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Tout ce qui a été posté par Arkadis
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Il ne faut pas tout mélanger et je suis assez agacé que l'on fasse intervenir les juifs à tout bout de champ dans tous les sujets. Laissez les juifs tranquilles. Cela dit dire à ma fille, adolescente (je suis plus ou moins directif selon l'âge de mes enfants) que telle ou telle sortie peut représenter un risque pour elle, ce n'est pas voir en elle une victime potentielle ! ça alors je n'ai jamais pris ma fille pour une victime potentielle ! Il faut arrêter de se minéraliser dans le statut de la victime. J'ai une certaine pratique de la vie, je discute avec une ado, je tente de l'avertir par la discussion, par le dialogue. De toute façon les ados faut pas croire que ce sont des gentils gentils agneaux (confer la série : adolescence). Parfois nous pouvons même être surpris quand nous constatons tout ce que connaissent les ados ! Une ado prend un risque : je le lui dis ! Je ne peux pas empêcher une ado de vouloir faire ses propres expériences sauf si je trouve celles ci vraiment suicidaires. Et encore, même dans ce cas là il s'avère que certain.es ados et bien c'est impossible de les arrêter. Ils.elles trouveront des moyens d'agir malgré tout, surtout s'ils.elles ont un fort caractère. (Bon il y a des caractères plus soumis c'est vrai, et il est possible de faire de sa fille une gentille employée qui passera toute sa vie à faire du télétravail, mais il existe aussi des filles de caractère, des conquérantes, oui il y en a !) Ma fille prend un risque. Bon, supposons qu'il se passe quelque chose, un acte dont elle serait "victime". Je ne vais pas lui reprocher d'avoir pris un risque. Et je ne vais pas non plus exonérer l'agresseur ! Un acte d'agression est un acte d'agression. Il faut tout de même partir du réel. On commence par le fait, par le réel : un acte d'agression est un acte d'agression. Point barre. Si vous cherchez des excuses à l'agresseur pour estomper l'acte, et bien non. Le point de départ est un acte. Sinon on s'enlise dans une psychologie plus ou moins obscure qui vise finalement à estomper l'acte. Non, un acte est un acte. Une agression est une agression. Après nous pouvons toujours réfléchir au pourquoi de l'acte agressif. Mais le pourquoi n'efface pas l'acte. Car de toute façon celui ou celle qui a subi l'acte est obligé.e de faire avec les conséquences de cat acte, et parfois pendant toute sa vie. Un acte ce n'est pas rien. Il est impossible de le dissoudre dans la psychologie.
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Je ne connaissais pas ce mot : mansplaining. Je suis allé voir sur wiki, après avoir été voir sur mon traducteur, mais mon traducteur traduit "mansplaining" par "mansplaining" ! Wiki : "Le mansplaining est une situation dans laquelle un homme explique à une femme quelque chose qu'elle sait déjà, voire dont elle est experte souvent sur un ton paternaliste ou condescendant." Exemple : Rebecca Solnit raconte comment un homme lui explique le sens d'un livre sans l'écouter quand elle disait en être l'auteur. Que vous vous trouviez dans une situation où un homme vous informe avec paternalisme d'un sujet que vous connaissez mieux que lui me fait sourire, assez tendrement maintenant que je commence à vous connaître un peu mieux (grâce à ce que vous dites de vous-même). Trouver une parade à ce type de caractère, et bien, ce n'est pas facile. D'ailleurs je n'ai pas trouvé de parade et je préfère ne pas dialoguer.
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Je suis touché par votre message. Je me suis dit que j'allais passer outre pensant que je ne serai pas à la hauteur pour vous répondre. Il y a une douleur profonde en vous qui déchire. Je me dis qu'il faudrait une rencontre, une personne qui sache vous écouter mais aussi qui sache vous parler pour que vous l'écoutiez aussi. Ce serait un échange. Vous trouvez cet échange avec une IA. Cet échange pourrait vous permettre de reprendre courage et de tenter à nouveau de communiquer avec des personnes réelles. J'imagine une IA qui serait dotée d'émotions (les chercheurs travaillent en ce sens) mais qui serait aussi branchée sur un pool international de toutes les connaissances psy actuelles. Vous pourriez y être mieux guidée. Je dis guidée, plutôt que satisfaite, car il me semble que parvenir à communiquer durablement avec une personne réelle ce serait un succès. Il y a des personnes plus sensibles que d'autres, tout les marque, ils sont faits d'une cire sur laquelle tout fait empreinte. Vous êtes de ces personnes là. Je vous rejoins quant à l'avenir de l'humanité. Cela fait un moment que je pense qu'elle pourrait bien disparaitre, bien avant que surgissent tous les problèmes actuels, guerres, changement climatique, etc. Comme s'il y a avait un défaut de fabrication dans notre espèce. Enfin bon, c'est par moments seulement que je pense ça. Bonne après midi, il y a du soleil chez moi, peut-être chez vous aussi ? Le soleil apaise (parfois).
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Je termine avec ce paragraphe. Vous cherchez une axiomatique sur laquelle bâtir des "tables de vérité". Cet effort a déjà été réalisé en mathématique. La Logique mathématique est d'ailleurs plutôt ardue à travailler. Cet effort axiomatique a ses limites. Gödel a défini ces limites : il existe des propositions indécidables, on ne sait dire si elles sont vraies ou fausses dans tout système axiomatique. Pour décider il faut ajouter des axiomes, puis à nouveau il y a des propositions indécidables, et ainsi de suite. Peut-être cherchez vous à construire une axiomatique en philosophie. Gödel a eu cette idée jadis. Il ne comprenait pas qu'en philosophie tout pouvait être dit et son contraire. Il y voyait un manque de cohérence. La cohérence d'un système est une obsession chez les mathématiciens car il faut tout de même éviter qu'une proposition puisse être à la fois vraie et fausse dans leur discipline. Aussi la philosophie telle qu'elle est pratiquée l'étonnait, comment se fait il que les philosophes ne se soucient pas de la cohérence de leurs systèmes ? Il a voulu construire une axiomatique en philosophie mais il n'a pas osé trop publier ses résultats. Il n'en parla qu'à sa mère (et sans doute aussi à Einstein) parce qu'il avait peur d'être pris pour un fou. De toute façon les gens normaux finirent par le prendre pour un fou. A la fin de sa vie il n' y avait plus qu'Einstein qui allait parler avec lui, en fin d'après midi dans le parc de l'université de Princeton. Il y avait aussi sa femme. Puis Einstein est mort, puis sa femme, alors il s'est laissé mourir de faim. Il n' y avait plus personne pour l'écouter. Le peu que je connais de ses réflexions me laisse interdit. Il finit par faire référence à un troisième œil au milieu du front bref il verse dans une symbolique difficile d'accès. Si vous cherchez à construire vous aussi un axiomatique en philosophie vous vous attaquez à un travail difficile.
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Guerre en Ukraine - Sujet général
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Je pense à @Neopilinaen diffusant cette vidéo. A sa surprenante sortie, quand il apprend que ma mère est russe. D'abord : comment se fait-il que je suis en France, j'imagine qu'il va enquêter pour me faire extrader vers la Russie, mais je pense surtout à ce qu'il me dit concernant ma mère, qu'elle est le produit du viol des Mongols sur les Russes. Je n'avais jamais pensé à ça, et, à vrai dire, il est le premier Français à me dire ça. Je pense à ma mère, je regarde Natalia, et je me dis : il a probablement raison, il est bien possible que ma mère soit le produit de viols causés par les Mongols. Je pense au grand Khan, au fils du loup bleu et de la biche fauve, et je dis : maman, grâce à toi je suis moi aussi le fils du loup bleu et de la biche fauve. Et tu restes toujours aussi belle quand tu danses de cette manière-là. Ce conflit Ukraine Russie révèle des contenus psychiques décidément bien sombres chez beaucoup d'entre nous. -
La série "Adolescence" sur Netflix. Au début j'ai pensé qu'il s'agissait d'un thriller, un divertissement donc. Et puis je suis rentré dans un monde de violence usuelle, celle que vivent aujourd'hui tant d'ado. Le personnage central est un ado âgé de 13 ans, accusé du meurtre d'une jeune fille de son collège. Nous entrons dans le monde des ado, des "sous cultures" en action, celle de l'incel notamment (célibat involontaire). Celle de l'internet et de l'accès à toutes sortes de contenus, dont la pornographie, celle des réseaux sociaux dans lesquels les ado se déchirent à coups de vidéos, celle du smartphone, caméra toujours disponible au poing. C'est effrayant. Les adultes paraissent dépassés. Les prof font ce qu'ils peuvent. Ils ne peuvent pas lier l'autorité à l'attention à chacun, il faut choisir, les ado sont hyper-réactifs, ils répondent aussitôt à toute remarque. Les parents et la sœur ne voient rien venir. Ce sont des personnes aimantes mais ils ne voient rien venir. Il y a un épisode, le troisième (la série comporte 4 épisodes) où sont confrontés une psy, dans l'univers carcéral, venue expertiser le discernement de l'ado, et l'ado. C'est d'une violence mentale inouïe. Je me suis reconnu, ado, face à un psy. Je me rends compte que j'ai vécu ce type de violence. Tout de même nos sociétés restent éminemment violentes et ça ne semble pas s'arranger. Pire, ça s'aggrave.
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Guerre en Ukraine - Sujet général
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Je ne raffole pas du tout de LCI mais pour une fois voici une interview dépouillée de toute hystérie. -
J'ai retenu ce passage de votre exposé pour mieux illustrer la différence que je fais entre Idée et concept. Imaginons que nous regardons la voute céleste la nuit et que nous parvenons à voir, par exemple, Jupiter et un satellite terrestre. Nous pouvons affirmer que Jupiter existe indépendamment de l'existence des humains. En revanche nous pouvons affirmer que le satellite terrestre n'existerait pas sans les humains, il est une construction humaine, un artefact. Jupiter illustre l'Idée, le satellite illustre le concept. Vous êtes en effet un idéaliste (je réfère là aux Idées versus Platon) et je suis plutôt un réaliste. Jupiter existe indépendamment de mon existence et sa magnitude est telle, la nuit, qu'il éclaire les objets. Vous parlez ainsi de la Conscience, qui existe en soi, indépendamment de l'existence humaine, et qui éclaire la pensée pour la rendre consciente. Ma pensée est consciente parce qu'il existe une Conscience qui la rend consciente. Vous dites la même chose pour la Vérité. La Vérité existe en soi, indépendamment de l'existence des hommes et c'est grâce à elle que nous savons que telle proposition est vraie ou pas. Vous posez ainsi l'existence de l'Idée (au sens platonicien). L'Idée existe indépendamment de l'homme, l'Idée a une existence propre. La Conscience comme la Vérité sont pour vous des Idées. Indépendantes de l'existence des humains, indépendantes de la volonté de l'humain. Ma démarche est différente. J'observe de manière concrète, dans l'expérience quotidienne, que des propositions sont vraies ou fausses. Je rassemble entre elles les propositions vraies et j'appelle cet ensemble le Vrai (ou la Vérité). Je construis un concept à partir d'expériences vécues. Je pose ainsi l'existence d'un concept. Le concept est une construction humaine, le concept a une existence conditionnée (condition : existence de l'homme qui le construit). La Conscience comme la Vérité sont pour moi des concepts. Dépendants de l'existence des humains, de sa volonté, parce que construits par les humains. Voici donc posées nos différences. Nous pourrions alors argumenter, débiter des raisonnements interminables, pour justifier nos choix. Sauf que ce ne sont pas nos raisonnements interminables qui peuvent rendre compte de nos positionnements intellectuels différents. Cette différence tient à autre chose. Quand j'étais enfant j'écoutais les longues discussions de mes ainés, parents, frères, sœurs, qui parlaient en général science (physique et chimie) mais aussi qui parlaient d'idées générales (ici j'emploie le mot idée dans son sens trivial). Souvent la discussion débouchait sur le Bien et le Mal. Je me suis alors aperçu que je ne croyais pas ceux de mes ainés qui disaient que le Mal existait en soi. Le Mal n'arrivait pas à exister dans mon esprit comme existence en soi. J'avais le sentiment que le Mal était une notion humaine, construite par les humains, à partir d'expériences quotidiennes à l'issue desquelles il était possible de dire : ceci est bien, ceci est mal. (Bien sûr vous allez me dire que cette distinction tenait quand même à quelque chose de plus vaste, la culture, mais ne digressons pas trop). Je n'avais encore rien lu, je ne connaissais de la vie que l'expérience que j'en faisais chaque matin en allant au collège. Je m'étais aperçu aussi que ma mère et mon frère ainé partaient du principe que le Mal existait en soi, alors que mon père et mes deux sœurs n'en avaient strictement rien à faire. Mon positionnement à l'époque ne pouvait pas résulter de l'étude, il résultait d'autre chose, de plus fondamental, qui existait là, en moi, dès l'enfance, peut être dès la naissance, peut être dès la conception. Ma conclusion est la suivante : nous adhérons à l'idéalisme ou au réalisme en fonction d'attitudes fondamentales, profondes, liées à notre caractère, notre idiosyncrasie. C'est pourquoi sortir des arguments raisonnés pour dire à l'autre : "tu as tort" ne sert à rien, est inutile puisque les positions intellectuelles résultent de "profondeurs" ou de déterminants psychologiques qui nous échappent. Cela dit l'idéalisme parfois me sidère. Il y a chez certains idéalistes une profondeur poétique, romantique qui m'éblouit. Il est possible que l'idéalisme ne trouve pas sa légitimité dans le discours philosophique mais plutôt dans le discours poétique. D'ailleurs quand j'étais ado j'étais fasciné par l'idéalisme de Platon. Je ne jurais que par lui. Mais quand je parlais de Platon avec le prof de philo, lui tenait un discours philosophique (rationnel) qui m'agaçait, je lui disais : vous détruisez tout avec votre raison, vous détruisez Platon, Platon est au-delà de la raison. Je ne croyais pas à l'existence des Idées mais je croyais en l'existence, en Platon, d'une intention étonnante, qui me parlait, qui me ravissait, bien que j'étais parfaitement incapable de définir cette intention. Finalement je devenais idéaliste dès lors que je versais dans la poésie, dans le romantisme, et je devenais réaliste dès lors qu'il s'agissait de physique. Tout est donc dans l'attitude.
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J'ai remarqué en effet que vous, quand vous passez une nuit difficile vous voyez apparaitre, dans votre imaginaire, des êtres un peu inquiétants. Ce doit être cela l'anxiété. Mais j'aime bien vos récits mythologiques, ils sont étonnants. Finalement j'aime bien quand vous dormez mal, vous devenez une romancière qui sait retenir l'attention.
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C'est une méthode assez courante. Au départ nous détestons quelqu'un. Cela étant posé nous allons trouver dans les dires et le comportement de ce quelqu'un tout ce qui peut légitimer notre détestation. C'est vraiment classique ça. Je déteste LFI. Point de départ. Pourquoi pas d'ailleurs (j'aime pas non plus). Du coup je vais pilonner LFI en allant chercher tout ce qui peut légitimer ma haine ou mon rejet. Et parfois ça devient n'importe quoi. Je vais dire : je hais LFI parce qu'ils sont antisémites. En fait la personne qui dit ça n'en a rien à faire qu'ils soient possiblement antisémites (sauf les juifs eux mêmes, mais là c'est plutôt normal !) mais elle sait que dans l'ambiance actuelle c'est vachement mal d'être antisémite. Donc j'y vais à fond : oui je déteste celui-là parce qu'il est antisémite. Rien à faire des juifs, en fait, qui sont convoqués ici malgré eux. En plus si je trouve des motifs légitimes à ma haine qu'est ce que ça fait du bien de dire ma haine ! ça soulage. Le forum est un centre thérapeutique parfois, et c'est plutôt sympa d'ailleurs. Bon l'infirmière en chef veille, heureusement.
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Votre affirmation m'a fait penser à ce développement relevé dans le livre de Joëlle Proust, "la nature de la volonté" "Comment une idée peut elle produire un mouvement ? s'interrogeait Théodule Ribot au début du XX siècle. Voici une question : "[là c'est Ribot qui parle] qui embarrassait fort l'ancienne psychologie...En réalité une idée ne produit pas de mouvement... ce n'est pas l'état de conscience comme tel, mais bien l'état physiologique correspondant qui se transforme en acte. Si l'on s'obstine à faire de la conscience une cause, tout reste obscur; si on la considère comme le simple accompagnement d'un processus nerveux qui lui seul est l'évènement essentiel, tout devient clair, et les difficultés disparaissent" Donc pour Ribot la conscience ne joue aucun rôle dans l'action. Ensuite Proust argumente contre la position de Ribot pendant 300 pages, et à la fin des 300 pages on ne comprend plus rien du tout, tellement c'est confus, tellement il y a des positions philosophiques dans tous les coins. La position de Ribot nous choque bien entendu mais il n'est pas possible de ne pas en tenir compte. D'autant qu'aujourd'hui, donc plus de cent ans après Ribot, quand vous lisez par exemple Harari, vous voyez écrit dans je ne sais plus dans quel livre : "nous ne savons toujours pas à quoi sert la conscience".[Harari fait le point sur l'état d'avancement des sciences dites exactes concernant la conscience] Bon ça parait un peu provocateur. Chacun, dans son intimité, se dit : bah, si, c'est bien parce que je suis conscient que je peux penser ça ou ça, faire des maths, envoyer une fusée sur la lune ou ailleurs, etc. "C'est bien parce que je suis conscient". Mais quand j'écris cela j'emploie un qualificatif : conscient, je n'emploie pas le mot : conscience. C'est parce que nous partons d'un qualificatif pour définir un substantif que nous avons un problème. La Conscience en tant que substantif, ca désigne quelque chose qui existe en soi, ou pas ? Si ça désigne quelque chose qui existe en soi, et bien, je ne vois pas du tout comment elle intervient. Comment la Conscience en tant que réalité autonome fait elle pour provoquer un mouvement ? Personne n'en sait rien, au bout d'un moment ça emmerde les scientifiques (les physiciens, les physicalistes, ceux qui donnent dans la science dure, physiciens, chimistes, je ne parle pas là des scientifiques des "humanités") qui finissent par dire : rien à faire de la Conscience, je m'en passe. Je n'en ai pas besoin pour continuer mes travaux (comme je n'ai pas besoin de Dieu d'ailleurs). Je peux me contenter d'être un physicaliste, ne serait ce que parce que je suis issu d'un milieu scientifique "dur" (maths, physique, chimie) et dire, comme je le fais parfois : rien à faire de la conscience (ou de la vérité) ça n'existe pas. Bon c'est une provocation. Dans la réalité je pense que la conscience existe (et aussi la vérité) mais pas de la même façon que vous. Ce n'est pas le même mode d'existence. La vérité n'a pas le même mode d'existence chez un idéaliste ou chez un réaliste (je préfère ce mot là au mot : matérialiste) Pour moi la conscience (ou la vérité) c'est un concept, pour vous c'est une idée. Pour bien comprendre la différence il faut que je développe encore quelques fondamentaux. Sinon vous n'allez pas me comprendre.
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Vous n'êtes pas naïf, vous êtes en revanche plein de fraicheur. Du coup je prends plaisir à dialoguer avec vous. Oui la dualité est partout. Je ne vois pas la dualité comme un "péché" contre l'intelligence. Prenons l'exemple de la médaille. Il y a en effet deux faces qui s'unissent en un seule pièce, mais il reste tout de même deux faces. Je pense aussi à la dualité extérieur-intérieur. Dualité que beaucoup attaquent. Pourtant cette dualité existe si je prends bien soin de dire ce que j'entends par extérieur et intérieur. Prenons le cas du vivant, du vivant élémentaire, la bactérie, la cellule primitive. Tout organisme vivant, et c'est même une caractéristique très importante bien que négligée du vivant, possède une membrane, une frontière qui le sépare du monde extérieur. Il y a un extérieur, le monde qui entoure la cellule, et il y a un intérieur, l'intérieur de la cellule, il y a une frontière, la membrane, la peau pour nous humains. C'est même cette frontière, dans le monde physique, qui rend compte de ce fait : nous ne connaissons du monde extérieur (physique) que ses effets sur notre "intérieur". La frontière arrête l'assaut du monde extérieur, ce dernier se cogne contre la frontière, et ce qui me reste, à l'intérieur, c'est l'effet du choc, l'onde intérieure qui parcourt toute mon intériorité, onde qui est un effet, qui n'est donc pas l'objet du monde extérieur qui m'a percuté. Donc cette notion d'exterieur-interieur (dualisme) est très importante. Je vais vous répondre par petits textes successifs car je ne dispose pas de temps long ce matin. Donc je lis votre message paragraphe par paragraphe, puis je dois m'arrêter, puis je vous réponds. Donc je n'ai pas fini de vous répondre.
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Je vois mieux votre façon de penser. Vous posez d'un côté le monde matériel, le monde avec lequel votre corps, le corps réagit. Vous posez de l'autre côté le monde des idées, le monde de la pensée, qui apparait comme étant un monde immatériel. Nous pouvons appeler par extension ce monde comme étant le monde de l'esprit, c'est à dire un monde producteur de pensées, d'idées. C'est la dualité corps-esprit que vous exposez là, dualité que les modernes reprochent d'ailleurs à Descartes puisque, pour les Modernes, la dualité est quasiment un "péché". Seule l'Unité est pure. Bref les deux mondes apparaissent comme étant distincts, voire autonomes. Il y aurait d'un coté le corps, la matière, et de l'autre côté l'esprit. Nous pouvons parfois faire remonter à Descartes cette distinction, mais sans même avoir jamais lu Descartes, tout le monde connait cette spontanéité intellectuelle : d'un côté le corps, de l'autre l'esprit. Et cette dualité, dans les faits, nous la vivons chaque jour, indépendamment des discours compliqués des philosophes et des scientifiques. Je prends un exemple. J'écoutais un commentateur sur je ne sais plus quelle radio qui discutait avec une psychologue sur le cas psychique d'un délinquant. Il écoute la psy puis soudain il la coupe : "Bon maintenant écoutons ce qu'en pense le psychiatre". Manifestement, vu le ton qu'il adopte, il pense qu'un psychiatre c'est quand même autre chose qu'une psychologue, le psychiatre a fait des études de médecine. Que voulait il dire par là ? Il voulait dire : un psychiatre, c'est un mec qui connait la chimie lui, pas toi psychologue du bavardage (qui en plus devait être nulle en sciences au lycée), et il sait quelle chimie pourrait bien soigner le délinquant. Le commentateur opposait une femme qui utilisait l'esprit pour comprendre le délinquant à un homme qui utilisait lui la science, c'est à dire la matière pour résoudre, si possible, le problème social posé par le délinquant. Mais pourquoi le psychiatre aujourd'hui a l'avantage sur le psychologue ? Parce que quand le psychiatre intervient avec sa chimie et bien le patient traité par la chimie, son esprit change ! je peux agir sur le monde de l'esprit rien que par la chimie. Tu es déprimé ? boum une petite pilule et hop tu rigoles. C'est efficace et ça permet de ne pas perdre des heures à discuter avec un psy. (C'est même mieux que l'IA la chimie, là j'adresse un sourire affectueusement moqueur à @January) Donc le matériel, la matière, détermine la pensée, détermine l'esprit. La preuve ultime : quand il n' y a plus de cerveau (quand on est mort) il n' y a plus d'esprit. En fait ce raisonnement est assez costaud. Parce que oui je peux observer que c'est vrai : quand l'individu meurt, quand le cerveau meurt, il n' y a plus d'esprit, ça c'est sûr. Donc l'hypothèse : le cerveau, ou la matière crée l'esprit tient la route. Donc actuellement avantage très net aux scientifiques, plutôt aux scientifiques de la chimie et de la physique, disons les physicalistes, ou encore : les matérialistes. Mais alors que penser alors des philosophes de l'esprit, des "mentalistes", bref de ceux qui défendent une autonomie de l'esprit ? Vous voulez réunir les deux mondes mais il faudrait au préalable être sûr qu'il existe bien un monde autonome ou relativement autonome de l'esprit, du mental. Et ce n'est pas aisé à démontrer. Vous dites : le moral agit sur le corps oui , mais comment ? Comment l'esprit pourrait il agir sur le matériel ? ça parait impossible. Vous dites ou vous pourriez dire : mais quand même je convertis sans cesse des événements physiques en événements mentaux, l'image, le son, etc. Certains scientifiques vous dirons, "ok, mais ces conversions ne servent à rien. S'il n' y avait pas de telles conversions mentales ça ne changerait rien". Là vous dites : mais c'est insensé ! mais eux vont vous faire un déroulé de toute action humaine par simple observation physique sans que jamais vos conversions mentales n'interviennent dans une telle observation. Ca fout un coup. Le matérialiste gagne par KO. Donc il faudrait déjà prouver que le mental agit sur le matériel. Pas évident. Spontanément vous allez vous écrier : mais c'est évident que le mental agit sur la santé par exemple. Le scientifique matérialiste va aussitôt vous "geler" : c'est évident ? ah oui et comment cela se passe, dans la pratique ? cette action du mental sur la santé ? Bon supposons que j'accepte l'existence de l'esprit comme "émanant" du matériel (du cerveau en l'occurrence) Comment passe t on du matériel au spirituel ? je n'en sais rien. Mais quand je dis que l'esprit "émane" du cerveau j'accepte qu'il existe une causalité entre le matériel et le mental, et le spirituel. Je suis donc plutôt du coté matérialiste. Tandis que vous ne posez pas de causalité entre le corps et l'esprit. L'esprit pour vous existe indépendamment du corps et vous voulez trouver un pont entre les deux mondes. Votre projet est ambitieux car il y a des générations de chercheurs de tous bords qui tentent d'établir ce pont sans y parvenir (étant dit que je parle là des chercheurs qui pensent qu'il y a une autonomie de l'esprit). Cela dit, à titre personnel je ne suis pas "absolument" matérialiste, car je constate quand même qu'il semble y avoir quelque chose de "mental" qui est autonome, quelque chose d'irréductible à la matière (au médicament !). Le pont pour vous est ce que vous appelez, je pense, l'homme ou l'Etre. Aujourd'hui ce pont a pris ce nom : la conscience. C'est la conscience qui ferait le pont. Ceux qui disent : le pont entre la matière et l'esprit c'est la conscience, mettent la conscience au dessus de l'esprit. C'est le discours d'Edgard Morin mais c'est aussi celui de Guillemant (la vidéo précédente). Du coup ils idéalisent la conscience qui serait une entité qui existerait en soi. Je ne retiens pas du tout cette hypothèse de la conscience comme pont car je ne crois pas en l'existence de la conscience. Je crois en l'existence de pensées conscientes mais pas dans l'existence de la conscience. Je crois en l'existence des choses vraies mais pas dans l'existence de la Vérité. Pour moi Conscience comme Vérité sont des chausse trappes propres au langage. Bref je suis en "recherche" ! et je n'ai pas trouvé ce qui peut bien exister, indépendamment de la matière.
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Nous sommes d'accord dans le descriptif du début de votre intervention. Ce qui reste mystérieux aujourd'hui c'est comment le travail final cérébral donne naissance à une représentation. Je veux dire, par exemple, comment je finis par "voir" un arbre, comment je finis par "voir" (dans mon intériorité) l'arbre que j'ai devant moi. Ou encore comment l'onde acoustique originelle finit par donner, après un travail final cérébral, le son. Ce passage d'une activité matérielle à un résultat mental reste mystérieux. Personne ne sait quoi que ce soit de ce mécanisme. J'ai devant moi le manuel de Biologie des étudiants en fac, et je lis bien : nous ne savons pas comment un travail cérébral (physique, neuronal, etc.) donne naissance à une image, à un son, etc. Pour ma part je reste donc dans cette incompréhension, partagé par les scientifiques. Vous voulez, vous, donner une réponse. Pourquoi pas. Votre réponse c'est la suivante : "Par symétrie, j'ai fait un schéma qui traite autant du corps que de l'esprit, dans ma théorie personnelle que l'être est un lien entre les idées et les objets. Ce schéma montre comment l'information transite du monde matériel vers le monde idéel en passant par l'être. La partie qui t’intéresse est celle qui lie le monde matériel à l'être" En fait je ne comprends rien à votre solution, à votre explication. Parce que je ne comprends rien à ce que peut bien être l'esprit ou encore l'être. Ce sont des zones de sens "floues", trop floues pour moi. Je préfère rester dans la non compréhension du mécanisme cérébral-mental, plutôt que de donner des solutions trop floues. Maintenant ce flou me concerne bien entendu. Ce n'est peut être pas flou pour vous. L'essentiel est que vous parveniez à trouver une solution qui vous satisfasse. C'est un premier pas. Apres vous aurez sans doute du mal à faire partager votre solution parce que, sous ces mots : esprit ou encore être, déjà en eux mêmes assez abstrus, chacun peut y mettre ce qu'il veut. Sans compter que les "prêtres" philosophes (ceux qui apprennent la philo dans les textes) vont tenter de vous imposer leur sens à grands coups de citations de prophètes. Du coup là nous entrons même en eaux obscures, nous entrons dans une relation maitre disciple plutôt trouble.
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Oui j'ai pris hier connaissance de cette information. Et de cette déclaration : "Une grande partie des violences physiques se produisent au sein du cercle familial. Il n'y a pas que les hommes qui violentent les femmes", a lancé Marie-Amélie Seigner. "Certaines femmes commettent des violences physiques ou psychologiques sur des membres de la famille", poursuit-elle. Il m'arrive, de mon côté, de plus en plus d'informations venant de femmes qui me parlent des violences qu'elles ont subi, au sein de leur famille, de la part d'autres femmes. Y compris des violences sexuelles. Au début je n'en croyais pas mes oreilles tant, dans l'imagerie populaire, les violences sexuelles sont essentiellement commises par les hommes. En fait il y a là tout un continent de non-dits. Les femmes agressées par d'autres femmes se taisent surtout quand ça se passe en famille. Dans mon effort à comprendre les relations sociales, ces révélations m'obligent à d'abandonner toutes les théories en cours sur le patriarcat. Non, la cause de ces relations violentes ce n'est pas le patriarcat; c'est autre chose. En fait, pour le moment, personne ne parvient à comprendre comment des adultes, hommes ou femmes, peuvent pratiquer des assauts violents et sexuels sur des enfants. On se révolte, on est scandalisé, mais on reste muet; in fine : comment cela est il possible ? Si ce n'est pas le patriarcat qui peut être mis en cause, alors il s'agit de quoi ? de l'exercice de l'autorité en soi ? de l'exercice du pouvoir en soi ? Peut être s'agit il de l'exercice du pouvoir en soi. Peut être que l'exercice du pouvoir, en soi, entraine la tentation de pratiquer l'abus. Il faudrait alors, non pas critiquer le pouvoir, l'exercice du pouvoir mais alerter toute personne qui exerce le pouvoir sur les dangers qui l'entourent, celui de dépasser les limites. Peut être qu'il y a une tentation de dépasser les limites de la part de qui exerce le pouvoir. Ce serait alors un "truc" propre à l'espèce humine.
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Cette affaire est particulièrement éprouvante. La petite fait une première tentative de suicide. Il y a cet affrontement avec la prof certes mais il y a aussi les attaques de 14 élèves (selon le Parisien). Il y a la passivité du principal; il y a la solidarité du corps des enseignants. C'est effrayant. L'expérience, mon expérience de père m'a démontré qu'un enfant est vulnérable, au moins jusqu'à l'âge de 15-16 ans dès lors qu'il se trouve en prise avec des adultes qui forment "corps" entre eux. Ce n'est pas spécifique aux enseignants ce genre de problème. C'est spécifique à tout "corps" d'adultes qui s'occupe d'enfants. Il y a toujours, possiblement, au sein de tels corps, des personnes "inquiétantes" qui souvent bénéficient de la solidarité du corps. Il ne faut surtout pas croire que les adultes entre eux sont aussi soucieux des enfants qu'on ne le croit. Les parents les plus attentifs et réactifs travaillent malheureusement souvent pour eux seuls. Ils ne sont pas toujours solidaires. Bayrou va voir le principal à Bettharam pour être sûr que ses enfants ne risquent rien. Il se fout des autres enfants. Il faut parfois agir vite, de manière incisive, ne pas avoir peur de changer d'école quand on voit que les adultes forment meute autour d'un de leurs pairs dit "inquiétant". Ne pas avoir peur d'affronter le ou la principal.e, le responsable des prof. En fait il faut être constamment attentif à ses enfants. Cette attention doit être maximale pour le primaire et le secondaire jusqu'au collège y compris. Je me souviens que l'ambiance n'était plus du tout la même à partir du lycée. Là je pouvais desserrer mon attention. Les ado en outre, à partir d'un certain âge, commencent à savoir se défendre, voir à s'affirmer, à attaquer. Ils deviennent des hommes (ou des femmes). Là j'ai laissé mes enfants suivre leur chemin et assumer la conséquence de leurs choix voire de leurs combats. A l'université alors là ce fut pour moi la détente totale, l'entente entre mes fils et les enseignants fut totale. Les enseignants du supérieur sont d'une tout autre envergure. Bref, faites gaffe à vos enfants tant qu'ils sont vulnérables, les adultes vivent toujours à l'état de nature, même quand ils paraissent tout gentils. L'enfant sera toujours une proie pour certains d'entre eux.
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Je reprends la vidéo de Guillemant , un nouveau paradigme pour l’humanité. Sa distinction entre réalité fondamentale et réalité perçue est une distinction que j’agrée mais je me rends compte que cette distinction ne sert probablement pas à grand-chose. Qu’il existe une réalité à laquelle je n’ai pas accès, oui, mais que puis-je faire de cette constatation. Pas grand-chose. Pour en revenir à mes enfants ce n’est pas évident de leur présenter cette distinction. Je peux leur dérouler mes connaissances mais je doute que ce déroulé les intéresse. Que pourrai- je dire qui soit saisissant ? Je pourrai reprendre une image que j’ai utilisée jadis sur le forum de philosophie géré par Euterpe. L’image : soit une étendue d’eau bordée par deux rives, je lance d’une rive un galet qui ricoche sur l’eau et va choir sur l’autre rive. Le choc du galet crée une onde sur l’eau, une onde spatiale, avec des vaguelettes oscillant entre un haut et un bas, mais une onde aussi temporelle, la vaguelette en effet se déplace. Je tenais là les notions d’espace et de temps, ces a priori (ces données) de l’intuition (entendons par là, par simplification, la sensibilité, ce mot étant ici relatif aux sens). Imaginons quelque chose d’analogue au cerveau quelque part dans un lieu caché de l’étang. Ce « cerveau » reçoit les ondes, ce sont les ondes dont il fait connaissance, pas du galet. A partir de là, à partir de la réception de l’onde il construit une représentation. C’est la perception proprement dite. Est ce que la représentation est identique au galet ? Non. Quelle est la nature alors de cette représentation ? Déjà, quand nous en sommes là nous voyons que le « cerveau » n’a pas accès à la réalité originelle, il a seulement accès à l’effet de la réalité originelle sur son « corps ». Il existe donc bien une réalité fondamentale distincte de la réalité perçue, c’est à dire de la réalité conçue par le cerveau après réception de l’onde. Mais quid de cette réalité perçue ? Quid de la représentation ? Là je peux recourir à une nouvelle image. Que je vais présenter.
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Ce qu'est la réalité perçue, pour vous, reste pour moi difficile à saisir. Cela souligne la diversité des sensibilités grâce auxquelles nous construisons nos compréhensions respectives du monde. Nous sommes chacun.e une singularité. Je pense que nous regardons la même chose mais à partir de points de vue différents, particuliers. Selon que je suis sur un coteau ou dans la vallée, le fleuve qui s'écoule, là, ne m' apparaitra pas de la même façon.
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C'est un film qui m'a marqué. Comme toutes les œuvres d'art qui me marquent je ne peux pas trop en parler sous le biais du langage sans briser quelque chose. Je me suis complètement identifié aux deux femmes, en fait surtout à Susan Sarandon. Là dans le rôle qu'elle tient je suis devenue elle. Et la scène finale est devenue la mienne. Une œuvre d'art qui me plait je ne peux la partager qu'avec une autre personne qui la voit en même temps que moi. Le silence qui suit alors la projection est la manière dont je partage l'œuvre. Le silence ou l' évocation d'une scène. Evoquer une scène, sans l'analyser, puis se taire ensemble. Quand je lis ensuite les analyses alors je vois intellectuellement tout ce que je n'ai pas vu. Mais en revoyant le film sous le regard des analyses savantes ou pas alors je perds quelque chose. L'œuvre perd quelque chose. L'intelligence des choses, chez moi, assassine quelque chose. Il y a quelque chose au delà de toutes les intelligences. En tout cas oui ce fil m' a marqué. De toute les précisions données ci-dessus par l'auteure du fil je ne veux en retenir qu'une : le scenario a été écrit par une femme. Je suis soulagé que ce ne soit pas un homme. Qu'on ne me demande pas pourquoi. Je me souviens aussi de Brad Pitt. Je me suis aussi identifié à lui. Je ne me souviens plus du type d'identification, je crois que je l'ai trouvé émouvant. Je lui aurait tout pardonné quel que soit son comportement. Ces identifications permettent de vivre des sentiments violents qui viennent animer ou révéler mes propres sentiments.
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Hayek : « Sans la théorie, les faits sont silencieux » Les théories des Relations internationales sont divisées en deux groupes principaux, les théories explicatives et les théories compréhensives. Les théories explicatives ou positivistes adoptent la démarche scientifique : observation, description des faits, recherche des liens causaux. Il s’agit d’installer la causalité dans une masse de faits « silencieux ». La recherche de causalités a pour but de permettre l’action, de permettre l’intervention au sein de la masse muette des événements, afin de peser sur leur apparition, leur nature, leur déroulé. Les théories compréhensives, post positivistes, n’expliquent pas, elles permettent de comprendre et d’interpréter. Elles tentent de prendre de la distance avec les événements, elles tentent de parvenir à l’objectivité. Les théories explicatives en effet ne sont jamais objectives, elles intègrent le point de vue culturel du théoricien sans que celui-ci en prenne conscience (ou encore : sans que celui-ci veuille en tenir compte). Cette impossibilité à prendre conscience (ou à accepter de prendre conscience) de...sa propre culture provient du fait que nous parlons alors du sein même du monde que nous voulons organiser, dans lequel nous voulons agir. Parler à partir de sa propre intériorité empêche de parler à partir d’une extériorité à soi-même. Soit je prends conscience de mes déterminants culturels, je reste extérieur à moi-même, et je dois, au moins temporairement, renoncer à toute action au sein de mon monde (je dois même renoncer à toute défense contre la violence du monde) soit je reste immergé dans mon intériorité, dans mon monde tel que j’en fais l’expérience chaque jour, et alors je ne peux pas (ou je ne veux pas) prendre conscience des déterminants de cette intériorité. Cette division conduit à différencier explication et compréhension. Il ne s’agit pas du tout de la même chose. Selon le point de vue explicatif, déterminé par la position personnelle du locuteur, le conflit en Ukraine par exemple ne sera pas éclairé par les mêmes théories selon que le théoricien est engagé dans la vie américaine, la vie de l’Européen de l’ouest, celle de l’Européen de l’est, etc. Le fait que les théories explicatives, pourtant scientifiques, ne parviennent pas établir les mêmes chaînes de causalité conduit à réfléchir sur la causalité elle-même, sur la croyance en l’objectivité de la causalité, sur la croyance en l’objectivité de la raison. La croyance en l’objectivé de la raison tient aux résultats de l’attitude rationnelle appliquée à l’inanimé. La causalité que nous pouvons dégager du sein des événements ressortissant à l‘inanimé apparaît efficace quelle que soit la culture du chercheur. Mais les systèmes animés ne permettent plus de dégager une causalité unique, une chaîne unique de causalités. Quand aux sociétés humaines, comme celles ci sont bâties de manière artificielle, c’est à dire sur des fondements qui ne sont plus de la nature de l’inanimé, de la Nature elle même mais qui sont des fondements qui participent de la créativité humaine, créativité qui fait travailler ensemble non seulement la raison mais aussi le sentiment, elles forment des univers qui ne sont plus réductibles à la seule raison, à une seule causalité. Elles forment des univers qui ajoutent une nouvelle nature à la nature, et dans cette addition, les règles répétitives de la nature inanimée n’ont plus autorité. Nous sommes dans des systèmes en évolution permanente, non prédictibles (qui aurait pu prévoir l’évolution actuelle de la sexualité dans les sociétés modernes humaines, qui peut prévoir ce que sera demain cette évolution ?). Nous sommes alors dans un « cahos » de niveau deux qui réagit aux prédictions le concernant, ce qui le dérobe à toute prédiction exacte. Les théories compréhensives sont différentes. Elles visent moins à établir des causalités qu’à établir une distance la plus grande possible avec les événements. Elle tient à la neutralité axiologique selon le mot de Weber. Ce théories sont plutôt d’ordre « contemplatif ». Est-ce que cette distance contemplative finit par permettre l’action ? Difficile d’imaginer une action, c’est à dire une intervention consciente et orientée sans recours à une causalité, causalité entendue ici comme nécessaire à la construction d’une finalité. Il apparaît impossible d’agir sans finalité, il apparaît impossible d’établir une quelconque finalité sans une trame reposant sur une causalité. Le passage à l’action semble obliger à passer de la compréhension à l’explication. Alors nous perdons de vue (consciente) nos propres déterminants quand nous agissons. C’est le prix à payer quand nous voulons abandonner la position du spectateur pour adopter celui de l’acteur.
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Guerre en Ukraine - Sujet général
Arkadis a répondu à un(e) sujet de Promethee_Hades dans International
Le conflit Ukraine Russie permet à chacun de mettre en scène sa propre sensibilité. Pourquoi pas, mais il est manifeste que les sensibilités sont tellement étrangères les unes aux autres qu'il devient impossible parfois de communiquer. Ce conflit m'oblige moi même à revenir sur mes propres identités. Après tout, avant ce conflit Ukraine Russie c'était simple. Ma mère était russe, je suis issue d'une mère russe, j'ai donc l'identité russe, en plus d'autres identités. C'es la mère qui transmet. Comme dans le monde juif. Mais au fur et à mesure que le conflit s'étend je suis obligé de m'interroger sur l'identité russe de ma mère. Quelle était donc son identité ? Cette interrogation me conduit à comprendre qu'en Russie comme en Ukraine nombreux sont ceux et celles qui s'interrogent aussi sur leur identité. La complexité des rapports entre l'Ukraine et la Russie ressort dans chaque famille ou presque. Ne serait ce qu'en Ukraine, et surtout dans l'Ukraine de la rive orientale du Dniepr (la rive gauche donc) il y a là des identités qui parfois diffèrent complètement des identités des Ukrainiens de l'autre rive. Ne serait ce parce que, sur l'autre rive il y a des "nationalités" non slaves (j'emploie le mot nationalité tel qu'il était employé à l'Est de l'Europe, tel qu'il est employé en Israël). Si je me réfère à mes frères et sœurs je vois que nos sensibilités slaves diffèrent. Ma petite sœur est plutôt en phase avec les Ukrainiens, mon frère ainé avec les Russes. D'ailleurs ma petite sœur est toujours en contact avec la branche ukrainienne de notre famille. Mais moi je suis en phase avec qui ? Certes je suis Russe par ma mère, mais ma mère était elle elle-même Russe "totalement" ? En fait non, et si je reviens sur mon enfance, je me rends compte que ma mère a diffusé au moins trois courants identitaires, l'identité russe à travers son père, l'identité zaporogue à travers un lointain ascendant ( un hetman zaporogue) et l'identité "byzantine" à travers une ascendante Paléologue. Et même parfois l'identité asiatique à travers un armateur sibérien. Aujourd'hui, si elle était vivante, de quelle coté serait-elle ? Je n'en sais rien. J'ai négligé l'identité zaporogue car je n'ai pas fait la jonction entre les zaporogues et le mot Ukraine. Pourtant les zaporogues sont le fondement de la cuture ukrainienne. Si j'en reviens à moi même ce que ma mère m'a transmis ce n'est même pas sa sensibilité issue de ses propres origines, c'est la sensibilité issue de sa qualité de...femme ! et, en tant que femme, ce dont elle m'a entretenu ce sont ses aventures assez extravagantes avec les cavaliers turcs qui descendaient de la montagne en faisait jaillir des étincelles des sabots de leurs chevaux avant de s'incliner devant elle. Tout cela lorsqu'elle vivait à Constantinople. Les Turcs s'inclinant devant l'héritière, altière, des Paléologues à moins que ce soit l'héritière d'Ivan le Terrible, qui lui même se pensait l'héritier de l'Empire romain d'Orient. Un vrai roman finalement. Mais alors quelle synthèse puis je faire de tout cela ? Je pense que si j'avais tous les pouvoirs, je créerai un Etat, sur la rive orientale du Dniepr, entre l'Ukraine et la Russie, un Etat fondé sur la saga des Zaporogues. Cet état serait d'essence orientale, tout en étant distinct de la Russie. Les zaporogues perpétueraient leurs traditions (un peu sauvages) et iraient civiliser les Russes (encore plus sauvages). Quant aux occidentaux nous leur dirions merde. Comment j'appellerai ce pays ? Je l'appellerai : Rus de Kiev, et merde aussi bien aux Ukrainiens qu'aux Russes ! Problème : Rus...dans ce cas réfère aux Varègues, pas aux slaves. Qu'importe je m'emparerai de la dynastie des Rurik, et Rurik deviendra lui même slave ! pas de problème. D'ailleurs Rurik serait d'accord. Vive l'imagination. Et vlan je balance ce texte dans le mémorandum que je destine à mes enfants, ce sera leur héritage. -
Il y a dans l'exorde de ce discours à peu près l'essentiel. "On est dans un paradigme faux, où on confond le langage et la pensée, où on pense que la conscience est issue de l'activité cérébrale, où on est physicaliste, matérialiste, tout cela nous emmène dans le mur..." "On confond la réalité perçue avec le réel fondamental, confusion qui amène à croire que la conscience est produite par le cerveau..." Il faut que j'écoute jusqu'au bout cette vidéo, ce que je n'ai pas encore fait, je me suis arrêté au concept de synchronicité, concept qui me passionne car il réfère à des expériences vécues. Si je m'imagine en train de transmette ma pensée à mes enfants, si donc j'utilise le forum comme brouillon de ma pensée, il faudrait que je commence par là : comment distinguer la réalité perçue d'avec la réalité fondamentale, comment rendre compte de ces deux concepts de manière immédiatement saisissable par mes enfants ? Ce n'est pas évident mais c'est pourtant fondamental. Autre chose : je me demande si le mot conscience est ici adapté. Le problème avec ce mot c'est que nous ne voyons pas trop à quoi nous nous référons. Une "pensée sans langage" ce n'est pas évident à comprendre ce dont il s'agit.
