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Les médecines et para médecines « énergétiques » : une croyance ou un outil de manipulation ?

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Emergence

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Membre, 47ans Posté(e)
Emergence Membre 146 messages
Forumeur survitaminé‚ 47ans‚
Posté(e)

Les médecines et para médecines qualifiées d’« énergétiques » — homéopathie, acupuncture, yoga dans sa dimension spirituelle — reposent sur des concepts dont la validité scientifique demeure, à ce jour, non démontrée. Les théories des méridiens, du qi ou des flux vibratoires, issues de traditions orientales plurimillénaires, ne correspondent à aucune structure anatomique objectivable dans le cadre de la biomédecine moderne. Plusieurs travaux contemporains tentent certes de rapprocher ces notions de phénomènes bioélectriques ou infrarouges, mais reconnaissent eux mêmes que les méridiens ne correspondent à « aucune structure anatomique visible » et restent « invisibles et intangibles » dans le cadre scientifique actuel. Soit c’est la science contemporaine qui n’a pas encore découvert de quoi établir la réalité du concept énergétique, soit le concept énergétique ne relève pas de la science. 

L’homéopathie constitue un exemple emblématique de pratique énergétique reposant sur des postulats non validés scientifiquement. La volonté politique de son remboursement par la sécurité sociale française, longtemps maintenu malgré l’absence de preuves expérimentales robustes, en faisant alors une croyance thérapeutique institutionnalisée, a été remise en question précisément pour cette raison. Les études disponibles n’ont pas permis de démontrer une efficacité supérieure à l’effet placebo, et les témoignages de patients relèvent davantage de la conviction personnelle que de la démonstration scientifique.
Le fait que l’homéopathie soit souvent prescrite en complément de thérapies réellement efficaces — phytothérapie, nutrition, activité physique — contribue à entretenir l’illusion d’une efficacité propre. Les interdits associés (comme l’évitement de la menthe) renforcent encore la dimension rituelle et croyante de la pratique.

L’acupuncture, issue de la médecine chinoise traditionnelle, repose sur l’idée de méridiens énergétiques dont la réalité anatomique n’a pas été démontrée. Certains travaux contemporains tentent d’en proposer une lecture bioélectrique ou vibratoire, mais ces approches restent spéculatives et ne constituent pas une validation scientifique au sens strict.
Il est vrai que la médecine chinoise comporte une phytothérapie efficace, là encore associé à l’acupuncture pour le traitement (non dissociation des remèdes, l'acupuncture efficace ne nécessiterait alors aucun complément) mais elle inclut également des remèdes symboliques ou rituels, notamment dans le domaine de la sexualité ou de la virilité, ce qui souligne la dimension culturelle et non scientifique de l’ensemble. L'ancienneté de la pratique n'en fait pas une preuve scientifique.

Le yoga, dans sa dimension physique, apporte des bénéfices bien établis : amélioration de la souplesse, réduction du stress, entretien musculaire, constituant, pour la personne en aptitude à la pratiquer, une pratique corporelle bénéfique, une gymnastique douce. En revanche, son ancrage spirituel, cosmologique — issu des traditions religieuses de l’Inde, notamment l’hindouisme et certaines écoles philosophiques — repose sur des conceptions énergétiques et métaphysiques qui ne relèvent pas du champ scientifique. Les origines du yoga sont clairement spirituelles et religieuses, remontant à plus de 5 000 ans dans le sous continent indien.

Dans les sociétés occidentales contemporaines, les médecines énergétiques connaissent un essor notable depuis quelques décennies. Elles attirent des publics variés : personnes en quête de solutions alternatives, individus en souffrance psychologique, patient dont la médecine conventionnelle n’a pu apporter de réponse ou à qui on a fait croire que la réponse est ailleurs, ou encore citoyens en recherche de spiritualité dans un monde perçu comme désenchanté. Cette dynamique peut favoriser la constitution de communautés soudées autour de croyances communes, ce qui ouvre la voie à des formes de contrôle social.

L’essor des pratiques alternatives s’inscrit dans un contexte de défiance envers la médecine institutionnelle et de recherche de modes de vie plus « authentiques ». Les analyses sociologiques montrent que l’« alternativisation » de la santé s’est accrue dans les sociétés occidentales, où les individus cherchent des approches globales et personnalisées.
Cette quête peut toutefois rendre certains groupes vulnérables à des discours simplificateurs, voire à des dérives sectaires.

Je vois ces pratiques comme substitut à la religion traditionnelle pour structurer des communautés ou promouvoir des valeurs spécifiques, et même parfois instrumentalisées par des politiques.
Il est vrai que certaines collectivités introduisent, soutiennent et par la même approuvent la méditation ou le yoga dans les écoles ou les activités subventionnées. Cela soulève des questions légitimes de neutralité, dans la mesure où le yoga est historiquement lié à des traditions religieuses indiennes, d’autres pratiques au taoïsme. Les politiques publiques invoquent souvent des objectifs de santé publique (réduction du stress, amélioration du bien être), non de contrôle social, mais quelle est la réelle intention : mettre son cerveau à la masse en passant son temps en relaxation méditative au lieu de le faire réfléchir et travailler alors que les « grands esprits » de ce monde ont tant fait sans ces brassages énergétiques?
Les chercheurs en sociologie soulignent que l’essor des médecines alternatives résulte davantage d’un mouvement culturel large que d’une stratégie politique délibérée. 

Il est indéniable que certaines communautés spirituelles ou thérapeutiques peuvent devenir des espaces de manipulation psychologique. L’aspect holistique, en valorisant une vision globale de l’individu, peut être utilisé pour influencer les comportements ou les croyances, dresser des profils psychologiques de tout individu se confiant, qui peuvent être utilisés à des finalités autres.

Mais il serait sans doute excessif d’en conclure que l’ensemble des pratiques énergétiques soutenu politiquement est instrumentalisé à des fins de contrôle social. Les motivations des pratiquants sont diverses, et beaucoup y trouvent simplement un espace de détente ou de sociabilité.
 

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Membre, 47ans Posté(e)
Emergence Membre 146 messages
Forumeur survitaminé‚ 47ans‚
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(afin de ne pas passer pour un anti orientaliste, je pourrais faire les mêmes remarques sur le "magnétisme", bien ancré dans nos campagnes et para-religion : le dit champ magnétique n'a pas pu être mesuré me semble-t-il).

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Membre, 125ans Posté(e)
chanou 34 Membre 26 305 messages
Maitre des forums‚ 125ans‚
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Ces "médecines" soignent-elles les urgences? On sait bien que non. 

je commencerai à les prendre en considération quand elles y arriveront. 

 

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Membre, 58ans Posté(e)
Témoudjine Membre 2 013 messages
Forumeur vétéran‚ 58ans‚
Posté(e)
il y a une heure, Emergence a dit :

(afin de ne pas passer pour un anti orientaliste, je pourrais faire les mêmes remarques sur le "magnétisme", bien ancré dans nos campagnes et para-religion : le dit champ magnétique n'a pas pu être mesuré me semble-t-il).

Ou est le rapport entre le magnétisme et l’orientalisme ?

« Magnétisme bien ancré dans nos campagnes », dis-tu.

Mais toutes les études qui ont été consacrées à ce phénomène montrent au contraire que le pourcentage de la population recherchant la rencontre avec un magnétiseur, est beaucoup plus élevé en secteur urbain qu’en secteur rural.

Les « para religions » que tu évoques n’ont aucun rapport avec le magnétisme. Sauf évidemment si les impositions des mains, sur les enfants mais pas que sur les enfants si la patiente est jolie, et même si elle est moche, sous prétexte de magnétisme, ne fassent partie du « rite » prétendu magnétique pratiqué par l’officiant.  Mais cela relève du Code Pénal.

Quant à la possibilité de mesure du champ magnétique, il y a au moins cinquante ans que nous savons parfaitement le faire.

De nombreux appareil présents dans le commerce permettent de le faire. Et heureusement ! Sinon comment les fabricants d’écrans tactiles de toute nature auraient pu faire pour ne pas se retrouver au chômage ?  

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