Les fictions politiques de Laurent Gaudé

Bonjour,

Je propose un sujet sur les fictions politiques de Laurent Gaudé, que sont ses deux romans : Chien 51, et Zem (qui en est la suite).

J'ai relu le premier opus, Chien 51, qui va sortir au cinéma, adapté par Cédric Jimenez. Je l'ai encore plus apprécié que la première fois.

- J'ai trouvé que les néologismes étaient bien choisis, entre autres : les cilariés (je vous laisse découvrir ce que ce terme désigne, comme personnes) qui est une idée brillante ; et les greffes Eternytox.

Il y a moins de néologismes que dans un roman de Damasio, mais c'est pour mieux servir ceux qui sont proposés, les mettre en relief.

ça ne m'étonne pas que Cédric Jimenez ait été séduit par ce roman, quand on connaît un peu l'univers du cinéaste (Bac Nord, Novembre, La French). Toutefois j'ai des inquiétudes sur l'adaptation : va t-on ressentir à l'écran la division de la ville Magnapole en classes sociales et ses trois zones ? Va t-on le ressentir aussi fortement que dans le roman ?

Laurent Gaudé a été inspiré, et a écrit une suite, qui s'intitule Zem : il y a encore plus d'idées foisonnantes que dans Chien 51. On trouve entre autres une critique de nos sociétés de confort qui exploitent d'autres pays à l'autre bout du monde, sans se soucier des travailleurs et des petites mains qu'on utilise pour extraire des matières, juste pour notre confort. Laurent Gaudé nous tend un miroir, où la laideur est bien la nôtre.

Le concept de bastonnade (que vous découvrez dans Chien 51) évolue, et est en creux une critique des drogues et addictions et écrans, tout ça à la fois, et nous fait prendre conscience que tout un chacun est concerné.

Pour moi, c'est une lecture qui apporte, et je regarderais avec plaisir si l'auteur était invité à la Grande Librairie ; ce serait un choix d'auteur des plus pertinents.