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Aryana179

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Membre, Posté(e)
Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je vous propose de mettre dans ce sujet les passage de livres que vous aimez particulièrement (pour leur humour, leur poésie...). Personnellement, j'en ai pleins rien que dans les livres de Pierre Bottero, alors j'en mettrais de temps en temps !! :yahoo:

Merci.

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Membre, 35ans Posté(e)
The HellSpawn Membre 198 messages
Baby Forumeur‚ 35ans‚
Posté(e)

oula il en a tellement....

"R : Madame, par la bienheureuse lune là-haut

qui argente la cime de ces arbres fruitiers, je fais le voeu...

J : Oh ne jure donc pas par la lune, l'inconstante lune,

qui tout les mois change de son orbe la forme,

de crainte que ton amour aussi changeant ne se montre.

R : Par quoi dois je jurer?

J : Ne jure point du tout. ou si tu y tiens, jure par ta gracieuse personne,

Qui est le seul dieu, objet de mon idolâtrie,

Et je te croirai."

William Shakespeare, Roméo et Juliette

"La nuit, le sommeil se refuse. Ce profond silence de la maison. Le froid sur ton visage. Lèvres scellées, yeux ouverts, a attendre que vienne le sommeil. Des heures de calme épouvante.

Puis ce dimanche de ciel clair. Cette lumiere pale, veloutée, et tout ces ocres, ces bruns, ces rouges, ces oranges et ces mauves épandus sur les arbres. Mais la mélancolique beauté de cette campagne ajoute a ta souffrance. Tu te rends la ou vous vous retrouviez. Il ne verra pas l'incomparable splendeur de cet automne. Le bouleau est la, mais tu est trop loin de celle que tu étais pour jouer a retrouver en lui ton image.Des deux mains tu agrippes son tronc et te mets a hurler. Longuement. Des hurlements sauvages, inhumains, de plus en plus rauques. Qui vont s'extenuant, puis s'achavent dans un rale qui s'éttoufe dans ta gorge déchirée."

Charles Juliet, Lambeaux

voila pour commencer.

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d'écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre cour; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s'il vous était interdit d'écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d'une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s'il vous était donné d'aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple "il le faut", alors bâtissez votre vie selon cette nécessité; votre vie, jusqu'en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le signe et le témoignage de cette impulsion. Puis vous vous approcherez de la nature. Puis vous essayerez, comme un premier homme, de dire ce que vous voyez et vivez, aimez et perdez. N'écrivez pas de poèmes d'amour; évitez d'abord les formes qui sont trop courantes et trop habituelles : ce sont les plus difficiles, car il faut la force de la maturité pour donner, là où de bonnes et parfois brillantes traditions se présentent en foule, ce qui vous est propre. Laissez-donc les motifs communs pour ceux que vous offre votre propre quotidien; décrivez vos tristesses et vos désirs, les pensées fugaces et la foi en quelque beauté. Décrivez tout cela avec une sincérité profonde, paisible et humble, et utilisez, pour vous exprimer, les choses qui vous entourent, les images de vos rêves et les objets de votre souvenir. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas; accusez-vous vous-même, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour appeler à vous ses richesses; car pour celui qui crée il n'y a pas de pauvreté, pas de lieu pauvre et indifférent. Et fussiez-vous même dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir à vos sens aucune des rumeurs du monde, n'auriez-vous pas alors toujours votre enfance, cette délicieuse et royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez vers elle votre attention. Cherchez à faire resurgir les sensations englouties de ce vaste passé; votre personnalité s'affirmera, votre solitude s'étendra pour devenir une demeure de douce lumière, loin de laquelle passera le bruit des autres.

Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke

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Membre, Posté(e)
Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
oula il en a tellement....

"R : Madame, par la bienheureuse lune là-haut

qui argente la cime de ces arbres fruitiers, je fais le voeu...

J : Oh ne jure donc pas par la lune, l'inconstante lune,

qui tout les mois change de son orbe la forme,

de crainte que ton amour aussi changeant ne se montre.

R : Par quoi dois je jurer?

J : Ne jure point du tout. ou si tu y tiens, jure par ta gracieuse personne,

Qui est le seul dieu, objet de mon idolâtrie,

Et je te croirai."

William Shakespeare, Roméo et Juliette

"La nuit, le sommeil se refuse. Ce profond silence de la maison. Le froid sur ton visage. Lèvres scellées, yeux ouverts, a attendre que vienne le sommeil. Des heures de calme épouvante.

Puis ce dimanche de ciel clair. Cette lumiere pale, veloutée, et tout ces ocres, ces bruns, ces rouges, ces oranges et ces mauves épandus sur les arbres. Mais la mélancolique beauté de cette campagne ajoute a ta souffrance. Tu te rends la ou vous vous retrouviez. Il ne verra pas l'incomparable splendeur de cet automne. Le bouleau est la, mais tu est trop loin de celle que tu étais pour jouer a retrouver en lui ton image.Des deux mains tu agrippes son tronc et te mets a hurler. Longuement. Des hurlements sauvages, inhumains, de plus en plus rauques. Qui vont s'extenuant, puis s'achavent dans un rale qui s'éttoufe dans ta gorge déchirée."

Charles Juliet, Lambeaux

voila pour commencer.

C'est super beau !! J'adore Roméo et Juliette, mais je n'ai jamais lu, faudra que je m'y mette !! Merci d'avoir répondu ! :yahoo:

Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison qui vous commande d'écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond de votre cour; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s'il vous était interdit d'écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d'une réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s'il vous était donné d'aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple "il le faut", alors bâtissez votre vie selon cette nécessité; votre vie, jusqu'en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le signe et le témoignage de cette impulsion. Puis vous vous approcherez de la nature. Puis vous essayerez, comme un premier homme, de dire ce que vous voyez et vivez, aimez et perdez. N'écrivez pas de poèmes d'amour; évitez d'abord les formes qui sont trop courantes et trop habituelles : ce sont les plus difficiles, car il faut la force de la maturité pour donner, là où de bonnes et parfois brillantes traditions se présentent en foule, ce qui vous est propre. Laissez-donc les motifs communs pour ceux que vous offre votre propre quotidien; décrivez vos tristesses et vos désirs, les pensées fugaces et la foi en quelque beauté. Décrivez tout cela avec une sincérité profonde, paisible et humble, et utilisez, pour vous exprimer, les choses qui vous entourent, les images de vos rêves et les objets de votre souvenir. Si votre quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas; accusez-vous vous-même, dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour appeler à vous ses richesses; car pour celui qui crée il n'y a pas de pauvreté, pas de lieu pauvre et indifférent. Et fussiez-vous même dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir à vos sens aucune des rumeurs du monde, n'auriez-vous pas alors toujours votre enfance, cette délicieuse et royale richesse, ce trésor des souvenirs ? Tournez vers elle votre attention. Cherchez à faire resurgir les sensations englouties de ce vaste passé; votre personnalité s'affirmera, votre solitude s'étendra pour devenir une demeure de douce lumière, loin de laquelle passera le bruit des autres.

Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke

C'est si vrai, c'est vraiment gentil de participer, j'adore toutes ces phrases...Merci beaucoup !! :rtfm:

- Où tu veux, Camille, chuchota-t-il. J'irai où tu voudras. Je te suivrai partout, même dans les étoiles...Je veux juste que tu saches que vivre sans toi m'est impossible. Alors je t'en supplie, ne meurs plus, parce que sinon, moi, je vais mourir pour de bon...Parce que la vie sans toi n'a pas de goût, pas de sens...Parce que sans tes yeux, je suis aveugle. Sans tes mots, je me perds. Parce que sans toi, mon âme est nue...Sans toi, je ne suis rien...Parce que...je t'aime...

Sa voix, malgré lui, avait porté et ses paroles avaient été reçues dans un silence complet. Il s'en moquait. Elle le fixait et, dans ses iris, il lisait les étoiles dont elle avait parlé.

Ellana leva la tête et défia les autres du regard. « Que quelqu'un se permette la moindre réflexion... » semblait-elle promettre. Ses menaces étaient inutiles.

Déclaration d'amour de Salim à Ewilan dans "Les frontières de glaces" de Pierre Boterro.

Quand il vit Camille perchée à la proue de l'Algus Oyo au-dessus de l'eau sombre, il bondit vers elle.

- Descends de là ! hurla-t-il. Tu vas tomber !

Elle sauta au sol et le contempla un instant avant de lui offrir un large sourire.

- Cool, mon vieux. Je sais ce que je fais et...

- Non, tu ne sais pas ! Tu es inconsciente de te pencher comme ça. Il suffirait que le bateau heurte une grosse vague pour que tu plonges. N'essaie pas de me faire croire que tu réfléchis quand tu fais une idiotie pareille. Je sais où est le danger !

Les autres, attirés par les éclats de voix, s'étaient approchés et Camille les regardait, stupéfaite. Ses yeux croisèrent ceux de d'Ellana puis ceux de Siam. Salim était hors de lui, et la présence des spectateurs semblait attiser sa fureur.

- Quand on ne sait pas, on ne fait pas ? Tu entends ?

Il ne lui avait jamais adressé la parole sur ce ton. Camille se demanda brièvement si, seul face à elle, il se serait comporté de cette manière, mais le moment n'était plus à la réflexion. Le discours d'Ellana et de Siam prenait sens tout à coup.

Elle pivota sur ses hanches en serrant le poing droit et le balança dans la mâchoire de Salim.

Le coup le prit au dépourvu. Sous l'impact, il partit en arrière et s'affala sur le pont. Camille s'était fait mal à la main, mais il était hors de question qu'elle laisse quelqu'un s'en apercevoir. Elle s'approcha de Salim, étendu sur le dos, qui la regardait avec des yeux stupéfaits.

- Je fais ce que je veux ! aboya-t-elle. Où je veux, comme je veux et quand je veux ! Compris ?

Sans attendre de réponse, elle lui tourna le dos et, avec un sourire satisfait, traversa le bateau jusqu'à la poupe. Bjorn jeta un coup d'¿il suspicieux à Ellana.

- Qu'est-ce que tu es allée raconter à la petite ?

Un air de naïve sincérité se peignit sur le visage de la marchombre.

- Je ne voix pas de quoi tu veux parler.

Bjorn se pencha vers Salim.

- Viens, mon ami, lui lança-t-il en l'aidant à se relever. Il va falloir que je t'explique certaines vérités sur les femmes...

"Les frontières de glaces", de Pierre Bottero

Oui, je sais, je suis en train de vous mettre tous les moments que j'aime dans ses livres.... :o°:o°

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Membre, Forumeur pas sympa, 108ans Posté(e)
Nathaniel Membre 7 150 messages
108ans‚ Forumeur pas sympa,
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Frodon: Quelle pitié que Bilbon ne l'ait pas tué quand il en a eu l'occasion.

Gandalf : De la pitié ? Mais c'est la pitié qui a retenu la main de votre oncle. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous leur rendre Frodon ? Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. Même les grands sages ne peuvent connaître toutes les fins. Mon c¿ur me dit que Gollum a encore un rôle à jouer, en bien ou en mal, avant que cette histoire ne se termine. De la pitié de Bilbon peut dépendre le sort de beaucoup.

Frodon : Je voudrais que l'anneau ne soit jamais venu à moi, que rien de tout ceci ne se soit passé.

Gandalf : Comme tous ceux qui vivent des heures si sombres, mais ce n'est pas à eux de décider. Tout ce que nous devons décider, c'est que faire du temps qui nous est imparti.

Dialogue de Frodo est Gandalf, sous les tunnels de la Moria, parlant de la rencontre de Gollum et Bilbo

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Membre, Posté(e)
Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

- C'est bon, message reçu. Regarde ! Un magnifique sourire illumine mon visage, mes oreilles frétillent d'impatience dans l'attente de révélations transcendantes, je suis calmes, serein, mon âme brûle de s'élever jusqu'à toi, alors je t'en supplie, ô Ewilan, daigne m'expliquer pourquoi on se crève la santé à randonner dans ce putain pays de merde à la con alors que tu pourrais nous transporter en un clin d'¿il à l'endroit où nous nous rendons !

- A randonner dans ce quoi ?

- Dans cette contrée aride dont les cailloux inhospitaliers agressent la plante de mes pieds et épuisent ma patience, c'est ce que j'ai dit, non ?

"La Forêt des captifs", de Pierre Bottero

Bruno serra les mâchoires. La rame allait repartir. Les bones seraient libres de¿

¿ Pardon¿ Excusez-moi¿ Pardon¿

Un adolescent, faisant fi du barrage, venait de se faufiler dans le wagon. Un garçon d'une quinzaine d'années, noir, des dizaines de tresses encadrant un visage rond et souriant.

« Il a du cran », ne put s'empêcher de penser Bruno Vignol en observant les regards haineux que lui lançaient les boneheads.

Comme s'il n'avait pas conscience de leur présence, le garçon se glissa jusqu'à lui alors que toutes les autres banquettes étaient libres.

¿ Je peux m'asseoir à côté de vous, m'sieur ? s'enquit-il.

Bruno Vignol acquiesça de la tête, incapable de parler tant la situation lui semblait irréelle. Lui, un haut responsable de l'état, coincé dans le métro par un groupe de nazillons décidés à lui trouer la peau et ce jeune Noir qui se mettait au milieu comme si de rien n'était¿

¿ Beau temps, non ? demanda le garçon au bone qui lui faisait face.

L'homme, un échalas aux oreilles et au nez couverts de piercings, arborant ostensiblement une croix gammée au bout d'une chaîne, lui renvoya un regard dans lequel brillait une flamme malveillante.

¿ Toi, le black, au prochain arrêt tu descends ou alors c'est moi qui te descends. Compris ?

La brute sourit, satisfaite de son jeu de mots.

¿ Ce serait indécent.

¿ Hein ?

¿ ¿Décent. C'est bien ce que je prétends, expliqua l'adolescent avec un grand sourire.

¿ Tu¿

¿ Je ?

Le bonehead explosa. Avec un grognement de fureur, il balança son poing dans la figure de son vis-à-vis.

Bruno Vignol poussa un cri catastrophé.

Il aurait dû agir, intervenir¿

Mais l'adolescent avait évité le coup en effaçant souplement ses épaules. Il profita du déséquilibre de son adversaire pour lui attraper le nez et lui tirer sauvagement la tête sur le côté, lui arrachant quelques piercings au passage. Il colla la nuque du bone contre sa poitrine et descendit la main jusqu'à son mollet.

Avec un bruit feutré, une lame surgit entre ses doigts. Non pas le couteau à cran d'arrêt que Bruno Vignol se serait attendu à découvrir, mais un impressionnant poignard long de trente centimètres. Son propriétaire en appuya le fil contre la gorge du bone qui, au contact de l'acier, se figea.

¿ Descendre, descendre¿ On va changer de verbe, histoire d'enrichir ton vocabulaire, annonça le garçon sur un ton presque joyeux. Toi, crâne d'¿uf, tu conjugues « pas bouger » et tes copines conjuguent « reculer jusqu'au bout du wagon ». é la moindre erreur je vous explique « égorger » et « baigner dans son sang ». Exécution !

Il se tourna vers Bruno Vignol alors que les boneheads obtempéraient en maugréant.

¿ Je m'appelle Salim, m'sieur, et je descends à la prochaine. éa vous dit ?

La rame s'arrêta en douceur. D'une pression de son poignard, Salim fit lever le bonehead. Il le guida jusqu'à la porte et s'effaça pour permettre à Bruno Vignol de sortir. Lorsque celui-ci fut sur le quai, Salim se pencha à l'oreille de son otage.

¿ Cia, mon biquet, ce fut un plaisir de voyager avec toi.

¿ Je te retrouverai, cracha le bone. Je te retrouverai et ce jour-là, je te crèverai. En prenant tout mon temps !

¿ C'est ça, ironisa Salim, personne n'est pressé.

¿ Tu vas souffrir ! Beaucoup souffrir !

¿ éa c'est cruel, s'indigna Salim, et ingrat. Je t'ai quand même tenu dans mes bras pendant tout le trajet. D'ailleurs, à ce sujet, tu devrais te laver plus souvent, tu sais ? Et encore¿ je crois que c'est de l'intérieur que tu pues ! Maintenant, si ça ne te fais rien, je te quitte. C'est pas que je m'ennuie mais je ne peux quand même pas passer la journée à m'amuser avec tous les rigolos que je rencontre. é la prochaine, vieux !

Il appuya la semelle de sa chaussure contre le postérieur du bone et, d'une brutale poussée, l'envoya s'étaler au pied de ses copains. Sans attendre, il rejoignit Bruno Vignol qui, stupéfait, avait assisté à la scène sans bouger.

- On se tire, ils n'ont généralement pas le sens de l'humour !dit Salim.

"La forêt des captifs, de Pierre Bottero

Ce passage me fait trop rire, impossible de m'arrêter, alors il a bien fallu que je le mette !!! ^^

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Invité Lucy Van Pelt
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Invité Lucy Van Pelt
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Soudain, comme dans une vision, j'ai vu Dean, Ange de feu, frissonnant, effroyable, venir à moi tout palpitant sur la route, s'approcher comme un nuage, à une vitesse énorme, me poursuivre dans la plaine tel le Voyageur au suaire, et fondre sur moi. Je vis son visage immense au-dessus des plaines avec son idée fixe démentielle et décharnée et ses yeux rayonnants; je vis ses ailes; sa vieille guimbarde, son char d'où jaillissaient des milliers d'étincelles et de flammes; je la vis qui embrasait tout sur son parcours, qui se frayait même sa propre route et passait à travers le maïs, les villes, anéantissait les ponts, asséchait les fleuves. Elle venait vers l'Ouest comme la colère. Je compris que Dean était de nouveau saisi de folie. (...) Il fonçait de nouveau vers l'Ouest à travers le continent gémissant et terrible et bientôt il allait arriver.

On the road, Jack Kerouac.

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Invité Mad_World
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Les grandes personnes m'ont conseillé de laisser de côté les dessins de serpents boas ouverts ou fermés, et de m'intéresser plutôt à la géographie, à l'histoire, au calcul et à la grammaire. C'est ainsi que j'ai abandonné, à l'âge de six ans, une magnifique carrière de peintre. J'avais été découragé par l'insuccès de mon dessin numéro 1 et de mon dessin numéro 2. Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatigant, pour les enfants, de toujours leur donner des explications.

J'ai donc dû choisir un autre métier et j'ai appris à piloter des avions. J'ai volé un peu partout dans le monde. Et la géographie, c'est exact, m'a beaucoup servi. Je savais reconnaître, du premier coup d'¿il, la Chine de l'Arizona. C'est utile, si l'on est égaré pendant la nuit.

J'ai ainsi eu, au cours de ma vie, des tas de contacts avec des tas de gens sérieux. J'ai beaucoup vécu chez les grandes personnes. Je les ai vues de très près. éa n'a pas trop amélioré mon opinion.

Quand j'en rencontrais une qui me paraissait un peu lucide, je faisais l'expérience sur elle de mon dessin numéro 1 que j'ai toujours conservé. Je voulais savoir si elle était vraiment compréhensive. Mais toujours elle me répondait: "C'est un chapeau." Alors je ne lui parlais ni de serpents boas, ni de forêts vierges, ni d'étoiles. Je me mettais à sa portée. Je lui parlais de bridge, de golf, de politique et de cravates. Et la grande personne était bien contente de connaître un homme aussi raisonnable.

Le Petit Prince, A. De Saint-Exupéry, Chapitre 1

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Invité Mad_World
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LE BRET

Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire,

La fortune et la gloire...

CYRANO

Et que faudrait-il faire ?

Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,

Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc

Et s'en fait un tuteur en lui léchant l'écorce,

Grimper par ruse au lieu de s'élever par force ?

Non, merci ! Dédier, comme tous ils le font,

Des vers aux financiers ? se changer en bouffon

Dans l'espoir vil de voir, aux lèvres d'un ministre,

Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?

Non, merci ! Déjeuner, chaque jour, d'un crapaud ?

Avoir un ventre usé par la marche ? une peau

Qui plus vite, à l'endroit des genoux, devient sale ?

Exécuter des tours de souplesse dorsale ?...

Non, merci ! D'une main flatter la chèvre au cou

Cependant que, de l'autre, on arrose le chou,

Et donneur de séné par désir de rhubarbe,

Avoir son encensoir, toujours, dans quelque barbe ?

Non, merci ! Se pousser de giron en giron,

Devenir un petit grand homme dans un rond,

Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,

Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?

Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy

Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !

S'aller faire nommer pape par les conciles

Que dans des cabarets tiennent des imbéciles ?

Non, merci ! Travailler à se construire un nom

Sur un sonnet, au lieu d'en faire d'autres ? Non,

Merci ! Ne découvrir du talent qu'aux mazettes ?

étre terrorisé par de vagues gazettes,

Et se dire sans cesse : "Oh ! pourvu que je sois

Dans les petits papiers du Mercure François" ?...

Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,

Préférer faire une visite qu'un poème,

Rédiger des placets, se faire présenter ?

Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,

Rêver, rire, passer, être seul, être libre,

Avoir l'¿il qui regarde bien, la voix qui vibre,

Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,

Pour un oui, pour un non, se battre, - ou faire un vers !

Travailler sans souci de gloire ou de fortune,

é tel voyage, auquel on pense, dans la lune !

N'écrire jamais rien qui de soi ne sortît,

Et modeste d'ailleurs, se dire : mon petit,

Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,

Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !

Puis, s'il advient d'un peu triompher, par hasard,

Ne pas être obligé d'en rien rendre à César,

Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,

Bref, dédaignant d'être le lierre parasite,

Lors même qu'on n'est pas le chêne ou le tilleul,

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

LE BRET

Tout seul, soit ! mais non pas contre tous ! Comment diable

As-tu donc contracté la manie effroyable

De te faire toujours, partout, des ennemis ?

CYRANO

A force de vous voir vous faire des amis,

Et rire à ces amis dont vous avez des foules,

D'une bouche empruntée au derrière des poules !

J'aime raréfier sur mes pas les saluts,

Et m'écrie avec joie : un ennemi de plus !

********* et :

CYRANO

Vous voudriez de ma bouche tenir

Comment la lune est faite, et si quelqu'un habite

Dans la rotondité de cette cucurbite ?

DE GUICHE, criant.

Mais non ! Je veux...

CYRANO

Savoir comment j'y suis monté ?

Ce fut par un moyen que j'avais inventé.

DE GUICHE, découragé.

C'est un fou !

CYRANO, dédaigneux.

Je n'ai pas refait l'aigle stupide

De Regiomontanus, ni le pigeon timide

D'Archytas !...

DE GUICHE

C'est un fou, - mais un fou savant.

CYRANO

Non, je n'imitai rien de ce qu'on fit avant !

De Guiche a réussi à passer et il marche vers la porte de Roxane. Cyrano le suit, prêt à l'empoigner.

J'inventai six moyens de violer l'azur vierge !

DE GUICHE, se retournant.

Six ?

CYRANO, avec volubilité.

Je pouvais, mettant mon corps nu comme un cierge,

Le caparaçonner de fioles de cristal

Toutes pleines des pleurs d'un ciel matutinal,

Et ma personne, alors, au soleil exposée,

L'astre l'aurait humée en humant la rosée !

DE GUICHE, surpris et faisant un pas vers Cyrano.

Tiens ! Oui, cela fait un !

CYRANO, reculant pour l'entraîner de l'autre côté.

Et je pouvais encor

Faire engouffrer du vent, pour prendre mon essor,

En raréfiant l'air dans un coffre de cèdre

Par des miroirs ardents, mis en icosaèdre !

DE GUICHE, fait encor un pas.

Deux !

CYRANO, reculant toujours.

Ou bien, machiniste autant qu'artificier,

Sur une sauterelle aux détentes d'acier,

Me faire, par des feux successifs de salpêtre,

Lancer dans les prés bleus où les astres vont paître !

DE GUICHE, le suivant, sans s'en douter, et comptant sur ses doigts.

Trois !

CYRANO

Puisque la fumée a tendance à monter,

En souffler dans un globe assez pour m'emporter !

DE GUICHE, même jeu, de plus en plus étonné.

Quatre !

CYRANO

Puisque Phoebé, quand son arc est le moindre,

Aime sucer, ô boeufs, votre moelle... m'en oindre !

DE GUICHE, stupéfait.

Cinq !

CYRANO, qui en parlant l'a amené jusqu'à l'autre côté de la place, près d'un banc.

Enfin, me plaçant sur un plateau de fer,

Prendre un morceau d'aimant et le lancer en l'air !

éa, c'est un bon moyen : le fer se précipite,

Aussitôt que l'aimant s'envole, à sa poursuite ;

On relance l'aimant bien vite, et cadédis !

On peut monter ainsi indéfiniment.

DE GUICHE

Six !

- Mais voilà six moyens excellents !... Quel système

Choisîtes-vous des six, Monsieur ?

CYRANO

Un septième !

DE GUICHE

Par exemple ! Et lequel ?

CYRANO

Je vous le donne en cent !¿

DE GUICHE

C'est que ce mâtin-là devient intéressant !

CYRANO, faisant le bruit des vagues avec de grands gestes mystérieux.

Houüh ! houüh !

DE GUICHE

Eh bien !

CYRANO

Vous devinez ?

DE GUICHE

Non !

CYRANO

La marée !...

é l'heure où l'onde par la lune est attirée,

Je me mis sur le sable - après un bain de mer -

Et la tête partant la première, mon cher,

Car les cheveux, surtout, gardent l'eau dans leur frange ! -

Je m'enlevai dans l'air, droit, tout droit, comme un ange.

Je montais, je montais, doucement, sans efforts,

Quand je sentis un choc !... Alors...

DE GUICHE, entraîné par la curiosité et s'asseyant sur le banc.

Alors ?

CYRANO

Alors...

Reprenant sa voix naturelle.

Le quart d'heure est passé, Monsieur, je vous délivre

Le mariage est fait.

Cyrano De Bergerac, E. Rostand,

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Membre, Posté(e)
Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)
Frodon: Quelle pitié que Bilbon ne l'ait pas tué quand il en a eu l'occasion.

Gandalf : De la pitié ? Mais c'est la pitié qui a retenu la main de votre oncle. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort et les morts qui mériteraient la vie. Pouvez-vous leur rendre Frodon ? Alors ne soyez pas trop prompt à dispenser mort et jugement. Même les grands sages ne peuvent connaître toutes les fins. Mon c¿ur me dit que Gollum a encore un rôle à jouer, en bien ou en mal, avant que cette histoire ne se termine. De la pitié de Bilbon peut dépendre le sort de beaucoup.

Frodon : Je voudrais que l'anneau ne soit jamais venu à moi, que rien de tout ceci ne se soit passé.

Gandalf : Comme tous ceux qui vivent des heures si sombres, mais ce n'est pas à eux de décider. Tout ce que nous devons décider, c'est que faire du temps qui nous est imparti.

Dialogue de Frodo est Gandalf, sous les tunnels de la Moria, parlant de la rencontre de Gollum et Bilbo

Je m'en rappelle, ce passage est génial .... Il y a souvent ces paroles dans beaucoup de livres.

Lucy Van Pelt, Mad_World.

Je crois que je vais lite On the Road et Le Petit Prince, ces passages sont vraiment sympa ! Par contre, je ne sui spas sîure que je lirais Cyrano de Bergerac, pour des raisons personnelles, mais le passage est bien aussi ! :yahoo:

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Membre, 33ans Posté(e)
Couverture Membre 574 messages
Baby Forumeur‚ 33ans‚
Posté(e)

C'est plutôt rare que je ris devant un livre, mais aujourd'hui j'ai été très amusé par ce qui suit.

Le père Savon, l'expéditionnaire, n'avait point cessé de copier. Mais depuis quelques instants, il trempait coup sur coup sa plume dans l'encrier, puis l'essuyait obstinément sur l'éponge imbibée d'eau qui entourait le godet, sans parvenir à tracer une lettre. Le liquide noir glissait le long de la pointe de métal et tombait, en pâtés ronds, sur le papier. Le bonhomme, effaré et désolé, regardait son expédition qu'il lui faudrait recommencer, comme tant d'autres depuis quelque temps, et il dit d'une voix basse et triste :

« Voici encore de l'encre falsifiée !... »

Un éclat de rire violent jaillit de toutes les bouches. Cachelin secouait la table avec son ventre ; Maze se courbait en deux comme s'il allait entrer à reculons dans la cheminée ; Pitolet tapait du pied, tousait, agitait sa main droite comme si elle eût été mouillée, et Boissel lui-même étouffait, bien qu'il prît généralement les choses plutôt au tragique qu'au comique.

Mais le père Savon, essuyant enfin sa plume au pan de sa redingote, reprit : « Il n'y a pas de quoi rire. Je suis obligé de refaire deux ou trois fois tout mon travail. »

Il tira de son buvard une autre feuille, ajusta dedans son transparent et recommença l'en-tête : « Monsieur le ministre et cher collègue... » La plume maintenant gardait l'encre et traçait les lettres nettement. Et le vieux reprit sa pose oblique et continua sa copie.

Les autres n'avaient point cessé de rire. Ils s'étranglaient. C'est que depuis bientôt six mois on continuait la même farce au bonhomme, qui ne s'apercevait de rien. Elle consistait à verser quelques gouttes d'huile sur l'éponge mouillée pour décrasser les plumes. L'acier, se trouvant ainsi enduit du liquide gras, ne prenait plus l'encre ; et l'expéditionnaire passait des heures à s'étonner et à se désoler, usait des boîtes de plumes et des bouteilles d'encre, et déclarait enfin que les fournitures de bureau étaient devenues tout à fait défectueuses.

Alors, la charge avait tourné à l'obsession et au supplice. On mêlait de la poudre de chasse au tabac du vieux, on versait des drogues dans sa carafe d'eau, dont il buvait un verre de temps en temps, et on lui avait fait croire que, depuis la Commune, la plupart des matières d'un usage courant avaient été falsifiées ainsi par les socialistes, pour faire du tort au gouvernement et amener une révolution.

Il en avait conçu une haine effroyable contre les anarchistes, qu'il croyait embusqués partout, cachés partout, et une peur mystérieuse d'un inconnu voilé et redoutable.

L'héritage, Guy de Maupassant

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Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
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Marrant !! :yahoo:

Voilà un passage de Artemis Folw 3. Deux abrutis ont l'ordre de tuer un nain féérique, qui peut creuser des tunnels avec sa machoire, du nom de Mulch (ou Mo).

Jon Spiro n'avait pas engagé Pex et chips pour leur aptitude au débat intellectuel. Lors de l'entretien d'embauche, une unique épreuve leur avait été imposée. On avait demandé aux cents candidats rassemblés de casser une noix de la manière qui leur convenait le mieux. Seuls deux d'entre eux s'étaient montrés à la hauteur. Pex avait hurlé des injures à la noix pendant un bon moment puis l'avait écrasée entre ses paumes gigantesques. La méthode de Chips était plus contestable. Après avoir posé la noix sur la table, il avait saisi son examinateur par les cheveux et s'était servi de son front pour briser la coquille. Engagés sur le champ, Pex et Chips étaient très vite devenus les deux meilleurs lieutenants d'Arno Blunt qui leur confiait la tache interne de la maison. En revanche, on ne les laissait pas sortirde Chicago, de peur qu'ils aient à lire une carte, ce qui dépassait nettement leur compétences.

Pour le moment, Pex et Chips bavardaient sous la pleine lune tandis que Mulch creusait une tombe de la taille d'un nain derrière une usine de ciment abandonnée.

- Tu veux savoir pourquoi on m'appelle Pex ? demanda Pex en gonflant les muscles de sa poitrine pour mettre son interlocuteur sur la piste.

Chips ouvrit un nouveau paquet de chips. Il en grignotait sans cesse.

- J'en sais rien. C'est un diminutif ?

De quoi par exemple?

J'en sais rien, répéta Chips

Il utilisait souvent cette expression.

- Francis ? risqua-t-il.

Même pour Pex, l'hypothèse semblait stupide.

- Francis ? Comment tu veux que Pex soit le diminutif de Francis ?

Chips haussa les épaules.

- Ben, par exemple, mon onble Robert, tout le monde l'appelait Bobby. On ne comprend pas plus pourquoi.

Pex leva les yeux aux ciel.

- C'est le diminutif de pec-to-raux, crétin. Pex, pectoraux, parce que les miens sont très développés. Tu comprends ?

Au fond de son trou, Mulch grogna. Ecouter ces sornettes était aussi pénible que d'avoir à creuser la tertre avec une pelle. (...)

Là-haut, Chips avait envie de poursuivre le jeu.

-Devine pourquoi on m'appelle chips, dit-il en cachant le sachet de chips derrière son dos;

Pex se tritur le front. Celle-là, il la connaissait.

- Ne me dis rien, surtout. Je vais trouver tout seul.

Mulch pointa la tête hors du trou.

- C'est parce qu'il mange tout le temps des chips, espèce d'idiot. Chips mange des chips. Vos êtes vraiment les hommes de Boue les plus obtus que j'aie jamais rencontrés. Vous feriez mieux de me tuer tout de suite. au moins, je n'aurais plus à écouter vos balivernes.

Pex et chips étaient stupéfaits. Avec tous les exercices intellectuels auxquels ils venaient de se livrer, ils en étaient venus à oublier le petit homme dans son trou. Et puis, ils n'étaient guère accoutumés à entendre leurs futures victimes déclarer autre chose que: "Oh non, s'il vous plaît, mon Dieu, pas ça !"

Pex se pencha au bord du trou.

- Qu'est-ce que tu veux dire pas "balivernes" ?

- Je veux dire cette histoire de surnoms, Pex et chips.

Pex hcha la tête.

- Je ne te parle pas de ça, je te parle du mot "balivernes". C'est quoi, ça ? Je ne l'avais jamais entendu.

Mulch se fit un plaisir de le lui expliquer.

- Ca signifie: balourdises, absurdités, fadaises, sornettes, crétineries. C'est clair, maintenant ?

chips comprit le dernier mot de la liste.

- Crétineries ? Hé, mais alors, c'est une insulte ! £Tu nous insultes, petit bonhomme ?

Mulch joignit les mains en signe de prière.

- Ah, enfin, la lumière se fait.

Les deux gros bras ne savaient pas comment réagir à un véritable affront.

- Il faut vraiment qu'on écoute ce petit malin? demanda Pex à son partenaire .

- Je ne crois pas. Peut-être qu'on devrait téléphoner à Mister Blunt.

La suite une prochaine fois !! :rtfm:

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Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Et le suite ! :yahoo:

- Je ne crois pas. Peut-être qu'on devrait téléphoner à Mister blunt.

Mulch grogna à nouveau. si la bêtise était un crime puni par la loi, ces deux-là seraient immédiatement déclarés ennemis publics numéro un et deux.

- Ce que vous deviez faire, c'est me tuer. C'était ça, l'idée de départ, non? Me tuer sans laisser de traces et on en parle plus.

- Qu'est-ce que tu en penses, Chips ? Tu crois qu'il suffit de le tuer ?

chips mâchonna une poignée de chips parfum barbecue.

- Ouais, bien sûr. Les ordres sont les ordres.

- Mais moi, je ne me contenterais pas simplement de me tuer, intervint Mulch.

- Ah bon ?

- Oh,non. Après avoir insulté votre intelligence ? Non, je mérite un traitement spécial.

On voyait presque de la fumée sortir des oreilles de Pex, comme si son cerveau était en surchauffe.

- Tu as raison, petit bonhomme. Tu vas avoir droit à quelque chose de spécial. On ne va pas laisser personne nous insulter.

Mulch ne se soucia pas de lui faire remarquer sa faute de grammaire.

- Bien dit. Je parle toujours trop et je mérite tout ce qui va m'arriver.

Il y eut un silence pendant lequel Pex et chips essayèrent de trouver une manière de tuer plus douloureuse que l'habituelle balle de pistolet. Mulch leur laissa une minute de réflexion, puis il leur fit une suggestion polie.

- Si j'étais vous, je m'enterrerais vivant.

Chips sembla horrifié.

- T'enterrer vivant ? Mais ce serait affreux. Tu te mettrais à hurler et à gratter la terre la terre avec les ongles. J'en aurais des cauchemars.

- Je promets de me tenir tranquille. De toutes façons, je le mérite. Je vous ai traités d'hommes de Neandertal hypertrophiés.

- Tu nous as dit ça ?

- En tout cas, maintenant, c'est fait.

Ce fut Pex qui se montra le plus impulsif.

- Très bien, Mister Digence, lança-t-il. Dans ce cas tu sais ce qu'on va faire ? On va t'enterrer vivant.

Mulch se plaqua les mains sur les joues.

- Quelle monstruosité ! s'exclama-t-il.

- Tu l'auras voulu, l'ami.

- Ca, c'est vrai .

Pex alla prendre une autre pelle dans le coffre de la voiture.

- Personne ne m'a jamais traité d'homme de nez en métal hypertruffé.

Mulch s'allongea dans sa tombe.

- Je le crois volontiers.

A grands gestes furieux, Pex jeta dans le trou de grandes pelletées de terre. (...)

Chips ressentait un certain malaise.

- C'est horrible. Horrible. Ce pauvre petit bonhomme.

Pex, en revanche, n'éprouvait aucun remords.

- Il l'a voulu. A force de nous traiter de...tout ce qu'il a dit.

- Quand même ! Enterré vivant ! C'est comme dans ce film d'horreur. tu sais, celui où il y avait...plein d'horreur.

- Je crois que je l'ai vu. Avec des as de noms à la fin qui défilaient sur l'écran ?

- Ouais, c'est ça. D'ailleurs, j'ai pensé u'il y en avait beaucoup trop, des noms. Ca m'a gâché le spectacle.

Pex piétina la terre pour la tasser.

- T'inquiète pas, vieux. Dans ce film-là, on ne trouvera jamais aucun nom.

Ils remontèrent dans la Chevrolet. Chips était encor un peu remué.

- Tu sais, quand c'est pour de vrai c'est encore beaucoup plus vrai que dans les films.

Pex ignora un panneau qui interdisait l'accès à l'autoroute et s'engagea dans le flot de la circulation.

- C'est à cause de l'odeur. Dans les films, il n'y a pas d'odeur.

chips renifla sous le coup de l'émotion.

- Digence devait être drôlement secoué, vers la fin

- Pas étonnant.

pleurer - Je le voyais. Ses épaules remuaient comme s'il riait mais, à mon avis, il pleurait. Il faudrait être cinglé pour rigoler quand on se fait enterrer vivant.

- C'est sûr, il devait pleurer.

chips ouvrit un autre sachet, parfum bacon cette fois.

- Ouais, il devait pleurer, c'est sûr.

Mulch riait si fort qu'il faillit s'étouffer en avalant la première bouchée de terre. Quelle équipe de clowns ! (...)

A bientôt!!

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Membre, Posté(e)
Aryana179 Membre 38 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Non, des passages de livre que tu aimes, c'est tou ! C'est pas obligé d'être, ni drôle, ni poétiquee ! :yahoo:

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Membre, funambulle, 43ans Posté(e)
dannya Membre 7 884 messages
43ans‚ funambulle,
Posté(e)

"La beauté à genou" de jacques perry

"...je l'observais de plus près, de tout près, sans la toucher. Elle demeurait immobile, mais quand je revenais dans son champs de vision, ses yeux s'animaient, me parcouraient en tout sens. En tournant autour d'elle, je découvrais sa nuque, touchante petite colonne de vie plantée de cheveux fous. Si j'avais été capable de raisonner, j'aurai pensé: non seulement elle n'a pas protestée quand je l'ai heurtée dans la rue, mais elle m'a suivi; elle est prête à tout. Sauvage, cette pensée m'eût embrasé, mais je ne pensais pas. Je tournais autour d'elle et je découvrais pour la première fois une femme qui existait vraiment. Il y avait bien d'autres mystères en elle que l'habituel petit mystère charnel.

Voilà. Voilà ce qu'un choc brutal dans une rue noire m'apportait, une femme avec qui je devais être simple, mais pas à la façon d'autrefois, une femme-miroir et non pas une femme gouffre. Ses eaux claires me reflèteraient à tout moment et même quand je tenterais d'y plonger. L'instinct ne suffisait plus.

Je n'ai rien oublié de ce premier jour. C'est loin, loin; cela vient d'un autre monde, mais cela ne s'oublie pas plus qu'une conversation subite. Soudain ma vie cessait d'être tout entière enclose en moi. Tous mes actes, toutes mes pensées sortaient de moi pour aller à la rencontre d'un autre être dont je ne savais rien et cette épouvantable aliénation s'accomplissait dans la joie..."

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Membre, Posté(e)
le merle Membre 21 601 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
C'est plutôt rare que je ris devant un livre, mais aujourd'hui j'ai été très amusé par ce qui suit.

Le père Savon, l'expéditionnaire, n'avait point cessé de copier. Mais depuis quelques instants, il trempait coup sur coup sa plume dans l'encrier, puis l'essuyait obstinément sur l'éponge imbibée d'eau qui entourait le godet, sans parvenir à tracer une lettre. Le liquide noir glissait le long de la pointe de métal et tombait, en pâtés ronds, sur le papier. Le bonhomme, effaré et désolé, regardait son expédition qu'il lui faudrait recommencer, comme tant d'autres depuis quelque temps, et il dit d'une voix basse et triste :

« Voici encore de l'encre falsifiée !... »

Un éclat de rire violent jaillit de toutes les bouches. Cachelin secouait la table avec son ventre ; Maze se courbait en deux comme s'il allait entrer à reculons dans la cheminée ; Pitolet tapait du pied, tousait, agitait sa main droite comme si elle eût été mouillée, et Boissel lui-même étouffait, bien qu'il prît généralement les choses plutôt au tragique qu'au comique.

Mais le père Savon, essuyant enfin sa plume au pan de sa redingote, reprit : « Il n'y a pas de quoi rire. Je suis obligé de refaire deux ou trois fois tout mon travail. »

Il tira de son buvard une autre feuille, ajusta dedans son transparent et recommença l'en-tête : « Monsieur le ministre et cher collègue... » La plume maintenant gardait l'encre et traçait les lettres nettement. Et le vieux reprit sa pose oblique et continua sa copie.

Les autres n'avaient point cessé de rire. Ils s'étranglaient. C'est que depuis bientôt six mois on continuait la même farce au bonhomme, qui ne s'apercevait de rien. Elle consistait à verser quelques gouttes d'huile sur l'éponge mouillée pour décrasser les plumes. L'acier, se trouvant ainsi enduit du liquide gras, ne prenait plus l'encre ; et l'expéditionnaire passait des heures à s'étonner et à se désoler, usait des boîtes de plumes et des bouteilles d'encre, et déclarait enfin que les fournitures de bureau étaient devenues tout à fait défectueuses.

Alors, la charge avait tourné à l'obsession et au supplice. On mêlait de la poudre de chasse au tabac du vieux, on versait des drogues dans sa carafe d'eau, dont il buvait un verre de temps en temps, et on lui avait fait croire que, depuis la Commune, la plupart des matières d'un usage courant avaient été falsifiées ainsi par les socialistes, pour faire du tort au gouvernement et amener une révolution.

Il en avait conçu une haine effroyable contre les anarchistes, qu'il croyait embusqués partout, cachés partout, et une peur mystérieuse d'un inconnu voilé et redoutable.

L'héritage, Guy de Maupassant

bonjour . je suis un auteur . malgrès mes fautes d hortographe et de syntaxe . attention ! ne reproduisez pas de d extrais de livres qui sont encore sous droits d auteurs . vous risquez une très grosse amendes ( jusqu a 300000 euros d amendes ) et un procès . ne reproduisez que ce que la maison d èditions permet ainsi que l auteur . quand a moi , des professionelles reprennent mes romans et les corrigent , pour qu ils soit èditables . je ne peut donner ni extrai ni titre ni ma maison d èditions , car la publicitèe personnel est interdite sur ce forum . disont que ma première histoire , tirèe d une histoire d amour que j ai vècu a l ages de 12ans , et qui a boulversèe ma vie est maintenant rèfèrensèe par google dans le monde entier , deux articles de journeaux en ont parler . elle contient beaucoup d humour et d èmotions . le rèsumè : un viel homme assis sur un banc publique regarde des enfants jouer sur la place du village . cela lui rappelle sa jeunesse et particulièrement une annèe ... trois semaines de vacances de printemps merveilleuses en 1949 un grand- père très gentil , deux garçons agès de 12 ans qui s aiment comme des frères et dont l amitiè va ètre èbranlèe par l arrivèe imprèvue d une fillette de leur age ,dont ils tombent èperdument amoureux. une rivalitèe va s installèe entre eux , comment sauvèe leur amitièe sacrèe pour eux ? bonne soirèe .

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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Un extrait de Soie, de Barrico...

- C'est un fusil, Français. Je vous demande de ne pas lever les yeux.

Hervé Joncourt ne comprit pas tout de suite. Puis il entendit, dans le bruissement de cette processions en fuite, le son doré de mille clochettes minuscules qui se rapprochaient, petit à petit, et bien qu'il n'eût devant les yeux que cette terre noire, il l'imaginait, cette chaise à porteurs, oscillant comme un pendule, il la voyait, presque, remonter le chemin, mètre par mètre, et se rapprocher, lente mais implacable, portée par ces sons qui deviennent de plus en plus forts, insupportablement fors, et de plus en plus proches, proches à le frôler, un vacarme doré, là, devant, exactement devant lui maintenant - à cet instant précis- devant lui.

Hervé Joncourt releva la tête.

Des étoffes merveilleuses, des tissus de soie, tout autour de la chaise à porteurs, mille couleurs, orange, blanc, ocre, argent, pas la moindre ouverture dans ce nid magnifique, juste le bruissement de ces couleurs ondoyant dans l'air, impénétrables, plus légères que rien.

Hervé Joncourt n'entendit pas une explosion faucher sa vie. Il sentit ces sons s'éloigner, le canon du fusil s'écarter, et la voix d'Hara Kei dire doucement

- Allez-vous'en, Français. Et ne revenez jamais.

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Membre, 47ans Posté(e)
Oui_oui Membre 1 196 messages
Baby Forumeur‚ 47ans‚
Posté(e)

"Il y eut de nouveaux jours avec ce qui faisait les huit heures de tous.Certains qui étaient là depuis trente ou quarante ans avaient fini par se fondre dans le paysage, par devenir des morceaux de l'usine , des fragments de la bête...."

"Le matériau humain se confondait aux autres , au fer des poutrelles , au bois des palettes , à l'aluminium des cuves..."

"La physiologie des chairs poussées là comme des plantes vénéneuses au milieu d'une serre où l'on cultivait des végétations lactées , la viande tuméfiée huit heures par jour , cinq jours sur sept , onze mois sur douze pendant plus de quarante années ..."

"Et seule mon enfance et mon adolescence hantent encore ces lieux-là...mais ce que je n'oublierai jamais , ce que j'emporterai avec moi dans la tombe et qui sans cesse travaillera mon âme , c'est le regard qu'avaient ceux qui , ce jour où je donnai mon congé , ont assisté à la scène : un mélange d'envie et de désespoir , un désir d'exprimer ce qu'ils ne pouvaient s'offrir le luxe de dire . En écrivant aujourd'hui ce livre que je porte depuis ces années-là, c'est aux yeux vides de ceux qui ne peuvent rendre leur tablier que je pense.."

Politique du rebelle (Michel Onfray)

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Membre, nyctalope, 39ans Posté(e)
Criterium Membre 2 852 messages
39ans‚ nyctalope,
Posté(e)

En guise de dédicace pour sa Nuit, quelques mots d'Emma S.

Elles vivent en mangeant les lettres de leurs cahiers d'écolières. L'encre violette incrustée au papier donne des dessins de rêves. Dans la lassitude devant leur journal aveugle des nuits inexprimées et basculées, elles écrivent le vertige de mourir en silence. Ou bien recopient des phrases diverses découvertes au hasard des lectures. Hermine a tendu pour la première fois une page toute blanche, ¿à la réunion des mots¿. Elles ont décidé finalement d'en finir avec l'enfance. Ingres a dit : ¿N'étudiez le beau qu'à genoux¿.

Elles sont à genoux pour les prières seulement et puis elles en ont assez des noms d'écrivains découverts au hasard des lectures désordonnées qui les angoissent.

On prend tous les livres, on les met dans une bassine d'eau bouillante avec des opérations de teinture. On tourne avec un bâton. On laisse rebouillir. Depuis combien de temps ils nous enferment dans les mots? Il n'y aura que des mots inventés, incompréhensibles, que personne ne lira. Ce sera le livre d'une fille dans son cercueil.

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