Aller au contenu

Arn

Membre
  • Compteur de contenus

    3 801
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Points

    5,289 [ Donate ]

1 abonné

À propos de Arn

  • Date de naissance 05/01/1954

Informations Personnelles

  • Titre
    Couillon de première
  • Sexe
    Homme
  • Intérêts
    La lecture m'apporte beaucoup, j'ai fait 40 ans d'émission radio diverse, j'adore la musique de tout genre et de toutes époques. Les mathématiques sont une passion comme la sociologie ou l'ethnologie. J'adore toutes les cultures car j'ai habité dans neuf pays sur quatre continents. J'aimerais tant parler italien que je trouve si beau. Vive la Bretagne ! J'aime beaucoup aussi l'organisation qui était mon travail au niveau international. Vive Écosse, vive le Burkina Faso ! Vive le chocolat noir !

Visiteurs récents du profil

5 120 visualisations du profil

Arn's Achievements

Baby Forumeur

Baby Forumeur (1/14)

  • Première semaine terminée
  • Un mois plus tard
  • Un an ici Rare

Badges récents

980

Réputation sur la communauté

  1. bonjour aux modères à tort la CNIL m'autorise à cette demande et donc je la fait explicitement. perdre mon temps sur un faux rhum est totalement dénué du moindre intérêt. Ma question est claire et précise et j'attends la même chose de votre côté.
  2. Arn

    Regards sur notre monde

    La liberté est une illusion car cela veut dire que des choses pourrait exister sang causes, ce qui est impossible. Même, nous ne sommes pas maître de ce qu'est notre cerveau qui n'est que le fruit de notre naissance que nous ne choisissons pas et ne se remplit que de l'exterieur. En étant conscient de cela, et surtout en n'étant pas esclave de nos émotions, nous pouvons avoir une forme de libre-arbitre
  3. Arn

    Regards sur notre monde

    Il n'existe pas deux manières de penser mais des tonnes. Ainsi, existe un mode de penser des indiens d'Amazonie, des milliardaires, du lumpenprolétariat, des écossais, des esclaves, etc. Un humain ou un autre animal, disposent tous d'un cerveau qui , sans connaissance et sans culture et sans ce que lui apporte son environnement animal, humain , végétal, etc. , ne peut penser. L'irrationnel est un mythe inventé par l'humain pour se soustraire à la réalité quand celle-ci, la gène , comme par exemple les religions le font pour éviter cette fatalité qu'est la mort (entre autre). Penser veut dire utiliser ses neurones , c'est un acte matériel indéniable indispensable à la vie, et qui gère notre mode de vie. Quelque soit la personne, une pensée non critique n'apporte rien, mises à part des pseudo-vérités et des préjugés mères de millions de victimes. je suis d'accord, mais plutôt qu'écrire non, il serait bon d'argumenter plutôt qu'une simple négation. Comme tout terme subjectif (insensé comme la plupart), le terme rationnel a été inventé par l'humain pour se démettre de la nature. La nature n'est ni rationnel, ni irrationnel, mais obéit à des règles physiques, et de causalité. Je n'imagine pas un seul instant, que les humains puissent un jour comprendre la totalité de ces règles. Comment un tout petit échantillon de l'univers pourrait-il en comprendre la totalité ? Les neurones obéissent dans leurs fonctionnements, à des règles physiques, et de la même manière que nous n'avons pas tous la même taille, chaque cerveau est singulier et donc différent. Le cerveau est un outil du corps. Imaginons deux personnes ayant deux cerveaux très proches. Le premier et le second étant nés au même endroit mais à mille ans d'intervalle. Ils n'auront forcément pas la même façon de penser. L'environnement, les connaissances, etc. auront été modifiés avec le temps. Même avec des cerveaux très proches, car 1000 ans ne représentent pas grand chose dans l'évolution corporelle de l'humain. ce n'est absolument pas étonnant, mais logique. Pour faire un parallèle, prenons un même accident vu par dix personnes. Chaque personne aura une vision différente de part leurs positionnements, leurs vues, leurs tailles, leurs âges, leurs vécus etc. Même, parfois deux personnes très proches l'une de l'autre à ce moment, peuvent voir deux aspects autres. La mèche de cheveux devant les yeux, des lunettes, un bout de carrosserie s'envolant gênant la vision de l'un d'entre eux, une petite fille de dix ans et sa maman de trente, une des personnes ayant vu le même type d'accident où un proche en était mort et dont le traumatisme dit à son cerveau qu'il revoit exactement la même chose etc. la liste est infiniment longue. Idem pour la perception du cerveau.
  4. Arn

    Regards sur notre monde

    tu n'as rien d'autre à dire que des âneries?
  5. Arn

    Regards sur notre monde

    Tu parles Qu'est-ce que c'est que cette salade de lobbys juifs ? La tu es dans le préjugé antisémite de base ! C'est avec ce genre de préjugés que les juifs ont subi la Shoah. Tout ce que tu écris dans ce message, relève du délire !
  6. Arn

    Regards sur notre monde

    Je n'inclus absolument personne d'autre dans mes messages. Les messages auxquels j'ai répondu à d'autres personnes ne concerne pas cette personne et ses outrances. Mais là, si je vous réponds, c'est parce que vous abordez la question. Ce n'est pas du tout que que j'écris dans ces textes ; une personne honnête reconnaît ses erreurs , quand elle est honnête. Je suppose que c'est votre cas, et c'est aussi mon cas, mais ce n'est pas le cas du tout de cette personne, ce qui fait preuve pour moi de malhonnêteté intellectuelle. Ce que j'ai dit sur elle, concernant les message que j'ai commenter, est tout à fait réaliste, car elle écrit d'une manière tout à fait péremptoire dans votre message on n'y voit, à la fois des arguments, de la réflexion de votre part. Quand on ne fait que déblatérer les choses sans jamais les argumenter, et sans réflexion pratiquement. Bernard Stieglerr appelle cela de la bêtise. Cela sert à quoi de mettre les affirmations sans aucun argument et sans réflexion ? J'ai plutôt apprécié votre message. Mais moi qui ai connu les camps de la mort quand j'avais 10 ans en regardant nuit et brouillard et elle m'a heurté au tréfonds de ma personne. Pour faire un parallèle, ce serait comme traiter résistants de collaborateurs. Je me souviens parfaitement des images de ce film horrible et tout le mal fait aux juifs la seule seule raison qu'il existait. L'image qui m'avait le plus heurté c'est à la fin quand il y avait tellement de morts dans les camps de concentration, que les Américains et sans doute aussi les soviétiques, était au contrat de pousser des dizaines de cadavres avec des bulldozers. Chose que j'ai vu aussi malheureusement, dans le génocide du du Rwanda. Cela m'a tellement travaillé la vie que j'ai rêvée une fois que j'étais en camp de concentration. Je n'ai jamais accepté ceux qui disent le mot génocide des Israéliens vis-à-vis des palestiniens. On peut parler de massacres, mais pas de génocide comme ce qui s'est passé envers les juifs. La création de l'État d'Israël est le fruit d'une grande complexité dont les premiers responsables et de très loin, sont les s'européen où l'antisémitisme est fortement ancré. Après la guerre, les juifs vivaient dans des camps de rétention et toutes les frontières leur été fermé. Que ce soit aux États-Unis, en Argentine, et dans tous les pays européens. Il n'avait plus d'autres choix que de fuir l'Europe et le seul territoire où il pouvait aller n'était que la Palestine. Mais est-ce une raison pour créer un état juif d'un "peuple" qui était hétéroclite, des dizaines de pays d'origine généralement en Europe et surtout en Europe orientale. Le vote de l'ONU a été truqué par les USA qui, sans ce trucage, n'aurait pas validé la création d'État d'Israël. Ils Américains ont fait chanter le Royaume-Uni et la France avec le plan Marshall. À la base, les juifs étaient très loin d'avoir d'avoir une langue commune. En plus les juifs d'europe prenait les juifs du Moyen-Orient pour des sauvages, eux qui vivaient en parfaite harmonie pratiquement, avec les Arabes, et qui ne parlait que l'arabe. Quel est la légitimité de créer un État sous le prétexte que leurs ancêtres y vivaient il y a 18 siècles ? À ce moment-là on pourrait refaire la presque totalité de la planète. La seule chose qui reliait les juifs était la croyance religieuses et très peu de culture en commun. Mais devant, l'antisémitisme viscéral des Européens, l'Europe n'ayant assumé aucune de ces horreurs, qu'elles avaient fait au juifs européens traumatisés par la Shoah que pouvait-il faire ? Évidemment, vu la manière dont cela s'est passé, cela a immédiatement débouché sur la guerre entre les palestiniens et les Israéliens. Même les historiens israéliens disent pratiquement tout cela. Maintenant, avec le Hamas extrémiste religieux d'un côté, et un gouvernement Nétanyahou extrémiste de droite de l'autre côté, les choses ne sont pas prêts de s'arranger. Je me souviens parfaitement de l'image de Yasser Arafat et de Yitzhak Rabin se serrant la main devant Bill Clinton. EJ'ai été fou de joie à l'idée de paix alors que ce conflit a débuté sept ans avant ma naissance. Yitzhak Rabin (personne de droite, mais intègre) aété assassiné par l'extrême droite israélienne. Et c'est maintenant cet extrême droite qui détient les clés du pouvoir en Israël. La colonisation de la Cisjordanie est une infamie. Mais la, quasiment motus et bouche cousue de l'Europe. C'est une pure honte. Un État peut être respecté, mais à condition qu'il respecte les autres. Ce que ne fait pas Israël aujourd'hui. Je suis tout à fait contre la destruction de l'État d'Israël, mais les palestiniens ont aussi le droit de vivre. Quand on voit que Israël est alliée avec Arabie Saoudite, il y à vraiment de quoi gerber. Si j'ai écrit tout cela, c'est pour vous montrer mon rapport avec ce conflit qui est plus vieux de 70 ans à ce jour. C'est aussi pour montrer que je connais bien le sujet. J'aurais pu vous en dire beaucoup plus. Mais je suppose que vous connaissez l'essentiel de ce que j'ai écrit. Si elle n'avait traité de qu'on ou d'imbécile, je n'aurais sûrement pas réagi de la même manière, mais le mal qu'elle m'a fait est terrible, au point que la nuit dernière j'ai rêvé d'un enfant juif rescapé de la Shoah que je je hébergeais chez moi. Ce ne sont pas des sornettes, je ne me considère pas du tout être indigne. C'est elle qui est indigne ce PS : il y a de nombreuses fautes dans mon texte. Cela est lié à ma maladie qui me bloque pour écrire , une sciérose latérale amyotrophique. Je ne dis pas cela pour demander de la compassion mais pourrait être factuel vis-à-vis de ce que j'ai écrit ce,
  7. Arn

    Regards sur notre monde

    Ah bon ! Je me fais traiter d'antisémite à plusieurs reprises par cette personne ce qui heurtent le plus profond de ma sensibilité, et je n'ai pas le droit de réagir à cette injure ? Si vous regardez tous les messages de cette personne, on y voit toujours la même chose des affirmations gratuites et sans aucun argument. C'est systématique chez elle. Si elle était enseignante de philo, ses élèves n'ont pris que des lieux communs. Je sais personnellement reconnaître mes erreursc quand j'en fais, ce qui a forcément comme tout le monde. Mais cette personne indigente ne reconnaît jamais, tant elle est sur de ses affirmations calomnieuses. Je ne ne céderais pas à une telle infamie, qu'on se le dise.
  8. Arn

    Regards sur notre monde

    Bon, puisque tu ne comprends pas qu'après la guerre personne ne voulait accueillir les juifs les Américains avaient fermée leurs frontières en 1924, ainsi que la plupart des pays européens. Question : que devaient faire les juifs ? Connais-tu Claude Lanzmann ? As-tu vu nuit et brouillard ? As-tu vu les 2 films de Claude Lanzmann sur la Shoah avec les interviews y compris des nazis. ?message de ma part en 2018 (J'ai été absent 18 mois ) Arn Membre 3782 messages Couillon de première‚ 66ans Posté(e) 4 juillet 2018 Je démontre des préjugés, contre les juifs, contre les gens âgés ou que tu considères comme AG, et aussi quelques messages de préjugés sur la domination de l'Allemagne. Si tu veux me prouver que je me trompe n'hésite pas le faire je crois que aura beaucoup de difficultés pour expliquer que je me trompe. Tu dis des choses pratiquement sans aucun fondement historique (à part du faite que tu parles beaucoup du religieux juif et ça pour moi ce n'est pas l'histoire) et tu me traites très souvent, d'escrocs, de moisi, d'un vieux Corey la maladie d'Alzheimer, etc. etc. je résume : je note Cambronne : –argument : 3/10 –liste des préjugés contre les juifs de Cambronne : 8/10 –source historique : 0/10 et c'est donc avec sa que cette personne réfléchit ! Avec la liste des préjugés dont tu détiens la propriété, je pense qu'il est très facile de trouver le qualificatif de ta personnalité mais je suppose que tu vas répondre que l'histoire a été trafiquée par les juifs et que j'en profite, comme le font la plupart des gens qui sont anti machin. Alors je dirais la lettre n comme comme...
  9. Arn

    Regards sur notre monde

    connais-tu les stoiciens ?
  10. Arn

    Regards sur notre monde

    Connais-tu Spinoza ?
  11. Arn

    Regards sur notre monde

    là, tu es clairement antisémite ! Je dénature ta phrase en utilisant ta propre logique à 1,50 € (10 Fr., dans l'ancien temps, ce qui est cher pour toi) je me marre ! Je me fous de toi encore une
  12. Arn

    Regards sur notre monde

    elle ne te répondra pas, car elle ne sait pas ce que c'est une idée ! Elle n'a strictement aucune idée de ce qu'est une idée ! Tous ces messages sont toujours du même type, des affirmations péremptoires, sans aucun argument est sans aucune réflexion.. Elle croit qu'elle est une DS, alors qu'elle n'a même pas une ID ! Merci Citroën ! Tu sais que nous sommes la plupart du temps en désaccord. Mais à la différence de @Adeline, soit comme moi nous avons quasiment toujours des idées et des arguments. Quelle belle ablette, mais je crois immense le bébé.
  13. Arn

    Regards sur notre monde

    en que macho que tu es, tu as le droit d'un regard d'homme mois pas de femme, comme tu l'écrit si mal voilà la bonne phrase "Le premier regard, je le porte sur l’attitude des humains face au changement climatique"
  14. Et ton grand-père ne t'a jamais parlé de cela: La république du Congo proclame son indépendance le 15 août 1960. Mais le processus qui a conduit à ce jour historique a été contrôlé de près par la France, qui a écarté et éliminé André Matswa, un leader syndical hors du commun. Il est 0 heure à Brazzaville, ce 15 août 1960, quand l’abbé Fulbert Youlou, président de la République autonome du Congo, déclare devant le ministre français des affaires culturelles André Malraux : « Notre accession à l’indépendance se réalise dans la paix et l’unité, en complet accord avec la France à laquelle nous adressons notre gratitude et notre affection. » Après 80 ans de colonisation française, son pays est à compter de ce jour officiellement indépendant. La suite de cette journée historique est marquée par diverses festivités, présidées par Fulbert Youlou, qui va diriger cette nouvelle République du Congo. Mais le processus ayant conduit à cette indépendance a-t-il été aussi pacifique qu'il veut bien le dire ? Comme dans la plupart de ses colonies d’Afrique subsaharienne, la France a orienté en sa faveur la trajectoire politique et économique du futur Congo indépendant. Elle a appuyé Fulbert Youlou, car il lui semblait être le meilleur choix pour servir les intérêts français et lui a fait signer des « accords de coopération » à son avantage. Mais avant cela, les autorités françaises ont combattu âprement une figure politique majeure, André Matswa, jusqu’à l’éliminer physiquement. C’est sur ce crime qu’a été en partie bâtie l’indépendance très encadrée de la République du Congo. L’histoire de Matswa (qui s’écrit aussi « Matsoua ») est liée à celle de l’expansion de la France au Congo, commencée en 1880. En 1891, le Congo, qu’on appelle alors Moyen-Congo, constitue avec le Gabon actuel une colonie baptisée Congo français. En 1910, Brazzaville deviendra la capitale de l’Afrique-Équatoriale française (AEF), composée des territoires du Congo français (Moyen-Congo, Gabon, auxquels sont ajoutés l’Oubangui-Chari et le Tchad) qui constituent chacun une « colonie ». Entre-temps, le système concessionnaire s’est imposé : au début des années 1900, une quarantaine de compagnies privées se partagent 70 % du Congo français pour exploiter ses ressources. Elles bénéficient de nombreux droits et du Code de l’indigénat adopté en 1887. L’État français instaure en outre un impôt pour leur faciliter la tâche : pour s’acquitter de cette taxe, les habitants de la colonie se voient obligés de fournir aux compagnies concessionnaires des produits contre une rémunération dérisoire. Leurs conditions de vie se trouvent bouleversées, et ce d’autant plus que les compagnies concessionnaires commettent d’innombrables atrocités. « On connaît mieux ce qui s’est passé sur la rive gauche du fleuve Congo, avec les “mains coupées” de Léopold II, mais la situation du Congo français n’était pas moins émaillée d’abus », souligne Didier Gondola, professeur d’histoire à l’université d’Indiana, aux États-Unis. C’est dans ce contexte qu’André Matswa grandit. Il naît en janvier 1899 dans la région du Pool, dans le sud du Moyen-Congo. Après avoir été catéchiste, il décide de rejoindre Brazzaville où il est engagé par l’administration des douanes. En 1921, il quitte le Moyen-Congo avec l’idée de se rendre en France. Il passe d’abord par le Congo-Belge, à Kinshasa et à Matadi, où il travaille comme docker au port, détaille Didier Gondola, qui a eu accès à un volumineux fonds d’archives françaises et est l’auteur d’un livre sur Matswa à paraître aux Éditions de la Sorbonne en janvier 2021. André Matswa fait ensuite escale à Dakar, où il découvre que les habitants des quatre communes du Sénégal (Dakar, Gorée, Rufisque, Saint-Louis) jouissent d’un statut spécial au sein de l’empire colonial africain de la France : ils ont le droit de vote pour élire des conseillers municipaux et un député. Blaise Diagne est ainsi devenu en 1914 le premier député africain élu à l’Assemblée nationale française. En 1924, André Matswa s’engage côté français dans la guerre coloniale contre Mohamed ben Abdelkrim el-Khattabi, dans le Rif. « Il est alors dans la logique de Blaise Diagne, selon laquelle il faut se battre pour obtenir la reconnaissance et la citoyenneté française », explique Didier Gondola. Blaise Diagne avait fait voter une loi accordant la citoyenneté française aux combattants sénégalais de la Première Guerre mondiale. « Mais Matswa découvre une guerre atroce, où l’armée française utilise le gaz moutarde et opère des bombardements aériens sur les villages rifains. Il réalise, avec un certain effroi, que la France est en train de faire la guerre à des gens qui sont comme lui », poursuit Didier Gondola. La guerre finie, la suite de son périple le fait débarquer à Marseille, où il s’imprègne du discours anticolonial panafricain qui a cours dans certains milieux de cette ville cosmopolite. Enfin, Matswa, qui se fait aussi appeler « Grenard », arrive à Paris, en 1925. Tout en travaillant comme comptable dans un hôpital, il fréquente des personnalités politiques progressistes. L’année 1926 est celle qui marque le début d’une nouvelle vie pour lui : il fonde l’Amicale des originaires de l’AEF, avec l’accord des autorités françaises. Cette amicale se présente comme une association d’entraide. Mais Matswa a des visées politiques. Il entend remédier « à l’état d’infériorité de [ses] compatriotes vis-à-vis des Blancs ». Il écrit à plusieurs reprises au président du Conseil, Raymond Poincaré, pour dénoncer le Code de l’indigénat, le système concessionnaire et ses violences, la stagnation économique de l’AEF, etc. L’Amicale se fait rapidement connaître au Moyen-Congo, où elle devient de plus en plus influente. Elle y organise avec succès des opérations de résistance passive aux politiques de l’administration coloniale. « Dès 1928, des rapports de commandants de cercle font état de désertions massives de travailleurs sur les chantiers de travaux publics, de menaces proférées contre des Européens », écrit Le Monde, en 1959. L’Amicale représente alors « la menace la plus radicale contre la colonisation française », selon l’historienne Catherine Coquery-Vidrovitch. André Matswa a la particularité, relève Didier Gondola, de se battre sur deux fronts, l’un parisien, l’autre panafricain : « Il se bat pour que les Africains aient des conditions de vie meilleures, soient respectés en France ; pour un idéal panafricain ; mais aussi pour l’amélioration des conditions de vie de la classe ouvrière en France. L’autre partie de son combat est tourné vers l’AEF. » La réflexion de Matswa va au-delà du politique : « Matswa comprend que l’émancipation politique ne va pas sans un contrôle de l’économie et des ressources naturelles. Il sait que les compagnies concessionnaires sont là pour piller les ressources de l’AEF et les transférer vers la métropole et il veut que les citoyens de l’AEF en reprennent le contrôle », explique Didier Gondola. Le pouvoir colonial tente par tous les moyens de torpiller l’Amicale. « Il importe pour le bien de nos indigènes de l’Afrique équatoriale française de les soustraire à l’influence de leurs congénères qui rêvent de jouer auprès d’eux le rôle néfaste d’un Marcus Garvey », écrit le gouverneur général de l’AEF, selon une citation relevée par Bruce Mateso dans son livre André Grenard Matsoua, les fondements de l’Amicale (Paari, 2020). En 1929, André Matswa est arrêté à Paris. « Il était devenu incontrôlable. À un moment, il a voulu, pour alimenter les caisses de l’Amicale, créer un insigne qui serait distribué à tous les adhérents. L’administration refuse, elle comprend qu’il sera porté partout et voit le danger. Matswa ne renonce pas, écrit lettre sur lettre pour revendiquer le droit du port de cet insigne. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », analyse Didier Gondola. « Il a connu un vrai chemin de croix » De Paris, Matswa est transféré à Brazzaville. Il est jugé pour « escroquerie », un faux prétexte. À l’issue d’une parodie de procès, il est condamné à trois ans de prison et dix années d’interdiction de séjour au Moyen-Congo. Plusieurs de ses compagnons sont aussi condamnés. Le jugement provoque la colère à Brazzaville. Une partie de la population décide de libérer les condamnés mais se trouve repoussée par les forces de sécurité. Matswa devient « le symbole du refus de toute domination coloniale », reconnaît Le Monde. « Doué de charisme », « figure libératrice », il joue « un rôle de premier plan dans la mobilisation des dominés », considère l’anthropologue Abel Kouvouama, dans sa préface du livre de Bruce Mateso. Des grèves sont lancées pour protester contre la condamnation de Matswa. Elles se traduisent par des abandons de travail, les chantiers et commerces se vident, l’approvisionnement de Brazzaville en denrées venant du grenier que constitue le Pool n’est plus assurée. Cela n’a pas d’effet : André Matswa est transféré dans une prison au Tchad. De nombreux autres « amicalistes » sont arrêtés. « Une grande partie des petits fonctionnaires et commis de l’administration coloniale du Moyen-Congo adhéraient aux idées de l’Amicale. Les autorités étaient donc face à un dilemme : sans eux, elles allaient avoir du mal à faire fonctionner l’administration. Elles en ont tout de même déporté une bonne partie le plus loin possible, vers le Tchad et l’Oubangui-Chari. Mais ces amicalistes étaient souvent obstinés, ils étaient prêts à se sacrifier plutôt que de renoncer à leur combat », explique Didier Gondola, dont un grand-père, infirmier à l’Institut Pasteur de Brazzaville, a été déporté au Tchad, en 1932. L’Amicale est dissoute par l’administration en 1930. En septembre 1935, Matswa réussit à s’échapper du Tchad et à revenir en France, où il poursuit son combat dans la clandestinité, sous plusieurs fausses identités. Lorsque la Seconde Guerre mondiale est déclenchée, il part au front, révolté par le nazisme. Alors qu’il est soigné à Paris après avoir été blessé, il est arrêté le 3 avril 1940. Il est extradé au Congo et condamné en février 1941 à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Après son procès, tenu en catimini, « il a connu un vrai chemin de croix : on l’a fait marcher, enchaîné, comme un Christ déchu, dans plusieurs villes du Pool », rapporte Didier Gondola. Il est emprisonné dans la prison de Mayama, au nord de Brazzaville, où il meurt le 13 janvier 1942, officiellement de maladie, plus vraisemblablement à la suite de tortures. Ses bourreaux l’enterrent nuitamment, dans un lieu tenu secret. Manifestement, ils ne veulent pas que sa famille voit qu’il a été torturé et que sa tombe puisse devenir un lieu de pèlerinage. Ironie tragique, Matswa est assassiné alors que son vœu de voir l’AEF gouvernée par un homme noir s’est réalisé : Félix Éboué a été nommé gouverneur par le général de Gaulle en novembre 1940. Cette mort sans corps va donner lieu à diverses interprétations. Comme Matswa s’est évadé à plusieurs reprises, certains pensent qu’il s’est échappé à nouveau et qu’il reviendra. « Avant sa mort, il y avait déjà une légende autour de lui. On pensait que les Blancs ne pouvaient rien contre lui, que c’était un homme hors du commun, doté de pouvoirs quasi mystiques », dit Didier Gondola. L’amicalisme donne alors naissance au « matswanisme », un mouvement politico-religieux. « Un Matswa mystique et religieux a vu le jour. Mais ce n’est pas le vrai Matswa, celui qui veut réunir tous les segments de la société congolaise, qui veut la projeter dans la modernité, lui donner son autonomie, qui a un discours de libération », constate l’historien. Néanmoins, Matswa conservera pendant plusieurs années une forte influence sur la vie politique, comme l’explique l’anthropologue Rémy Bazenguissa-Ganga : lors des consultations électorales, « près du tiers des électeurs écrivent dans les isoloirs, comme un acte magique, sur les bulletins, “bihissi”. Ce terme signifie, dans une des langues vernaculaires congolaises, les “os”. Cette inscription lapidaire ne renvoie pas seulement à une substantification mais à un questionnement : “Puisque vous, les gouvernants, prétendez que Matswa est mort, alors montrez-nous ou rendez-nous ses os”. » Aux élections législatives de 1956, il y a encore 35 % de bulletins au nom d’André Matswa dans la région de Brazzaville. Les « matswanistes » posent toujours un problème à l’administration, désormais contrôlée par un gouvernement congolais, comme le décrit Le Monde en 1959 : « Vivant en marge de la collectivité, quelques centaines de matsouanistes continuent à se dérober à toute forme d’administration. […] Ils s’abstiennent de voter, refusent d’acquitter l’impôt et de se faire identifier. » Un partisan du premier ministre Fulbert Youlou proteste dans les rues de Brazzaville le 15 juin 1959 lors des violentes manifestations pour les élections générales. © AFP En juin 1959, les vieux matswanistes, en désaccord avec la politique gouvernementale, refusent de voter aux élections législatives, provoquant la colère du premier ministre Fulbert Youlou. Des jeunes partisans de Youlou s’en prennent à eux : « Durant trois journées consécutives une foule déchaînée lapide les adeptes de Matsoua, les frappe, incendie leurs cases. […] La police laisse faire », raconte Le Monde. Des dizaines de matswanistes sont tués. Si bien que le 15 août 1960, jour de proclamation de l’indépendance, les partisans de Matswa sont devenus inaudibles et invisibles pour les pouvoirs congolais et français. Depuis, même si des personnalités politiques congolaises se sont réclamées de Matswa ou ont instrumentalisé son souvenir, « personne n’a vraiment repris le flambeau et n’a eu à cœur de réaliser sa vision », souligne Didier Gondola. Il n’est cependant pas oublié, comme en témoignent les travaux de recherches de plus en plus nombreux qui lui sont consacrés. En tant que mouvement politico-religieux, le matswanisme compte par ailleurs toujours des disciples.
×