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Karachi : les contrevérités de l'Elysée sur le rôle de Sarkozy


transporteur

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Membre, forumeur révolutionnaire, 52ans Posté(e)
transporteur Membre 23 297 messages
52ans‚ forumeur révolutionnaire,
Posté(e)

Tout le reste n'est que calomnie et manipulation politicienne ». C'est par cette phrase martiale que la présidence de la République conclut le communiqué envoyé ce jeudi en réponse aux derniers développements de l'affaire Karachi. Le hic, c'est que ce communiqué contient des contrevérités, ce qui n'est pas idéal quand on entend dénoncer des « manipulations ».

Le communiqué est en effet inexact sur ses points les plus cruciaux. Il constitue aussi, en creux, une entorse au principe de la séparation des pouvoirs.

L'Elysée corrige d'abord une erreur. Contrairement à ce qu'affirment certains médias, Nicolas Sarkozy n'était pas le directeur de la campagne d'Edouard Balladur en 1995.

Tout à fait exact : il s'agissait de Nicolas Bazire, placé en garde à vue mercredi et mis en examen ce jeudi pour complicité d'abus de bien sociaux dans l'instruction sur d'éventuels financements occultes en marge de contrats de vente d'armement.

Sarkozy s'est bien mêlé du financement de la campagne

Les erreurs figurent dans les deuxième et troisième points :

  • « [Nicolas Sarkozy] n'a jamais exercé la moindre responsabilité dans le financement de cette campagne. Il en était le porte-parole.

  • S'agissant de l'affaire dite “de Karachi”, le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n'a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier. Il y est donc totalement étranger d'autant plus qu'à l'époque où il était ministre du Budget, il avait manifesté son hostilité à ce contrat comme cela apparaît dans les pièces de la procédure. »

Sarkozy était bien le porte-parole, mais il s'est aussi mêlé de financement. Comme Rue89 le rappelait mercredi, il occupait, au QG de campagne de Balladur, l'un des trois bureaux les plus proches de celui du candidat. Les deux autres étaient ceux de Bazire et du trésorier de la campagne, René Galy-Dejean.

Outre cette proximité physique – qui instille le doute mais ne prouve absolument rien –, LeMonde.fr note que Sarkozy était l'un des quatre conseillers du candidat à siéger « systématiquement » dans le comité politique, avec Charles Pasqua, François Léotard et François Bayrou.

Encore plus de doute, mais toujours pas de preuve. Celle-ci figure pourtant au dossier, comme le rappelle Mediapart qui a révélé un document saisi par la police française en 2007 et par la police luxembourgeoise en 2009.

Ce document mentionne l'actuel Président dans la création de sociétés fiduciaires, nommées Heine et Eurolux, utilisées pour le transfert de commissions occultes.

« Les familles des victimes ont droit à la vérité »

Mediapart publie aussi deux autres documents (sans préciser s'ils sont dans le dossier) qui montrent l'implication de Sarkozy, et mettent à mal l'argument de « son hostilité » aux contrats : le ministre avait validé des contrats auxquels ses services étaient opposés. Le ministère était hostile, pas le ministre.

Quant au quatrième et dernier point du communiqué, il évoque les familles des quinze victimes de l'attentat de Karachi, dont la justice soupçonne qu'il peut être lié à l'arrêt du versement de commissions à des officiels pakistanais :

« Les familles des victimes de l'attentat de Karachi ont droit à la vérité et au respect de leur souffrance. »

Si les familles « ont droit à la vérité », pourquoi le gouvernement refuse-t-il de lever le secret-défense dans ce dossier, ce qu'elles demandent depuis des années ? Il suffirait d'un mot de Nicolas Sarkozy.

Enfin, sur le fond, on peut se poser une question : comment l'Elysée est-il informé de ce qui figure, ou pas, dans le dossier ? Selon l'article 64 de la Constitution de 1958, « le président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire ».

Même si le parquet est soumis à l'autorité de l'exécutif, il n'existe aucun texte autorisant la remontée d'informations issues d'un dossier d'instruction jusqu'au sommet du pouvoir.

Le juge Van Ruymbeke n'a pas traîné : dix jours après les révélations d'un témoin-clé dans l'enquête sur le présumé volet financier de l'affaire Karachi, il a mis en examen jeudi le numéro 2 de la multinationale du luxe LVMH, Nicolas Bazire, pour complicité d'abus de bien sociaux.

Un autre très proche de Nicolas Sarkozy, son ancien conseiller à la mairie de Neuilly Thierry Gaubert, a été mis en examen la veille pour recel d'abus de bien sociaux. On a aussi appris ce mercredi, dans Le Nouvel Observateur, que le témoin-clé est l'ex-épouse de Gaubert, la princesse Hélène de Yougoslavie.

Elle affirme que pendant la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, en 1995, son ancien mari a convoyé des valises de billets depuis la Suisse avec le sulfureux intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine (mis en examen la semaine dernière pour abus de biens sociaux), avant de les remettre à Nicolas Bazire.

Témoin du mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni

Plus encore que Gaubert, Bazire est un ami de l'actuel président de la République. Témoin de son mariage avec Carla Bruni, il fut, avant de rejoindre le groupe de son autre témoin de mariage (avec Cécilia Ciganer-Albeniz) Bernard Arnault, un homme-clé du pouvoir balladurien de l'époque.

En 1988, la droite commence déjà à se fissurer en deux camps : les chiraquiens attribuent en partie la défaite du candidat face à Mitterrand à l'idée de Balladur de supprimer l'ISF, un an plus tôt.

La journaliste politique Ghislaine Ottenheimer, auteur de « Les Deux Nicolas : la machine Balladur » (publié chez Plon en novembre 1994), raconte que Sarkozy décide dès cette époque de se rapprocher de Balladur :

« Il s'est dit qu'après deux défaites à la présidentielle, Chirac n'était décidément pas le bon cheval.

Bazire, lui, a été présenté à la même époque à Balladur, qui cherchait à s'entourer de petits jeunes dégourdis. Les deux se sont immédiatement très bien entendus. Il leur arrivait de partir ensemble en Normandie, avec Thierry Gaubert. »

Dans la propriété de ce dernier, puisque Bazire, fils d'un dirigeant de l'ORTF, ne possédait pas encore son haras évalué à au moins deux millions d'euros. Agé de 31 ans (deux de moins que Sarkozy), il était auditeur à la Cour des comptes, après être sorti dans la botte de l'Ena et avoir fait l'Ecole navale et Sciences-Po.

« Dircab » puis directeur de campagne de Balladur

Quand Balladur arrive à Matignon en 1993, il fait de Nicolas Bazire son directeur de cabinet, alors que son aîné devient ministre du Budget. Discret, efficace, le Nicolas de Matignon reste derrière les lambris du palais de la rive gauche, alors que celui de Bercy assoit sa notoriété grâce à sa fonction de porte-parole du gouvernement.

Cette discrétion n'empêche pas Bazire d'apparaître à cette époque dans les médias. Comme « dircab » du Premier ministre, puis comme directeur de sa campagne. Pendant la course à l'Elysée, son bureau côtoie ceux de Nicolas Sarkozy, le porte-parole, et de René Galy-Dejean, le trésorier, dans le QG du 84, rue de Grenelle à Paris.

Au moins trois épisodes controversés

Bazire est cité dans la presse pour un fait de gloire – il coordonne avec succès la libération des otages du vol Air France à Alger à Noël 1994 – mais aussi, déjà, pour quelques épisodes controversés. Au moins trois :

  • le 7 novembre 1994, Nicolas Bazire reçoit à Matignon le président du tribunal de commerce de Paris, Michel Rouger. Trois semaines plus tard, la juridiction prononce le redressement judiciaire des sociétés de Bernard Tapie, endettées à hauteur de 1,3 milliard de francs. La décision provoque un tollé, à droite comme à gauche ; le parquet, qui avait requis la liquidation, fait appel (la liquidation aura finalement lieu). Sarkozy comme Bazire nient avoir fait pression sur Rouger, Bazire expliquant avoir fait un point « comme tous les six mois sur les gros dossiers de licenciement ».

  • en mars 1995, alors que Bazire a quitté Matignon pour gérer la campagne d'Edouard Balladur, Le Canard enchaîné révèle qu'il a rencontré à Paris le dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko, en compagnie de Jacques Toubon, qui travaillait pour la campagne de Chirac. C'est l'époque, on le sait aujourd'hui, où de nombreux hommes politiques français reçoivent de pleines valises d'argent liquide de la part de potentats africains.

  • en juin 1995, alors que les balladuriens ont perdu le pouvoir, Didier Schuller, un pilier du système Pasqua-Sarkozy dans les Hauts-de-Seine en fuite à l'étranger après son implication dans une affaire de financement politique occulte, déclare dans un entretien au Monde que Nicolas Bazire connaissait, cinq mois avant que le scandale éclate, la tentative de chantage exercée par le beau-père du juge d'instruction Eric Halphen – l'affaire Schuller-Maréchal. Bazire dément.

Le Financial Times pointe le conflit d'intérêts avec Rothschild

Après la défaite de Balladur en 1995, Nicolas Bazire devient associé-gérant chez Rothschild, une des banques qui liquide les actifs issus de la déconfiture du Crédit Lyonnais. Le 22 septembre 1995, le Financial Times souligne le conflit d'intérêts que représente sa nomination :

« Rothschild & Cie, le bras français de l'empire bancaire Rothschild, a recruté Nicolas Bazire, l'ancien directeur de cabinet du Premier ministre Edouard Balladur – sans le moindre murmure de protestation en France. »

Depuis 1999, Bazire est donc numéro deux de l'empire LVMH. Il est aussi président du conseil des commanditaires de la banque Rothschild, ainsi qu'administrateur des groupes Atos, Suez, Carrefour, et Les Echos.

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Membre, 50ans Posté(e)
belzebut Membre 1 585 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

il est bizarre le communiqué de l'élysée,il dément en totalité ,mais le plus bizarre,c'est qu'il avoue que le nom de notre

président n'apparait dans aucun des dossiers.

comment le sait il,si c'est vraiment le cas???

violation du secret de l'instruction?

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Membre, Posté(e)
ame02 Membre 2 083 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

c est louchehuh7re.gif

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

il est bizarre le communiqué de l'élysée,il dément en totalité ,mais le plus bizarre,c'est qu'il avoue que le nom de notre

président n'apparait dans aucun des dossiers.

comment le sait il,si c'est vraiment le cas???

violation du secret de l'instruction?

Ils vont se géner..!! Ça fait longtemps qu'ils ne respectent plus aucune loi (voir les écoutes des journalistes)

C'est une affaire d’État qui tombe très mal et qu'on a essayé d'étouffer depuis toujours.

C'est la pugnacité des parents des victimes qui fait tomber tous les barrages et ils finiront par avoir raison des auteurs de ces turpitudes.

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

Plus les vols d'ordinateurs chez mediapart (et menaces de mort pour Arfi) et ailleurs

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Membre, Posté(e)
gpas1.rond Membre 465 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Tous des vendus, tous des pourris, tous des voyous : ne cherchez pas, ils ont tous pareils.

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Membre, 50ans Posté(e)
belzebut Membre 1 585 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

j'espere qu'ils vont tomber de leurs pieds d'estale et que la justice les poursuivra.

des citoyens français sont morts,ne l'oublions jamais :bad:

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Membre, 72ans Posté(e)
adriennedu56 Membre 647 messages
Baby Forumeur‚ 72ans‚
Posté(e)

j'ai bien aimé ce soir, la présentation de l'affaire karachi par yann barthès, au petit journal de canal+ et avant ça la grosse prise de bec entre morano et l'avocat... :D La Morano, véritable "porte flingues" de Sarko... :girl_devil: elle est vraiment "tête à claques", cette femme !

Sinon, bah ça va être comme toutes les autres "affaires" qui touchent les politiques : non lieu, circulez ya rien à voir....:snif:

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Membre, 80ans Posté(e)
bibifricotin Membre 12 828 messages
Mentor‚ 80ans‚
Posté(e)

Les porte-paroles du gouvernement sont particulièrement crédibles avec Morano et Guéant. :mef:

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Membre, 50ans Posté(e)
belzebut Membre 1 585 messages
Baby Forumeur‚ 50ans‚
Posté(e)

l'avocat des victimes va porter plainte contre morano,pour diffamation

a ce rythme nous risquons d'avoir tout l'ump sur le banc des accusés :D :D .

du dégoùt rien de plus pour ces gens là,qui ne respectent meme pas la douleur des familles :gurp:

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Membre, Posté(e)
gpas1.rond Membre 465 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

ça serait trop beau de voir tous ces criminels au tribunal.

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Invité merle
Invités, Posté(e)
Invité merle
Invité merle Invités 0 message
Posté(e)

Sarkosy.................Menteur............est ce un scoop??????

c'est qui le petit bonhomme

qui

avait promis une république irréprochable???????

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