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"J'ai transformé mon incarcération en terrain anthropologique" : la chercheuse Fariba Adelkhah raconte sa détention en Iran

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sovenka

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Membre, Oiseau de nuit, pays Union européenne, 43ans Posté(e)
sovenka Membre 8 563 messages
43ans‚ Oiseau de nuit, pays Union européenne,
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Née à Téhéran en 1959, Fariba Adelkhah arrive en France à 18 ans pour ses études universitaires en sciences sociales. Elle poursuit ses recherches entre l'Iran et la France pendant 35 ans, avant d'être arrêtée par le régime iranien en juin 2019, accusée d'espionnage. Son compagnon Roland Marchal est également emprisonné de juin 2019 à mars 2020. 

"Je ne comprenais pas, et d'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi on s'est intéressé à moi. Et je n'ai pas non plus compris pourquoi ils m'ont accusée d'être une espionne", raconte-t-elle. Car si le sociologue est libéré en mars 2020 dans le cadre d'un échange de prisonniers, Fariba Adelkhah est, elle, condamnée à cinq ans de prison pour "propagande contre le système" et "complot contre la sûreté nationale". Elle est incarcérée à deux reprises à la prison d'Evin, puis est un temps libérée sous bracelet électronique.

 Sa captivité prend fin en février 2023, lorsque Fariba Adelkhah est graciée sur ordre du guide de la Révolution Ali Khamenei.

"Le plus important pour moi, et encore à ce jour, était mon acquittement parce que cela aurait signifié que j'étais innocente et libre en tant que chercheuse et universitaire. Ce genre d'arrestation fragilise notre position", développe l'anthropologue de 66 ans. 

Son expérience des geôles iraniennes, Fariba Adelkhah la narre dans "Prisonnière à Téhéran", publié en 2024. Une ode à la liberté scientifique : "J'ai voulu montrer qu'une chercheuse arrêtée reste une chercheuse, y compris dans le milieu carcéral, revendique-t-elle, assurant qu'elle devait ce livre à tous les gens qui l'ont soutenue. "C'est un terrain difficile, mais cela reste un terrain de travail et c'est ce qui m'a en partie permis de survivre", raconte Fariba Adelkhah, qui s'est attelée à décrypter les modes de gestion et de pouvoir des prisons iraniennes. "J'ai transformé mon lieu d'incarcération en un terrain anthropologique où j'essayais à la fois de comprendre et de m'imposer comme chercheuse." 

De retour en France, l'ethnologue poursuit sa mission : "déconstruire des situations, sortir les gens de leurs clichés, établir un dialogue" sur la société iranienne, mais aussi l'emprisonnement, qui dépasse les frontières. "Il y a des moments très intenses qu'on ne vit pas en dehors du milieu carcéral", ajoute la Franco-Iranienne, qui essaye de tirer profit de tout ce que réserve la vie. 

SOURCE: https://www.tf1info.fr/international/j-ai-transforme-mon-incarceration-en-terrain-anthropologique-la-chercheuse-fariba-adelkhah-raconte-sa-detention-en-iran-2405116.html

 

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