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Les carnets d'ordure de Kaba.

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Invité Karbomine

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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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Il n'y aura pas de rires à mon mariage. Il n'y aura d'ailleurs pas de mariage.

On avait déguisé ma soeur en poupée. Elle aimait ça.

Joëlle, ma douce Joëlle, me posait des questions relatives à mes convictions, histoire de voir si je pouvais mettre les pieds dans une église. Quelle salope, quand même ; elle savait bien quel paquet elle me refilait, comme elle savait bien mon ignorance - il n'avait pas tout donné... Elle espérait, elle ne savait plus. À force de savoir, on oublie tout.

Pierre - il me fixe, quand nous faisons l'amour. Des fois, j'ouvre les yeux et je vois ce regard qu'aucun mot ne saurait définir vraiment et je l'embrasse parce que c'est insoutenable, que ça me déborde, que ça m'échappe. Je ne dis plus son nom dans ces moments par peur qu'il y entende le nom de celui auquel Joëlle aurait bien voulu me marier, alors, pour l'étouffer, je le mords à l'épaule et ça me passe.

Ces yeux observent le pouvoir et la jouissance. C'est l'ultime expression du voyeurisme : le regard de quelqu'un qui ne sait pas baisser la garde et qui considère ce à quoi il participe sans s'y laisser aller autrement qu'en admirant la rencontre d'un pouvoir et d'une soumission. Cette fascination seule lui permet de jouir - je crois.

Nous nous voyons le jour, derrière les rideaux rouges. J'aime son corps mais je ferme les yeux, ne les ouvrant que furtivement, pour voler des images de lui, tout entier beau dans la moindre partie.

Je ne sais pas pourquoi il m'aime mais ce qui me trouble plus encore, c'est que je ne sais plus moi-même ce que je ressens pour cette panthère. L'heure est à la souillure, en tout cas alors pour ne pas en pleurer, mieux vaut en jouir.

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Invité morphee_
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Invité morphee_
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comment rire ? alors que cela correspond à une réalité (voire plusieurs)

mais sourire -si bien raconté

il paraît que y aurait des auteurs

qui en font plusieurs centaines

(de pages pas de kilogrammes de papier :snif:) :dort:

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La Folie Membre 3 905 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Voici pour rafraîchir vos ordures chère petite sorcière...

post-122322-0-55011200-1317753474_thumb.jpg

post-122322-0-28638600-1317753505_thumb.jpg

give_rose.gif Vous ne pourrez pas dire que c'est le bouquet mais vous avez tout de même une troisième qui fleurit dans votre décharge... et à ma décharge.

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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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Posté(e)

Voici pour rafraîchir vos ordures chère petite sorcière...

Pour être honnête, cher Génie ─ pardon, j'oublie parfois que je parle à La Folie... ─ je n'y comprends rien. Je n'ai pas trop envie de comprendre non plus, parce que cela m'est étranger et que j'ai besoin, présentement, de ne m'intéresser qu'à moi. De finir les pensées en cours. J'ai peur ─ peur de ne pas courir assez vite, d'être rattrapée par mes vieux démons, la triste léthargie qui m'a clouée chez moi des mois durant.

Il y avait une salle vide, de nombreuses portes et j'en ai entrouvertes quelques unes, sans parvenir à franchir le seuil d'aucune, je pense. Depuis quelques semaines, il m'a été donné de franchir le pas de l'une d'entre elles ─ alors même que j'en revenais ─ et là-bas, je peux avancer. Je m'étonne moi-même d'avancer si bien, pour l'instant mais je sais qu'il y a cette salle centrale, celle où l'on est assis, cloué à une chaise comme celle qui hantait Beckett (ses lecteurs reconnaîtront ce motif récurrent dans son œuvre) . En somme, vos petites fleurs me terrifient ; elles pourraient me distraire, elles appellent mes regards en arrière à un moment où je me dois de regarder devant ─ alors j'enfile mes œillères en espérant pouvoir les ôter une fois que je me sentirai plus solide.

Voilà tout ce que je parviens à vous répondre...

------------------------------------------------------------------------

Les bouquins, les fins. Depuis que j'ai pris contact avec mon directeur ─ qui, décidément, m'intrigue de plus en plus ─ je ne fais plus que travailler, ou presque. Ses cours m'absorbent littéralement, autant que ces livres d'universitaires dans lesquels, pourtant, je ne sens souvent rien d'autre que le vide. Il faut bien les lire, pourtant, afin de pouvoir me pencher sur ma propre recherche, directement avec les textes des auteurs.

Jacques Abeille me hante, lui aussi. Les jardins statuaires, magnifique ouvrage que malheureusement j'ai dû abandonner dans la fuite ─ arf, il avait bien des défauts mais on ne pourra pas lui reprocher d'avoir une bibliothèque inintéressante... Il y est dit que les cultivateurs de statue ne forment pas une société de lettrés mais que pour accéder au statut d'homme, chaque jeune cultivateur doit écrire en commentant les ouvrages portant sur les statues des Ancêtres. Ces Ancêtres sont des cultivateurs dont la terre a donné une statue... Ils voyagent, ils cherchent, ils écrivent, compilent, annotent, et puis finalement, leurs productions n'ont rien de littéraire mais ils écrivent. Chers écrivants...

Comment ne pas voir dans ces statues des concepts, comment ne pas voir des universitaires dans ces cultivateurs ? Ces livres que je lis en ce moment, comme le narrateur des Jardins, ne sont que des amoncellements de pensée sans unité, sans souffle particulier, sans âme. On copie, on colle, on assemble et il n'en résulte qu'une œuvre digne de Frankenstein, un patchwork initiatique sollicitant par obligation les outils des admissions antérieures. Souvent, je déplore le peu de compréhension des concepts aristotéliciens, dernière marque pourtant d'une pensée digne de ce nom, comme ces parcelles de monuments antiques qui restent là, comme par hasard, dans certaines villes dénuées de goût. On les y conserve dans le doute, sans savoir, les vénérant par stupidité sans jamais en rechercher la fonction, l'unité, le sens caché. Il en va de même pour ces pauvres concepts, coupés de leur ensemble, faits pour faire système et nous éclairer dans une nuit qui n'est plus d'aujourd'hui, replacés çà et là, des fois que ça fasse chic, des fois que ça puisse parler à d'autres sourds.

Fioritures... Et je pense à ce vieillard fripon qui aimait Pierre sans savoir tout ce que cela impliquait, qui m'avait regardée le jour de notre rencontre pour dire devant moi, mais à l'adresse de Pierre : «Ça va, elle est belle.» comme si j'étais un bibelot, un chiot, un accessoire de mode pour intellectuels acheté dans une boutique de la rue des Écoles. J'ai ma certification, j'en fais partie, nous sommes tous de la même fabrique pourrie, alors c'est bon, j'ai le droit d'être belle parce qu'on sait tous que si j'ai survécu là-bas, c'est que je suis avant tout assez intelligente pour coucher légitimement avec Monsieur. Par contre, ce doit rester pur enjolivement, jamais cette intelligence ne doit être utilisée pour autre chose que pour des choses de l'institution, des médailles d'intello. Ainsi, ils se sont tous étonnés de mes réactions ; ils ont dit que j'étais «maligne» pour introduire le blâme par ambiguïté, puis ils ont dit que j'étais «instable» parce que j'ai des menstrues et qu'une femme, c'est nécessairement instable. Bah oui, entre une femme ─ une fille ─ qu'on ne connaît pas vraiment et leur protégé alcoolique, c'est évident que l'instable, c'est la fille, pas le type qui alterne entre l'amour fou et les insultes les plus fourbes. La fioriture est haïssable parce qu'elle n'est que regard partiel niant toute unité et par là même toute signification.

Allez, j'en retourne à mon travail, à la recherche de petits œufs de sens brisés, fixés dans ce débordement, dans ce saignement du signifié débordé par un référent trop agité pour se laisser enlacer, englober, enserrer... Ces paroles avortées à défaut d'idéal satisfaisant, de celles qui meurent sur un trottoir comme des putains de mots qui se sont laissées prendre par tous et que l'amour un jour a rattrapé.

Du panache !

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La Folie Membre 3 905 messages
Baby Forumeur‚
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Pour être honnête, cher Génie ─ pardon, j'oublie parfois que je parle à La Folie... ─ je n'y comprends rien. Je n'ai pas trop envie de comprendre non plus, parce que cela m'est étranger et que j'ai besoin, présentement, de ne m'intéresser qu'à moi. De finir les pensées en cours. J'ai peur ─ peur de ne pas courir assez vite, d'être rattrapée par mes vieux démons, la triste léthargie qui m'a clouée chez moi des mois durant...

....

En somme, vos petites fleurs me terrifient ; elles pourraient me distraire, elles appellent mes regards en arrière à un moment où je me dois de regarder devant ─ alors j'enfile mes œillères en espérant pouvoir les ôter une fois que je me sentirai plus solide.

Voilà tout ce que je parviens à vous répondre...

Mais il n'y a rien à y comprendre chère petite sorcière... autant les fleurs poussent là où l'on s'y attend le moins et autant elles n'en poussent que mieux avec du fumier.

Ces fleurs ne sont pas destinées à votre coeur mais plutôt parce que j'ai conscience de votre attention... je vous les offre parce que vous dites faire place à mes illusions et tentez d'en faire une construction, alors le but n'était pas de vous voir vous faire des illusions, mais seulement de vous remercier pour votre intention quant à faire justement cette illusion... et par illusion je fais allusion à celle qui est plutôt cubique.

Le Génie du coeur a fait place à La Folie de l'amour... et l'amour n'aime personne tout comme personne n'aime l'amour.

Alors je ne porterai plus ce masque tant que vous porterez ces oeillères, je redeviendrai pour le temps que vos yeux ne le verront pas ce que je suis en réalité, celui qui n'est pas aimable.

Nous nous reverrons donc lorsque l'illusion aura pris une part de réalité... hi.gif

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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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Je suis fille d'un peuple las, d'un peuple déçu de lui-même, je suis fille des chaises et des ennuis. Entends-tu la mélodie des pluies au dehors, de ces pluies incongrues qui ne s'arrêtent pas et qui n'ont jamais commencé ?

Autrefois, on croyait se mouiller... Alors on se mouillait peut-être. Aujourd'hui, la maison s'est-elle close ?, on le sait trop : il n'y a pas de porte. Le héros de nos jours est celui qui parviendra à trouver non plus le feu du faire mais le feu du croire. Quel est ce monstre qui rassemblera en lui assez de génie pour voir sans en être ébloui, pour boire sans en être enivré, pour oser sans mentir ? Celui qui, sans ficelles, réinventerait le métier, renonçant aux manipulations d'en-haut comme à celles d'en-bas et qui se dresserait justement de tout son être, sans plus de talonnettes que de maître suffirait à redresser le monde. Un seul être semblable et tout serait nouveau, tout renaîtrait parce que chacun saurait que c'est possible...

Oui mais... la corruption... l'incertitude, la rumeur, la multiplication des intermédiaires douteux... Entre Est et Ouest, la pire synthèse ; nous voilà aliénés dans le corps ainsi que dans l'esprit. Dépecés par nos propres désirs, ceux-là qui nous rongeaient et n'ont laissé de nous qu'un petit tas de peau, et d'os, un petit tas de rien du tout.

Jadis, le masque couvrait quelque chose... Il n'y a plus que Personne - Nemo est mort - et la rumeur à l'haleine funeste.

Les peuples fous choisissent les modèles qu'ils peuvent... et quand bien même un vertueux sort du troupeau - quelques fois par millénaire, cela se tente - il a tôt fait d'être baillonné par les avides, les censeurs, ceux qui touchent à l'illicite parce qu'ils en sont les pères - incubes affligeants d'absurdité.

Vienne la vie, vienne le temps - et le tombeau.

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Invité Kaba Tsigat
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I like Ike too.

Le chant des femmes du silence.

Tu plantes tes crocs dans mes pages

─ Tout le monde s'en fout

Perforant sans peur de l'outrage

─ Tout le monde s'en fout

En te saisissant ma sauvage

─ Je pense à mon époux

Tu as oublié d'être sage

─ Et je pense au coucou

Hypothétique et trop volage

─ Mais doué comme tout

On visiterait les nuages

─ En riant de ce mou

Mari sans canine et sans rage

─ Qui ne mort pas beaucoup

Ainsi, tu me laisses rêveuse

Ma belle ma fidèle agrafeuse

Preuve est faite qu'il ne suffit pas d'aligner quelques figures de style pour se proclamer de droit poète.

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Invité Kaba Tsigat
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stalkerrk.jpg

horlogegare.jpgarbreblanc.png

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I like Ike too. Bis repetita placent.

Petit poème anarcho-écolo.

Secrétaire au gris teint

Ce crétin au grand air

Se curait à l'air pur.

... Effervescentes pollutions

La Santé pour prison

Oublions les serrures !

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Invité Kaba Tsigat
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Pourquoi vouloir le mot de la fin ? Pourquoi vouloir laisser un bon souvenir, des choses reluisantes... Flagorneries lancées à sa propre mémoire, balivernes de couturières ─ à rapiécer des lambeaux de moments... Cela m’écœure. Pas de mot sans raison.

Ces creux, ces pleins. Ces excès de tout, débordements de significations, d'émotions, de pleurs, de joie. De la vérité... belle entreprise. Est-ce une description du particulier ou une mise à jour du général ? Je ne sais pas ; souvent je m'enivre de musique pour perdre la raison et entendre ces voix qui me font peur. Si tu savais la frousse que j'ai eue, dans cette forêt... le froid, la nuit. A m'en aller marcher aux bords de Saône à l'aube. Je me perdais déjà dans un labyrinthe de symboles trop palpables. Heurtés, les murs de l'incompréhension ─ multiforme.

Ma voix, ma gorge ; on a tous un politicien qui communique avec l'extérieur. On a tous un attaché de presse au micro, mais dedans ça foisonne. Le mot salit, le mot détruit ─ c'est l'or du Rhin maudit. La malédiction des lucifériens. Tumultueuses les branches de ces émotions, le vent qui souffle entre elle, c'est la peur, la peur la plus enfantine qui soit. On se rend sourd, on quitte la nuit une bonne fois pour toute parce que l'enfer, c'est encore un espoir. Marcher devant, marcher, encore. Ne plus se retourner, avancer en quête d'un oubli, en fuite de ces souvenirs. Celui qui s'est installé dans le passé tire ses gloires d'un courage qui consiste à se détruire, pas mon genre. Je survis. La becquée à l'ego. Maslow, essayer d'améliorer sa condition, à chaque marche retomber sur son cul et vomir ce que le regard ne peut plus tolérer. C'est trop. C'est la forêt qui poursuit à chaque élargissement de l'horizon. Le Minotaure ne dort jamais.

Visite l'intérieur de la terre... et blablabla. Un pou, un microbe... et on tousse. Et on s'expulse de soi-même. A chaque cahot. Il faut retourner à la mine, recommencer.

Instable, instable... A quoi ça sert d'être stable quand on est assis, cloué à une chaise, prisonnier d'un instant qui tend à ne plus en finir ? Le fondement de cette stabilité conquise : le mot est un affect apprivoisé. La chair de ces coquillages. L'art une perle. Ni le minéral, ni l'animal. (Là, je parle à un mur.)

Rien de moins que le chaos. Un Dédale est venu, il essaie d'y remédier. Les règles de l'art ont bien du mal à l'imposer, les règles de l'art ─ et je voudrais pourtant que me dévorent tes requins, tes poux, tes monstrueuses créatures.

A qui je parle ? Qui parle ? De quoi ? Je ne le sais plus ; c 'est la tempête en dedans et le radeau subit les secousses des vagues, tumultueuses.

La mer, la nuit, la forêt... je rêve quelques fois ma mort, dans les bras des Dames de Meuse, lovée dans l'eau du fleuve, enfouie au plus profond dans le silence des larmes de Freyja... sentimentale enfant, muse muette du savant. Tu es ce que les ignorants ne connaissent pas, tu es ce que les autres cachent ─ secret des grands comme des fous.

freyabyrac.jpg

Modifié par Nephalion
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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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Dans ses yeux sont enfouis les secrets de la Vie. Ses larmes d'or roulant sur le sable de ses joues, dans le silence une musique s'élève. Douce, tendre, ronde, elle tisse ses fils brillants et voici que commence la merveille. D'une seule goutte, ils fixent les changeants coloris de ce monde, ces yeux que tout émeut justement et qui ne laissent voir aucune malveillance.

Ils brillent de tristesse et de mélancolie, ces yeux qui virent la naissance et n'oublient pas la mort.

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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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http://www.youtube.com/watch?v=dEiJZhVlBF0



Ça y est. Ça vient.

L’œuf s'est craquelé, je sens que ça grandit. Ça perce. Ça vient.

Perdre le confort et le contrôle. Laisser venir la Nuit.





Le temps nous dira.
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Invité Kaba Tsigat
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American Beauty.

Nous étions bien hier. C'était la fin du film. Je l'avais vu de nombreuses fois mais lui jamais et nous en parlions depuis longtemps. Bien sûr au bout de dix minutes il avait deviné la fin. J'ai fait celle qui est agacée mais comme chaque fois que ça arrive, j'étais fière de lui. C'était la fin, disais-je, au moment où le héros meurt et raconte ces dernières images, ses derniers instants de vie. sa femme vient de le tuer mais il a conquis sa liberté, il s'est affranchi de ses devoirs factices et s'envole, serein, tandis que certains de ceux qui restent ont encore fort à faire. La plupart d'entre eux, en fait.

La première fois que j'ai vu ce film, je me souviens, j'ai ressenti avec lui cette sensation très aérienne de tranquillité. C'était intense, paisible, complet. Avec lui, j'ai relativisé et tout soudain m'a semblé plus léger. A cette époque, je vivais comme un ouragan, je ne rechignais pas ; j'avais trop peur.

Il a bien senti que je pleurais mais lorsque le générique a commencé, que je n'ai pas bougé, qu'il a entendu mes sanglots, il s'est inquiété pour moi. Ça me laisse toujours perplexe, quand on s'inquiète pour moi ou même pour les autres. Il a serré ses bras autour de moi et il a essuyé mes larmes. Il m'a bercée et puis m'a demandé ce que j'avais.

Je n'ai pas vraiment réussi à m'expliquer mais je voyais ces personnages inquiets, inquiets comme lui l'était pour moi. Je les enviais tellement ! Peut-on trouver une raison de s'inquiéter ? Un quelque chose à fuir ? Je me sentais si vide, vide de monstre, vide d'enjeu. Personne. Rien qui ne symbolise plus le danger. Des répugnances, certes, mais plus cette urgence qui remplit chaque moment de joie, de peine, d'inquiétude. et puis je me suis souvenue de la joie que j'avais ressenti durant la soirée, de lui, de l'agacement, de tout. Il devait bien y avoir quelque chose, puisque je pleurais. Ça s'est calmé et puis nous avons fait l'amour. Plus de questions.

Aujourd'hui, j'ai tremblé. Pourquoi ? Parce que je commençais à comprendre ceux que j'ai toujours haï. En comprenant, comme toujours, j'ai vu qu'il pouvait en être autrement, que je pouvais avoir tort. S'il n'y avait vraiment plus de frontière, plus d'identité, peut-être cela recommencerait ? Je resterais chez moi, bloquée, je resterais là, assise sur ma chaise, à attendre que ça passe. Est-ce la liberté ? Ces moments de décrochage où l'on survole des idées, où l'on choisit de maîtriser l'idée ou de se laisser guider par elle ? Ne pas perdre la face... quel intérêt. On pourrait aussi bien retourner sa veste, changer, abandonner les siens, rejoindre l'autre camp... Est-ce que ça existe, d'abord ?

En cet instant, il n'y a que confusion et fragments de verre sur lesquels mes pieds vont se briser en fontaine de sang. L'heure du chaos. C'est peut-être Beckett.

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Invité morphee_
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ô amie de mes nuits

Une de mes amies, parmi les meilleures, m'a écrit, ce soir. Ou c'était peut-être hier. Les mots dansent. Comment imaginer. Comment t'imaginer.

On ne dit pas j'ai vaincu, mais je suis plus ri- anal.

On ne dit pas javelliser, mais j'ai lu.

On ne dit pas je suis paniquée, mais je cherche un mec.

Ce que fidèle à mon accoutumée je reformulai aussitôt :

*on ne dit pas je suis amoureux, mais t'as de beaux yeux tu sais

On ne dit pas le prénom de l'être chère, mais le pense très fort

il ne faut pas tout dire, mais garder la tendresse dans son regard*

Je pense que je suis assez doué en reformulation. Bien que par mails, enfin disons que les mails c'est comme les longs romans dont on ne souhaite que ça se finisse vous savez, ainsi vont mots et la vie, et les mots, et....

ah amie de mes nuits....

rire de la vie....

╚╗╔╝║║♥═╦╦╦╔╗║╚╝╠═╦╦╗_________ ╔╝╚╗♥╚╣║║║║╔╣╚╗╔╣║♥║♥________ ╚═♥╝╚═╩═╩♥╩═╝ ♥╚╝╚═╩═╝

...

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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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Les fils tendus de la détestation

De la rancoeur trouvent tous les chemins

Droit dans mon coeur et voici le venin

De la sangsue est à destination

++++++++++++

Sans trahison, la création est impossible. Il faut du sang ? Non, mais du meurtre.

++++++++++++

Ma tête qui explose a grand besoin de bruit. Un insoutenable dans lequel choir, succomber, un maelstrom où chaque signe s'effondrerait dans le chaos. Il tomberait du sens comme des feuilles en automne.

++++++++++++

Le corps est venu réclamer son dû ; il veut qu'abdiquent les généraux, qu'on leur coupe la tête afin que sortent par le col béant des liasses de couleuvres.

++++++++++++

Que connait-il de mes rêves celui qui ne sait rien de mes cachemires ?

++++++++++++

Post. Méta. Post. Méta. Macro. Méta. Post. Anti.

Micro-anti-post-métatexte.

++++++++++++

J'étais dû les supplier, le jour où ils m'ont dit que j'étais saine d'esprit. J'aurais dû prétendre que je voulais me suicider. Ils m'auraient donné des bonbons à oubli. Alors qu'ici tout s'acharne à chuchoter dans son recoin des significations distantes.

Et l'indescriptible rivière...

++++++++++++

Brûlerai-je l'image

et le bosquet fleuri

et la rivière cristalline

et les amis les animaux

et la mélodie des vents doux

et la lumière orange de l'été

et leurs caresses permanentes

Pour l'inconnu funeste ?

Je l'ai fait, crocodile, en te donnant mes lèvres. Le rire acide des tempêtes est mien depuis, ma défiguration porte l'empreinte de ta sauvagerie. Qu'as-tu déroulé la bobine du temps, je ne sais plus qu'errer, avide de savoirs mais emmenée par un désir morbide.

Crocodile, rends au couteau le silence des demeures. Fêlée, l'inquiétude m'habite.

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Invité Kaba Tsigat
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Invité Kaba Tsigat
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(Insomnie...)

∅° Jupiter en tête à tête avec un de ses satellites.

Millenium de nos pensées. Retour à l'état puérile : d'une certitude prophétique, je proclame la résurrection du lettrisme ! Jetons-nous tous dans l'ore et le déjà de BAbabA robibadoubignè !

Poème d'amour, pomme d'avoir.

Lali didadidoul da doum — da-da

Lali didadidoum da doul — da-daa

Toudou tadélli va didi lolli

Doutou latéllid a vivi dollii

Pogobom patam patam patam

Kikikikuu !

Sassassussouf !

Kilkilkil kiliukili kiluikilof

Puxubass ! Rakichali karkécho.

Vade retro vade...

Veuille la nuit puisque même Isidore...

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Invité Kaba Tsigat
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Si la répétition est cause d'ennui, l'ennui est souvent cause de répétition...et les ennuis aussi ─ hélas.

______________________________

En ce moment, je travaille sur un truc qui m'énerve, qui ne me sort pas de la tête, qui m'obsède dès que j'essaie de m'endormir et que, pourtant, je ne parviens pas à mettre en forme de façon un temps soit peu satisfaisante. Excusez l'aspect de la chose, il faut juste que je le montre.

______________________________

VERSION 1

Quoiqu'elles eussent conservé leurs masques de Madone jusqu'au bout, Florence et Solène avaient baisé toute la nuit durant. Lesbiennes, elles ne l'étaient pas. Déçues des hommes, tout au plus. La copulation ─ du moins son simulacre ─ n'avait pris fin qu'à total épuisement. Secrètement, Solène se féliciterait plus tard d'avoir tant bu, ce sans quoi quelques heures de prolongations aurait sans doute été nécessaires.

Suivant la voix des impossibles et des choix regrettables, Solène s'était offert des gin-tonic en nombre inconséquent ainsi qu'un safari saphique, pour changer de la glace au chocolat et de ces films à sentiments dont elle s'était gavée comme un adolescent de pornographie. Depuis la rupture avec Yann, elle avait enchaîné les comédies où la sensiblerie détrône le bon sens, où l'on vous dit que tout s'arrange un jour et que Hugh Grandt est un mec pas trop sûr de lui qui peine à rencontrer La femme. Sentant les maillons de métal se retourner contre elle et l'enlacer tout doucement, comme les serpents d'un caducée surplombant sa volonté, elle avait ressenti l'urgence d'un chaos, n'importe quoi pourvu qu'il y ait du bruit, l'urgence d'une cuite, d'imprévus, de nouvelles étreintes et de nouveaux dégoûts. Bien sûr, elle avait pris le temps... Elle s'était bercée de happy-ends tant qu'elle avait pu, tant que tout ça avait pu couvrir la voix cynique et implacable de sa mère lui disant : "Il te quittera." et puis le leurre avait percé la coquille de l’œuf et rien ne pouvait plus masquer le ridicule révoltant de cette éternité mielleuse. Édulcorer son amertume n'était plus possible alors le gin-tonic était apparu comme évident ; c'est dans un bar qu'elle avait rencontré Florence.

Florence qui suivait une thérapie. Un psy concupiscent l'avait convaincue d'ouvrir bien des choses et, parmi celles-ci, son esprit.

______________________________

VERSION 2

«Baise-moi.»

Le geste avait suivi. Maladresse des ordres imprudents, des coups de langue incertains, des doigts sans repères. Ça râpe, oui, mais il manque un quelque chose.«Baise-moi.» ne suffit pas. Ce n'est pas ça que j'attendais. Moi, je voulais un homme. Un grand ? Un beau ? Même pas, un chibré. Non, pas un homme en fait, une brutalité. Je n'avais eu que des hommes face à moi, j'avais cru le Sésame tout-puissant, l'autre suffisant quel qu'il soit. La glaise femelle n'avait pas de verrou pour cette clef.

Elle pleure comme une enfant vexée. Les mots jamais assez. Ce n'était pas l'occasion. Les mots simple hoquet. «Baise-moi.» «Baise-moi.»

De toi, je tirerai profit. Et les mots se médisent...

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Invité morphee_
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Invité morphee_
Invité morphee_ Invités 0 message
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:dort:

perso je préfère la première version ;

"comme les serpents d'un caducée surplombant sa volonté"

(sans parler du fait que par chez moi j'ai une église qui pourrait me faire songer à Catherine de Médicis ^^)

:dort:

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Invité Kaba Tsigat
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En même temps, je n'arrive pas à finir l'une ou l'autre. Je trouvais la première assez ronflante (comme tes émoticônes) mais visiblement ce n'est pas ton avis. Non ?

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Invité Kaba Tsigat
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Je suis tombée là-dessus en fouillant. Ça fait des mois que c'est écrit et que ça dort.

La plupart du temps, quand j'essaie d'écrire consciemment, j'échoue. C'est aux seuils que j'y arrive, un peu. La plupart du temps, durant une insomnie, couchée, dans le noir, sur mon téléphone. Ça me permet de m'endormir. C'est pour cette raison que je ne serai jamais écrivain, du moins c'est un obstacle préliminaire et à mes yeux insurmontable. Avant même qu'il soit question de qualité.

Je poste ça parce que je ne sais plus qui est le “tu”, alors je me dis que d'autres pourront peut-être se glisser dans ces mots.

Que reste-t-il de nos amours ?

Des souvenirs.

Quelques lettres dont le sens tantôt m'échappe, tantôt me heurte et me fait retomber dans le terrier de mes émois - déçus.

Des balises aux pleurs - où tu m'as embrassée pour la première fois. Où tu m'as dit un jour que tu préparais ton départ. Où nous passions le soir, en parlant tous les deux.

Des sensations épaisses, moites de désirs tus et d'envies contenues.

Il reste ton visage, quoiqu'il ait bien changé. Déjà.

Il reste des endroits. Ils nous ont accueillis jadis, ils changent comme hier et bientôt ne seront plus en rien les nôtres.

Il reste deux personnes que le temps ne cesse de gommer pour écrire à la place d'autres histoires. Ils feront d'autres choix.

Il reste un trou béant. Cratère dans ma croissance, démesure de la peine.

Pour retrouver ton image, je dois replonger tout en bas, envisager le feuilleté de ma propre personne. Quelle tristesse qu'il faille abattre l'arbre pour observer le labyrinthe de ses enfers...

Pour revoir tes yeux et sentir ce qu'ils m'ont inspiré comme autrefois, je dois changer de dimension, sortir de moi-même et comme l'arbre au tronc coupé, accepter l'agonie tout en me tenant droite, comme celui qui a des yeux et une lame pour tuer, de bas en haut.

À la croisée des regards, on est en même temps le mort et le meurtrier.

À ce jeu de mémoire, on joue pour sentir le couteau et le parfum muet.

Ainsi, pour te revoir, ces yeux quittent mon corps... si bien que des amours, il reste la séparation.

Modifié par Kaba Tsigat
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