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Vers une modélisation de la conscience

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ashaku

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Membre, 44ans Posté(e)
Korben_Dallas Membre 8 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)
Le 10/10/2025 à 15:57, Don Juan a dit :

En fait, je pense que la distinction entre une information intuitive et une information produite par les activités de nature proche de ce qu'est une pensée, une idée, une imagination, une croyance, une interprétation, un fantasme et tous les autres phénomènes que l'on peut recenser comme appartenant à un type de fonctionnement dit du " côté gauche " (gardons cette formule pratique pour distinguer les processus dans lesquels une forme de conscience active intervient toujours plus ou moins) est difficile à réaliser pour des raisons simples à dénoncer :

-- Le manque d'attention des sensations fines qui accompagnent le processus

-- Le manque de préparation

-- Le manque de formation à cette écoute

-- L'encombrement d'une attention première qui se "jette" sur tout ce qui bouge dans le cerveau et s'en accapare l'origine autant qu'elle revendique les droits d'auteurs.

 

Avec ce sujet de la conscience, tant que nous ne saurons abandonner notre prérogative de possession ("je suis conscient") nous chercherons toujours une aiguille dans un Sahara de paille.

Vous parlez de préparation et de formation ?  Je serais intéressé d'en savoir plus, surtout si il ne s'agit plus de spéculer. Je rechigne de plus en plus à faire tourner mon mental discursif au-delà des nécessités quotidiennes.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 220 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Korben_Dallas a dit :

Avec ce sujet de la conscience, tant que nous ne saurons abandonner notre prérogative de possession ("je suis conscient") nous chercherons toujours une aiguille dans un Sahara de paille.

Vous parlez de préparation et de formation ?  Je serais intéressé d'en savoir plus, surtout si il ne s'agit plus de spéculer. Je rechigne de plus en plus à faire tourner mon mental discursif au-delà des nécessités quotidiennes.

Voilà un point que nous avons en commun.

Loin de moi l'envie de spéculer. 

Penser, c’est parfois s’écarter de soi, se prendre en otage, s’enliser dans le commentaire. Et que être vraiment, c’est cesser de se prendre pour celui qui pense.

Ce n’est pas l’être qui découle de la pensée, c’est le paraître. Je pense, donc je me rends visible. 

Mais peut-être est-ce justement une illusion moderne que de croire à une fiabilité objective et universelle. Peut-être faut-il plutôt viser une cohérence vivante, quelque chose qui fonctionne en syntonie avec ce que l’on vit, ce que l’on éprouve et ce que l’on pressent, une fiabilité éprouvée par l’être, non démontrée par la raison.

Oui, je pense que nous devrions revoir les façons dont nous formons les enfants à concevoir leur relation avec le monde :

– Quels seuils doivent être franchis dans la conscience ou dans le corps ?
– Quel rapport au désir, à la peur, à la mémoire, à la temporalité est requis ?
– L’architecture actuelle de l’humain est-elle compatible avec cette mutation, ou une “mue” est-elle nécessaire ?
– L’individuel doit-il précéder le collectif ? Ou inversement ?

Nous pouvons commencer par voir quelques points de mutation ou de changement

Le premier : Seuil de conscience ou le seuil de la lucidité radicale.

C’est le point où la conscience cesse de s’identifier à ses contenus ( pensées, émotions, désirs, rôles sociaux). Elle commence à voir leur mouvement sans se confondre avec eux. C’est une forme de transparence à soi-même, qui rend possible une vie non réactive, non défensive, non centrée sur le moi. Sans ce seuil, toute tentative de transformation est aussitôt récupérée par les anciens automatismes : le besoin de reconnaissance, le désir de pouvoir, le refuge de la répétition.

Le second : Le seuil de l’unité vécue. Il ne s’agit plus ici d’un savoir (tout est relié), mais d’une perception directe de la non-séparabilité du vivant. C’est la fin du dualisme sujet/objet, humain/nature, esprit/matière. Une telle perception produit un effondrement des hiérarchies artificielles, des volontés de domination, et ouvre à une coopération organique avec le monde.

Le troisième : Le seuil de désactivation des circuits archaïques. Beaucoup de nos réponses comportementales sont encore gouvernées par des couches anciennes du cerveau l’amygdale, les circuits de fuite, de prédation, de compétition. Ces circuits ne sont pas “mauvais” en soi, mais ils sont inadaptés à une conscience éveillée. Franchir ce seuil signifie non pas réprimer, mais désapprendre la peur réflexe, désactiver les automatismes de défense par une pacification intérieure.

Le quatrième : Le seuil de transmutation énergétique. Le corps n’est pas seulement matière : il est traversé par des flux, des tensions, des charges émotionnelles. Ce quatrième seuil impliquerait un changement dans la gestion de l’énergie vitale : moins de dissipation par l’émotion, le désir compulsif, la violence ; plus de régénération, de résonance. Un corps apaisé, libre des tensions de survie, deviendrait un véritable instrument de perception subtile un “corps-conscience”.

Il y en a d'autres bien entendu, c'est un premier pas vers une présentation de ma pensée.

Ah mais, ce n'est peut-être pas de la philosophie, ou pas que de la philosophie.

Quelues pratiques ou attitudes facilitatrices :

Le silence intérieur régulier (méditation, la marche, le retrait des stimulations).

L’écoute fine des élans récurrents, non sollicités, souvent simples : “je dois dire cela”, “je dois aller là”, “je dois me taire”.

L’attention portée au sentiment d’intégrité : quand suis-je entier ? quand suis-je divisé ?

L’ouverture aux signes faibles : coïncidences, retours de motifs, des signes discrets qui s’imposent dans les replis du quotidien.

Etc, etc...

 

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Membre, Posté(e)
Neopilina Membre 5 174 messages
Maitre des forums‚
Posté(e)
Il y a 3 heures, Don Juan a dit :

Voilà un point que nous avons en commun.

Loin de moi l'envie de spéculer. 

Penser, c’est parfois s’écarter de soi, se prendre en otage, s’enliser dans le commentaire. Et que être vraiment, c’est cesser de se prendre pour celui qui pense.

Ce n’est pas l’être qui découle de la pensée, c’est le paraître. Je pense, donc je me rends visible. 

Mais peut-être est-ce justement une illusion moderne que de croire à une fiabilité objective et universelle. Peut-être faut-il plutôt viser une cohérence vivante, quelque chose qui fonctionne en syntonie avec ce que l’on vit, ce que l’on éprouve et ce que l’on pressent, une fiabilité éprouvée par l’être, non démontrée par la raison.

Oui, je pense que nous devrions revoir les façons dont nous formons les enfants à concevoir leur relation avec le monde :

– Quels seuils doivent être franchis dans la conscience ou dans le corps ?
– Quel rapport au désir, à la peur, à la mémoire, à la temporalité est requis ?
– L’architecture actuelle de l’humain est-elle compatible avec cette mutation, ou une “mue” est-elle nécessaire ?
– L’individuel doit-il précéder le collectif ? Ou inversement ?

Nous pouvons commencer par voir quelques points de mutation ou de changement

Le premier : Seuil de conscience ou le seuil de la lucidité radicale.

C’est le point où la conscience cesse de s’identifier à ses contenus ( pensées, émotions, désirs, rôles sociaux). Elle commence à voir leur mouvement sans se confondre avec eux. C’est une forme de transparence à soi-même, qui rend possible une vie non réactive, non défensive, non centrée sur le moi. Sans ce seuil, toute tentative de transformation est aussitôt récupérée par les anciens automatismes : le besoin de reconnaissance, le désir de pouvoir, le refuge de la répétition.

Le second : Le seuil de l’unité vécue. Il ne s’agit plus ici d’un savoir (tout est relié), mais d’une perception directe de la non-séparabilité du vivant. C’est la fin du dualisme sujet/objet, humain/nature, esprit/matière. Une telle perception produit un effondrement des hiérarchies artificielles, des volontés de domination, et ouvre à une coopération organique avec le monde.

Le troisième : Le seuil de désactivation des circuits archaïques. Beaucoup de nos réponses comportementales sont encore gouvernées par des couches anciennes du cerveau l’amygdale, les circuits de fuite, de prédation, de compétition. Ces circuits ne sont pas “mauvais” en soi, mais ils sont inadaptés à une conscience éveillée. Franchir ce seuil signifie non pas réprimer, mais désapprendre la peur réflexe, désactiver les automatismes de défense par une pacification intérieure.

Le quatrième : Le seuil de transmutation énergétique. Le corps n’est pas seulement matière : il est traversé par des flux, des tensions, des charges émotionnelles. Ce quatrième seuil impliquerait un changement dans la gestion de l’énergie vitale : moins de dissipation par l’émotion, le désir compulsif, la violence ; plus de régénération, de résonance. Un corps apaisé, libre des tensions de survie, deviendrait un véritable instrument de perception subtile un “corps-conscience”.

Il y en a d'autres bien entendu, c'est un premier pas vers une présentation de ma pensée.

Ah mais, ce n'est peut-être pas de la philosophie, ou pas que de la philosophie.

Quelues pratiques ou attitudes facilitatrices :

Le silence intérieur régulier (méditation, la marche, le retrait des stimulations).

L’écoute fine des élans récurrents, non sollicités, souvent simples : “je dois dire cela”, “je dois aller là”, “je dois me taire”.

L’attention portée au sentiment d’intégrité : quand suis-je entier ? quand suis-je divisé ?

L’ouverture aux signes faibles : coïncidences, retours de motifs, des signes discrets qui s’imposent dans les replis du quotidien.

Etc, etc...

La dernière fois que j'ai vu un message aussi long de ... " Don Juan ", je m'en souviens plus,  :p  .

Il y a 3 heures, Don Juan a dit :

C’est le point où la conscience cesse de s’identifier à ses contenus ( pensées, émotions, désirs, rôles sociaux). Elle commence à voir leur mouvement sans se confondre avec eux. C’est une forme de transparence à soi-même, qui rend possible une vie non réactive, non défensive, non centrée sur le moi. Sans ce seuil, toute tentative de transformation est aussitôt récupérée par les anciens automatismes : le besoin de reconnaissance, le désir de pouvoir, le refuge de la répétition.

C'est le point de départ, condition sine qua non. La réflexivité et cultiver, faire grandir, l'espace qu'elle crée. C'est ainsi que je deviens plus " Grand ", que Moi, le Moi, contre Moi. Le tout est une paraphrase parmi tant d'autre du cogito : la conscience de Soi.

Modifié par Neopilina
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Membre, 44ans Posté(e)
Korben_Dallas Membre 8 messages
Forumeur Débutant‚ 44ans‚
Posté(e)

Sans doute devrions nous apprendre (ou réapprendre) à apprécier le monde non plus avec notre pensée mais avec notre substance. Le recevoir avec une sorte de discernement sans mot, laisser l'intelligence naturelle en désigner le sens et en ordonner la formulation.

Apprendre à faire taire la pensée le temps de sentir pour que penser soit un acte, une mise a nue, et non un ensevelissement de l'être.

Renverser l'ordre des tangibles me paraît nécessaire pour aborder la question de la conscience, de ce qui est finalement emballage de mot et de représentation et de ce qui est essence vivante remplissant l'espace du dedans et du dehors (mais qu' on-ne-sais-voir).

Votre réponse, @Don Juan porte loin et dévoile un chemin qui s'arpente comme devrait le faire toute philosophie en vrai.

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Membre, 70ans Posté(e)
Don Juan Membre 3 220 messages
Forumeur vétéran‚ 70ans‚
Posté(e)
il y a 35 minutes, Neopilina a dit :

La dernière fois que j'ai vu un message aussi long de ... " Don Juan ", je m'en souviens plus,  :p  .

C'est le point de départ, condition sine qua non. La réflexivité et cultiver, faire grandir, l'espace qu'elle crée. C'est ainsi que je deviens plus " Grand ", que Moi, le Moi, contre Moi. Le tout est une paraphrase parmi tant d'autre du cogito : la conscience de Soi.

Il y a deux raisons, la première c'est que je ne saurais me tenir à l'écart d'un sujet qui veut aborder toute question sur la conscience (mais je devrai dire les consciences). La seconde c'est qu'une question m'a été directement adressée, et à cela je ne sais pas non plus ne pas faire un effort.

il y a 12 minutes, Korben_Dallas a dit :

Sans doute devrions nous apprendre (ou réapprendre) à apprécier le monde non plus avec notre pensée mais avec notre substance. Le recevoir avec une sorte de discernement sans mot, laisser l'intelligence naturelle en désigner le sens et en ordonner la formulation.

Apprendre à faire taire la pensée le temps de sentir pour que penser soit un acte, une mise a nue, et non un ensevelissement de l'être.

Renverser l'ordre des tangibles me paraît nécessaire pour aborder la question de la conscience, de ce qui est finalement emballage de mot et de représentation et de ce qui est essence vivante remplissant l'espace du dedans et du dehors (mais qu' on-ne-sais-voir).

Votre réponse, @Don Juan porte loin et dévoile un chemin qui s'arpente comme devrait le faire toute philosophie en vrai.

Je cois que nous regardons des horizons qui se ressemblent.

Oui tu as raison, c'est un long chemin, merci d'en avoir fait un petit bout en ma compagnie.

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