille en souriant. Si la loi passe, les clients iront à l'hôtel au lieu d'aller en club privé. »

Becky poursuit :

« S'il faut se cacher, on est déjà dans le mensonge et le double jeu. Mon père se demande encore pourquoi je suis serveuse au black alors que j'ai un master depuis deux ans. »

Ces derniers jours, l'emballement médiatique autour de la prostitution leur donne l'occasion d'entendre des témoignages et de lire des reportages qui les font bien rire. Becky :

« Il y a ce côté pute au grand cœur qui éponge la misère du monde, dans la lignée Grisélidis Real [prostituée genevoise pour qui la prostitution était “un acte révolutionnaire”, ndlr]. Quand j'entends à la télévision des putes qui prétendent que la moitié de leurs clients viennent seulement pour faire la causette, je me demande bien où elles les trouvent. »

Dans les bars, jamais de filles sous mac

Les auteurs de la proposition de loi visant à pénaliser les clients pensent que leur texte permettra d'en finir avec l'exploitation des femmes forcées de se prostituer.

Manuella poursuit :

« Dans les bars, j'ai travaillé avec toutes sortes de filles. Parfois des paumées, parfois des droguées mais jamais de filles sous mac. Le mot “prostitution” recouvre autant de réalités que “restauration” : tout le monde n'est pas exploité. »

Pour Becky, « il y aura toujours des clients » :

« Si les bars à hôtesses venaient à disparaître, il y aura le bouche à oreille, les forums et les sites internet, les boîtes de nuits où renouveler son répertoire. »

Et du côté des clients ?

J'ai demandé aux trois hôtesses de la Madeleine de me présenter des clients qui accepteraient de me rencontrer. Après plusieurs ratés et beaucoup de promesses, deux hommes ont accepté : j'ai rendez-vous dans un petit café désert en milieu d'après-midi avec Stéphane et Emmanuel [les prénoms ont été modifiés], qui ne se connaissent pas.

Stéphane porte bien sa quarantaine, a le timbre doux et les doigts qui tapotent perpétuellement sur son smartphone. Décisionnaire dans une entreprise informatique, deux fois père, il s'est marié à son « amour de toujours » en rentrant du service militaire.

Quand il n'est pas en déplacement, il « rend visite aux filles » un ou deux soirs par semaine et a « toujours adoré » l'ambiance de ces « établissements de bonnes compagnies ». Il décrit ses « histoires de poupées » avec romantisme et emphase :

« Il y a de la complicité et du sexe, mais toujours dans les limites pécuniaires de ce cadre. Il faut une alchimie, un érotisme grandiose. »

« J'obtiens ce que je viens chercher »

Emmanuel écoute d'un air mi-amusé mi-pincé. Ce fonctionnaire de 49 ans envisage avec pragmatisme ses rendez-vous mensuels avec des prostituées :

« Je paie pour le sexe depuis ma majorité. La première fois, une passe de dix minutes dans la voiture. Maintenant, des escorts rencardées depuis leurs sites internet ou dans des bars à champagne. »

Il rigole : « Je m'embourgeoise. » Marié, papa ? « Qu'est-ce que ça changerait ? »

Il ne porte pas d'alliance. Préfère-t-il les relations tarifées ?

« J'y obtiens ce que je viens chercher, et j'y vais par envie et pas par nécessité. »

Un coup d'œil vers Stéphane, il précise :

« Je suis venu parler politique, pas baise. »

Les escorts restent indétectables

La proposition de pénaliser le client les agace plus qu'elle ne les menace : ils ne se sentent pas concernés. « Ce ne sont pas les prostituées que je rencontre qui sont visées », assène Emmanuel.

En effet, ce sont les clients : ils risqueraient 3 750 euros d'amende et deux mois de prison.

Emmanuel s'agace :

« Cette loi ne fera qu'empirer les conditions de travail d'une certaine prostitution, celle de la rue et ses clients. Je fréquente une prostitution favorisée : les bars à champagne seront plus confidentiels, les escorts restent indétectables. »

Il poursuit :

« Et imaginons : je consomme une prestation. Pour savoir si oui ou non il y a eu un rapport tarifé, je devrai rendre compte aux policiers de ma sexualité, la justifier et accepter l'intrusion des forces de l'ordre dans cette intimité. Mais où est le crime, entre deux adultes consentants ? »

Si la loi était appliquée, se rabattraient-ils sur d'autres espaces, comme les clubs libertins ou échangistes ? « Pas du tout », répond Stéphane :

« Payer le service fait complètement partie de mon plaisir. Pour retrouver cette atmosphère particulière des établissements, j'irai sans doute en Suisse ou en Belgique. »

« Pourquoi ? », demande Emmanuel en souriant. « Aller aux putes a toujours comporté une part de risque, on ne sait jamais sur qui on tombe. Si les établissements ferment, il y aura toujours Internet. »

« Les filles obligées ou shootées, on peut les détecter »

Emmanuel estime qu'un client responsable peut lutter contre les réseaux de traite en n'y participant pas. Il évite les « escorts on tour » qui proposent sur Internet un calendrier enchaînant des dates dans plusieurs villes européennes, et se souvient dans la rue de ses débuts de clients : « Les filles obligées ou shootées, on peut les détecter. » Il explique :

« Avant la passe, on se regarde, on se parle. Je n'irai jamais avec une fille qui a l'air complètement à la ramasse. Par contre, si le client sait qu'il participe à un réseau en allant avec cette fille-là, alors je suis d'accord pour qu'il soit pénalisé. :plus: »

http://www.rue89.com...e-risque-227461

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
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sex.jpg

Est-on passé de la "prostitution de la rue" à la "prostitution du Web"?

06/12/2011 | 17H45

"Sex tours", prestations évaluées par les clients, petites annonces anodines ou "facilitation du passage à l'acte". Selon le rapport parlementaire sur la prostitution discuté mardi à l'Assemblée nationale, Internet aurait engendré, par sa discrétion et ses faibles coûts d'accès, de nouvelles formes de prostitution.

On serait passé de "la prostitution de rue à la prostitution du Web", rapporte Myriam Quémener, magistrate au service criminel de la cour d'appel de Versailles. Ainsi s'ouvre le troisième point de la première partie du rapport parlementaire sur la prostitution en France. Rendu le 13 avril dernier après plus de 200 auditions et le concours de sept ministres, le document donne lieu, mardi en fin d'après-midi, à un examen à l'Assemblée nationale devant aboutir à la "réaffirmation de la position abolitionniste de la France" et une éventuelle pénalisation des clients en matière de prostitution.

Des prestations notées et commentées par les clients internautes, en passant par l'apparition de "sex tours" européens en allant jusqu'à un certaine "facilitation du passage à l'acte", le chapitre consacré au Net détaille les nouveaux effets dus à l'anonymat et à la faiblesse des coûts d'accès du réseau des réseaux. "Une évolution davantage qu'une révolution", précisent les parlementaires.

Les "sex tours"

Selon un rapport gouvernemental datant de 2010, la pratique des "sex tours" tendrait aujourd’hui à se développer. Elle consiste à programmer le séjour des personnes prostituées étrangères dans différentes villes européennes, pour quelques jours ou une semaine dans chaque ville. Dans un même hôtel, la prostituée reçoit, sous un faux nom, ses clients à qui le rendez-vous a été communiqué sur leur téléphone portable. Ces tournées sont généralement organisées dans des hôtels de moyenne/haute gamme qui, par leur fréquentation et leur taille, permettent à l’activité prostitutionnelle de passer inaperçue.

La mobilité de ces femmes assurerait une "quasi-invulnérabilité" des réseaux qui l’organisent. Jean-Marc Souvira, commissaire divisionnaire de la police judiciaire, parle d'une nouvelle forme de traite des êtres humains et d'une violence identique à celle exercée par des réseaux classiques. Il arrive ainsi fréquemment que ce soit une maquerelle qui soit en charge de veiller au bon déroulement du "sex tour" et de surveiller les jeunes femmes.

C’est notamment ce qu’indique un rapport de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) à propos du démantèlement d’un réseau d’Europe de l’Est sévissant dans des hôtels parisiens :

"Deux prostituées russes étaient chargées de former leurs compatriotes et de transférer en Russie 50% du produit de leur prostitution."

La prostitution évaluée par les clients

Sur certains sites, les prostituées sont référencées par mensurations et prestations, le tout accompagné de photos. "On n'est pas des femmes, on est des objets", constatait une escort girl interrogée en 2006.

Dans son audition, le sociologue Laurent Mélito explique que les clients peuvent notées les prostitués "après coup".

"(Ils) peuvent voter, opérer un classement (par popularité, ancienneté, tarif), poster des commentaires (certains font dans l’esthétisme, d’autres sont très crus) et évaluer la prestation."

La sociologue Sylvie Bigot décrit certains escort boys ou escort girl comme de véritables "entrepreneurs", qui "se posent très clairement en prestataires de services" et ont "une vision commerciale, mercantile des choses". Dès lors, la possibilité d’être évalué, à l’instar d’un bien marchand, présente un intérêt substantiel pour eux.

L'escorting

L’escorting se définirait en opposition à la prostitution de rue. On ne stagne pas sur un trottoir mais on "accompagne" quelqu'un dans un événement mondain ou au restaurant. Ensuite, il peut y avoir - en plus - une relation sexuelle tarifée.

Concernant l'escorting, les auteurs du rapport évoquent "plusieurs visages" allant du réseau criminel à la prostitution indépendante. Selon une étude de Laurent Mélito, les escortes françaises occasionnelles, hommes ou femmes, ne sont pas socialement déclassées. En revanche, le besoin d'argent domine et le passage à l'acte résulte souvent "d'une rupture affective ou professionnelle" (divorce, décès du conjoint, licenciement...). Mais pas toujours. Une minorité assume cette activité comme un moyen de vivre leur sexualité de façon différente.

Un passage à l'acte plus facile ?

Selon les députés, l'anonymat et la faiblesse des coûts d'accès du Net sont les deux principales raisons qui favoriseraient le passage à l'acte, tant du côté des clients que des prostitués en puissance.

En Espagne, il a été rapporté à la mission d'information que certains clients prenaient rendez-vous par Internet puis allaient directement avec leur voiture dans un box de parking donnant accès à un immeuble où se déroule la passe.

Du côté des prostitués, des sites spécialisés offrent une certaine visibilité en l'échange de 300 à 1000 euros les trois mois d'inscription. La possibilité de compartimenter différents aspects de son existence, serait à l'origine d'une prostitution occasionnelle. Souvent, les proches ne sont pas au courant de l'activité, comme dans l'affaire de l'escort girl qui avait fait condamner M6 pour mauvais floutage.

Les personnes prostituées exerçant sur Internet n’ont, pour la plupart, jamais travaillé sur la voie publique et ne le souhaitent pas. Ceci est particulièrement vrai pour deux catégories spécifiques : les étudiantes et les mères de famille en situation précaire.

Impunité de ce nouveau business

Pour les députés, Internet offre aux acteurs de la prostitution une certaine forme d’impunité. Tout d'abord parce que nombre de professionnel(le)s officient derrières de petites annonces anodines ou des sites de rencontre. La preuve de la relation sexuelle tarifée ne pourrait alors venir que du client et ce dernier n'y a strictement aucun intérêt.

Le second souci est d'ordre juridique. Pour échapper à tout mandat d’arrêt européen, les sites sont le plus souvent hébergés aux frontières de l'Union européenne, en Moldavie, en Ukraine ou en Biélorussie. A cela s'ajoute un flou juridique entourant le racolage sur Internet. Des services de police ou certains parquets retiennent des définitions différentes, voire antagonistes.

A propos de racolage, le même rapport s'intéresse un peu plus loin au "bilan nuancé de l'incrimination" du racolage passif. Un langage diplomatique pour signifier l'échec de cette mesure lancée en 2003 par un certain Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Les policiers évoquent des résultats encourageants les premières années, puis "cette politique s'est ensuite grippée". A Paris, depuis 2008, 0% des personnes interpellées ont été déférées au parquet pour racolage.

Geoffrey Le Guilcher

http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/73832/date/2011-12-06/article/est-on-passe-de-la-prostitution-de-la-rue-a-la-prostitution-du-web/

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