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«L'Etat palestinien? Aujourd'hui, nous sommes prêts»


eklipse

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Membre, Dazzling blue², 53ans Posté(e)
eklipse Membre 14 471 messages
53ans‚ Dazzling blue²,
Posté(e)

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Fin de la division interpalestinienne, reconnaissance de l'Etat espérée à l'ONU, lors de l'assemblée générale des Nations unies en septembre, et ce malgré les «menaces» des Israéliens et de Barack Obama... Le printemps arabe est aussi celui des Palestiniens, selon Hael Al Fahoum, ambassadeur et chef de la Mission Palestine en France, qui nous a accordé un entretien samedi 25 juin.

«Nous entrons dans une phase qui nous permet, enfin, de mobiliser tous les Palestiniens, un peuple qui compte plus de 120.000 ingénieurs et architectes, plus de 40.000 médecins, plus de 80.000 étudiants, explique le diplomate palestinien, en poste à Paris depuis tout juste un an. Si l'on arrive à mobiliser toutes ces forces, le monde va se rendre compte de la valeur ajoutée de l'Etat palestinien sur le plan de la stabilité et du développement des libertés et des droits de l'homme dans cette région vitale.»

Et que lui disent ses interlocuteurs français ? «Lors de la rencontre ce printemps avec le président Abbas, le chef de l'Etat français a eu un discours très clair, confie le diplomate. Il se considère comme un ami sincère de l'Etat d'Israël. Mais il estime que la stratégie actuelle du gouvernement israélien conduit à la déstabilisation (de l'Etat) d'Israël lui-même. Et c'est le moment, selon lui, de changer de méthode, pour aboutir à quelque chose de concret.» Entretien.

Deux gouvernements distincts, à Gaza et en Cisjordanie, guerre larvée entre Hamas et Fatah, violences, montée des groupuscules salafistes... Il y a trois mois, l'horizon des Palestiniens semblait bien sombre. Aujourd'hui, l'acte de réconciliation entre le Fatah et le Hamas est signé, un gouvernement commun est en train d'être formé.

Comment expliquez-vous cette évolution si rapide ?

L'impasse à laquelle nous, Palestiniens, avions abouti ces dernières années ne venait pas de nulle part. La stratégie israélienne est de fragmenter, de diviser la société palestinienne. À certains moments, ils ont bien réussi. Il ne faut pas oublier non plus que, depuis les années 1950, les grandes puissances se sont alliées pour nier et tenter d'éradiquer l'identité palestinienne. Dans ces conditions, c'est un miracle que les Palestiniens soient parvenus à s'imposer sur la scène internationale.

Avec le début du réveil arabe, le peuple palestinien a pris conscience de sa puissance réelle. La rue arabe est entrée dans une phase de révolte, et les Palestiniens sont sortis de leur stratégie de réaction, pour regarder de nouveau l'avenir avec espoir. C'est ce mouvement de fond qui a réveillé les consciences de toutes les parties palestiniennes, du Fatah au Hamas.

La donne est simple : soit ces dirigeants répondent aux espoirs de leur propre peuple, soit ils n'ont aucune légitimité à demeurer les représentants de leur peuple. Ce constat a obligé les parties à aller de l'avant. C'est ce qui a entraîné l'accord de réconciliation, signé le 4 mai au Caire, entre le Hamas et le Fatah. Nous sommes décidés aujourd'hui à passer à l'action. Nous avons cessé de commenter les événements et de pleurer sur notre sort, pour tenter de créer les événements. Ce sont aujourd'hui les Israéliens qui sont contraints à la réaction.

Cette réconciliation n'était-elle pas également la seule solution possible, pour un Hamas en perte de vitesse, comme pour le Fatah et l'OLP, dont la légitimité demeure très contestée par les Palestiniens eux-mêmes ?

C'est plus simple encore : le Hamas et le Fatah doivent répondre aux exigences du peuple palestinien, qui ne veut plus de conflits internes. S'ils ne sont pas capables de s'entendre, alors ils ne représentent rien. Nous ne croyons plus aux paroles ni aux discours, nous voulons des actes. Aujourd'hui, il y a chez nous un début de réveil. Nous allons faire face à des pressions, des menaces, mais nous sommes sur la bonne voie.

suite

http://www.mediapart.fr/journal/international/260611/letat-palestinien-aujourdhui-nous-sommes-prets

S'il y a un consensus sur la solution à deux Etats, de quoi Israël et les Etats-Unis ont-ils peur, lorsque nous proclamons notre volonté d'une reconnaissance de notre Etat devant l'ONU ? Cela permettrait au contraire de consolider les négociations. Malheureusement, les Etats-Unis ont interprété cela comme une tentative d'isoler Israël sur la scène internationale. Ils menacent, ils tentent de faire pression sur certains Etats européens. Nous demandons, au contraire, à nos partenaires européens de traduire leurs mots par des actes.

C'est-à-dire la reconnaissance de votre Etat.

Absolument.

«Sarkozy estime qu'il est temps de changer de méthode»

Depuis la visite de Mahmoud Abbas en avril, le président français Nicolas Sarkozy semble moins réticent à l'idée de reconnaître l'Etat palestinien que l'an passé. Mi-mars, le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, a de son côté estimé qu'il s'agissait d'«une hypothèse qu'il faut avoir en tête». Jugez-vous ces paroles encourageantes ?

J'ai assisté à la rencontre entre les présidents Abbas et Sarkozy. Le chef de l'Etat français avait un discours très clair. Il se considère comme un ami sincère de l'Etat d'Israël. Mais il estime que la stratégie actuelle du gouvernement israélien conduit à la déstabilisation d'Israël lui-même. Et c'est le moment, selon lui, de changer de méthode, pour aboutir à quelque chose de concret. Tout cela ne nous dérange pas. L'amitié entre Israël et n'importe qui ne nous dérange pas, sauf si cette amitié est un outil pour détruire notre peuple.

Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy n'est plus convaincu que la méthode de négociation que l'on a utilisée par le passé puisse déboucher sur du concret. La France souhaite organiser en juillet la conférence internationale de Paris 2, qui va traiter à la fois des questions politiques et économiques. L'initiative est basée sur deux principes : la solution à deux Etats, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats ; l'illégalité des mesures unilatérales, la France considérant la colonisation israélienne de la Cisjordanie comme illégale. C'est une excellente chose, car il n'y a pas de raison d'écarter l'Europe du processus politique. C'est une initiative d'Alain Juppé, nous y avons répondu favorablement. En revanche, ni les Américains ni les Israéliens n'ont encore donné leur réponse.

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont répété à plusieurs reprises qu'ils n'avaient aucun problème pour reconnaître un Etat palestinien. Je ne sais pas s'ils vont le faire, mais c'est une position qui en France fait consensus, au niveau de tous les partis politiques, de gauche comme de droite.

Au contraire, les Etats-Unis et Israël ont fait de la reconnaissance de l'Etat une étape complexe, car ils ont le sentiment d'être isolés. Mais nous sommes confiants. La déclaration de l'Etat palestinien a déjà été faite en 1988, c'est le rôle de l'OLP de demander sa reconnaissance. Et ce sera une nouvelle base pour avancer dans les négociations.

N'y a-t-il pas un risque tout de même, au vu de l'état actuel de la Cisjordanie, morcelée par la colonisation, de figer l'Etat dans cette réalité géographique ? Le gouvernement israélien a toujours dit qu'il réagirait à une décision prise, selon lui, de manière unilatérale, pourquoi pas en annexant les principales colonies...

Ce n'est pas une mesure unilatérale. Le projet de résolution va être présenté par la Ligue arabe. Et nous n'allons pas imposer aux Nations unies de reconnaître l'Etat, nous allons présenter la situation sur le terrain : «Depuis 17 ans, les négociations n'ont mené absolument à rien. Nous sommes dans l'impasse. Dans le même temps, il y a un large consensus international pour la solution à deux Etats. Quelles mesures voulez-vous bien prendre pour réaliser cette conclusion ?» Ce n'est vraiment pas une approche unilatérale, puisque c'est l'ensemble de la communauté internationale qui doit décider. C'est l'approche américaine qui est unilatérale, ce sont eux qui menacent la communauté internationale.

Cette semaine, une nouvelle flottille de solidarité avec la population de Gaza est partie vers le territoire palestinien. Que pensez-vous de cette initiative ?

Il faut laisser les associations de solidarité agir, parce qu'elles connaissent mieux le terrain que nous, fonctionnaires, campés derrière nos bureaux. La bande de Gaza, c'est la plus grande prison qui ait existé dans l'histoire. La souffrance de la population y est énorme. Si cette flottille peut aider la communauté internationale à prendre conscience de cela, c'est très bien. Le peuple palestinien n'a pas aujourd'hui besoin d'aide humanitaire. Nous pouvons vivre avec du pain et de l'huile, nous avons l'habitude. Nous avons besoin de partenaires politiques. Notre conflit est politique. Et si cette initiative internationale peut permettre de montrer la réalité de ce que vivent nos familles à Gaza, alors elle sera utile.

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Membre, 113ans Posté(e)
echoo Membre 990 messages
Baby Forumeur‚ 113ans‚
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L'Etat palestinien verra certainement le jour bientôt avec des tracés de frontiéres reconnues.Le statu-quo qui ne peut durer eternellement,n'arrange que certains pays "arabes fréres" .

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Membre, 62ans Posté(e)
lebonvivant Membre 25 605 messages
Baby Forumeur‚ 62ans‚
Posté(e)

c'est le veux de la grande majorité de la population mondiale mais malheureusement la décision revient aux connards politiciens qui foute la merde partout dans le monde.

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