konvicted

???

Le bout du tunnel Y a cette nana que tu voudrais rencarder, Tu la vois tous les jours sans jamais l'aborder, Poltron, c'est à pein' si t'oses la regarder, Ton plan d'action est clair, c'est de te saborder. Discret, énigmatique, un mystère chiadé Mais invisible, encor' loin d'être décodé, Personne s'intéresse à un barricadé, Du coup ton amour propre est flétri, corrodé. Mais t'inquiète ! tu vas voir le bout du tunnel. Tu traînes à la fac au max pour retarder La recherche d'un job parce qu'appréhender Le futur est un art où tu peux cafarder En laissant libre cours à ta passion, glander. Niais, t'as rêvé ta vie avant de décider Qu'il était plus sérieux de te voir décéder, Maintenant que tu sais comment te trucider, T'es pas plus avancé, t'oses pas procéder. Mais t'inquiète ! tu vas voir le bout du tunnel Et bientôt retrouver la lumière du jour, Comme pendant longtemps tu n'as que poireauté, L'entrée a pas bougé, elle est juste à côté, Il ne te reste plus qu'à faire demi-tour.

"Pas déprimé", hein !? Il y a comme quelque chose d'inquiétant dans ton semblant d'optimisme, comme si tu prévoyais d'être morose bientôt ou, pire, comme s'il y avait la possibilité de quelque chose de mieux que le non-malheur, comme une sorte de "bonheur" si tu me permets le néologisme. Comment ça ce mot existe déjà ? En tout cas, je parlais du sacro-saint Graal en matière de guérison pour des gens comme moi qui n'arrivent pas trop à apprécier la maladie quand elle leur tombe dessus, j'ai nommé le triangle des Bermudes émotionnel, le trou noir des cœurs trop pleins, le réacteur de fission nucléaire pour atomes crochus, le feu de camp géant pour guimauve, bref un concept qui tient en un mot dans la bouche de Chester Bennington : numb. (Enfin, techniquement, ce serait plutôt numbness vu que numb n'est qu'un adjectif, mais la référence marcherait moins bien.)

C'est du moins ce que mon propre système immunitaire m'aura laissé penser jusque là, mais c'est vrai que j'ai tendance à avoir le cul bordé de nouilles. Tu te sens chanceux en ce moment ?

T'en fais pas, ça va passer tout seul.

Malheureusement, je suis tout à fait d'accord. Désolé, mais à deux voix contre une, tu as tort.

Mauvaise grippe T'as des frissons, de la fièvre à fair' fondre C'qu'il reste du Groenland sur ton torse, Mais surtout pas question de faire entorse Au principe de ne pas te morfondre Dans un vain combat contre l'infection Sachant que ton système immunitaire, Que tu sois fringant ou bien grabataire, N'pourrait jamais te faire défection. Dans quelques jours tu remettras ton nez Irrité hors de tes Kleenex poisseux Et tu te sentiras presque chanceux De reprendre le cours un tantinet Ennuyant de ta misérable vie, Jusqu'à ce que tu comprennes, patatras ! Que tu n'étais pas si mal sous tes draps, Alors, tu repens'ras avec envie À ce rien de temps qui t'a pris aux tripes, À cet amour passé comme une grippe.

En ce moment, c'est le mot désavantage qui a le gros inconvénient de me courir sur le haricot.

Les arbres de séduction massive Un beau jour Marguerite assise sur un banc Lisait du Jean Racine à l'ombre d'un chêne Quand un apollon comme on en fait à la chaîne Lui fit une démo de son bagout barbant. Mais au lieu de servir un "Fichez l'camp" cinglant Au mâle inopportun, la voilà sous le charme, Paradoxe insensé car derrièr' son vacarme, L'abruti beau parleur n'était autre qu'un gland. Cela dit, les atouts de la bêt' primitive, Ces charmes ancestraux de séduction massive, Ne demeureront pas l'apanag' des trouducs ! Sentant fort le sapin maintenant je m'active, Cherche au gré des trottoirs un' bell' plante lascive Vendant à qui en veut de ces arbres caducs.

Attention ! les navets sont roublards. J'en ai surpris plus d'un se faisant passer pour des patates dans des pot-au-feu. C'est juste un jeu de mots à la con : auteur sonne comme hauteur, le contraire de bassesse dans sons sens vieilli.

Faudrait s'entendre sur la définition du mot social. À mon sens l'homme est un animal social en cela qu'il vit en société, c'est un fait. Est-ce que l'homme est fait pour être social ? c'est une autre question, à laquelle je répondrais non. Je doute qu'on puisse sensiblement changer de personnalité une fois qu'elle est clairement définie, c'est-à-dire au plus tard à l'adolescence. La timidité est-elle vraiment un trait de personnalité ? Je dirais plutôt que c'est l'expression de certains traits de personnalité, notamment le narcissisme, dans un environnement social, sans que ces traits soient pour autant le fait de la vie en société.

Social, oui, mais pas forcément sociable, malheureusement. À mon sens, si on oppose nature et culture, être soi-même et être naturel sont deux choses différentes ; et on peut être soi-même dans une société qui n'a rien de naturelle. Je t'accorde en revanche que les conventions sociales altèrent notre comportement, mais pas nécessairement notre personnalité.

C'est-à-dire ?

Que ce soit bien ou pas, je m'en contrefous. En revanche, ce que je veux dire par là c'est que c'est inutile. On peut vouloir changer, on peut essayer de changer, on peut se convaincre qu'on a changé, mais au bout du compte on est toujours le même.

Pur-sang croisé bourricot Chassez-le, il reviendra au galop, Comme le prolo las va au boulot, Au bord du suicide, au bout du rouleau, Comme le pochtron retourne au goulot, Chez lui, dans les bars, dans le caniveau ; Putain de pur-sang croisé bourricot ! Pour t'coller au cul, il est au niveau, Champion du 100 mètres sur haricot. Chassez-le, il reviendra au galop, On n'transforme pas un fieffé salaud En princ' charmant d'un baiser, c'est ballot, Les sombres poltrons manquant de culot Ne risquent pas de briller de sitôt ; Putain de pur-sang croisé bourricot ! Que quelqu'un aille chercher un véto, Faut piquer le naturel illico.

Movicted, hein !? Ouais, c'est vrai que ça sonne bien.

Je n'ai pas bien tout lu Titeuf mais je crois qu'Hugo disait quelque chose comme : "Tout ça, ben c'est rien que des bobards de nul". Je ne vois pas où tu veux en venir.

Je t'en prie, un peu de retenue. J'estime être bien plus drôle que lui. Non, sérieusement, c'est gênant comme comparaison.

Hmm, merci.

Vert concombre Pour retoucher l'imag' que les gens se font d'elle, Même clos, ses yeux sont tout verts comme un concombre, Et elle voit vermeil quand j'ôte les rondelles De cucurbitacé oblong qui les encombre. Elle soutient qu'il faut souffrir pour être belle, La divine Vénus* elle-même en coulisse Se raserait souvent les gambettes rebelles, Aujourd'hui, le 17 peine à donner la peau lisse. Mais pourquoi araser l'enveloppe charnelle Dont les aspérités sont un' ballade en braille Sous mes doigts vagabonds ? Dieu ! que l'originelle M'chante à merveille ou bien, même Polhymni' braille. Je maudis mordicus l'inepti' culturelle, Ses masques de beauté, portant bien leur nom, tâchent En effet de cacher la grâce naturelle D'imperfections flattant beaucoup plus qu'elles ne gâchent. *Non, ceci n'est pas un placement de produit :

C'est quoi Edward ?

Je te ferais dire que tu es plus jeune que moi, du moins sur le papier. Merci quand même.