Les schtroumpfs sont-ils antisémites ?

L'analyse au premier degré de la société Schtroumpf est un peu vaine.

Techniquement, Antoine Buéno ne décrit pas les Schtroumpfs au premier degré. Au contraire, il pense qu'il ne faut pas s'intéresser à la surface et pense (à tord ou à raison) qu'il faut l'interpréter au second voire au troisième degré et y voir de l'antisémitisme.

L'important c'est que cet antisémitisme n'existe pas au premier degré, n'existe pas si on se limite à une lecture littérale des Schtroumpfs.

Oui. Dans ce qui est relayé de son analyse (que je n'ai pas lue), il semble occulter totalement la portée humoristique et caricaturale des Schtroumpfs. Je ne sais pas si c'est son fait ou celui des journaleux avides de scandales mais c'est ce qui ressort de l'info.

Ce serait comme analyser la portée raciste du discours de Coluche en oubliant que c'était du sketch comique ou chercher une logique raisonnable chez les Monty Python en occultant que c'est de l'humour absurde.

Pour les Schtroumpfs, c'est très simple. Le caractère fondamental de la caricature (et du cliché) est forcément excessif voire totalitaire et odieux si on le prend au pied de la lettre.

-Symboliser le mal ? Faisons un Schtroumpf non pas nègre mais noir, noir comme le mal qui les touche. Si on joue à ça, le symbole du Yin et du Yang véhicule aussi une idéologie raciste, tout comme n'importe qu'elle oeuvre utilisant la dichotomie blanc-bien/noir-mal. Et en plus, ici, c'est bleu/noir, du violet ayant été utilisé dans le dessin animé - pour être politiquement correct.

-Une Schtroumpfette attirante et glamour ? Paf, la bimbo blonde outrancière genre Falbala (d'ailleurs, Astérix est une racaille qui règle tout par la violence ?). Il aurait pu lui mettre plus de sein, une jupe ras-la-moule et la faire plus lascive mais c'était une BD visant aussi le jeune public. Elle est juste "charmante".

-Un méchant sorcier ? Mettons-lui un gros nez, des cheveux hirsutes, des dents en moins, un nom qui ressemble à un gargouillement,... Si le réflexe est d'y voir un juif, c'est que la société a bien des problèmes et qu'on ne pourra plus faire de méchant humain (et encore) sous peine d'accusation de racisme.

-Un chat terrible pour les petits lutins bleus ? Azraël, l'ange de la mort qui n'est pas l'apanage de la culture juive, et qui a traversé l'imagerie collective.

Etc...

Quant à chercher des parallèles avec l'Histoire, on peut le faire à foison mais est-ce toujours pertinent ?

Je ne sais pas si ce sont les médias ou Antoine Bueno qui concluent "les Schtroumpfs sont antisémites" mais c'est un peu tiré par les cheveux... Si c'est juste une connerie pour "s'amuser à faire une analyse sociologique sur la société Schtroumpf", c'est geek à mort et c'est marrant, même si vain et prévisible (toute oeuvre humoristique et caricaturale mènera ce genre de conclusions). :smile2:

Pour les questions existentielles comme "Pourquoi il n'y a qu'une Schtroumpfette ?", "Les Schtroumpfs sont-ils gays et drogués accros à la salsepareille ?", "Gargamel est-il lutinophile ?", "Grand Schtroumpf est-il à l'avant garde de la mode ?", "Schtroumpf paresseux est-il un assisté ?" je vous laisse lire les albums... :D

Finalement, Yop, tu fais une lecture littérale des Schtroumpfs. Et tu opposes ta lecture littérale à l'interprétation d'Antoine Buéno.

Ce qui est, à mon sens, intéressant, c'est que cet exemple montre que parfois la lecture littérale est plus pertinente que les "interprétations".