Les petits moments d'amour

Moments d'amour : un bouquet pour déclaration

Je ne comprends toujours pas ce qu'il s'est passé.

Je suis au comptoir de ma librairie quand un homme entre, un bouquet de marguerites à la main, et me le tend en disant simplement «quand on a un sourire comme le vôtre, on devrait recevoir un bouquet chaque jour».

En même temps, il n'a pas tort.

Océane, 25 ans, libraire

Mon concierge défie tous les stéréotypes: il est jeune, sportif, plutôt beau garçon.

Et surtout, surtout, chaque fois qu'il me donne mon courrier, il fait très attention à mettre les cartes postales dessus et les factures en dessous pour que je commence toujours par les bonnes nouvelles.

Chloé, 32 ans, pâtissière

Je sors du Grand Oral censé valider mes quatre années d'études à Sciences-Po.

J'ai foiré, je le sais, et je colle mon visage à la vitre du bus pour que mes voisins ne voient pas mes larmes quand je sens qu'on me glisse un mouchoir en papier dans la main gauche.

Je tourne la tête pour apercevoir un drôle de type, un peu hippie, un peu gothique, qui plonge ses yeux noirs dans mon regard humide pour m'asséner un «si vous voulez mon épaule, ce sera plus confortable».

J'ai passé sept arrêts à renifler bruyamment sur sa veste avant de descendre, calmée et reconnaissante.

Violaine, 30 ans, directrice de ressources humaines

RER A, je rêvasse doucement en écoutant mon mp3.

Station Auber, je relève distraitement les yeux pour voir si la foule va m'obliger à me lever et mon regard croise celui d'un métis beau à tomber à la renverse. Les nouveaux passagers sont très nombreux, je me lève et l'éphèbe se colle à moi.

On a continué le trajet les yeux dans les yeux, musique à fond dans les oreilles, à sourire béatement, jusqu'à ce que Nation nous sépare.

J'ai passé le reste de la journée sur un nuage, simplement heureuse d'avoir été troublée par un parfait inconnu.

Vanessa, 27 ans, barmaid

Je n'aime pas trop les bilans de fin d'année. Surtout cette année.

Du coup, le 1erjanvier, je suis ronchon, et je peste toute seule dans mon appartement en râlant après le temps qui passe trop vite.

Jusqu'au moment où, en jetant un œil par la fenêtre, je vois un grand panneau devant les carreaux de l'appartement d'en face: «Bonne année quand même, jolie voisine rouquine».

Mon voisin, celui qui est très timide, celui que je croise souvent à la boîte aux lettres et qui m'a entendue maudire les cartes de vœux, a trouvé un très joli moyen pour me faire apprécier 2010.

Nadia, 29 ans, secrétaire médicale

Moments d'amour : un sexy super-héros

Il fait beau, il fait chaud, et je pédale joyeusement sur les voies de tramway de Bordeaux. Si joyeusement que, dans un mouvement un peu incontrôlé, j'arrive à coincer à la fois mon sarouel dans le pédalier et ma roue avant dans un rail.

Je tire sur la roue: peux pas la bouger. Je tire sur le sarouel: peux pas l'enlever. Le tout sous le regard hilare des passants qui se moquent complètement du «ding ding» annonçant le tram.

Je commence à sérieusement paniquer et à envisager la fuite en petite culotte quand une masse se matérialise à côté de moi. La masse a les yeux bleus, une barbe de trois jours et un piercing au sourcil.

Un «han» et mon vélo est dégagé, un mouvement expert autour de mes mollets et ma vertu est sauve.

Le temps que la masse commence une plaisanterie sur les pistes cyclables, le tram nous a séparés, lui, moi, mon vélo et ses doigts de fée. La masse, si tu me lis: merci!

Soledad, 24 ans, aide maternelle

Samedi matin, on sonne à la porte: mes charmants petits voisins viennent me vendre les billets de la tombola de leur école.

Je suis encore en pyjama, pas réveillée, pas maquillée, pas caféinée, donc désagréable.

J'achète deux billets et je m'apprête à claquer la porte sans plus de cérémonie quand le petit garçon se penche vers sa sœur et murmure «T'as vu ses yeux et ses cheveux, on dirait trop la princesse de ton film».

OK, viens ici, toi, que je t'achète ton carnet.

Mélanie, 23 ans, diététicienne

Tous les matins, je passe acheter mon croissant, et tous les matins mon vieux boulanger me dit: «Puisse cette journée être aussi belle et rayonnante que vous!»

C'est du vent, il doit dire ça à toutes les clientes, mais j'adoooooore.

Tiphaine, 27 ans, voyagiste

TGV Lyon-Paris, je suis assise dans le carré, ces places en vis-à-vis où personne ne peut allonger ses jambes sans faire du pied au voisin.

Il arrive, justement, mon voisin, et il sort son bouquin pour affronter les deux heures de trajet. Je lui souris: il lit Harry Potter en français, moi en anglais.

On a passé le voyage à confronter original et traduction: plutôt «muggles» ou «moldus»? «Hogwarts» ou «Poudlard»?

On a disserté là-dessus comme si l'avenir de la planète en dépendait avant de conclure, Gare de Lyon, que l'important était que Harry soit resté Harry.

Johanna, 30 ans, directrice de théâtre

Je suis à Paris depuis deux semaines, fraîchement débarquée de mon Poitou-Charentes natal, et je rentre seule d'un dîner très tardif, terrorisée à l'idée d'être agressée.

Je passe devant un porche mal éclairé quand deux immenses Sénégalais s'approchent de moi, l'air pas content du tout. «Vous trouvez ça futé de vous promener seule à cette heure-ci? Vous ne lisez pas les journaux? On vous raccompagne.»

Je suis rentrée sous bonne escorte, entourée par mes deux anges gardiens qui ne sont partis qu'après avoir vu ma fenêtre s'éclairer. Désormais, je prévois un budget taxi pour mes retours nocturnes.

Marie, 21 ans, étudiante

Suite de l'article

Je vous invite à lire la suite de l'article qui comporte d'autres pépites ...

Et si vous avez des moments de ce genre à nous faire partager, surtout n'hésitez pas.

o_O

""Je sors du Grand Oral censé valider mes quatre années d'études à Sciences-Po.

J'ai foiré, je le sais, et je colle mon visage à la vitre du bus pour que mes voisins ne voient pas mes larmes quand je sens qu'on me glisse un mouchoir en papier dans la main gauche.

Je tourne la tête pour apercevoir un drôle de type, un peu hippie, un peu gothique, qui plonge ses yeux noirs dans mon regard humide pour m'asséner un «si vous voulez mon épaule, ce sera plus confortable».

J'ai passé sept arrêts à renifler bruyamment sur sa veste avant de descendre, calmée et reconnaissante.""

Trop touchant, il est où ce gars.....

A Bordeaux, je sors de chez l'avocat et tout ce que j'ai retenu sur le saccage de ma vie déborde et les larmes coulent et je sanglote sans pouvoir m'arrêter en marfchant vers ma voiture sous le regard intrigué des passants...... qui passent.

Moi je hoquète, je sanglote, je m'étouffe et je traverse un square quand une voix éraillée m'interpelle et m'invite à m'asseoir sur un banc. J'obéis et je fixe droit devant moi... Et cette voix me parle, me rassure, me parle de demain, de jours meilleurs, de soleil....

Mes larmes se calment petit à petit et je me tourne vers la voix: c'est un vieux clochard avec sa bouteille de pinard et son sac déchiré, d'une saleté repoussante.

Je reste encore un moment avec lui et nous parlons, nous tenons une conversation puis il me laisse repartir avec un dernier encouragement.

Je ne l'ai bien sûr jamais revu mais je ne l'ai jamais oublié; pour moi c'était un roi, un grand monsieur.

Et j'ai les larmes aux yeux en vous le racontant.

JE CROIS QUON DEVRAIT CONSERVER CES MOMENTS TOUTES NOTRE VIE

Ce sont des moments aussi précieux que rares.

Parfois un simple mot, un simple regard ... quelques secondes dans une vie et un souvenir inaltérable ...

hum... les ptits moments de bonheur de jour ou de nuit

Superbe topic, ça a fait bondir mon coeur

Trop touchant.

Toutes ces choses joliement dites, ça fait plaisir au coeur. On peut espérer que ça peut nous arriver un jour ...

Bah moi je me suis lancée, j'ai glissé un ptit mot à un charmant jeune homme lors d'un mariage....

Depuis, on ne se quitte plus (en attendant mon déménagement dans 12 jours) et j'ai même repris ma vie en main

Les tchatteurs reconnaitront là mon "nono"

Ca fait chaud au coeur =)

Belgrade, il y a quelques jours. Je sors de 5 jours de camping et d'une nuit en train couchette serbe, j'ai les jambes pleines de cicatrices de piqûres de moustiques, les cheveux gras comme jamais, la tête pleine de boutons et surtout, comme il fait 35 degrés, je pue la mort. Dans une boulangerie, un serbe francophone me lance "je vous offre votre croissant mademoiselle?"

C'était pas grand chose, et j'avais déjà mangé en fait, mais y a pas à dire, ça fait chaud au coeur ^^

Juste la nuit dernière, difficile de m'endormir, je remue donc beaucoup, mettre sa main sur la mienne....

Lui poser un châle sur ses épaules car les nuits sont fraiches alors qu'elle était en conversion téléphonique avec sa mère assise sur la terrasse...