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kabal

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Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Que serais-je sans toi?

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne

Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu

Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne

Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne

Où l'homme ne sait plus ce que c'est qu'être deux

Tu m'as pris par la main comme un amant heureux.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes

N'est-ce pas un sanglot que la déconvenue

Une corde brisée aux doigts du guitariste

Et pourtant je vous dis que le bonheur existe

Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans les nues.

Terre, terre, voici ses rades inconnues.

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

LOUIS ARAGON

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Invité Lucy Van Pelt
Invités, Posté(e)
Invité Lucy Van Pelt
Invité Lucy Van Pelt Invités 0 message
Posté(e)

Il y a dans mon c¿ur un oiseau bleu qui

veut s'échapper

mais je suis trop coriace pour lui

Je dis, reste là-dedans, je ne suis pas sur le point

de laisser n'importe qui te

voir

Il y a dans mon c¿ur un oiseau bleu qui

veut s'échapper

mais je déverse du whisky sur lui et j'inhale

de la fumée de cigarette

et les putes et les tenanciers de bars

et les garçons d'épicerie

ne savent jamais qu'

il est

là-dedans

Il y a dans mon c¿ur un oiseau bleu qui

veut s'échapper

mais je suis trop coriace pour lui

Je dis,

est-ce que tu veux me

traumatiser ?

tu veux bousiller mes

¿uvres ?

tu veux souffler les ventes de mon livre en

Europe ?

Il y a dans mon c¿ur un oiseau bleu qui

veut s'échapper

mais je suis trop malin, je le laisse juste sortir

la nuit quelquefois

quand chacun est endormi.

Je dis, je sais que tu es là,

alors ne sois pas

triste.

et puis je le remets à sa place,

mais il chante un petit peu

là-dedans, je ne l'ai pas tout-à-fait laissé

mourir

et nous dormons ensemble comme

ça

avec notre

pacte secret

et c'est assez gentil pour

faire qu'un homme

pleure, mais je ne

pleure pas,

et

vous ?

(L'oiseau bleu de Charles Bukowski)

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

merci Adrien :rtfm:

C'est l'extase langoureuse

C'est l'extase langoureuse,

C'est la fatigue amoureuse,

C'est tous les frissons des bois

Parmi l'étreinte des brises,

C'est, vers les ramures grises,

Le choeur des petites voix.

O le frêle et frais murmure !

Cela gazouille et susurre,

Cela ressemble au cri doux

Que l'herbe agitée expire...

Tu dirais, sous l'eau qui vire,

Le roulis sourd des cailloux.

Cette âme qui se lamente

En cette plainte dormante,

C'est la nôtre, n'est-ce pas ?

La mienne, dis, et la tienne,

Dont s'exhale l'humble antienne

Par ce tiède soir, tout bas ?

Auteur:Paul VERLAINE

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Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Rendez-vous différé

Ils avaient rendez-vous

sur le quai d'une gare

Le décompte s'arrime

des mois durant, ils tricotent

les jours, les heures, les secondes

sur les aiguilles du temps

Languissants, écartelés, complices

d'amours inauthentiques

de désirs inassouvis

ils espèrent

.....

puis, vaincues par le destin

les horloges s'inclinent

heures suspendues

décompte inachevé

une dernière seconde expire,

lamentable lambeau...

aspirés par leurs illusions

deux amants agonisent

attentes stériles, désespérances

l'air se raréfie

ils n'ont plus de souffle

leurs coeurs se dissolvent

dans la nuit des temps

Demain, sur le quai d'une gare

la place sera vide

Pier de Lune

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Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Chant d'amour

Naples, 1822.

Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,

Le doux frémissement des ailes du zéphyre

é travers les rameaux,

Ou l'onde qui murmure en caressant ces rives,

Ou le roucoulement des colombes plaintives,

Jouant aux bords des eaux ;

Si, comme ce roseau qu'un souffle heureux anime,

Tes cordes exhalaient ce langage sublime,

Divin secret des cieux,

Que, dans le pur séjour où l'esprit seul s'envole,

Les anges amoureux se parlent sans parole,

Comme les yeux aux yeux ;

Si de ta douce voix la flexible harmonie,

Caressant doucement une âme épanouie

Au souffle de l'amour,

La berçait mollement sur de vagues images,

Comme le vent du ciel fait flotter les nuages

Dans la pourpre du jour :

Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,

Ma voix murmurerait tout bas à son oreille

Des soupirs, des accords,

Aussi purs que l'extase où son regard me plonge,

Aussi doux que le son que nous apporte un songe

Des ineffables bords !

Ouvre les yeux, dirais-je, ô ma seule lumière !

Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière

Ma vie et ton amour !

Ton regard languissant est plus cher à mon âme

Que le premier rayon de la céleste flamme

Aux yeux privés du jour.

........................

Alphonse de LAMARTINE

Modifié par PUNCHETTE
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Invité Cheyenne song
Invités, Posté(e)
Invité Cheyenne song
Invité Cheyenne song Invités 0 message
Posté(e)

Vieil océan,

ta forme harmonieusement sphérique,

qui réjouit la face grave

de la géométrie,

ne me rappelle que trop les petits yeux de

l'homme, pareils à

ceux du sanglier pour la petitesse, et à

ceux des oiseaux de nuit pour la perfection

circulaire du contour. Cependant,

l'homme s'est cru beau dans tous les siècles.

Moi, je suppose plutôt

que l'homme ne croit à sa beauté

que par amour-propre; mais,

qu'il n'est pas beau réellement et qu'il s'en doute;

car, pourquoi regarde-t-il la figure

de son semblable, avec tant de mépris ?

Je te salue, vieil océan !

Les chants de Maldoror -

Isidore Ducasse, comte de Lautréamont.

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Membre, gardien du temple des Fleurs, 54ans Posté(e)
Cristi Membre 1 304 messages
54ans‚ gardien du temple des Fleurs,
Posté(e)

CORPS DE FEMME

Corps de femme, blanches collines, cuisses blanches,

l'attitude du don te rend pareil au monde.

Mon corps de laboureur sauvage, de son soc

a fait jaillir le fils du profond de la terre.

je fus comme un tunnel. Déserté des oiseaux,

la nuit m'envahissait de toute sa puissance.

pour survivre j'ai dû te forger comme une arme

et tu es la flèche à mon arc, tu es la pierre dans ma fronde.

Mais passe l'heure de la vengeance, et je t'aime.

Corps de peau et de mousse, de lait avide et ferme.

Ah! le vase des seins! Ah! les yeux de l'absence!

ah! roses du pubis! ah! ta voix lente et triste!

Corps de femme, je persisterai dans ta grâce.

é soif, désir illimité, chemin sans but!

Courants obscurs où coule une soif éternelle

et la fatigue y coule, et l'infinie douleur.

PABLO NERUDA

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Membre, ptitevalseuse, 52ans Posté(e)
ptitepao Membre 12 807 messages
52ans‚ ptitevalseuse,
Posté(e)

Que j'aurais à t'offrir de fleurs

Si, semblable à l'aurore,

Comme elle, j'avais, par mes pleurs,

Le don d'en faire éclore !

Sainte-Beuve

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Liberté

Sur mes cahiers d'écolier

Sur mon pupitre et les arbres

Sur le sable de neige

J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues

Sur toutes les pages blanches

Pierre sang papier ou cendre

J'écris ton nom

Sur les images dorées

Sur les armes des guerriers

Sur la couronne des rois

J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert

Sur les nids sur les genêts

Sur l'écho de mon enfance

J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits

Sur le pain blanc des journées

Sur les saisons fiancées

J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur

Sur l'étang soleil moisi

Sur le lac lune vivante

J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon

Sur les ailes des oiseaux

Et sur le moulin des ombres

J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore

Sur la mer sur les bateaux

Sur la montagne démente

J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages

Sur les sueurs de l'orage

Sur la pluie épaisse et fade

J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes

Sur les cloches des couleurs

Sur la vérité physique

J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés

Sur les routes déployées

Sur les places qui débordent

J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume

Sur la lampe qui s'éteint

Sur mes raisons réunies

J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux

Du miroir et de ma chambre

Sur mon lit coquille vide

J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre

Sur ses oreilles dressées

Sur sa patte maladroite

J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte

Sur les objets familiers

Sur le flot du feu béni

J'écris ton nom

Sur toute chair accordée

Sur le front de mes amis

Sur chaque main qui se tend

J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises

Sur les lèvres attendries

Bien au-dessus du silence

J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits

Sur mes phares écroulés

Sur les murs de mon ennui

J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir

Sur la solitude nue

Sur les marches de la mort

J'écris ton nom

Sur la santé revenue

Sur le risque disparu

Sur l'espoir sans souvenir

J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté

Paul Eluard

Modifié par sadsky
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Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Le rendez-vous

Forêt profonde...

Il fait si sombre...

J'entends quelqu'un avec moi qui marmotte

et qui fait des gestes,

Quelle est cette ombre?

La pluie qui tombe.

Le viellard marche tout noir entre les arbres

gigantesques.

L'oiseau s'est tû.

J'ai trop vécu.

C'est la nuit et non plus le jour.

Fille du ciel

La tourterelle

Chante le désespoir et l'amour.

La mer d'Irlande, Brocéliande,

J'ai quitté la vague et la grève.

La plainte lourde,

La cloche sourde,

Tout cela n'est plus qu'un rêve.

Bois ténébreux,

Temple de Dieu,

Que j'aime votre silence!

Mais c'est plus beau

Quand de nouveau

S'élève ce soupir immense!

Au fond du monde

La foudre gronde,

Tout est menace et mystère.

Mais plein de goût

Du rendez-vous,

Je marche vers le tonnerre.

PAUL CLAUDEL

Modifié par PUNCHETTE
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Invité ouaif
Invités, Posté(e)
Invité ouaif
Invité ouaif Invités 0 message
Posté(e)

Je crois en l'homme, cette ordure,

je crois en l'homme, ce fumier,

ce sable mouvant, cette eau morte ;

je crois en l'homme, ce tordu,

cette vessie de vanité ;

je crois en l'homme, cette pommade,

ce grelot, cette plume au vent,

ce boutefeu, ce fouille-merde ;

je crois en l'homme, ce lèche-sang.

Malgré tout ce qu'il a pu faire

de mortel et d'irréparable,

je crois en lui,

pour la sûreté de sa main,

pour son goût de la liberté,

pour le jeu de sa fantaisie,

pour son vertige devant l'étoile,

je crois en lui

pour le sel de son amitié,

pour l'eau de ses yeux, pour son rire,

pour son élan et ses faiblesses.

Je crois à tout jamais en lui

pour une main qui s'est tendue.

Pour un regard qui s'est offert.

Et puis surtout et avant tout

pour le simple accueil d'un berger.

L.Jacques

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

CET AMOUR

Cet amour

Si violent

Si fragile

Si tendre

Si désespéré

Cet amour

Beau comme le jour

Et mauvais comme le temps

Quand le temps est mauvais

Cet amour si vrai

Cet amour si beau

Si heureux

Si joyeux

Et si dérisoire

Tremblant de peur comme un enfant dans le noir

Et si sûr de lui

Comme un homme tranquille au milieu de la nuit

Cet amour qui faisait peur aux autres

Qui les faisait parler

Qui les faisait blêmir

Cet amour guetté

Parce que nous le guettions

Traqué blessé piétiné achevé nié oublié

Parce que nous l'avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié

Cet amour tout entier

Si vivant encore

Et tout ensoleillé

C'est le tien

C'est le mien

Celui qui a été

Cette chose toujours nouvelles

Et qui n'a pas changé

Aussi vraie qu'une plante

Aussi tremblante qu'un oiseau

Aussi chaude aussi vivante que l'été

Nous pouvons tous les deux

Aller et revenir

Nous pouvons oublier

Et puis nous rendormir

Nous réveiller souffrir vieillir

Nous endormir encore

Rêver à la mort

Nous éveiller sourire et rire

Et rajeunir

Notre amour reste là

Têtu comme une bourrique

Vivant comme le désir

Cruel comme la mémoire

Bête comme les regrets

Tendre comme le souvenir

Froid comme le marbre

Beau comme le jour

Fragile comme un enfant

Il nous regarde en souriant

Et il nous parle sans rien dire

Et moi j'écoute en tremblant

Et je crie

Je crie pour toi

Je crie pour moi

Je te supplie

Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s'aiment

Et qui se sont aimés

Oui je lui crie

Pour toi pour moi et pour tous les autres

Que je ne connais pas

Reste là

Là où tu es

Là où tu étais autrefois

Reste là

Ne bouge pas

Ne t'en va pas

Nous qui sommes aimés

Nous t'avons oublié

Toi ne nous oublie pas

Nous n'avions que toi sur la terre

Ne nous laisse pas devenir froids

Beaucoup plus loin toujours

Et n'importe où

Donne-nous signe de vie

Beaucoup plus tard au coin d'un bois

Dans la forêt de la mémoire

Surgis soudain

Tends-nous la main

Et sauve-nous.

Jacques Prévert

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Membre, gardien du temple des Fleurs, 54ans Posté(e)
Cristi Membre 1 304 messages
54ans‚ gardien du temple des Fleurs,
Posté(e)

Fleurs d'aurore

Comme au printemps de l'autre année,

Au mois des fleurs, après les froids,

Par quelque belle matinée,

Nous irons encore sous bois.

Nous y verrons les mêmes choses,

Le même glorieux réveil,

Et les mêmes métamorphoses

De tout ce qui vit au soleil.

Nous y verrons les grands squelettes

Des arbres gris, ressusciter,

Et les yeux clos des violettes

é la lumière palpiter.

Sous le clair feuillage vert tendre,

Les tourterelles des buissons,

Ce jour-là, nous feront entendre

Leurs lentes et molles chansons.

Ensemble nous irons encore

Cueillir dans les prés, au matin,

De ces bouquets couleur d'aurore

Qui fleurent la rose et le thym.

Nous y boirons l'odeur subtile,

Les capiteux aromes blonds

Que, dans l'air tiède et pur, distille

La flore chaude des vallons.

Radieux, secouant le givre

Et les frimas de l'an dernier,

Nos chers espoirs pourront revivre

Au bon vieux soleil printanier.

En attendant que tout renaisse,

Que tout aime et revive un jour,

Laisse nos rêves, ô jeunesse,

S'envoler vers tes bois d'amour !

Chère idylle, tes primevères

éclosent en toute saison ;

Elles narguent les froids sévères

Et percent la neige à foison.

éternel renouveau, tes sèves

Montent même aux coeurs refroidis,

Et tes capiteuses fleurs brèves

Nous grisent comme au temps jadis.

Oh ! oui, nous cueillerons encore,

Aussi frais qu'à l'autre matin,

Ces beaux bouquets couleur d'aurore

Qui fleurent la rose et le thym.

Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931)

flag.gif

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Oh ! pour remplir de moi ta rêveuse pensée

Oh ! pour remplir de moi ta rêveuse pensée,

Tandis que tu m'attends, par la marche lassée,

Sous l'arbre au bord du lac, loin des yeux importuns,

Tandis que sous tes pieds l'odorante vallée,

Toute pleine de brume au soleil envolée,

Fume comme un beau vase où brûlent des parfums ;

Que tout ce que tu vois, les coteaux et les plaines,

Les doux buissons de fleurs aux charmantes haleines,

La vitre au vif éclair,

Le pré vert, le sentier qui se noue aux villages,

Et le ravin profond débordant de feuillages

Comme d'ondes la mer,

Que le bois, le jardin, la maison, la nuée,

Dont midi ronge au loin l'ombre diminuée,

Que tous les points confus qu'on voit là-bas trembler,

Que la branche aux fruits mûrs ; que la feuille séchée,

Que l'automne, déjà par septembre ébauchée,

Que tout ce qu'on entend ramper, marcher, voler,

Que ce réseau d'objets qui t'entoure et te presse,

Et dont l'arbre amoureux qui sur ton front se dresse

Est le premier chaînon ;

Herbe et feuille, onde et terre, ombre, lumière et flamme,

Que tout prenne une voix, que tout devienne une âme,

Et te dise mon nom !

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  • 3 semaines après...
Membre, Au coeur de la Cité des Papes, Posté(e)
PUNCHETTE Membre 34 166 messages
Au coeur de la Cité des Papes,
Posté(e)

Odelette

Un petit roseau m'a suffi

Pour faire frémir l'herbe haute

Et tout le pré

Et les doux saules

Et le ruisseau qui chante aussi;

Un petit roseau m 'a suffi

A faire chanter la forêt.

Ceux qui passent l'ont entendu

Au fond du soir, en leurs pensées,

Dans le silence et dans le vent,

Clair ou perdu,

Proche ou lointain...

Ceux qui passent en leurs pensées

En écoutant, au fond d'eux-mêmes,

L'entendront encore et l'entendent

Toujours qui chante.

Il m'a suffi

De ce petit roseau cueilli

A la fontaine où vint l'Amour

Mirer, un jour,

Sa face grave

Et qui pleurait,

Pour faire pleurer ceux qui passent

Et trembler l'herbe et frémir l'eau;

Et j'ai, du souffle d'un roseau,

Fait chanter toute la forêt.

Henri de Régnier

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Je connais tous les lieux où la colombe loge Et le plus naturel est la tête de l'homme. L'amour de la justice et de la liberté A produit un fruit merveilleux Un fruit qui ne se gâte point Car il a le goût du bonheur.

Que la terre produise, Que la terre fleurisse, Que la chair et le sang vivants Ne soient jamais sacrifiés.

Nous fuirons le repos, nous fuirons le sommeil Nous prendrons de vitesse l'aube et le printemps Et nous préparerons des jours et des saisons A la mesure de nos rêves.

Comme un oiseau volant a confiance en ses ailes Nous savons où nous mène notre main tendue Vers notre frère.

Nos chansons appellent la paix Et nos réponses sont des actes pour la paix.

Paul Eluard

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Solitude...

Seule sur cette mer immonde qui va m'engloutir

l'Amour aux ailes de feu a consumé mon âme

à l'horizon un aigle de sang souille un ciel en fureur

il fait écho aux sirènes qui m'invitent

sur des vagues dentelées d'écume

leur triste mélopée m'enveloppe

raconte leur royaume

ô Circé, l'hellébore des prés

n'a su me protéger de ton philtre empoisonné

l'Amour aux ailes de feu m'a marquée

seule sur cette mer ténébreuse qui mugit à grande voix

lançant des traits chargés de sanglots

je sombre et je chavire

Pier de Lune

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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Pourquoi mon âme est-elle triste ?

Pourquoi gémis-tu sans cesse,

é mon âme ? réponds-moi !

D'où vient ce poids de tristesse

Qui pèse aujourd'hui sur toi ?

Au tombeau qui nous dévore,

Pleurant, tu n'as pas encore

Conduit tes derniers amis !

L'astre serein de ta vie

S'élève encore ; et l'envie

Cherche pourquoi tu gémis !

La terre encore a des plages,

Le ciel encore a des jours,

La gloire encor des orages,

Le c¿ur encor des amours ;

La nature offre à tes veilles

Des mystères, des merveilles,

Qu'aucun ¿il n'a profané,

Et flétrissant tout d'avance

Dans les champs de l'espérance

Ta main n'a pas tout glané !

Et qu'est-ce que la terre ? Une prison flottante,

Une demeure étroite, un navire, une tente

Que son Dieu dans l'espace a dressé pour un jour,

Et dont le vent du ciel en trois pas fait le tour !

Des plaines, des vallons, des mers et des collines

Où tout sort de la poudre et retourne en ruines,

Et dont la masse à peine est à l'immensité

Ce que l'heure qui sonne est à l'éternité !

Fange en palais pétrie, hélas ! mais toujours fange,

Où tout est monotone et cependant tout change !

Et qu'est-ce que la vie ? Un réveil d'un moment !

De naître et de mourir un court étonnement !

Un mot qu'avec mépris l'étre éternel prononce !

Labyrinthe sans clef ! question sans réponse,

Songe qui s'évapore, étincelle qui fuit !

éclair qui sort de l'ombre et rentre dans la nuit,

Minute que le temps prête et retire à l'homme,

Chose qui ne vaut pas le mot dont on la nomme !

Et qu'est-ce que la gloire ? Un vain son répété,

Une dérision de notre vanité !

Un nom qui retentit sur des lèvres mortelles,

Vain, trompeur, inconstant, périssable comme elles,

Et qui, tantôt croissant et tantôt affaibli,

Passe de bouche en bouche à l'éternel oubli !

Nectar empoisonné dont notre orgueil s'enivre,

Qui fait mourir deux fois ce qui veut toujours vivre !

Et qu'est-ce que l'amour ? Ah ! prêt à le nommer

Ma bouche en le niant craindrait de blasphémer !

Lui seul est au-dessus de tout mot qui l'exprime !

éclair brillant et pur du feu qui nous anime,

étincelle ravie au grand foyer des cieux !

Char de feu qui, vivants, nous porte au rang des dieux !

Rayon ! foudre des sens ! inextinguible flamme

Qui fond deux c¿urs mortels et n'en fait plus qu'une âme !

Il est !... il serait tout, s'il ne devait finir !

Si le c¿ur d'un mortel le pouvait contenir,

Ou si, semblable au feu dont Dieu fit son emblème,

Sa flamme en s'exhalant ne l'étouffait lui-même !

Mais, quand ces biens que l'homme envie

Déborderaient dans un seul c¿ur,

La mort seule au bout de la vie

Fait un supplice du bonheur !

Le flot du temps qui nous entraîne

N'attend pas que la joie humaine

Fleurisse longtemps sur son cours !

Race éphémère et fugitive,

Que peux-tu semer sur la rive

De ce torrent qui fuit toujours ?

Il fuit et ses rives fanées

M'annoncent déjà qu'il est tard !

Il fuit, et mes vertes années

Disparaissent de mon regard ;

Chaque projet, chaque espérance

Ressemble à ce liège qu'on lance

Sur la trace des matelots,

Qui ne s'éloigne et ne surnage

Que pour mesurer le sillage

Du navire qui fend les flots !

Où suis-je ? Est-ce moi ? Je m'éveille

D'un songe qui n'est pas fini !

Tout était promesse et merveille

Dans un avenir infini !

J'étais jeune !... Hélas ! mes années

Sur ma tête tombent fanées

Et ne refleuriront jamais !

Mon c¿ur était plein !... il est vide !

Mon sein fécond ... il est aride !

J'aimais !.., où sont ceux que j'aimais ?

Mes jours, que le deuil décolore,

Glissent avant d'être comptés ;

Mon c¿ur, hélas ! palpite encore

De ses dernières voluptés !

Sous mes pas la terre est couverte

De plus d'une palme encor verte,

Mais qui survit à mes désirs ;

Tant d'objets chers à ma paupière

Sont encor là, sur la poussière

Tièdes de mes brûlants soupirs !

Je vois passer, je vois sourire

La femme aux perfides appas

Qui m'enivra d'un long délire,

Dont mes lèvres baisaient les pas !

Ses blonds cheveux flottent encore,

Les fraîches couleurs de l'aurore

Teignent toujours son front charmant,

Et dans l'azur de sa paupière

Brille encore assez de lumière

Pour fasciner l'¿il d'un amant.

La foule qui s'ouvre à mesure

La flatte encor d'un long coup d'¿il

Et la poursuit d'un doux murmure

Dont s'enivre son jeune orgueil ;

Et moi ! je souris et je passe,

Sans effort de mon c¿ur j'efface

Ce songe de félicité,

Et je dis, la pitié dans l'âme :

Amour ! se peut-il que ta flamme

Meure encore avant la beauté ?

Hélas ! dans une longue vie

Que reste-t-il après l'amour ?

Dans notre paupière éblouie

Ce qu'il reste après un beau jour !

Ce qu'il reste à la voile vide

Quand le dernier vent qui la ride

S'abat sur le flot assoupi,

Ce qu'il reste au chaume sauvage,

Lorsque les ailes de l'orage

Sur la terre ont vidé l'épi !

Et pourtant il faut vivre encore,

Dormir, s'éveiller tour à tour,

Et traîner d'aurore en aurore

Ce fardeau renaissant des jours ?

Quand on a bu jusqu'à la lie

La coupe écumante de vie,

Ah ! la briser serait un bien !

Espérer, attendre, c'est vivre !

Que sert de compter et de suivre

Des jours qui n'apportent plus rien ?

Voilà pourquoi mon âme est lasse

Du vide affreux qui la remplit,

Pourquoi mon c¿ur change de place

Comme un malade dans son lit !

Pourquoi mon errante pensée,

Comme une colombe blessée,

Ne se repose en aucun lieu,

Pourquoi j'ai détourné la vue

De cette terre ingrate et nue,

Et j'ai dit à la fin : Mon Dieu !

Comme un souffle d'un vent d'orage

Soulevant l'humble passereau

L'emporte au-dessus du nuage,

Loin du toit qui fut son berceau,

Sans même que son aile tremble,

L'aquilon le soutient ; il semble

Bercé sur les vagues des airs ;

Ainsi cette seule pensée

Emporta mon âme oppressée

Jusqu'à la source des éclairs !

C'est Dieu, pensais-je, qui m'emporte,

L'infini s'ouvre sous mes pas !

Que mon aile naissante est forte !

Quels cieux ne tenterons-nous pas ?

La foi même, un pied sur la terre,

Monte de mystère en mystère

Jusqu'où l'on monte sans mourir !

J'irai, plein de sa soif sublime,

Me désaltérer dans l'abîme

Que je ne verrai plus tarir !

J'ai cherché le Dieu que j'adore

Partout où l'instinct m'a conduit,

Sous les voiles d'or de l'aurore,

Chez les étoiles de la nuit ;

Le firmament n'a point de voûtes,

Les feux, les vents n'ont point de routes

Où mon ¿il n'ait plongé cent fois ;

Toujours présent à ma mémoire,

Partout où se montrait sa gloire,

Il entendait monter ma voix !

Je l'ai cherché dans les merveilles,

¿uvre parlante de ses mains,

Dans la solitude et les veilles,

Et dans les songes des humains !

L'épi, le brin d'herbe, l'insecte,

Me disaient : Adore et respecte !

Sa sagesse a passé par là !

Et ces catastrophes fatales,

Dont l'histoire enfle ses annales

Me criaient plus haut : Le voilà !

é chaque éclair, à chaque étoile

Que je découvrais dans les cieux,

Je croyais voir tomber le voile

Qui le dérobait à mes yeux ;

Je disais : Un mystère encore !

Voici son ombre, son aurore,

Mon âme ! il va paraître enfin !

Et toujours, à triste pensée !

Toujours quelque lettre effacée

Manquait, hélas ! au nom divin.

Et maintenant, dans ma misère,

Je n'en sais pas plus que l'enfant

Qui balbutie après sa mère

Ce nom sublime et triomphant ;

Je n'en sais pas plus que l'aurore,

Qui de son regard vient d'éclore,

Et le cherche en vain en tout lieu,

Pas plus que toute la nature

Qui le raconte et le murmure,

Et demande : Où donc est mon Dieu ?

Voilà pourquoi mon âme est triste,

Comme une mer brisant la nuit sur un écueil,

Comme la harpe du Psalmiste,

Quand il pleure au bord d'un cercueil !

Comme l'Horeb voilé sous un nuage sombre,

Comme un ciel sans étoile, ou comme un jour sans ombre,

Ou comme ce vieillard qu'on ne put consoler,

Qui, le c¿ur débordant d'une douleur farouche,

Ne pouvait plus tarir la plainte sur sa bouche,

Et disait : Laissez-moi parler !

Mais que dis-je ? Est-ce toi, vérité, jour suprême !

Qui te caches sous ta splendeur ?

Ou n'est-ce pas mon ¿il qui s'est voilé lui-même

Sous les nuages de mon c¿ur

Ces enfants prosternés aux marches de ton temple,

Ces humbles femmes, ces vieillards,

Leur âme te possède et leur ¿il te contemple,

Ta gloire éclate à leurs regards !

Et moi, je plonge en vain sous tant d'ombres funèbres,

Ta splendeur te dérobe à moi !

Ah ! le regard qui cherche a donc plus de ténèbres

Que l'¿il abaissé devant toi ?

Dieu de la lumière,

Entends ma prière,

Frappe ma paupière

Comme le rocher !

Que le jour se fasse,

Car mon âme est lasse,

Seigneur, de chercher !

Astre que j'adore,

Ce jour que j'implore

N'est point dans l'aurore,

N'est pas dans les cieux !

Vérité suprême !

Jour mystérieux !

De l'heure où l'on t'aime,

Il est en nous-même,

Il est dans nos yeux !

Oeuvre: Harmonies poétiques et religieuses (1830)Auteur: Lamartine Alphonse (de)

Modifié par sadsky
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Membre, Posté(e)
sadsky Membre 1 139 messages
Baby Forumeur‚
Posté(e)

Bravo Maorisun :rtfm:

bonsoir...

JE SUIS.....

Je suis....

Je suis le bleu du ciel et l'ocre de la terre

Le vent de la forêt

Le rouge du pavot

La blancheur de la plume et le noir du mystère

Je vibre dans le jaune habillant l'abricot

Sanglote dans le gris des plus funestes orages

Et ruisselle dans l'or de l'âme du soleil

Je suis dans les reflets du pllus petit rivage

Le mauve du lilas

Le rose sans pareil de la fleur éternelle et des feux du flamant

Je suis tous les reflets argentés de la lune

Au coeur de la moindre étoile

Au bord du firmament

Et ceux ou te sourit la blondeur de la dune

Dans le trille du merle

Le rire du ruisseau

J'éclate en mille sons ou chante la tendresse

Vibrato de bonheur comblant chaque ruisseau

Et je danse toujours dans le feu qui se dresse

Je suis tous les flocons doux cristaux de neige

Qui dessinent dans l'air leur valse de froid

Et les gouttes de pluie en rondes ou manège

abreuvant le sol sec lorsque l'été fait loi

Je perle dans la sève éttofant les ramures

Dans les sillons du champs que l'homme a labouré

Ou geint le souvenir d'un grand choc des armures

Et niche la colombe au tendre bec doré

Je suis clair,je suis sombre à tout instant du jour

Mes couleurs sont partout dans l'ombre ou la lumière

Mes chagrins, ma colère et surtout mon amour

Je suis le cri du vent

Sa chanson coutumière

L'arôme de la mousse et le goût des embruns

Je transperce la nuit des mes clartés sans nombre

Je donne leur nuance aux plus simples des parfums

Et je chante pour toi lorsque ton coeur est sombre

Regarde - moi .....sens -moi.....

Toi, qui dans tes hivers recherche une lueur et la force de vivre

Car je suis toujours là

Je me nomme " UNIVERS "

et je m'offre en ami pour tout ce que je livre..... .

Johanne Hauber -Bieth.....

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Invité Adrien1er
Invités, Posté(e)
Invité Adrien1er
Invité Adrien1er Invités 0 message
Posté(e)

Des Ames Poétiques cela change de l'ordinaire Très jolie Maorisum, et Sadsky.

et bien le bonsoir a tous les amoureux de Poèmes, compositeurs, et Lecteurs.

a+

Bien oui j'ai l'Ame sensible comme la plupart des gens.

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