«Pour la protection face à la violence des armes»?

Faudrait arrêter les délires et m'expliquer contre qui les Suisses ont besoin d'avoir une arme de guerre en permanence à portée de la main ?

Facile, la doctrine de défense suisse est bâtie autour de la notion d'armée de milice avec des citoyens-soldats mobilisables en un temps record pour rejoindre des postes de rassemblement prédéterminés afin de permettre de commencer le combat rapidement. C'est dans cette optique que les soldats emportaient leur arme personnelles à la maison à la fin de chaque service avec leur uniforme et matériel.

Il est clair que l'on peut s'interroger sur l'utilité de cette organisation de nos jours. Je trouve cependant que cette question est à déconnecter des raisons fallacieuses qui sont données. Le suicide, tout comme les homicides seront commis avec ou sans arme à feu.

La Grenouille dans le sujet précédent qu'elle évoque avait soigneusement évité de répondre à ma question de savoir si le fait qu'il y avait plus de meutres par armes à feu en Suisse qu'en France ne masquait pas le fait que la France se rattrapait par d'autres moyens de passage à l'acte. Slanny y a répondu, merci beaucoup.

Je ne suis jamais mort mais je ne suis pas certain de préférer la corde au pistolet ou vice versa.

Quant aux suicides, pour avoir vécu dans la tour la plus haute de Genève de nombreuses années, j'aurais largement préféré que les malheureux voulant en finir utilisent une arme chez eux, plutôt que de venir chez moi se balancer du haut du toit, au risque de blesser un passant.

Je n'ai rien contre les suisses, (ni contre les papous, les peuls ou les berrichons, enfin contre personne à priori),

mais est-ce une vue de mon esprit ou est-ce que la politique helvétique tend à se durcir et à s'orienter vers des idées sécuritaires ?

Si oui, pourquoi ?

Les suisses ont-ils peur ? Et de quoi ? D'être agressés à chaque coin de rue ? D'être envahis et submergés par les papous, les peuls et les berrichons ?

J'aimerai bien qu'un citoyen helvétique au courant m'explique.

"Quant aux ides, ils tournent toujours en rond dans leurs bocaux". P. G. S.

Comme dans toutes les périodes de crise, les tensions identitaires ont tendance à s'exacerber. Mais en l'occurence, la détention de l'arme de service date probablement de plusieurs décennies. Si nous étions motivés par l'idée de se protéger des agressions à chaque coin de rue, nous privilégerions les armes de poing. On parle ici de fusils d'assault difficiles à ranger dans une poche.

Mais pas dans un coffre de voiture.

C'est vrai mais je te recommande de relire le sujet. La détention de l'arme de service au domicile date de très longtemps. L'initiative lancée a pour but de faire en sorte que les soldats laissent leurs armes à l'arsenal plutôt qu'à la cave. Je suis sûr que pour beaucoup, ce serait une bénédiction parceque ceux qui ne pratiquent pas le tir, sont plus encombrés qu'autre chose. Maintenant, il est aussi vrai que cette détention d'arme fait partie d'une tradition autour de laquel s'articulent certaine pratiques sociales. De très nombreux clubs de tirs, certaines fêtes cantonnales même (à Zurich le "Knabenschiessen", traditionellement le premier tir d'un garçon, donne lieu à un demi jour férié et une grande fête). Alors il est certain que ce débat va au-delà de la simple question de l'arme à la maison.