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Le sens du capitalisme


carnifex

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Membre, 44ans Posté(e)
carnifex Membre 5 710 messages
Baby Forumeur‚ 44ans‚
Posté(e)
L'insoutenable logique du capital

Michel Husson

[¿]

En 1974, une grande crise a éclaté, sous forme d'une récession généralisée à l'ensemble des grands pays capitalistes : recul de la production, chute du profit et montée du chômage. Mais le capitalisme a réussi, d'une certaine façon, à transformer son échec en un moyen de rétablir la situation et de sortir de la crise à son avantage. C'est en effet en s'appuyant sur le taux de chômage que le capitalisme a pu casser le lien qui existait jusque là (depuis la Libération) entre le salaire et la productivité, autrement dit entre le salaire et l'activité économique. Il a pu le faire parce que le chômage de masse lui a permis de faire pression sur les salariés et d'ignorer leurs revendications.

Depuis, le lien est durablement rompu entre le salaire et la croissance. Cela se voit d'ailleurs dans les revendications syndicales : avant, les syndicats demandaient, et en gros obtenaient, des augmentations de pouvoir d'achat égales au progrès de productivité.

Aujourd'hui, ce lien est rompu, et la progression du pouvoir d'achat reste très faible et déconnectée de l'activité économique. Ce résultat a été obtenu par une mise en concurrence des salariés avec les demandeurs d'emploi, et le bâton (la menace du licenciement) a

remplacé la carotte (la progression du pouvoir d'achat).

Le deuxième levier porte toujours sur la mise en concurrence des salariés, mais élargie cette fois à l'échelle mondiale. C'est ce qu'a permis ce qu'on appelle la mondialisation financière. La mondialisation, c'est le fait pour le capital de produire à cheval sur plusieurs pays, grâce au commerce international, aux investissements dans d'autres pays, aux délocalisations. Et cette mondialisation est financière, parce que c'est la finance qui a permis aux capitaux de se déplacer facilement, d'aller là où la rentabilité est la plus élevée, et de se retirer - ou de menacer de le faire - quand elle n'est plus suffisante.

Il y a d'ailleurs un lien entre ces deux outils. La contrepartie au blocage des salaires, ce n'est pas un surcroît d'investissement, mais l'augmentation des dividendes et du pouvoir des actionnaires. Le cercle vicieux de la financiarisation se met alors en place : les « rentiers », autrement dit ceux qui captent les profits non investis, vont réclamer des rentabilités de plus en plus élevées. Pour répondre à leurs exigences, il faut privilégier les investissements rentables à court terme et pressurer toujours plus les salaires. L'industrie perd de sa substance ou se délocalise. Seuls les besoins garantissant cette hyper-rentabilité sont dignes d'être pris en compte, au mépris des besoins élémentaires de la majorité de la population. Et tout cela mène droit à la crise.

[¿]

http://hussonet.free.fr/postyco.pdf

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)

Je partage cette analyse. Mais c'est une critique non pas du capitalisme, mais de l'hypercapitalisme et de la finance. Moi je suis opposé à la possibilité d'actionnariat, mais je suis favorable au capitalisme limité. En parlant de moralisation du capitalisme, les élites déplacent la question de la redistribution du capital vers la question de sa meilleure utilisation. Une façon de garder leur pouvoir.

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Membre, 34ans Posté(e)
Kalakutta Membre 300 messages
Baby Forumeur‚ 34ans‚
Posté(e)

Tout à fait, l'élite financière a, pour ainsi dire, pris l'économie réelle en otage. Un corporatisme financier s'est installé confortablement. Compter sur l'intervention providentielle des politiques ? Laissez-moi ricaner, ces gens font aussi partie de cette mascarade. Je ne veux pas le communisme ; je veux qu'on se réveille avant la chute finale.

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Membre, 46ans Posté(e)
SN3 The last. Membre 6 166 messages
Baby Forumeur‚ 46ans‚
Posté(e)

Le sens du capitalisme -> Fric.

Principale revendication populaire -> Pouvoir d'achat.

Cherchez la perfection. :blush:

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Membre, Posté(e)
existence Membre 5 823 messages
Forumeur activiste‚
Posté(e)
Le sens du capitalisme -> Fric.

Principale revendication populaire -> Pouvoir d'achat.

Cherchez la perfection. :blush:

Comme ça on pourrait croire que c'est pareil, mais il y a une question de mesure. Les gens du peuple veulent pouvoir bien manger, bien se loger, et dans une certaine mesure il est vrai acheter des trucs qui servent à rien. Les élites, elles, veulent aussi du fric, mais c'est pour s'acheter de paquebots, des villas et des îles entières, qui ne sont absolument pas nécessaires à leur survie. C'est quand même pas la même chose.

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